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dimanche 10 septembre 2023

Magia Nera : Vlad

La sortie en 2017 de L'ultima danza di Ophelia (Akarma), le premier album du groupe antédiluvien Magia Nera, avait constitué une très bonne surprise. Il y a eu ensuite Montecristo en 2020 (Ma.Ra.Cash), passé inaperçu et maintenant ce Vlad qui sort en auto-production.
Je vous parle d'un groupe préhistorique car la vérité est que Magia Nera existait déjà à la fin des années soixante du côté de La Spezia à côté de Gênes. Le groupe a même failli signé sur le label Magma des New Trolls. Sauf qu''après une sombre histoire de soirée bien arrosée, dont le but était justement d'entériner leur contrat, et avec pas mal de dégâts matériels à la clé, le groupe a été blacklisté pour de bon. Dans ce petit milieu, çà ne pardonne pas. Après s'être fait oublié pendant presque cinquante ans, Bruno Cencetti a décidé de réactiver le nom de Magia Nera pour enregistrer enfin les morceaux qui étaient restés à la porte des studios Magma. Je vous disais en introduction tout le bien que j'avais pensé de ce premier album.
Vlad est évidemment cette fois, une pure création contemporaine. Le concept a pour sujet principal Vlad Tepes, prince de Valachie au XVème siècle plus connu sous le nom de Vlad III dit l'empaleur. Ce qui nous amène bien sûr à la légende Dracula. Le disque est proposé avec un livre écrit et publié par Bruno Cencetti (toujours en auto-production) qui s'appelle L'innocenza di Dracula (Apologia di un Vampiro. Il y raconte la vie de ce voïvode cruel et sanguinaire dont une grande partie des faits évoqués repose quand même sur des légendes à la limite de l’affabulation. Quelle est la part du vrai dans les multiples exactions qu'on lui prête ? Difficile de le dire avec précision. Mais, il faut reconnaître que, quand on navigue dans l'occulte et le barbare, le sujet est porteur ! Pour tout vous dire, j'ai le CD promo mais pas le livre.
L'entrée dans l'album se fait paradoxalement de manière très soft avec d'abord le titre d'ouverture qui est une simple présentation du sujet récitée par Bruno Cencetti accompagné à la guitare acoustique suivi de "Vla Il Condottiero" toujours avec une guitare acoustique cette fois en arrière plan. Ce morceau tient de la ballade avec toujours cette impression que Cencetti se positionne plus en conteur qu'en chanteur. Les choses sérieuses semblent démarrer avec "Ali nel buio". L'ambiance devient soudainement lourde et oppressante. Mais le style de ce morceau reste étonnamment proche d'un blues rock seventies avec des parties de guitare électrique qui ramènent à Gary Moore. Bien sûr l'orgue cryptique assombrit à souhait le tableau mais bon, on est loin du doom métal. La section finale est dantesque. Pour "Dolce sentire", je ne m'attendais à cette introduction celtique mais ma foi, pourquoi pas. Le morceau en lui-même, reste très typé hard prog seventies, mais en aucun cas agressif. L'intensité monte d'un cran avec "Amore di una notte" qui joue la carte de l'alternance entre les parties de piano romantiques et les séquences rock marquées par des riffs de guitare bien gras. L'ouverture de "Freddo sacello" avec les chœurs du "O Fortuna" de Carmina Burana, pourquoi pas mais derrière on s'attend quand même à ce que çà envoie tout de suite du lourd, alors que là on retombe dans le désormais habituel format cantautore à la Fabrizio De André avec un orgue qui relève le tout dans un style simili médiéval. Avec "Frassino nel cuore", on respire un peu. le rythme est un peu plus soutenu et de beaux soli d'orgue et de guitares. Avec son tempo plus appuyé et son riff de guitare nettement plus tranchant, "Atto finale" nous fait espérer une fin plus vigoureuse mais Bruno Cencetti reprend son ton de cantautore nonchalant et, malgré le fait que la chanson soit réellement imprégnée d’émotion, çà casse un peu l'effet des inévitables soli distribués, à parts égales, entre l'orgue et la guitare électrique.
Vous l'avez compris, on est quand même loin du dark prog de L'ultima danza di Ophelia qui m'avait beaucoup fait penser à Spettri, voix comprise. Là, pour moi il manque quelque chose. Si vous ne me croyez pas, réécoutez des titres comme "La strega del lago" ou encore "La rinascita et la trasformazione" et on en reparle après.
 
Le groupe : Bruno Cencetti (guitare électrique, guitare classique, chant), Alfredo Peghini (basse, guitare 12 cordes), Alvaro Lazzini (batterie), Luca Tommasi (claviers), Daniele Tedeschi (piano sur 5)
 
La tracklist :
  1. La protogenesi
  2. Vla Il Condottiero
  3. Ali nel buio
  4. Dolce sentire
  5. Amore di una notte
  6. Freddo sacello
  7. Frassino nel cuore
  8. Atto finale
Distribution par Black Widow Records

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