Pages

Mes liens

jeudi 17 septembre 2020

La Maschera di Cera : S.E.I.

Le 18 septembre 2020, jour de mon anniversaire, La Maschera di Cera sort son nouvel album. Quel beau cadeau ! Merci Fabio !
A la manœuvre on retrouve le trio de base (Fabio Zuffanti, Agostino Macor et Alessandro Corvaglia) augmenté de Martin Grice et Paolo Tixi qui étaient également de la partie pour un autre projet de Fabio (le Z band).
S.E.I. pour Separazione, Egolatria, Inganno (séparation, égoïsme, tromperie) ne comprend que trois morceaux. : "Il Tempo Millenario" (qui occupe toute la face A de la version LP pendant plus de vingt et une minutes), "Il cerchio del comando" et "Vacuo senso" (face B sur le LP qui font respectivement dix et onze minutes). La Maschera di Cera abandonne ainsi le format court, de type chansons, qui était la norme pour ses deux derniers disques (Petali di Fuoco et Le Porte del domani).
Vous voulez bien spur savoir ce que vaut ce sixième album d'un groupe qui va doucement mais sûrement vers ses vingt ans d'existence ?
Pour moi, la vraie question n'est pas de savoir si cet album est bon, car il l'est, oh combien ! mais bien si j'arrive à rester objectif tant ces musiciens ne m'ont jamais déçus individuellement ou en collectif. Si la très longue suite Il Tempo Millenario reste dans la continuité de ce que sait faire le groupe, c'est à dire pratiquer un rétro prog italien revendiqué, joué par les meilleurs connaisseurs du genre, c'est sans doute avec Il Cerchio del Comando et surtout Vacuo Senso que La Maschera di Cera réussit le mieux à apporter de la nouveauté. Attention, pas de révolution  de palais en vue, mais plutôt des digressions stylistiques apportées par touches savamment dosées concentrées sur des parties bien ciblées de chacun de ces deux morceaux, le tout s'emboîtant parfaitement avec le style habituel du groupe.
Pour Il Cerchio del Comando il s'agit surtout d'une inclinaison vers un prog plus international qui pourrait aussi bien rappeler Jethro Tull, Yes ou même de manière plus surprenante (quoique) Herba d'Hameli. En tout cas, que cette chanson est belle et réussie avec cette tonalité d’ensemble qui nous ramène tout droit au meilleur de Le Porte del domani .   
C'est avec Vacuo Senso le groupe s'aventure encore plus loin et ose une juxtaposition étonnante mais réussie entre trois parties ("prologo", "Nella Rete dell'Inganno" et "Ascensione") estampillées 100 % La Maschera di Cera et deux autres qui flirtent ouvertement avec le Canterbury jazz sound ("Dialogo" et "Il risveglio di S") permettant à Agostino Macor et Martin Grice de se distinguer sur les sections instrumentales (le claviériste italien et le souffleur anglais sont de toute façon les grands bonhommes de ce disque). On  sent surtout qu'un soin tout particulier a été apporté à la composition de ce morceau avec un enchainement réellement fluide des parties et un final qui porte bien son nom, ("Ascensione"), absolument magnifique, comme seule La Maschera di Cera en est capable. Car je l'ai souvent dit et écrit mais il se dégage de la musique de ce groupe une ambiance particulière faite à la fois de puissance retenue, de grandeur désintéressée et de mystère planant en permanence. C'est prégnant en écoute sur disque, c'est évident si vous avez eu la chance d’assister à un concert du groupe. En cela, la suite à rebondissements Il Tempo Millenario, répond parfaitement à ces caractéristiques qui font de La Maschera di Cera un groupe à part qui a pour moi depuis longtemps sa propre identité et sa propre signature sonore, ce qui rend inutiles à mon avis les références aux anciennes et glorieuses formations de prog, principalement italiennes, mises systématiquement en avant par le groupe.
La Maschera di Cera est un grande formation qui domine majestueusement le prog italien de ce début de vingt et unième siècle.

La tracklist détaillée :
1. Il Tempo Millenario
- a) L'anima in Rovina
- b) Nuvole Gonfie
- c) La Mia Condanna
- d) Scparazione
- e) Del Tempo Sprecato
2. Il Cerchio del Comando
3. Vacuo Senso
- a) Prologo
- b) Dialogo
- c) Nella Rete dell'Inganno
- d) Il Risveglio di S
- e) Ascensione


Le groupe : Alessandro Corvaglia (chant, guitare acoustique), Agostino Macor (claviers),Fabio Zuffanti (guitare basse), Martin Grice (sax et flute), Paolo “Paolo Tixi (batterie, percussions).

Les liens
Le bandcamp du groupe :
https://lamascheradicera.bandcamp.com/ 
pour commander :
https://www.btf.it/la-maschera-di-cera-sei-lp-green-coloured-vinyl.html








mardi 15 septembre 2020

Instant Curtain : Let Us Tear Apart

Sortie du premier album du groupe Instant Curtain. Après quelques écoutes attentives, disons que l'on a affaire à une forme de soft prog très chantée (en anglais) avec pas mal de sonorités de claviers vintage qui justifient l'ancrage dans les années soixante dix revendiquées par les musiciens. Pour  revenir sur le style pratiqué par le groupe, il s'agit d'une musique très inspirée qui reste très pop dans son approche mélodique tout en utilisant habilement, alternativement ou successivement, des constructions typiquement prog ou jazzy, n’hésitant pas à jouer avec les mesures impaires, balayant ainsi un spectre assez large qui va de UK à Happy the Man en passant par King Crimson (le jeu de guitare en arpèges et quelques soli très caractéristiques d'une approche frippienne). J'aurais d'ailleurs bien imaginé John Wetton interpréter plusieurs de ces chansons. Difficile de sortir un titre du lot tant les neuf pistes forment un tout très homogène. A titre personnel, j'ai un faible pour "All white" mais aucun morceau ne démérite. D'ailleurs, l'album nécessite d'être écouté à plusieurs reprises afin de distinguer, derrière un chant souvent pris comme un instrument à part entière ("April"), une multitude de détails magnifiés par la finesse des arrangements. J'ai vraiment beaucoup aimé cet album et je dois l'avouer : pour une fois le chant en anglais est parfaitement justifié.  

La tracklist : (les titres sont écoutables en cliquant sur leurs liens)

1. Reverse in the sand

2. Tell the tales, may I

3. The beginning

4. All white

5. The ship battle down

6. The rest divide us

7. Safe as the world

8. Stay

9. April

Le groupe : Fabrizio Paggi (basse, claviers, batterie), Carlo Maria Marchionni (batterie), Massimo Gerini (chant), Giuseppe Petrucci  (guitares, orgue Hammond, piano Fender Rhodes, mellotron, synthés). 

Label : M.P. & Records

Distribution : GT Music

mercredi 9 septembre 2020

O.A.K. : Nine Witches Under a Walnut Tree

Sortie de l'album le 9 septembre en édition vinyle 
O.A.K. c'est en fait l’abréviation d'Oscillazioni Alchemico Kreative et Oscillazioni Alchemico Kreative c'est un homme, un musicien au parcours fourni depuis maintenant plus de 40 ans, j'ai nommé Jerry Cutillo. Pour les pointus du prog italien et je sais qu'il y en a beaucoup à lire ce blog, il a participé à l'aventure Albergo Intergalattico Spaziale, sans en avoir été pour cela un membre permanent. Il est crédité à la flûte sur plusieurs titres de la compilation Angeli di solitudine" - Provini inediti 1974/1996. De manière plus anecdotique, il apparaît sur le mythique Determinazione de l’éphémère Divae. Pour le reste la carrière de Jerry Cutillo a été longtemps éloignée du prog avec notamment une percée réussie dans l'italo-disco des années 80 avec l'ineffable Moses. Je ne sais pas si Ian Anderson peut être considéré comme un rédempteur mais à partir de 1993 Jerry semble vouloir suivre enfin la voie artistique de son cœur et marcher dans les traces de son héro de toujours, Ian Anderson avec qui il aura d'ailleurs l'occasion de jouer en 2007 lors d'une convention organisée en l'honneur de Jethro Tull en Italie. Il forme alors O.A.K., groupe d'abord dédié à des reprises de Jethro Tull avec qu'il lui fasse joué son propre matériau musical qui a amené en 2018 à la sortie de l'excellent Giordano Bruno. Aujourd'hui, O.A.K. revient avec Nine Witches Under a Walnut Tree. 
Fondamentalement, il n'y a rien de nouveau sous le soleil, Jerry a trouvé son style, il s'y tient et en plus il le fait très bien. Alors pourquoi changer, franchement. Si je devais résumer, je dirai qu'il y a évidemment une forte base tulliene complétée par des influences italiennes (on ne se refait pas) qu'il faut chercher aussi bien du côté de PFM versant pop, de Barrock quand c'est plus classique/lyrique et d'Angelo Branduardi pour le côté médiéval bien sûr. Je retrouve aussi ce qui m'avait épaté en 2018 sur Giordano Bruno : un évident savoir-faire pour composer, jouer et arranger des pièces qui ont toutes autant de classe et de finesse que d'intérêt musical. A titre d'exemple, je vous cite "Franchetta Borelli" parce que j'adore ce morceau,  mais en fait je pourrais prendre n'importe quel titre dans la set list et faire exactement le même constat. Et ne croyez pas que tout cela est policé et convenu, écoutez le puissant et chamanique "Polissena" pour vous en convaincre. Jerry a beaucoup d'expérience et il sait s'en servir parfois de manière très maline (l'hypnotisant "Nadira" en est une belle preuve). Si vous ajouter les participations de Jonathan Noyce (Jethro Tull), David Jackson (Van der Graaf Generator) et Daniele Fuligni (La Fabbrica dell'Assoluto), vous comprendrez que c'est du sérieux qui vous attend.
Un petit mot pour le concept qui évoque une vieille légende du seizième siècle qui parle de ces neufs sorcière qui arrivaient des quatre coins de l'Europe pour se rassembler sous un noyer, du côté du massif de Taburno dans le Bénévent, et y célébrer leurs rituels. Chaque titre porte le nom d'une de ces neufs sorcières et lui est consacré. D'ailleurs tendez bien l'oreille quand vous écouterez la piste 3, Jerry Cutillo chante en français pour honorer "Dame Harvillers", la sorcière de Ribemont (dans l'Oise).
Au final, du très bon travail proposé par Jerry Cutillo qui n'a visiblement pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin même si Nine Witches Under a Walnut Tree clôt une trilogie entamée en 2016 avec Viandanze et poursuivie avec Giordano Bruno.

La tracklist :

Face A :
1 Chlodswinda
2 Giaconna
3 Dame Harvillers
4 Janet Boyman
5 Franchetta Borelli 

Face B :
1 Polissena
2 Donna Prudentia
3 Nadira
4 Rebecca Lemp

L'album doit sortir le 9 septembre 2020 en format vinyle (d'où le découpage Face A / Face B).
En attendant vous pouvez l'écouter en intégral sur ce lien Soundcloud

Les musiciens : Jerry Cutillo joue de tous les instruments et chante.
Il est accompagné de :
Jonathan Noyce à la basse (1-2-3-5-6-7-8-9)
David Jackson au saxophone (7)
Daniele Fuligni au piano (3)
Tetyana Shyshnyak au chant soprano et aux chœurs (2-9)
Cristiana De Bonis aux chœurs  (8-9)