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jeudi 7 novembre 2019

Scoop ! Michele Conta : l'interview


Après la sortie de cet album que personne n’attendait, Endless Nights (voir ma chronique d’il y a quelques jours), il était indispensable d’en savoir plus sur notre revenant italien, Michele Conta, ancien membre historique de la Locanda delle Fate. Et bien, vous ne serez pas déçus car la première interview exclusive de Michele est pour les lecteurs de ce blog. Voici la version en français, la version en italien devrait suivre bientôt.

Hello Michele, je suis tellement content d’avoir cet échange avec toi. Alors évidemment la première question s’impose d’elle-même : qu’as-tu fait pendant toutes ces années après la disparition de la Locanda delle Fate en 1980 je crois ?
Salut Louis, durant toutes ces années, j’ai travaillé à plein temps comme docteur et le temps dédié au piano était en soirée après le dîner pour me relaxer un peu après ma journée de travail.  

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour faire cet album solo ?
En fait, après la fin de la Locanda delle Fate, la disco et le punk ainsi que d’autres musiques de mauvaise qualité s’imposaient de plus en plus, alors j’ai préféré quitté ce milieu.

As-tu gardé des contacts amicaux avec les membres de la Locanda delle Fate ?
Les relations personnelles avec les membres de la Locanda delle Fate sont bonnes. Avec certains d’entre eux, nous nous appelons souvent au téléphone et nous nous voyons aussi. Tu sais, j’ai rejoint le groupe alors que j’étais encore un gamin, j’avais à peine dix sept ans et les autres membres de la formation étaient plus vieux que moi de plusieurs années. Aussi, je les considère encore aujourd’hui comme des grands frères à qui je demande des conseils.

Tu n’as jamais imaginé rejouer avec la Locanda delle Fate ?
Au fil des ans, il y eu plusieurs tentatives de réunion avec la Locanda mais qui n’ont jamais abouties. Le point de désaccord venait du fait que certains musiciens du groupe voulaient uniquement partir en tournée pour jouer les chansons du vieil album, alors que moi je voulais faire un nouvel album. En fait, je préfère de loin le processus de composition aux concerts !

As-tu pensé, un moment, à inviter des membres de la Locanda delle Fate sur ton album ?
Pour les parties chantées du disque, j’avais pensé demander à Leonardo (Sasso), mais Simone Lampedone (l’ingénieur du son) m’a fait remarquer que le son aurait alors été trop proche de la Locanda.  Pour finir, j’ai choisi la voix d’Ermanno Brignolo (le guitariste) car il vit à Sydney en Australie et, objectivement, il a une prononciation parfaite de l’anglais.

Cet album est-il un prolongement de la Locanda delle Fate ou quelque chose de complètement différent dans ton esprit ?
Tu trouveras inévitablement des similitudes avec la musique de la Locanda, car comme tu l’as très bien noté dans ta chronique, j’ai composé quatre des morceaux de Forse le lucciole non si amano più. La différence essentielle avec la musique de la Locanda delle Fate provient des arrangements qui sont moins baroques et donc plus simples mais, je l’espère, tout aussi bons.

Quand as-tu composé les morceaux d’Endless nights ?
Comme je te le disais, pendant toutes ces années, durant lesquelles je n’ai rien enregistré, je me suis contenté de jouer et de composer. C’est Niko Papathanassiou (le frère du grand Vangelis) qui m’a convaincu de faire ce CD. En fait, il vit à Volos en Grèce et deux fois par an il revient à Milan pour voir ses deux filles (qui y vivent). Il est arrivé qu’il prenne le train pour venir me voir quelques jours à Asti. Ensemble, nous nous sommes remémorés le bon vieux temps entre deux verres de vin.  Il a alors écouté mes dernières compositions. Il m’a donné son jugement et m’a convaincu de m’y remettre pour de bon.

Comment définis-tu la musique de ton album ? Est-ce du prog pour toi ?
A mon avis, ce que tu entends sur mon disque fait toujours partie de ce genre de musique que vous définissez depuis les années soixante dix comme du rock progressif. Les journalistes de l’époque nous définissaient eux comme un groupe de rock méditerranéen ou de rock romantique ! 
Pour moi, c’est tout simplement un album fait de six chansons dans lequel je tente d’exprimer mes émotions et qui ne laisse pas de place pour des phases gratuites de virtuosité.


Pourquoi avoir été enregistrer aux studios Abbey Road à Londres ?
L’enregistrement de l’album s’est fait en partie à Turin dans le studio de Simone Lampedone et s’est poursuivi ensuite à Abbey Road. J’aime vraiment ces studios à Londres. Quand tu les regardes de l’extérieur, du fameux passage piéton, ils ont une apparence qui intimide n’importe quel musicien. Mais une fois à l’intérieur il y a une belle ambiance à la fois professionnelle et amicale. La simplicité avec laquelle les techniciens vous mettent à l’aise est surprenante. Mon ingénieur du son favori est Frank Arkwrite car il essaie de comprendre le son que tu veux tout en apportant sa personnalité.

Comment çà s’est passé avec Gavin Harrison ?
J’ai été très chanceux de pouvoir rencontrer Gavin Harrison. Il est connu qu’il ne joue que sur des chansons qui le touchent émotionnellement.  Avant d’accepter, il a donc voulu écouter mes compositions. Alors j’ai fait un tri et je lui ai envoyé ma sélection de morceaux que j’avais choisis. Je dois t’avouer que pour moi, c’était comme de passer un examen scolaire. Et puis nous avons débuté l’enregistrement en commençant par «   E 'Nella Aria ... ». Je vais te faire une confidence : il y avait une chanson qu’il n‘aimait pas beaucoup, alors il a préféré ne pas la jouer.

Qu’est ce que tu écoutes comme musique aujourd’hui ?
Actuellement, j’écoute de la musique de styles très différents, même du classique. J’ai laissé tomber les vieux dinosaures progressifs desquels j’ai beaucoup appris dans ma jeunesse (je pense à Genesis, Gentle Giant, King Crimson etc…). Récemment, j’ai écouté Steven Wilson et Pineapple Thief.

Qu’est ce que tu penses du milieu de la musique aujourd’hui, des nouveaux médias (le streaming) et du business actuel ?
Dans les années récentes, la technologie numérique a complètement changé la manière de faire de la musique et de la produire. Les maisons de disques ont de moins en moins d’importance. A mon avis, cela ne devrait pas effrayer les musiciens car cela permet d’établir une relation plus directe avec l’auditeur (youtube etc…). Nous devons toujours penser que tout change et évolue mais la création artistique et l’inspiration seront toujours présentes en nous.

Vas-tu monter sur scène pour jouer cet album et peut être d ‘autres vieux morceaux ?
Pour l’instant, j’ai seulement quelques représentations live au piano de programmées. La plus importante est prévue pour la première semaine de janvier (2020) à Londres. 

On peut espérer un autre album maintenant Michele ?
Les derniers mois ont été particulièrement positifs pour moi d’un point de vue créatif, dans le sens où j’ai eu de nouvelles idées avec parallèlement une évolution de mon style. Si les retombées de ce CD sont bonnes, alors l’objectif serait de concrétiser ces nouvelles idées dans un nouvel album, oui. 


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