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dimanche 26 avril 2020

La Janara : Tenebra

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Massimo Gasperini fait tout ce qu'il peut pour favoriser et promouvoir un de ses styles musicaux de prédilection, en l’occurrence un heavy metal d'obédience doom et gothique. Après, on est d'accord, musicalement, tout çà à la base, c'est du heavy rock. Le côté occulte et satanique c'est pour épater la galerie et faire peur aux petits enfants et aux âmes sensibles. Black Sabbath, Alice Cooper et Blue Oyster Cult, ce n'était pas autre chose.
Le dernier né de la série chez Black Widow Records (le label de Massimo) ne déroge pas à la règle. Déjà le nom du goupe, La Janara ! On ne peut pas se tromper. La Janara, c'est une sorcière qui apparaît régulièrement dans les vieux contes et les légendes anciennes de la région de la Campanie. Le titre de l'album ensuite, La tenebra, nous place d'emblée du côté obscur, çà se passe de commentaires ! La pochette, avec la jeune fille nue protégeant sa virginité avec un crâne de chèvre, est là pour choquer et marquer les esprits (il y a du sacrifice humain dans l'air !). Et enfin le look des protagonistes : cuir noir, ceintures cloutés, tatouages ésotériques et rimmel appuyé autour des yeux de Raffaella Càngero alias La Janara. Car à la tête de cette bande décidée a semer la terreur et a célébrer des messes noires, il y a une jeune femme, fort avenante pour une sorcière, et qui pour tout dire n'a rien d'une souillon. 
Musicalement, le groupe est à la hauteur de l'image qu'il veut se donner tout en restant très fréquentable. C'est plus heavy métal ("malevento", "mephis") que black - trash - speed métal. Disons que c'est du power métal qui se respecte (l'épique "ver sacrum"), très bien exécuté ce qui ne gâche rien avec des envolées très réussies ("mater tenebrarum"). Pour ceux qui ont les oreilles délicates (comme moi),  il y a même quelques morceaux qui échappent au climat plombé de l'ensemble. Avec "violante aveva un osso di capra" et "volano i corvi", nous avons ainsi  droit à deux très belles chansons sur base de  guitare acoustique. La superbe "volano i corvi" a même des accents rappelant fortement la chanson d'auteur italienne, impression que l'on avait déjà eu avec le titre présenté en 2017 sur le  EP : "la luce" (à écouter ici)
De manière générale, Raffaella Càngero et son groupe maîtrisent leur sujet et il n'y a pas grand chose à leur apprendre, juste à leur souhaiter un deuxième album aussi réussi. 
Post tenebras lux !

La tracklist :
1. malevento à écouter ici
2. mater tenebrarum à écouter ici
3. violante aveva un osso di capra à écouter ici
4. tenebra à écouter ici
5. mephis à écouter ici
7. il canto dei morti à écouter ici
8. volano i corvi à écouter ici
9. or poserai per sempre à écouter ici
10. ver sacrum à écouter ici

Le groupe (là çà mérite une peu de détail pour une fois, vous allez comprendre) :
"la Janara" : "la sorcière" (Raffaella Càngero) : chant
"il boia" : "le bourreau" (Nicola Vitale) : guitares
"l'inquisitore" : "l'inquisiteur" (Rocco Cantelmo) : basse
"il mercenario" : "le mercenaire" (Antonio Laurano) : batterie

L'album Tenebra est sorti en version CD en 2019 et tout récemment (en 2020) en version vinyle chez Black Widow Records (https://blackwidow.it/)

samedi 25 avril 2020

Flora (riscoperta di questo ottimo gruppo, con tre album nella discografia)


De temps en temps, j'aime bien mettre en lumière des groupes sortis de nulle part mais qui méritent vraiment qu'on parle d'eux, tout simplement parce que ce qu'ils font (ou ont fait enl'occurence) est bon. C'est le cas de Flora. Ce groupe, c'est l'affaire depuis 1998 de Paolo Nicastro (basse et chant) et Fabrizio Lusitani (guitares) accompagnés d'une équipe solide avec Claudia Nicastro au chant, Pietro Beltrami ax claviers, Michele Tizzoni  à la batterie et Pina Muresu au saxophone. En tout le groupe a enregistré six albums (les trois premiers étant en fait des démos auto-produites). A ma connaissance, seuls les trois CD distribués par Lizard Records sont assez facilement trouvables.
Car depuis 2013, le groupe de Piacenza n'a plus donné aucun signe de vie et a laissé peu de traces sonores sur le web. Voilà tout ce que j'ai trouvé :
Le titre "Camaleonte" extrait de Sei en écoute sur FB 
Une vidéo sur YT d'un extrait de concert datant du 11 juin 2011 Flora Live YT
En route maintenant pour un rapide panorama des trois albums disponibles chez Lizard Records (http://www.lizardrecords.it/)
Flora (2005)


Avec cet album éponyme, qui est donc le quatrième dans l'ordre des enregistrements du groupe mais le premier réellement édité et publié, Flora dessine les contours d'une identité musicale très personnelle caractérisée par une manière d'aborder la musique qui est en toute circonstance douce voire même suggestive à l'instar d'un morceau comme "baltico" (la version qui est sur Flora) mais aussi par une forte accointance avec le jazz, certes un jazz dilué, parfois édulcoré mais jazz quand même. Pas question pour autant de s'ennuyer, le groupe montrant aussi à l'occasion des velléités pour emballer la machine, certes toujours dans un registre mesuré ("Insalata n° 4"), et ne rechignant pas non plus à se lancer dans des développements plus recherchés, notamment en terme de rythmiques élaborées ("15/8").

Traiettorie di Vola (2009)


En 2009, le groupe revient à la charge avec Traiettorie di Vola. J'avoue que j'ai un gros faible pour cet album qui est à mon avis d'un niveau supérieur aux deux autres présentés ici. 
C'est vrai d'abord pour ce qui concerne la qualité et l’intérêt des compositions. En écoutant cet album, j'ai la sensation (agréable) d'avoir affaire à des musiciens développant une approche très esthétique de la musique qui se traduit par une expression par moments très proche du pop art (les instrumentaux "Ed Hopper" et "Rami", la séquence free sur la deuxième partie de "Trasparente"). Le saxophone, omniprésent sur les trois albums, est ici particulièrement bien mis en valeur avec à plusieurs reprises un positionnement lead ("Ed Hopper", "Marco", "L'attesa"). C'est aussi sur Traiettorie di Vola que Claudia Nicastro peut donner sa pleine mesure au chant ("Come Costruire un Albero").
Enfin c'est le disque sur lequel les instrumentistes se lâchent un peu plus au point d'accoucher d'un improbable titre de jazz funky technoïde ("L'attesa") pour la touche finale, quand ils ne se laissent pas aller à flirter avec un rock qui cousine avec Caravan ("Trasparente") ou avec les compatriotes de Conqueror ("Marco").  A l'évidence la nouvelle distribution des rôles, avec Paolo Nicastro passé de la guitare à la basse et donc l'arrivée subséquente d'un guitariste maîtrisant un registre plus large et développant un jeu plus rock, permet de produire une musique beaucoup plus dynamique tout en gardant toujours ce côté classe et cette mesure qui font la différence ("It's all right").

Sei (2012)
En 2012, Sei permet au groupe Flora de présenter une belle synthèse de son style tout en gardant le côté  soyeux de Flora et en y ajoutant une belle dose d'entrain communicatif, hérité de Traiettorie di Vola (propriété qui manquait par contre clairement sur le trop contemplatif Flora) très bien exprimé sur de nombreux morceaux ("Caleidoscopio", "Camaleonte" écoute YT ici, "Tartaruga", "Non mi ricordo", "Cosimo post-moderno" "Signor Psiche") bénéficiant tous d'un traitement énergique matérialisé par une rythmique soutenue, par des accords plaqués et par des riffs de guitare plus tranchants, le morceau "Insalata n° 6" renouant quant à lui avec la complexité rythmique de "Insalata n° 4", un côté jubilatoire en plus.

lundi 20 avril 2020

Magnolia (trad. italiano)


Di certo il nome Magnolia, per un gruppo progressive in più italiano, suona un po’ sdolcinato. Peccato, perché originariamente, nel 1994, il gruppo si chiamava Eclissidra. Con questo nome è anche uscito un EP, Fiori di pioggia. Ma è con il nome di Magnolia (bizzarro, no?) che il gruppo ha pubblicato due CD, con l’etichetta Lizard Records.
Prima La zona d’ombra nel 2012 

poi Con Fuoco nel 2018


Ascoltando i due album, è evidente che ci troviamo di fronte a un gruppo che si allontana nettamente dal progressif classico italiano per avvicinarsi ai Magenta, ai Marillion (periodo Hogarth) ai The Gathering. Onestamente, se non ci fosse il cantato in italiano, ci si potrebbe sbagliare. Chiara Gironi ha una voce sublime, ai livelli di Ana Torres (Universal Totem Orchestra) con una tessitura che si avvicina a quella di Grazia Maremonti (Plurima Mundi).
La musica dei Magnolia riesce ad essere sinfonica, romantica (come in "Terre di mezzo"), ma anche densa e intensa (in "Non ho" e "Rivolta"), sempre straordinariamente costruita e strutturata in modo da permettere voli energici ; non lascia indifferenti e trasporta facilmente l’ascoltatore in canzoni impareggiabili come :
• "La gabbia" : il mio colpo di fulmine, brano sublime in ogni sua parte per ascoltare qui
• "Li fuori" per ascoltare qui
brani presi da La Zona d’ombra
o ancora
• "Stasi" per ascoltare qui
• "Syrma" per ascoltare qui
presi da Con fuoco
Ciò che colpisce nella musica dei Magnolia è la dolcezza nella composizione ma anche nell’esecuzione, delicatezza che non esclude la forza latente che si libera quando serve. In questo i Magnolia navigano fra un’estetica Art Rock ("Home") a un pop da orafo ("Piccola ala" e "Ellis one"), e una sensibilità prog che è filo conduttore (la suite "Luna del viandante"). Recentemente ho ritrovato lo stesso approccio artistico (e lo stesso piacere nell’ascolto) con il gruppo internazionale Psychic Equalizer.
Notiamo anche una grande attenzione agli arrangiamenti (estratti di musiche da film, trame sonore, rumori, ecc.), come facevano i Pink Floyd Di The Wall e i Queensryche di Operation Mindcrime. Sto parlando del lavoro di post produzione, non della musica stessa (anche se a guardare bene…!)
Gruppo poco conosciuto sulla scena prog, i Magnolia meriterebbero una maggiore esposizione, per la loro proposta musicale che punta all’eccellenza e che si distingue per una qualità costante.
Succederà forse con il terzo album, che speriamo arrivi presto, sempre con Lizard Records, permettendo al gruppo romano di far esplodere un talento che non chiede altro.

Lizard Records ( http://www.lizardrecords.it/)

samedi 18 avril 2020

Magnolia

Évidemment Magnolia, pour un groupe de rock progressif, même italien, çà fait quand même un peu fleur bleue (ou rose, c'est comme vous voulez). Dommage car à l’origine, en 1994, le groupe s'appelait Eclissidra, un EP, Fiori di Pioggia, est même sorti sous ce nom à l'époque.Mais c'est bien en tant que Magnolia (çà fait bizarre hein !) que le groupe a sorti deux CD chez Lizard Records. D'abord La Zona d'Ombra en 2012 puis con fuoco en 2017.

A l'écoute de ces ceux albums, il apparait vite évident que l'on a affaire à une formation qui se démarque assez nettement du prog italien classique pour aller s'aventurer du côté de Magenta, Marillion (avec Hogarth)  voire The Gathering. Honnêtement, s'il n' y avait pas le chant en italien, on pourrait s'y méprendre. Au passage, Chiara Gironi a une voix sublime qui est du niveau de celles d'Ana Torres (Universal Totem Orchestra) et de Grazia Maremonti (Plurima Mundi), sa tessiture se rapprochant plus de celle de cette dernière. Symphonique, romantique à souhait ("Terre di Mezzo") mais aussi dense et intense ("Non ho", "Rivolta"), toujours  remarquablement construite et structurée de manière à permettre d'énergiques envolées, la musique de Magnolia ne laisse pas indifférent et embarque facilement l'auditeur à l'instar de chansons aussi imparables que:
"La gabbia" : mon coup de cœur, morceau sublime de bout en bout à écouter ici 
 "Li fuori" à écouter ici
extraites de La Zona d'Ombra,
ou encore :
tirées de con fuoco 
Ce qui frappe dans la musique produite par le groupe c'est cette extrême finesse dans les compositions mais aussi dans leur exécution, ce qui n'exclut pas bien contraire une puissance latente qui ne demande qu'à être libérée quand le besoin s'en fait sentir. En cela Magnolia navigue entre une esthétique Art Rock ("Home") et une pop d'orfèvre ("Piccola Ala", "Ellis One"), avec une sensibilité prog comme fil conducteur (la suite "Luna del Viandante" en trois parties). J'ai retrouvé cette même approche artistique (et le même bonheur d'écoute) tout récemment avec le groupe international Psychic Equalizer.
On remarque aussi une très grande attention portée aux arrangements (extraits de bandes son, trames sonores, bruitages divers...) qui peuvent être rapprochés de ce qu'ont fait Pink Floyd sur The Wall et Queensrÿche sur Operation Mindcrime. Je parle bien là du travail en post production et pas de la musique elle-même (quoique en cherchant bien...!). 
Groupe discret sur la scène prog, Magnolia mériterait un meilleur éclairage plus en rapport avec une proposition musicale qui relève souvent de l'excellence et qui se distingue aussi par une qualité constante. Ce sera peut être pour le troisième album, que l'on espère voir arriver bientôt maintenant, toujours chez Lizard Records, qui permettra aux romains de faire éclater enfin au grand jour un talent qui ne demande que çà.

Label : Lizard Records (http://www.lizardrecords.it/)

lundi 13 avril 2020

Fungus family : The Key of the Garden

Fungus, sur album studio et en concert, c'est une expérience unique à vivre. Pour avoir assisté à plusieurs perormances de ce groupe en Italie, vous pouvez me faire confiance. C'est surtout la présence de ce grand escogriffe de Dorian Deminstrel (c'est un pseudo bien sûr) qui retient l'attention. Il y a du Joe Cocker dans sa gestuelle, du Jim Morrison dans sa voix, du Peter Hamill dans ses intonations.
Comment définir la musique de Fungus ? comme une mixture à l'ancienne de heavy prog mélangé à de la pop psychédélique pour un résultat particulièrement homogène et emballant. Imaginez le vieux Pink Floyd de Syd Barret qui aurait fait alliance avec les Doors, çà aurait donné quelque chose de très proche de ce que fait aujourd'hui Fungus. La présence de Nick Turner, le mythique membre de Hawkwind n'est évidemment pas un hasard et donne indication supplémentaire concernant une autre référence majeure du groupe.
J'ai été particulièrement impressionné par la "Suite  n° 5" en deux parties, passionnant morceau épique remarquablement construit avec un enchaînement fluide de séquences à rebondissements, par l'intensité dégagée par le faussement tranquille "Eternal Mind" (en fait une tuerie qui cache bien son jeu), par "Demo - crazy" qui lui annonce clairement la couleur et ne déçoit pas en baignant effectivement dans une forme de folie assumée. J'ai carrément craqué pour "iq84" qui est clairement la masterpiece de l’album, et pas seulement par sa durée (plus de douze minutes), mais bien du fait d'un contenu au pouvoir magnétique tellement attirant qu'il est difficile de s’extraire de ce morceau puissant, une fois la dernière note jouée.
Bien sûr tout n'est pas parfait sur cet album. Ainsi l'autre long titre "Holy picture" n'est pas du niveau de "iq84". Il s'agit à l'évidence d'une jam, enregistrée live, qui a été rajoutée sur l'album pour faire bonne mesure Ceci explique la prise de son pour le moins roots sur la batterie avec une caisse claire qui sonne comme une casserole mais cela n'excuse pas une partie centrale qui traîne beaucoup trop en longueur (c'est le principe d'une jam me direz-vous). Dommage car l'intro piano/voix est très réussie. Dans un autre genre, je ne vois pas bien l’intérêt d'avoir inclus les deux reprises de Pink Floyd ("See Emily Play") et de Family ("The Weaver's Answer") qui, si elles permettent aux musiciens de Fungus de se faire plaisir en rendant hommage à ses sources d'influences, n'apportent rien au travail d'ensemble qui se suffisait à lui-même sans cela. 

Ce qui est sûr, c'est que ce The Key of the Garden, sorti en 2019, est incontestablement ce que le champignon génois a produit de mieux et de plus abouti en quatre albums et une quinzaine d'années d'existence.

Tracklist :
1. Suite n° 5 (part 1) en écoute ici
2. Eternal Mind à écouter ici
3. Demo - crazy à écouter ici
4. iq84 à écouter ici
5. Becoming To Be à écouter ici
6. Suite n° 5 (part 2) en écoute ici
7. See Emily Play à écouter ici
8. Holy Picture en écoute ici
9. The Weaver's Answer à écouter ici

Le groupe est formé de : Dorian Deminstrel (chant, guitare acoustique), Alessio "Fuzz" Caorsi (guitares), Claudio Ferreri (orgue, piano, synthés), Carlo "zerothehero"Barreca (basse, flûte, trompette), Cajo (batterie)
et en invités : Nik Turner (Magic flûte sur "Eternal Minds", Space saxophone sur "Becoming to Be"), Daniele Barreca (percussions sur "The weaver's answer")

Label : Black Widow Records (https://blackwidow.it/)

samedi 11 avril 2020

Caravaggio


Après un premier contact peu concluant, en décembre 2019, Caravaggio avait sorti un premier titre, "Before mye eyes", que j'avais finalement écouté avec un intérêt certain et un réel plaisir. Un beau morceau en mid tempo avec une coloration très méditerranéenne mais avec aussi un fond métal très diluée. Avec l'arrivée ces jours-ci du deuxième single, "Joyful Graveyard", les choses se présentent désormais différemment. Il va être temps de s'intéresser à ce nouveau groupe car tout d'un coup çà devient très sérieux. Et si tous les titres du futur album sont du même calibre que les deux premiers publiés, çà devrait être du tout bon à l'arrivée. En effet "Joyful Graveyard" est une ballade très réussie avec à la fois beaucoup d'intensité et de fraicheur. Le chant haut parfaitement maîtrisé de Vittorio Ballerio y est pour beaucoup mais la composition elle-même avec ses divers enchaînements est très bien construite. Il peut s'en passer des choses en six minutes ! La preuve ! Imaginez les plus belles ballades du Uriah Heep de la grande époque avec quelques accents méditerranéens intelligemment positionnés sans en rajouter (l'accordéon)  et vous y êtes. 
Comme je viens de l’écrire, j'attends maintenant la suite et l'album avec impatience. 

"Before my eyes" à écouter ici
"Joyful Graveyard" à écouter ici

Les musiciens :  Vittorio Ballerio (chant), Fabio Troiani (guitares, mandoline), Marco Melloni (basse),  Alessio Del Ben (batterie), Mauro Poedra (accordéon), Alex La Bua (percussions)

jeudi 9 avril 2020

Quel Che Disse Il Tuono : il velo dei riflessi

"Quel che è certo è che i membri di Quel Che Disse Il Tuono sono totalmente intrisi di cinquant'anni di storia del rock progressivo italiano, lo fanno sentire molto bene e si distinguono nel loro primo album. È bello in questi tempi che provocano disagio".
Un parere autorevole, quello di un esperto internazionale di prog-rock come Louis de Ny, su 'Il velo dei rifless': buona lettura! Synpress Ufficio Stampa

De cette nouvelle formation de prog italien, on connaît au moins trois des quatre membres, ce qui est déjà pas mal : Alessio del Ben également batteur chez Caravaggio, le claviériste Niccolo Gallani qui vient de Cellar Noise et Francesca Zanetta l'ex guitariste d'Unreal City. D'ailleurs, puisqu'on reparle ici de la sympathique Francesca, son nouveau groupe, Quel Che Disse Il Tuono, navigue clairement dans un style assez proche de son précédent combo.
Ces quatre jeunes italiens revendiquent, eux, une filiation avec d'illustres et mythiques ancêtres que sont Il Balleto di Bronzo et Museo Rosenbach. Je suis plutôt d'accord avec eux sur ce point. Ils citent aussi Banco del Mutuo Soccorso et Le Orme. Là c'est beaucoup moins évident à mes oreilles, même s'il y a sur "Figlio dell'uomo"une citation quasi littérale tirée de Felona e Sorona
Dans l'ensemble, nous avons droit à des tempos plutôt lourds et à un son assez gras très régulièrement éclairci par les claviers de Niccolò Gallani, la véritable plaque tournante du groupe. Ce n'est pas doom pour çà, c'est juste pesant par moment avec un chanteur qui met sa voix au diapason, c'est le cas de le dire. Seul "Chi Ti Cammina Accanto" bénéficie d'un traitement plus léger sur la durée du morceau. 
A l'évidence nos amis sont très motivés et leur enthousiasme se ressent jusque dans leur musique. Parfois un peu trop d’ailleurs. Les compositions et la musique du groupe gagneraient à être mieux canalisées, le côté brouillon et les nombreux changements de direction peuvent perdre momentanément l'auditeur. Il y a beaucoup de bonnes idées, dans il velo dei riflessi, qui mériteraient d'être exploitées et développées de manière plus rationnelles (sur le morceau "Il Bastone e Il Serpente", on y est presque). Pas facile quand on parle de prog italien ! Pourtant le moins est parfois l'ami du mieux.
Ce qui est sûr, c'est que les membres de Quel Che Disse Il Tuono sont totalement imprégnés de cinquante ans d'histoire de rock progressif italien et le font très bien sentir et ressortir sur leur premier album. Cela fait du bien en ces temps anxiogènes.  

Trackist :
1. Il Paradigma Dello Specchio (Primo Specchio) à écouter ici
2. Figlio Dell'Uomo (Secondo Specchio) à écouter ici
3. Chi Ti Cammina Accanto? (Terzo Specchio) à écouter ici
4. Il Bastone e Il Serpente (Quarto Specchio) à écouter ici
5. Loro Sono Me (Catarsi) à écouter ici
Les musiciens : Francesca Zanetta (guitares), Niccolò Gallani (claviers, flûte), Roberto Bernasconi (basse, chant), Alessio Del Ben (batterie, claviers)

mercredi 8 avril 2020

Annonce Spéciale Vente Livres

Bonjour à toutes et à tous. En cette période si particulière, des mesures légitimes de protection de la population sont prises par les divers acteurs de l'économie du pays. Ainsi Amazon ne vend plus de produits "non nécessaires", les librairies sont hélas fermées, y compris celles qui faisaient de la vente à distance (je pense à la librairie Parallèles). 
Alors même que le confinement vous laisse plus de temps que d'habitude pour certains loisirs culturels sédentaires, vous pouvez avoir envie de vous plongez dans la lecture et tout particulièrement celle de livres se rapportant à votre musique préférée, le rock progressif. L'éditeur Camion Blanc prend toujours les commandes et assure les expéditions à domicile. Commander aujourd'hui directement via le site de mon éditeur est aussi un moyen de le soutenir.
Voici les liens pour ce qui concerne mes trois livres :

"Le Petit Monde du Rock Progressif Italien", cliquez ici, merci

 "Plongée au cœur  du Rock Progressif Italien", cliquez ici, merci

"Patrick Djivas, Via Lumière", cliquez ici, merci

Vous pouvez aussi me contacter en mp via messenger sur FB ou à cette adresse mail: jlee56@hotmail.fr,  il me reste quelques exemplaires de chaque livre.
Portez vous bien. Faites attention à vous et à vos proches. 
Louis

dimanche 5 avril 2020

Ubi Maior : Besti, Uomini e Dèi ("Nessie")

En attendant la sortie le 20 mai 2020 de Bestie, Uomini e Dèi, le nouvel album d'Ubi Maior, voici un premier titre instrumental en écoute sur YT pour éveiller votre curiosité.
Il vous suffit de cliquer sur "Nessie"
Mario Moi ne chante pas sur ce morceau mais est au top au violon et à la trompette, Marcella est meilleure que jamais à la guitare électrique et Gabriele Manzini maîtrise son sujet, comme d'habitude, aux claviers. La section rythmique (Alessandro Di Caprio & Gianmaria Giardino) est solide.
Un ENORME instrumental qui annonce un sacré album à venir ! J'adore déjà ! 

samedi 4 avril 2020

Interview de ...Louis de Ny ! (Par Athos Enrile)

Rencontre avec Louis de Ny


J'ai interviewé Louis de Ny, à l'occasion de la sortie de son nouveau livre dédié à Patrick Djivas, bassiste de la PFM: "Patrick Djivas, Via Lumiere".
Voici comment cela a satisfait mes curiosités...

Athos Enrile, Giuseppe Terribile, Louis de Ny, Gino Terribile

Peux- tu dire au public italien toi histoire liée à la musique progressive? D’où vient ton amour pour le prog?
Ce n’est pas original Athos, mais la musique, je suis tombé dedans tout petit. D’abord le classique (par mes parents) et puis le rock à l adolescence. Ce que tu écoutes à cette période de ton existence forme ton oreille et te conditionne pour le restant de tes jours. Par chance, pour moi comme pour beaucoup d’autres de la même génération, j’ai commencé par la pop des Beatles, puis le rock prospectif (on ne disait pas « progressif » à l’époque, rappelez-vous) allant de King Crimson à Pink Floyd en passant par Gentle Giant, Camel, Caravan, le hard rock de Deep Purple et Uriah Heep et encore Traffic, Jethro Tull ou les premiers disques de Queen. Le prog italien est venu assez vite même si je l’avoue les premiers contacts avec le chant en italien, via Banco del Mutuo Soccorso et Le Orme, m’ont un peu dérouté. Pour une raison assez floue mais sans doute liée à ce que j’écoutais à l’époque, j’ai d’abord été attiré par des groupes comme Museo Rosenbach, Biglietto Per l’Inferno, Il Balleto di Bronzo ou Alphataurus, qui étaient des formations développant dans leur musique un côté hard prog assez marqué. Mais j’ai aussi très vite adoré Delirium, Maxophone, la Locanda delle Fate, Quella Vecchia Locanda et... J’ai vraiment trouvé dans ce courant musical tout ce que je recherche dans la musique. Le prog italien est une sorte de melting pot parfaitement équilibré qui amalgame avec une sorte d’évidence tous les styles de musique que j’aime (baroque, rock, hard, pop, jazz et folklore méditérannéen). S’ajoute aussi à cela votre capacité, vous les italiens, à toujours être mélodiques. On dirait que chez vous c’est dans votre ADN.  Vous avez ce sens très naturel du beau et une évidente envie de vous faire plaisir mais aussi de faire plaisir en accouchant de belles chansons. Enfin, j’avoue que c’est le rock progressif italien qui me procure le plus de vibrations positives et de charges émotionnelles fortes. Çà ne s’explique pas vraiment de manière rationnelle en fait. Sans doute une question de sensibilité très personnelle.   

As-tu également eu une approche de musicien ou seulement d'auditeur?
A la base je connais et je lis la musique, je joue de la guitare et comme tous les adolescents, j’ai fait partie de groupes de rock éphémères et sans avenir !
Disons que je comprends mieux la musique que je ne la joue ! 

Peux-tu parler des livres que tu as écrits au fil des ans?
J’ai écrit des deux livres en français sur le rock progressif italien («Le Petit Monde du rock Progressif Italien» et «Plongée au cœur du rock progressif italien»). Je ne les ai pas écrit pour toujours raconter la même histoire (vous la connaissez mieux que moi en Italie) mais pour faire connaître le prog italien à plein de gens, pour faire partager ma passion et mes émotions pour cette musique et pour mettre en avant les musiciens. D’ailleurs dans mon deuxième livre (« Plongée au cœur du rock progressif italien »), il y a toute une partie consacrée à 15 musiciens italiens connus qui s’expriment sur plein de sujets.
Le dernier livre est une biographie sur Patrick Djivas, le bassiste de Premiata Forneria Marconi.

Ton nouvel emploi est dédié à Patrick Djivas: pourquoi ce choix ?
C’était en fait assez logique pour moi. Je m’intéresse au rock progressif italien. J’écris sur le rock progressif italien (des livres mais aussi mon blog). Et il y a en Italie un musicien français, Patrick Djivas, qui joue dans un grand groupe de prog italien, Premiata Forneria Marconi et que j’admire. Alors évidemment c’était naturel que je fasse ce livre sur lui. 

Comment as-tu traité le sujet "Djivas"? As-tu seulement étudié les aspects techniques et musicaux ou tu es même entré dans la vie personnelle?
«Patrick Djivas, Via Lumière » est une biographie. C’est la vie de Patrick pendant plus de soixante dix ans d’existence. Donc çà a demandé des dizaines d’heures d’entretiens et de conversations, mais avec Patrick c’est facile car il connaît beaucoup de choses, il raconte bien et son esprit est très structuré. Les aspects techniques et musicaux ont été amenés et développés par Patrick lui-même, que ce soit sur la musique en général ou sur la basse.

Comment le livre a-t-il été reçu en France?
Bien. Il y a beaucoup de gens à me suivre mais aussi beaucoup de gens qui s’intéressent au rock progressif, donc çà se passe bien. Mais notre objectif (Patrick et moi) est d’avancer sur la version italienne. Nous espérons vraiment qu’elle pourra se faire et sortir. On est d’accord, Patrick est beaucoup plus connu en Italie qu’en France, donc c’est l’édition italienne qui nous intéresse. Nous cherchons un bon éditeur italien.
  
Comment juges-tu la santé de la musique progressive?
Le rock progressif est passé en cinquante ans du statut de musique de référence à celui de musique élitiste faite pour une minorité de connaisseurs. C’est comme çà ! Dans notre société actuelle, le rock progressif est trop complexe et trop exigeant pour réussir à s’imposer et plaire au plus grand nombre.
Je crois dans ce mouvement musical quand je vois et j’entends de jeunes musiciens âgés de vingt cinq ans faire un rock progressif pur et inspiré. Mais je crois aussi que l’âge d’or est passé et définitivement terminé. C’était la période de l’aventure. C’est comme la conquête de l’ouest en Amérique. çà n’existe qu’une fois et après on fait vivre le mythe et on se raconte les belles histoires le plus longtemps possible.   

Je t'ai rencontré en Italie et je sais que le prog italien est important pour toi: quels sont les groupes du passé et les plus jeunes qui t'ont le plus impressionné?
Je ne peux pas répondre directement à la question Athos, il y a trop de groupes importants pour moi. Et si j’en cite et que j’en oublie, je vais me faire plein d’ennemis en Italie. Je vais te répondre en reprenant ce que j’ai déjà évoqué en France lors de conférences que j’ai faites sur le rock progressif.
Pour le rock progressif italien, je donne souvent trois points de repère correspondant à trois périodes distinctes et importantes du prog italien. Pour le golden age des seventies, je cite le deuxième album de Banco del Mutuo Soccorso (« Darwin »), un LP parfait de la première à la dernière note, qui est incontestablement le point haut de la discographie des romains (je pourrais aussi citer « Uomo di Pezza » de Le Orme ou « L’isola di Niente » de la PFM). Ensuite, pour la renaissance du prog italien au début des années 90,  je parle du premier album de Finisterre car ce groupe de Gênes a vraiment eu l’ambition de redonner ses lettres de noblesse au prog italien au bon moment et « Finisterre », sorti en 1995, est clairement une oeuvre ambitieuse pour son époque. Enfin pour la période plus récente (les années deux mille), je choisis le premier album d’Il Tempio delle Clessidre. La formation d’Elisa Montaldo a réussi en 2010 à catalyser le meilleur de l’ancien et du moderne. En plus, on entend sur ce disque la voix poignante de Stefano Galifi qui donne une intensité incroyable à la musique. Voilà, je sais c’est très réducteur. Que mes amis italiens me pardonnent ce raccourci.  
 
As-tu eu l’occasion de faire des présentations de ton nouveau travail?
Des présentations étaient prévues en mai et juin en France et à Milan. Elles ont été stoppées net avec la crise du coronavirus et le confinement décidé en France et en Italie. J’espère que nous allons pouvoir replanifier de nouveaux évènements pour présenter le livre sur Patrick Djivas.
  
Quel sera ton premier acte musical à la fin de cette urgence sanitaire?
Aller très vite en Italie pour assister à un concert ou à un festival avec plein de groupes prog italiens !
En attendant je pense beaucoup à mes nombreux amis italiens et j’espère tous les retrouver bientôt, souriants et en pleine forme.
 Merci à toi Athos et merci à tous ces musiciens italiens qui nous donnent autant de bonheur. Portez vous bien et faites attention à vous.
INFO:

vendredi 3 avril 2020

LatteMiele 2.0 : Paganini Experience

Latte e Miele fait partie de ces noms de groupes italiens de la période dorée du prog qui évoquent des torrents d'émotions rien qu'en les prononçant. Je classe dans cette catégorie la Locanda delle Fate bien sûr mais aussi Apoteosi, Maxophone, Quella Vecchia Locanda et je pourrais bien sûr en citer bien d'autres.
Alors certes ce LatteMiele 2.0 est ce qu'on appellera une émanation du groupe original puisque Massimo Gori et Luciano Poltini sont en fait des pièces rapportées qui ont fait leur entrée dans le groupe en 1976 soit quatre ans et deux albums après les débuts de la formation génoise. C'est d'ailleurs eux qui sont en grande partie responsables du magnifique Aquile et Scoiatolli, le troisième album du groupe. Depuis, il s'est passé beaucoup de choses évidemment avec des réunions, des séparations et des retrouvailles. Ceux qui ont eu la chance de voir, entre 2008 et 2014, la formation d'origine avec Alfio Vitanza, Oliviero Lacagnina, Marcello Giancarlo Dellacasa rejoints par Massimo Gori auront vécu des instants de bonheur qui resteront longtemps gravés dans leur mémoire.
Pour ce nouveau projet, Massimo Gori et Luciano Poltini ont voulu rendre hommage à un compatriote génois, le violoniste Niccolò Paganini,  personnage aussi virtuose que fantasque, sorte de Yngwie Malmssteen avant l'heure, Paganini a d'ailleurs joué de la guitare et composé pour cet instrument allant jusqu'à alterner en concert les performances au violon et à la guitare. 
Paganini n'étant pas disponible (!), ils ont recruté une très (belle) violoniste, Elena Aiello,  qui avait fait une apparition en 2007 sur l'occidente, un EP promo du groupe Ianva au sein duquel on trouvait aussi Fabio Gremo, le futur bassiste d'Il Tempio delle Clessidre (quand je vous dis : "le petit monde du rock progressif italien" !). 
Le risque était, soit de partir sur une évocation un peu trop caricaturale d'il violonista del diavolo ("le violoniste du diable", c'était le surnom de Paganini) en ayant toutes les chances de ne pas être à la hauteur de ce type d'ambition, soit de glisser vers le genre comédie musicale, ce que le groupe a déjà eu une fâcheuse tendance à faire dans un passé récent (cf. quelques égarements sur Marco Polo et à un moindre degré sur Passio Secundum Mattheum - The complete work, avec il est vrai un autre signataire pour les nouvelles compositions originales).    
Mais pour ce Paganini Experience, Massimo Gori et Luciano Poltini ont parfaitement tenu le cap sans dévier pour un résultat classieux avec un bel équilibre entre les parties classiques portées à bout de doigts par le violon d'Elena (les "Cantabile", "Charlotte"), les envolées rock prog et les nombreuses lignes mélodiques chantées ou instrumentales. Qu'il vous suffise de savoir que j'ai retrouvé en grande partie la magie que véhicule cette formation au travers de mélodies romantiques à souhait (le magnifique thème de "inno"), d'envolées symphoniques majestueuses ("L'ora delle tenebre") et d’arrangements admirablement dosés ("Porto di Notte"), la paire Gori/Poltini évitant les excès inhérents au genre. Niccolò Paganini n'est pas le seul musicien à être honoré dans cet album avec une de ses multiples compositions jouée par Elena Aiello ("Cantabile 1835") ainsi qu'un extrait du "caprice n° 24" en la mineur (le presto) inséré au début du second mouvement de la "Danza di Luce" (une mini suite articulée en deux parties), Keith Emerson (sur "Inno") et Jimi Hendrix (avec la reprise réussie de "Angel" dans une improbable adaptation West Coast passée au polish orchestral) sont également distingués.
Votre serviteur a donc été comblé en écoutant à plusieurs reprises cet album qui s'inscrit avec dignité dans une tradition artistique, faite d'un savant mélange de musique classique et de pop/rock sophistiquée le tout saupoudré d'un zeste de prog, qui n'appartient qu'à la maison Latte e Miele.

La tracklist :

1. Inno
2. Via del Colle
3. L'Ora delle Tenebre
4. Cantabile 2019
5. Porto di Notte
6. Charlotte
7. Danza di Luce
- Primo Movimento
- Secondo Movimento - Divertimento
8. Angel
9. Cantabile 1835
Le groupe : Massimo Gori (guitare, basse, chant), Luciano Poltini (claviers, piano, orgue, chœurs), Elena Aiello (violon, pianoforte sur "Cantabile 1835"), Marco Biggi (batterie, percussions).
Invité : Aldo de Scalzi (plirzio sur "Danza di Luce")

Label : Black Widow records (https://blackwidow.it/)

mercredi 1 avril 2020

I Giullari di Corte : Presa di Coscienza


Malgré une démo de sept titres en 2003 (In Una Notte di Tempesta), le groupe I Giullari di Corte n'avait pas eu le temps de faire parler de lui., la faute à une dissolution rapide quelques mois après ce premier ballon d'essai. La formation a refait surface en 2017 seulement et s'est alors attelée à réaliser un vrai album. Vrai ne veut pas dire "objet physique" puisqu'il n'est disponible pour l'instant que dans un format numérique sur le bandcamp du groupe à cette adresse . Même si une éventuelle édition limitée vinyle est en projet. Cela dépendra bien sûr des retours positifs (ce dont je ne doute pas) que les membres du groupe auront. On va donc essayer de les aider un peu. D'autant plus qu'ils le méritent.
Car Matteo Balestrazzi, Alessio De Angelis et Paolo Zacchi ont réussi à trois un vrai tour de force !
En grande partie instrumental, Presa di Coscienza est un album qui peut être pris comme une carte de visite, le groupe couvrant plusieurs styles différents selon les morceaux : influences classiques pour "Nautilus " développé sur une base de toccata, hard baroque dans la lignée de The Trip pour "Vent'anni spesi cosi", smooth jazz pour "L'ombra di Sherlock Holmes", encore du jazz mais plus soutenu (à la Henri Texier Azur Quartet période An indian's week) pour "La cicala e la formica" avant de basculer sur un intermède franchement prog,  (belle) chanson romantique pour "Viaggio in treno senza biglietto" qui vous rappellera plein de vieux trucs du RPI  des 70' comme Eneide et Festa Mobile (au passage ce titre est vraiment excellent et un des tous meilleurs de l'album), thème et structuration typiquement prog à la Banco del Mutuo Soccorso pour "Presa di Conscienza" et "Il prezzo", séquence qui sonne très début des années soixante avec un petit côté The Ventures pour "Il messicano", à nouveau un rock prog bien foutu et accrocheur avec "Dolcetto o scherzetto ?" et, last but not least, un hommage à Black Sabbath pour finir en beauté ("Sabbatho nero").
Dans un ensemble de qualité sans réel défaut, il faut noter une excellente basse et des arrangements très réussis. Enfin même si nos amis Alessio et Paolo ne sont pas des chanteurs nés, ils s'en tirent plutôt bien en prenant le micro à tour de rôle.
En espérant qu'un label s’intéresse vite à eux, je vote donc personnellement pour une édition physique (CD ou vinyle) de cet album  !

La tracklist :
1. Nautilus
2. Vent'anni spesi cosi
3. L'ombra di Sherlock Holmes
4. La cicala e la formica
5. Viaggio in treno senza biglietto
6. Presa di Conscienza
7. Il prezzo
8. Il messicano
9. Dolcetto o scherzetto ?
10.Sabbatho nero

L'album est en écoute libre sur YT
Vous pouvez écouter et acheter les titres sur le bandcamp du groupe, ici

Les musiciens : Matteo Balestrazzi (basse), Alessio De Angelis (batterie, chant et guitare acoustique sur "Presa di Conscienza"), Paolo Zacchi (claviers, guitares, synthés, chant)