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vendredi 11 décembre 2020

Mesmerising : The clutters storyteller

Première écoute distraite (je dois le reconnaître) de cet album : une collection de chansons. C'est bon, c'est bien fait, c'est propre et c'est flatteur à l'oreille. Deuxième écoute : c'est pas mal fouillé finalement, avec des arrangements qui me plaisent vraiment beaucoup. Çà mérite une troisième écoute : il y a une musicalité globale qui me parle, des accents, notamment du côté du saxo et de la flûte mais aussi des sonorités de claviers, que j'ai impression de connaître. Et pour cause, au dos de la jaquette, la liste des musiciens qui jouent sur l'album : Fabio Zuffanti à la basse, Martin Grice aux instruments à vent, Giovanni Pastorino aux claviers, Simone Amodeo aux guitares et Paolo Tixi à la batterie. C'est en fait la squadra du Z-band qui est derrière Davide Moscato (créateur du projet Mesmerising). Les arrangements sont de Davide, Fabio et Giovanni. L'ingénieur du son est Robbo Vigo. Cet album est donc estampillé à 100% "prog génois". Voilà qui me met dans de bonnes dispositions pour écouter (très attentivement) une quatrième fois ce CD. Là, je dois dire que je suis subjugué : les compositions qui me semblaient relativement lambda au départ apparaissent tirées vers le haut grâce à l’interprétation tip top des instrumentistes, du fait d'arrangements réellement luxueux mais aussi grâce à la voix de Davide Moscato que je découvre au passage. Et ce n'est que justice que de s'arrêter un  moment sur lui car c'est son projet et ce sont ses compositions. Sa tonalité de voix est vraiment très agréable, puissante avec une tessiture vocale étendue qui fait régulièrement merveille jusqu'à flirter avec le lyrique ("False reality"). Ce garçon impose une réelle présence au chant et je n'ai que peu de doutes sur le fait qu'il a derrière lui une grosse expérience de performer. Musicalement, il faut aller chercher du coté d'une pop sophistiquée, de grande classe, baignant dans des ambiances de prog symphonique ce qui relativise d'autant le côté mainstream des lignes mélodiques au demeurant fort belles. Dans ce contexte, le chant en anglais est parfaitement raccord et je dirais même naturel. De manière surprenante, peut être aussi un peu troublante, j'ai quand même l'impression, pas désagréable du tout, d'entendre un album qui aurait pu être enregistré il y a très longtemps, une fois encore sans doute en grande partie à cause des arrangements. Mais pas que. Davide a dû écouter beaucoup de groupes pop/rock des années 70 qui l'ont marqué (Davide est né en 1977!). Ses nombreuses covers d'Alan Parson, Aerosmith, John Lennon, Elton John, Queen, Steppenwolf, Supertramp sont à cet égard autant de marqueurs très précis de ses influences auxquelles on peut rajouter sans problème Barclay James Harvest ou Procol Harum. Sa vision de ce que doit être une belle chanson pop, avec juste ce qu'il faut d'intensité rock, en est évidemment très imprégnée. Moi, çà me va bien car nous partageons la même culture musicale. Et quand Davide s'attaque au rock progressif en frontal, cela donne "Underground" qui est en fait une succession de séquences, formant une mini suite, reliées entre elles par une ligne de chant somptueuse. Tout y est : les variations de rythmes, les relances au piano,  les trilles à la flûte, le pont instrumental en tutti aventureux, les soli de guitare en décollage vertical. D'ailleurs puisqu'on parle de prog (quand même !), les oreilles les plus aguerries auront repéré quelques incursions, certes discrètes, dans l’univers musical de La Maschera di Cera, sur l'intro de "Feel..." par exemple ou encore à partir du break qui abouti à un changement de  tempo sur "The man who's sleeping". Preuve que la Zuffanti team n'a pas fait le voyage pour rien !
Le point fort de cet album réside incontestablement dans la force de ses mélodies animées d'une inspiration constante. Le summum en la matière, en terme d'intensité, se situant sûrement au niveau de deux morceaux qui se suivent : "The vortex" et " False reality", avec pour ce dernier une perfection formelle qui permet à Davide Moscato de se hisser sans problème au niveau de son modèle, Freddy Mercury.    
Il me reste à souhaiter le meilleur pour la suite à Davide avec pourquoi pas une nouvelle aventure musicale dans le rock progressif qu'il aura fait avancer à sa manière en empruntant une voie stylistique finalement plus originale qu'il n'y paraît au premier abord et qui demande surtout une grande justesse dans le ton et beaucoup de finesse dans la forme pour être parfaitement réussie. C'est le cas ici !  

  • 1 - Feel...
  • 2 - ...My dream
  • 3 - Ballad of a creepy night
  • 4 - Slave of your shell
  • 5 - Underground
  • 6 - The vortex
  • 7 - False reality
  • 8 - In a different dimension
  • 9 - The man who's sleeping
  • 10-The last time you called my name

Label : Lizard Records    

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