Mais qui est ce Marco Leodori qui nous propose cet album sorti de nulle part avec une aussi belle pochette et ses treize morceaux magnifiques faits d'un mélange de rock FM 24 carats et de prog classieux (je pense ici tout particulièrement aux trois instrumentaux et aux deux chansons interprétées en italien) ?
Le plus simple était de poser quelques questions à Marco. Vous en saurez ainsi plus sur lui et sur sa musique en deuxième partie de cet article.
En attendant, je peux déjà vous affirmer que vous pouvez écouter ce disque les yeux fermés (
lien YT ici).
Il a été fait avec le cœur, cela se sent, ou plutôt s'entend. Accessoirement, cet album est vraiment très bien foutu avec une succession de morceaux mélodiques, parfaitement arrangés, qui font mouche à chaque fois. Il me rappelle un peu, dans son ton
d'ensemble (notamment pour les références aux années 80), celui du récent
Planetarium de The Waking Sleeper Band que
j'ai commenté il y a quelques jours dans ce même blog. En
tout cas, avec
Anima Naif on sent une grande expérience de musicien et un vrai
savoir-faire. Étonnant pour quelqu'un qui a soixante deux ans et dont
c'est le premier album. Je sais ! Mais heureusement qu'il arrive encore
ce genre de petit miracle parce que c'est ce qui donne un sens à notre
quête musicale à tous.
La tracklist :
- Empty blue skies
- A winter day dream
- Lonesome man
- Legends
- Guardando le stelle
- Look at your heart
- Come un gabbiano
- Unity
- La sorgente
- In the king's name
- Only one day
- Genesi
- Dream is over
Voici
la liste des musiciens qui interviennent sur cet album. Vous pourrez
constater que le monsieur a quelques relations dans le milieu du prog
italien !
Alessandro Carmassi (Swappers Eleven, Neverland) : chant (1, 8, 13)
Alessandro Corvaglia (Quasar, La Maschera di Cera, Delirium) : chant (2, 3, 13)
Andrea Amici (Leviathan) : claviers (5)
Carlo Matteucci (Dancing Knights, Playing the History) : basse (1, 3,
4, 5, 7, 8 à 12)
Claudio Braccio : saxophone (1, 6, 7, 11)
Dario Hakim (Il Giardino Onirico) : ingénieur du son
Emanuele Brignola (6 Suoi Ex, Tiro Mancino, Max Gazzè, Daniele Silvestri) : basse (2,6)
Emanuele Telli (Il Giardino Onirico) : piano, claviers (1, 2, 5, 11)
Federica Leodori (Esordiente) : chant (6, 7, 9, 11)
Filippo Marcheggiani (Banco del Mutuo Soccorso) : guitares (2)
Giovanni Quilici (Naif) : piano, claviers (3 à 7, 10, 12, 13)
Guglielmo Mariotti (Taproban, La Bocca della verità, Fufluns) : basse (13)
Maria Teresa De Donatis : flûte (3, 4, 9, 10 à
12)
Marco Leodori (Naif, Alta Quota, Secret World) : piano, clavier
Massimo Moscatelli (Il Giardino Onirico) : batterie
Mauro Montobbio (Narrow Pass) :guitares, claviers (1 à 6, 8, 11 à 13)
Paolo Carnelli (Ellesmere) : claviers (2)
Roberta Petteruti (Aristocratica) : chant (5)
Stefano Avigliana (Il Giardino Onirico) : guitare (10)
Stefano Vicarelli (La Batteria) : claviers (2, 9)
*** Interview avec Marco Leodori ***
Bonjour Marco, on parle de toi et de ton parcours artistique ?
Je suis né à Rome le 28 février 1961. Mon amour pour la musique
remonte à mon enfance. À 15 ans, je commence à jouer de la guitare et je prend
ensuite des leçons avec le Maestro Riccardo Martinini. En 1979, je fonde avec Vittorio
Lubatti, le groupe Naif et je commence à composer des morceaux intéressants. En
1983, je rejoins Alta Quota, un groupe avec lequel je me produis pour la première fois en public en présentant mes compositions. L’expérience dure deux ans.
Entre-temps, je reprends du service avec Naif, qui devient un
véritable groupe. S’ensuivent des années de concerts avec aussi la composition de
nouvelles chansons en duo avec le pianiste Giovanni Quilici. Dans la seconde
moitié des années 80, j'étudie la Théorie Musicale avec le Maître Franco Riva.
Les Naifs restent ensemble jusqu’à l’été 1990. Après quoi il y aura une longue
pause. En 1994, je rejoins le groupe Secret World, l’un des premiers cover band de Peter
Gabriel au monde. Après deux ans, la formation s’arrête et se reforme à la fin de 1999 pour quelques concerts. Je continue ensuite à écrire des morceaux mais sans activité live. Fin 2000,
début 2001, des démos sont enregistrées par une nouvelle incarnation de Naif.
Mais le résultat n'est pas à la hauteur des espérances, les morceaux envoyés au Japon n'aboutissent pas. Pour revoir Naif en activité, il faudra
attendre 2013, quand le groupe, réuni avec de nouveaux membres, jouera en tant
que backing band d’Aldo Tagliapietra, jouant deux morceaux avec lui.
Après cela, le long chemin pour Anima Naif commencera.
En quel format sort ton album ?
L’album
est en numérique, bientôt en CD et peut-être en vinyle, mais ce n’est pas
encore sûr. J’aimerais beaucoup, de toute façon.
Pourquoi avoir fait cet album Marco ?
Parce
que je ne voulais pas que ma musique reste dans un tiroir. Il y avait un fort
désir de la partager et de raconter mon histoire d’artiste.
Je suis l'élaboration de cet album depuis plusieurs années. Je croyais même que tu avais lâché l'affaire. Ça a
été long !
Tout a été fait pendant mon temps libre, celui de
Dario Hakim, l’ingénieur du son, et des musiciens impliqués. Entre les deux, il y
a eu une longue pause pour cause de maladie (j’ai été très malade) et à cause de la
pandémie. En tout, je crois que j’ai travaillé sur Anima Naif
pendant 9 ans. Mais le projet et plusieurs morceaux remontent au début des
années 80.
Tu as
composé toute la musique ?
Toute la musique est de moi, ainsi que les textes des versions originales des
chansons, puis nous avons traduit deux chansons et les textes anglais ont été
écrits par Alessandro Carmassi qui les a également chantés.
Justement, pourquoi le chant en anglais sauf sur deux chansons ?
Parce
que l’anglais est une langue plus contractée et plus facile à utiliser en
musique. Ensuite, parce que, plus ou moins, tout le monde le comprend.
Il y a plusieurs chanteurs sur cet album ?
Oui, parce que je voulais le chanteur adapté pour chaque chanson. Le projet est
réalisé par un soliste. Il n’y a pas de groupe. Je formerai un groupe s'il y a des demandes pour des concerts.On verra alors pour le chanteur.
J'ai le plaisir de constater que l'on retrouve notre ami commun Alessandro Corvaglia chante sur ton album. Quel plaisir de le retrouver ici !
Avec
Alessandro, nous sommes frères en musique et au-delà. Nous nous sommes
rencontrés il y a de nombreuses années, via Facebook, car nous avions des centre d'intérêts
musicaux en commun. Cest le premier chanteur auquel j’ai pensé quand j’ai
décidé de poursuivre le projet.
Que
signifie pour toi le titre de l’album ?
C ’est
un hommage à mon groupe qui s’appelait Naif, mais c’est aussi que mon âme est
vraiment naïve, naïve, colorée et très poétique.
Quelles sont les (groupes et les musiciens qui ont influencé la musique de ton album ?
Il y en
a beaucoup. Je dirais la plupart des groupes que j’ai suivis
depuis ma jeunesse. Si tu veux vraiment un nom parmi tous ces groupes, c'est Genesis, mais il y en a beaucoup d'autres, même Toto qui a été un peu prog.
Est-ce que c'est volontaire de ta part que les trois instruments (très beaux !) soient les pièces les
plus longues ? Est-ce le côté prog de l'album pour contre-balancer les morceaux chantés qui sont les
plus accessibles ?
Quand
il s’agit de musique instrumentale, je ne me limite pas et mon imagination se
déchaîne. De manière libre parce que la musique instrumentale n’a pas les
contraintes d’une chanson. Je tiens beaucoup à ces trois morceaux. Surtout à
"Genesi" qui, je crois, a été mon sommet créatif (NDT : je confirme !).
J’adore "Guardando le stelle" et "La Sorgente" qui sont les
chansons en italien! avec la flûte. Çà marche toujours pour moi quand c’est
bien écrit, ce qui est le cas Sinon, il y
a de vrais "hits" potentiels sur ton album, comme "Unity" ou
"Look at your heart" évidemment.
Oui, "Look
at your heart" a un bon rythme et une mélodie accrocheuse. C'est un tube
potentiel. Mais nous jouons à part, dans un championnat où il n'y a ni hits ni succès (rires)
Tu
vas toujours à des concerts ?
J’en ai
vu une infinité. Maintenant, j’ai ralenti à cause du Covid et parce que, comme je te l’ai dit j'ai eu de sérieux problèmes de santé. Les concerts à l’étranger
ou dans des endroits très éloignés avec des heures et des heures d’attente, ne
sont plus pour moi. Je ne m’éloigne plus tellement de la maison et je préfère
les situations plus calmes, avec des places même chères mais numérotées, et avec
une bonne visibilité. Je me suis embourgeoisé et j''ai vieilli (rires).
Alors Marco, tu nous fais un autre album bientôt ?
Peut-être
que oui (rires). Je le confirmerai plus tard.
Tu nous dit un dernier mot Marco ?
Oui, si tu veux, plutôt une phrase pour toi et pour tes followers : "It is said that God himself is a musical note, the sound of which pervades the entire universe".