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dimanche 7 février 2021

Le coin des vinyles : non est ars quae ad effectum casus venit (Deus Ex Machina)

Deus Ex Machina : non est ars quae ad effectum casus venit

33 tours LP, 1997

Label : Kaliphonia KRC017

Je ne vous parle pas souvent de Deus Ex Machina ce qui est un tort. Car ce groupe, né à l'aube des années quatre vingt dix d'un siècle déjà bien révolu, a su se distinguer très tôt en proposant une forme de prog très personnelle tentant avec succès de relier Area d'un côté et Banco del Mutuo Soccorso de l'autre, le tout étant joué par des musiciens à la technicité exceptionnelle et porté par un chanteur au pathos étonnant, rappelant Demetrio Stratos, et s'exprimant de plus, le plus souvent, en latin. Une mixture assez improbable qui fonctionne sur une base de fusion rock jazz débordant régulièrement vers des envolées canterburiennes, quand il ne s'agit pas de digressions relevant du Rock in Opposition. Vous imaginez bien qu'avec un tel matériau sonore, la musique de ces italiens demande à être apprivoisée. De fait, Deus Ex Machina, surtout en live, c'est une expérience à vivre avec un Alberto Piras qui à l'instar de Demetrio Stratos avec Area, est capable transcender les partitions et de les tirer vers le haut avec cette voix à la fois puissance et passionnée. Mais je peux vous affirmer que tout se tient parfaitement et que les compositions, pour délirantes qu'elles puissent paraître au premier abord, sont en fait écrites au cordeau sans rien de superflu. Un vrai tour de force !

En résumé, Deus Ex Machina, ce sont des musiciens qui vont jusqu'au bout de leurs idées sans compromission. C'est aussi un un groupe qui me rappelle le Area de Arcbeit Macht Frei autant pour la musique généreuse et foisonnante produite que pour l'état d'esprit débordant au service d'une créativité à 360°.

Le vinyle présenté ici est réellement ce que l'on appelle un bel objet. Le contenu sonore est constitué de prestations live du groupe captées lors de plusieurs concerts à Bologne entre 1994 et 1995. Soit huit titres tirés des deux albums Deus Ex Machina (1992) et De Republica (1995). On aurait pu avoir peur d'avoir affaire à un bootleg, ce qui n'est absolument pas le cas. Le label Kaliphonia avait bien fait le travail. La qualité de la prise de son est excellente et le rendu est très propre. Mais l’intérêt principal de cet album réside dans sa forme. En effet, il n'existe qu'en version vinyle (ce qui était quand même une gageure à une époque où le CD régnait en maître) édité à 500 exemplaires numérotés. Toujours pour le contenant, la présentation en gatefold comprend un beau livret intérieur de six pages avec de nombreuses photos et des notes assez complètes sur l'histoire du groupe. Il s'agit donc, vous l'avez compris, d'un objet unique à posséder si possible.

Au passage, je me rends compte que cet album a déjà presque vingt cinq ans !

La tracklist :

Face A : 

1. Hostis
2. Res Publica II
3. G.C.
4. Lo stato delle cose

Face B :

1. Ignis
2. Dittatura della mediocrità
3. De oraculis novis III
4. Prima lux

Les musiciens : Gariporre (basse), trotta claudio il pedicure (batterie), Crodino Maurino (guitare), Buonetto Bravagente (violon), Dr. Fecal Reminbarca de Riccia (primario) de Feccia (claviers), Alberto Piras (chant). 

Bien sûr les noms sont ici en partie fantaisistes, faisant penser à une bande de jeunes carabins en plein délire.

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