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samedi 3 août 2019

Protocollo C : l'interview


Çà faisait un moment que je courais après les membres de Protocollo C pour avoir une petite discussion avec eux. Ces garçons sont très discrets et plutôt réservés. Et il s'est passé deux ans depuis le premier contact à Bra en Italie. A l'époque, ils distribuaient eux-même leur CD auto-produit.   Enfin, l'interview a pu se faire grâce à Alessandro Dellarocca, le bassiste du groupe, qui a pris l'affaire en main, merci à lui.  


Comment s’est formé le groupe ?

Le groupe a connu beaucoup de changements durant ces dernières années, mais il y a un trait d’union qui nous relie tous : une très forte amitié combinée avec une vraie passion pour la musique, tout particulièrement pour un certain type de musique, même si nous avons des différences entre nous.

Une fois encore, voilà un nom de groupe prog italien bizarre. Çà vient d’où Protocollo C, c’est médical ?

Non non, ce n’est pas un terme médical (rires). Nous pouvons dire que ce nom a été un non choix. Nous avons réfléchi et encore réfléchi, médité et après plusieurs tentatives, il nous a semblé bon d’ajouter ce « C », la troisième lettre de l’alphabet, à Protocollo (protocole). Pourquoi ? Justement parce que « C » ne vient pas naturellement comme notre nom qui n’a pas été immédiatement trouvé. 

Qu’est ce qui s’est passé entre le moment où j’ai récupéré votre CD promo auto produit à Bra en Italie et celui où votre album est sorti chez Lizard ?

Tout d’abord, c’est vrai tu as raison de le redire, notre travail est totalement auto-produit. Après, merci à tous les supports et les technologiques disponibles comme Youtube, les réseaux sociaux et plus généralement le web. Nos morceaux sont arrivés ainsi aux oreilles de Loris Furlan (le manager de Lizard records, NDT), un homme que nous voulons vraiment remercier. Il a  aimé ce que nous faisions et toute l’aventure a ainsi pu commencer.  

Avez vous refait des parties avant la sortie du CD de chez Lizard ?

Nous avons enregistré toutes les parties dans notre petit studio. Après çà, avant d’envoyer la maquette pour l’impression, nous avons donné les enregistrements à notre partenaire (merci Mattia) dans le but de réaliser un très bon mixage qui puisse être utilisé par Lizard.

Qui compose les morceaux ?

Chaque morceau résulte d’un travail collectif mais depuis que nous sommes un groupe uniquement instrumental, Marco (guitares) et Alessandro (claviers) sont en charge des parties censées remplacées les parties vocales, celles qui donnent l’empreinte aux morceaux. 

Justement, comme il n’y a pas de paroles (lol !) vous me racontez l’histoire du concept de l’album ?

L’idée de base de notre travail est relativement simple : nous avons essayé de décrire en musique les différentes phases de la vie de chaque être humain. De l'adolescence (« Adolescenza »), une période d’insouciance, à la maturité (« Maturità ») où vous devenez adulte, puis en avançant en âge, la Conscience  Consapevolezza ») et ainsi de suite. Chacun peut se retrouver dans ce qu’il entend, c’est juste la nature humaine.

Le fait qu’il n’y ait pas de chanteur (et donc pas de parties chantées !), est un choix artistique délibéré ou une situation  de fait ?    

Au départ, être un groupe instrumental a résulté du fait que nous n’avions pas de chanteur et donc pas de parties chantées possibles ! Mais au fil du temps, nous avons commencé à aimer particulièrement cette situation car elle nous permettait de créer des phrasés et des riffs encore plus profonds et personnels. Donc maintenant, oui, c’est vraiment un choix !

Vous allez chercher vos influences musicales où ?

Comme je le disais avant, nous sommes ensemble tout en étant différent et c’est passionnant, car notre album est un vrai mix des influences de chaque membre du groupe. Cela va du  rock'n'roll et du blues pour Marco (le guitariste), aux Doors et à tout ce qui a existé dans les sixties et les seventies pour Alessandro (le clavier), en passant par l’amour du hard rock pour Daniele (le batteur jusqu’au blues et au funk des seventies pour Alessandro (le bassiste). Avec en commun :  une adoration commune pour le prog rock.

Est-ce que Protocollo C fait du rock progressif  ou du hard prog ?  

C’est dur à dire. Pourquoi ? Parce que oui, nous pouvons et voulons faire partie du monde magique du rock progressif mais toutes les influences dont nous avons parlées et qui sont dans l’album font que c’est difficile de cataloguer. Si je devais absolument répondre, je dirais que du fait des puissants riffs de guitare et de claviers, nous sommes plutôt orientés hard prog effectivement.  

 

Plusieurs titres sonnent très seventies voire fin de deuxième partie des sixties (sur « Goodbye Italia » c’est flagrant !), les sonorités d’orgue Hammond et les arrangements sont très typés. C’est voulu ? C’est assumé ?

Oui tu as absolument raison Louis. Mais je dois dire une chose très simple : tout cela n’a pas été un choix pensé et mis sur la table, mais une évolution naturelle. Ce qui est sorti de nos têtes et de nos doigts est exactement ce que vous pouvez entendre aujourd’hui. Rien n’a été programmé, c’est juste un merveilleux flux. 

Marco, pourquoi tu ne fais pas plus de solo de guitare comme sur « Premeditazione », « Preza di Coscienza », « Consapevolleza » ou « Flashback » (au passage, grand solo sur ce titre) ? Par moment on a l’impression que l’orgue est plus présent (désolé Alessandro !).

C’est une bonne question ! Mais là encore, presque rien n’a été décidé avant. En écoutant les pistes finalisées, nous avons réalisé qu’elles étaient bien équilibrées et que toutes sonnaient bien. Toute l’histoire tient là dedans !


Un morceau comme « Metamorfosi degli innocenti » (que j’adore) me fait penser à ce que font des groupes comme La Batteria et Calibro 35, çà vous parle ? 

Oui, nous sommes d’accord et nous sommes fiers de ta comparaison, car Calibro 35 est un groupe que chacun d’entre nous aime à la folie. Alors vraiment merci pour le compliment Louis !

Quel est le morceau dont vous êtes le plus satisfaits ? Personnellement j’adore le groove de « Fierezza ». qui me rappelle le Deep Purple avec Steve Morse et « Flashback » qui est un remarquable épique.

C’est une question très difficile mon ami ! Chacun d’entre nous peut avoir un avis différent mais oui …je suis d’accord avec toi, « Fierezza » est aussi mon morceau préféré. J’aime son groove, sa puissance, j’aime les solos, j’aime tout dedans ! Mais tous les titres ont leurs propres qualités.

Pour ce premier album, vous avez très bien réussi à varier les ambiances d’un titre à l’autre mais n’y a t il pas un risque à rester trop enfermé dans un style sans parties chantées ?

Oui, çà peut être risqué. Mais comme chaque chose sur cette planète, nous sommes en perpétuelle transformation et en évolution permanente. Qu’est que cela signifie ? Que nous ne savons pas si, dans le futur, il n’y aura pas de nouvelles collaborations ou l’ajout de nouveaux instruments, avec toujours l’idée de rendre « neuf »  quelque chose qui semble avoir déjà été entendu.   

Quels sont vos projets et vos prochains évènements prévus ?
Nous sommes des mecs un peu étranges et très particuliers. Nous ne nous projetons pas beaucoup et nous ne programmons rien de vraiment défini. En fin de compte, ce bel album, dont nous parlons, est né comme çà, naturellement. Nous verrons ce que le futur nous apportera entre concerts et matière écrite.

Un dernier mot pour les lecteurs de ce blog sur le RPI 

Tout d’abord, merci beaucoup à toi Louis et à tes lecteurs pour la place que vous nous réservez et pour votre intérêt dans notre projet et notre musique. Si vous voulez rester au courant des nouveautés, vous pouvez nous suivre sur le réseau social (https://www.facebook.com/protocolloc/) et sur notre chaîne YouTube (https://www.youtube.com/channel/UCXGCfcNwyvA4scQb5Mxb1wQ)
Et que la musique soit avec vous ! 


J'en profite pour mettre le lien YT pour écouter "Fierezza" puisqu'il en est question dans l'interview. https://www.youtube.com/watch?v=jbgXZojiz-Q

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