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lundi 1 février 2021

Prometheo : Quello che rimane

Prometheo, vous vous rappelez ? Ce groupe originaire de Bari avait commis un premier album en 2019 (d’un fuoco rapito, d’un giovane uomo, d’un amore insensato) qui s'était tout naturellement glissé in extremis dans mon top des meilleures sorties RPI de l’année 2019. Il revient aujourd'hui avec un deuxième album qui n'était pas prévu au programme, en tout cas pas sous cette forme. Pour cause de lockdown, les italiens ont dû eux aussi s'organiser différemment. Quello che rimane a été principalement alimenté avec des chutes du premier concept album (d'où le titre : "ce qu'il en reste" ). Pour la plupart, ces chansons avaient été enregistrées mais n'avaient pas été finalisées. Elles étaient restées à l'état de démos et auraient probablement dû garder ce statut pour longtemps. Finalement, à toute chose malheur est bon. Car ce que l'on entend là méritait vraiment de ne surtout pas moisir aux oubliettes. On retrouve sur Quello che rimane ce qui faisait la force du groupe : des compositions expressives ("Iena") et puissantes ("Quello che rimane") parfois alambiquées et baroques au possible ("La ballata della stagista") qui m'évoquent à nouveau le style théâtral d'Il Bacio della Medusa ou de Lothlorien.  

Si le très court instrumental "Arkeos", qui sert d'introduction, et "Bronzei profili" peuvent être considérés comme des versions laissées volontairement à leur état brut, les autres morceaux tiennent réellement la route et ont tous ce côté épique, se développant dans des ambiances particulièrement prenantes. L'impression de plonger dans un univers parallèle d'héroic fantasy est ici prégnant et il est évident que les sept premiers morceaux forment un tout homogène et cohérent. De fait il s'agit d'une suite naturelle à  D’un fuoco rapito, d’un giovane uomo, d’un amore insensato, Et si tout est réellement de haut niveau, j'avoue avoir un faible pour le dévastateur "Colma di doni" qui joue avec les nerfs de l'auditeur et s'amuse à l'égarer en sautant d'un genre à un autre quand il ne tente pas les mélanges audacieux  pour finalement retomber à chaque fois sur ce gimmick de seize notes qui lui sert de fil conducteur. Du haut de ses neuf minutes trente, ce titre réellement hors norme délivre un torrent de salves émotionnelles, soufflant alternativement le chaud et le froid jusqu’à vous laisser totalement épuisé en fin d'écoute.

De l'aveu même d'Andrea Tarquilio, le passionnant dernier morceau, "Vidas", anticipe une nouvelle page de création artistique et annonce le prochain  projet conceptuel du groupe. De fait, le ton semble différent, plus posé et recueilli... à vérifier dans un avenir proche que je souhaite favorable et clément pour ces musiciens qui font vraiment preuve d'une créativité débordante. Audaces fortuna juvat !

La tracklist :

  1. Arkeos
  2. Quello che rimane
  3.  Iena
  4. La ballata dello stagista
  5. Quello che rimane (acoustic)
  6. Bronzei profili
  7. Colma di doni
  8. Vidas 

Le groupe : Alessandro Memmi (guitares, chant, chœurs), Andrea Tarquilio (chant lead), Andrea Siano (claviers, synthés, chœurs), Andrea Maddaloni (basse), Alessandro Rana (batterie).

+ Michele Murgolo (violoncelle sur 1 & 6), Adam Iskrzycki (clarinette sur 2), Michele de Luisi (violon sur 4), Francesco Schiavone (basse sur 7), Isacco Buccolieri (saxo sur 7), Roman Gero (flûte traversière sur 7).

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