mardi 24 septembre 2024

Phaedra : Norn

Phaedra est un groupe discret, tellement discret que depuis ses deux très bons albums sortis en 2010 (Ptah) et 2013 (Beyond the storm), on l'avait un peu oublié. Il faut dire que plus de dix ans ont passé sans aucune nouvelle. Mais en avril 2024, le groupe a sorti sans crier gare un nouvel album. De la formation d'origine, il ne reste que Claudio Bonvecchio et Stefano Gasperetti qui ont recruté un nouveau batteur, un nouveau guitariste mais surtout un chanteur et une chanteuse, ce duo vocale prenant tout sens à l'écoute des cinq morceaux de l'album.
Norn est un opéra rock qui évoque trois divinités de la mythologie nordique, chargées de veiller sur la destinée humaine. A partir de là, Phaedra construit une œuvre qui ne manque ni de grandeur ni d'ambition. Pour tout dire le résultat est impressionnant avec une densité assez incroyable dans les thèmes proposés pour chaque morceau. Si vous espérez quelque chose de linéaire, passez votre chemin car Phaedra avance au pas de charge sans jamais tomber dans le prévisible. A cet égard, "Prigioniero di Prisca Doglianza ", le long morceau de 23 minutes est un modèle du genre avec ses alternances de climats oniriques ou plus impétueux mais aussi avec quelques moments plus explosifs qui rappellent le style généreux d'Il Bacio della Medusa ou de Lothlorien. Sans doute à cause de la présence de la voix féminine de Catia Borgogno mais aussi d'une approche parfois assez classique, certains passages évoquent également Conqueror mais en plus musclé. On ne peut pas non plus ne pas penser à plusieurs projets de Fabio Zuffanti, dont Merlin The Rock Opera. On reconnaîtra toutefois à Phaedra un degré bien supérieur dans la qualité d'écriture. Car, nous avons vraiment là des compositions de haute volée au service d'une musique qui réussit l'exploit de réaliser une synthèse de plusieurs influences, anciennes mais aussi plus récentes, du rock progressif. Tour à tour intimiste, plus sinueuse ou symphonique la musique de Norn ne peut pas laisser indifférent tant elle vit et tant elle respire une évidente intelligence artistique. On pourrait même rajouter une dose d'humour que ces musiciens ne dédaignent pas d'apporter avec des citations adroitement placées (çà ne dure pas longtemps à chaque fois !). Écoutez "L'emio simulacro" par exemple et ses évocations flagrantes au vieux Yes, "Prigioniero di Prisca Doglianza" pour Anglägard et Flower Kings ou encore "Prigioniero di Prisca Doglianza" pour Gentle Giant et Genesis.   
L'album termine par " La Radiante Foresta", un morceau absolument sublime permettant une dernière fois aux deux chanteurs de mettre en valeur leurs voix magnifiques.
Vous l'avez compris, Norn a vraiment de grandes chance d'être en bonne place dans le top 2024 des meilleurs albums de RPI ! Ce n'est pas Régis de Sainte Marie qui me démentira (private joke).

Le groupe : Claudio Bonvecchio (basse, guitare 12 cordes), Stefano Gasperetti (claviers, guitare classique, violoncelle), Matteo Lorenzi (chant lead), Gabriele Girardi (guitare électrique), Cristiano Conte (batterie et percussions), Catia Borgogno (chant lead)

La tracklist :

1. La Selva degli Ombrosi Faggi (10:00)
2. Canto per Lucy (9:07)
3. L'Empio Simulacro (11:24)
4. Prigioniero di Prisca Doglianza (23:08)
5. La Radiante Foresta (7:03)



vendredi 20 septembre 2024

Teodicea : il mondo esausto (IT)

 

 

Una nuova band con un musicista che avevamo perso di vista da un po'. Enrico Filippi, tastierista di professione, ha suonato e contribuito in modo determinante ai primi due album di Aliante (Forme libere del 2017 e Sul confine del 2019) prima di lasciare i suoi compagni. Ora è tornato con i Teodicea, un trio che vede anche Giacomo Putrino alla batteria e Jacopo Morandi al basso. Questo progetto è in realtà in gran parte guidato da Enrico Filippi. Per lui si tratta di continuare il percorso iniziato con Aliante e di dare vita a tutta una serie di idee musicali lasciate in sospeso dopo l'esperienza con il suo precedente gruppo.

Il mondo esausto è una visione di un mondo contemporaneo che annichilisce e annienta le emozioni degli esseri umani afflitti da un senso di impotenza di fronte all'impossibilità di realizzare nella realtà ciò che la mente concepisce o desidera.

I nove brani strumentali rappresentano stati d'animo che cambiano di giorno in giorno: frenesia, delicatezza, frustrazione, rassegnazione, sgomento, speranza e, naturalmente, gioia. Alcuni brani danno un'indicazione diretta del sentimento espresso, altri no. L'ascoltatore è invitato a immergersi in queste colonne sonore della vita quotidiana e a riconoscersi in questi diversi stati emotivi. È un viaggio sonoro coinvolgente che diventa sempre più avvincente con l'aumentare degli ascolti, man mano che emergono intensi momenti sonori. Infatti, pur essendo molto varia, c'è una costante in questa musica: la profondità. Questa musica è anche autosufficiente, come dimostra il fatto che ci parla senza bisogno di parole. È anche chiaro che ogni suono di tastiera è stato scelto con cura, e che le scelte non sono state fatte a caso, ma ogni suono è stato selezionato per esprimere un preciso stato mentale nel modo più accurato possibile.  

Il risultato è di grande successo, con proposte musicali a volte introspettive o espansive, oscure o luminose, calme e raccolte o decisamente infuocate. In ogni caso, è molto bello, con la maggior parte dei temi suonati alle tastiere (pianoforte, organo, synth), Enrico Filippi ha l'arte e la maniera di non essere mai due volte nella stessa modalità. È anche chiaro che questo musicista sa esattamente dove vuole andare, ogni composizione è notevolmente ben pensata e realizzata. 

Aspettatevi di divertirvi molto.

Tracklist :

1 - 777
2 - Gioia e Risoluzione
3 - L'Ineluttabile
4 - Weltschmerz
5 - Ripresa di Coscienza
6 - Intro 442
7 - Lofoten
8 - Punto di Fusione
9 - Il Viaggio del Moro

Uscita :  23 septembre 2024
Label M.P. & Records,
Distribuzione G.T. Music


 

jeudi 19 septembre 2024

Teodicea : Il mondo esausto

 

Avant propos qui n'engage que l'auteur de cette chronique : Qu'elle soit basée sur des constats reliés au réel ou purement spéculative, la théodicée est une des nombreuses réponses philosophiques de l'Homme à son besoin quasi maladif de trouver des explications rationnelles à ce qui ne l'est pas en se référant à des notions relatives (j'ai failli écrire subjectives) de bien et de mal. Décidément, le mode de pensée occidentale reste en toutes circonstances cartésien et raisonneur, en un mot, stérile.

Voilà pour l'explication, que je reconnais très personnelle, du nom de ce nouveau groupe dans lequel est impliqué un musicien que nous avions perdu de vue depuis un moment. En effet, Enrico Filippi, claviériste de son état, avait participé, et largement contribué, aux deux premiers albums du groupe Aliante (Forme libere en 2017 et Sul confine en 2019) avant de quitter ses camarades. Le voilà de retour avec Teodicea, un trio dans lequel on trouve également Giacomo Putrino à la batterie et Jacopo Morandi à la basse. Ce projet est en fait largement porté par Enrico Filippi. Il s'agit pour lui de poursuivre la démarche entamée avec Aliante et de donner vie à toute une série de d'idées musicales laissées en suspens après l’expérience avec son ancien groupe. 

Il mondo esausto se veut être une vision d'un monde contemporain qui anéanti et annihile les émotions de l’être humain affligé par un sentiment d’impuissance face à l’impossibilité de réaliser dans la réalité ce que l’esprit conçoit ou désire.

Les neuf pistes instrumentales dépeignent des humeurs qui d'un jour à l'autre se révèlent changeantes : la frénésie, la délicatesse, la frustration, la résignation, le désarroi, l'espoir et bien sûr la joie. Certains titres vous donneront une indication directe sur le sentiment exprimé, d'autres pas. L’auditeur est donc invité à se plonger dans ces bandes son du quotidien et à se reconnaître dans ces différents états émotionnels. Il s'agit bien d'un voyage audio immersif qui se révèle de plus en plus prenant au fur et à mesure des écoutes avec l'émergence de moments sonores intenses. Car bien qu'elle soit très variée, il y a une constante dans cette musique, c'est sa profondeur. Cette musique qui se suffit également à elle-même, la preuve en est qu'elle nous parle sans avoir besoin de mots. On comprend également que chaque son de clavier a été choisi avec soin, des arbitrages qui ne doivent rien au hasard, chaque sonorité sélectionnée devant exprimer le plus exactement possible un état mental précis.  

Le résultat est très réussi, avec des propositions musicales tour à tour introspectives ou expansives, sombres ou lumineuses,  calmes et recueillies ou carrément ardentes. Dans tous les cas, c'est très beau avec l'essentiel des thèmes joués aux claviers (piano, orgue, synthés), Enrico Filippi ayant l'art et la manière de ne jamais être deux fois sur le même mode. Il apparait d'ailleurs évident que ce musicien sait exactement où il veut aller, chaque composition étant remarquablement pensée et aboutie. Attendez vous à passer un très bon moment.

La tracklist :

1 - 777
2 - Gioia e Risoluzione
3 - L'Ineluttabile
4 - Weltschmerz
5 - Ripresa di Coscienza
6 - Intro 442
7 - Lofoten
8 - Punto di Fusione
9 - Il Viaggio del Moro


Sortie : le 23 septembre 2024
Label M.P. & Records,
Distribution G.T. Music


samedi 14 septembre 2024

Odessa : Stazione Getsmani XXV (FR/IT)


Décidément pour son édition 2024, le festival Prog 2 Days + 1 à Veruno/Revislate aura été l'occasion de profiter de deux sorties spécialement planifiées pour l'évènement, le CD Veruno Spirit de Caravaggio et donc ce Stazione Getsmani XXV dont nous allons parler tout de suite. 
Il y a un peu plus de vingt cinq ans maintenant, le groupe Odessa se formait autour de Lorenzo Giovagnoli (chant et claviers). Il comprenait alors Boris Bartoletti (guitares), Valerio de Angelis (basse) et Federico Filonzi (batterie). Fort de prestations scéniques fleurant bon le hard rock et le rock progressif, le groupe assurait alors pas mal de concerts en Italie, ce qui lui allait lui permettre d'être repéré par Loris Furlan qui allait lui ouvrir les portes de la maison de disques Mellow Records. Le premier album était enregistré dans des conditions spartiates et avec des moyens techniques limités, ce label ayant fait sa réputation avec ses productions pléthoriques mais beaucoup trop cheap. Un vrai crève-cœur quand on écoute ce disque dont les neuf morceaux méritaient beaucoup mieux tant la musique était riche avec déjà un niveau élevé de composition (Lorenzo fera encore mieux par la suite).
On comprend alors pourquoi Lorenzo Giovagnoli a sauté sur l'occasion de pouvoir réenregistrer cet album, en profitant au passage pour réécrire et compléter quelques parties. 
Vu de l'extérieur, il y a toutefois peu de changements. Le titre de l'album, qui se réfère à l’épisode du jardin des Oliviers, est le même. Concernant la pochette, Silvano Braido s'est inspiré de son propre tableau utilisé à l'époque (indifferenza per la crocifissione) pour en peindre une version très proche, légèrement modernisée. Du groupe d'origine, il reste Lorenzo Giovagnoli et Valerio De Angelis auxquels sont venus se joindre Marco Fabbri à la batterie et Giulio Vampa aux guitares, autant dire deux piliers qui viennent renforcer une formation solide de musiciens qui jouent depuis maintenant longtemps ensemble. Gianluca Milanese (flûte traversière), qui était présent en invité à l'époque, est à nouveau de la partie. Ajoutons que la productrice de l'album est l'indispensable Marina Montobbio dont le rôle est ici important puisqu'elle a largement contribué à initier et à porter ce projet également suivi par Loris Furlan.   
Musicalement, Odessa c'est la rencontre entre un rock progressif italien vintage et le hard rock à la Deep Purple, une forme de hard prog qui présente toutefois  quelques particularités à commencer par la voix de Lorenzo Giovagnoli qui rappelle souvent celle de Demetrio Stratos. Ainsi, Odessa se place assez naturellement comme un descendant de The Trip (dont il reprend le jouissif "Caronte) d'Il Rovescio della Medaglia (dont il reprend "Alzo un muro electtrico" et dont "La Sfera" se révèle être un hommage ouvert), de Biglietto per l'Inferno et de l'Uovo di Colombo. Une autre spécificité du groupe est d'intégrer le plus facilement du monde d'autres styles, jazz ou folk par exemple. Ainsi, « L’incontro », le plus long morceau de l’album (neuf minutes) est aussi sans conteste le plus ambitieux. Introduit par une première partie, que l'on doit à Gianluca Milanese, cette section ambient et ethnique est remarquable par ses diverses sonorités (flûte, tambourins, sons de crécelles, ululements et mélismes) qui nous plongent dans une ambiance mystérieuse de folklore méditerranéen. A noter que la longue plainte vocale à la Demetrio Stratos qui n'apparaissait qu'à l'entame de la deuxième partie sur le CD d'origine est ici présente dès le début donnant à l'ensemble une ampleur fascinante. Le groupe se lance ensuite dans un long développement instrumental qui, après une première section hard rock en mid tempo, s’oriente rapidement vers une longue jam jazz rock sur laquelle Lorenzo Giovagnoli fait des merveilles en multipliant les effets de claviers à partir de son synthé Roland VK-7 épaulé par Giulio Vampa en état de grâce. L’autre morceau qui se distingue par une nette volonté de sophistication est "Orizzonte anima" dont la construction particulièrement soignée ne laisse rien au hasard. Odessa s'essaie là à une sorte de synthèse entre Banco del Mutuo Soccorso et Nuova Era. Lorenzo Giovagnoli en a d'ailleurs profité pour faire précéder ce dernier titre d'un interlude étonnant qui passe la durée de l'album de 46 mn 46 à 50 mn 52. Cet "Interludio" ne ressemble à rien de ce qu'Odessa a fait jusque là. Loreneo réalise un exercice de Doo-wop tout à fait convaincant, réussissant au passage l'exploit de reproduire les différentes tessitures (ténor, ténor léger, baryton et falsetto) d'une formation vocale pratiquant ce genre musical. 
Quelques mots évidemment pour étalonner cette nouvelle version de Stazione Getsmani qui permet d'entendre le vrai son du groupe avec notamment une puissance enfin exprimée à plein et bien sûr  un chant enfin correctement capté. Ce qui est la moindre des choses pour rendre enfin justice à la voix hors norme de Lorenzo Giovagnoli qui, au passage, n'a jamais aussi bien exploité les immenses capacités de ses cordes vocales. Il est aussi plaisant de constater que nous pouvons enfin profiter d'un bel équilibre entre les différents instruments enregistrés avec tout particulièrement un travail spécifique effectué pour les pistes de la batterie. On pourrait également assez facilement affirmé que le groupe a gagné en maturité, ce qui en l’occurrence relève du lieu commun. On sent par contre une nette assurance dans l'exécution des morceaux, qui est aussi due à l'évidente cohésion qui existe entre les membres du groupe.  
Voilà qui donne à cet album tout le lustre qu'il méritait et qui permet de confirmer, qu'il y a déjà vingt cinq ans, le groupe en avait sacrément sous le pied. On s'étonnera ainsi encore moins de la magnificence de l'exceptionnel L'Alba della Civiltà sorti il y a déjà deux ans. Bien sûr les deux albums sont indispensables.
 
Partant du constat que le 1er album est aujourd'hui introuvable, ou à des prix exorbitants, et si je m'en tiens au succès qu'a eu cette nouvelle version CD au Veruno, le stand d'Odessa étant littéralement assiégé, je ne saurais trop vous conseiller d'acquérir sans tarder ce CD. Il sera bientôt disponible sur le site du label Lizard Records, mais en attendant vous pouvez écrire directement à cette adresse pour le commander : bartemont@libero.it

La tracklist :
1. Esilio
2. Di buio e luce
3. Alzo un muro elettrico
4. Stazione Getsemani
5. Lotta per il dominio
6. Caronte
7. L'Incontro (stratosfera, l'angelo)
8. La sfera
9. Interludio
10. Orizzonte anima 

Le groupe : Lorenzo Giovagnoli (chant, claviers), Giulio Vampa (guitares), Valerio de Angelis (basse),  Marco Fabbri (batterie), Gianluca Milanese (flûte traversière)

IT :
Decisamente, per l'edizione 2024, il festival Prog 2 Days + 1 a Veruno/Revislate sarà stato l'occasione per approfittare di due uscite specialmente pianificate per l'evento, il CD *Veruno Spirit* dei Caravaggio e quindi questo *Stazione Getsemani XXV* di cui parleremo subito.
Circa venticinque anni fa, il gruppo Odessa si formava attorno a Lorenzo Giovagnoli (voce e tastiere). All'epoca, il gruppo includeva Boris Bartoletti (chitarre), Valerio de Angelis (basso) e Federico Filonzi (batteria). Grazie a performance dal vivo che profumavano di hard rock e rock progressivo, il gruppo teneva numerosi concerti in Italia, il che permise loro di essere notati da Loris Furlan, che aprì loro le porte della casa discografica Mellow Records. Il primo album fu registrato in condizioni spartane e con mezzi tecnici limitati, poiché il label aveva costruito la sua reputazione con produzioni numerose ma eccessivamente economiche. È un vero peccato ascoltare questo disco, i cui nove brani meritavano molto di più, dato che la musica era già ricca e con un livello di composizione elevato (Lorenzo farà ancora meglio in seguito).
Si capisce quindi perché Lorenzo Giovagnoli abbia colto l'opportunità di poter reincidere quest'album, approfittando per riscrivere e completare alcune parti.
Vista dall'esterno, ci sono però pochi cambiamenti. Il titolo dell'album, che si riferisce all’episodio del giardino degli Ulivi, è lo stesso. Per quanto riguarda la copertura, Silvano Braido si è ispirato al proprio dipinto usato all'epoca (indifferenza per la crocifissione) per realizzarne una versione molto simile, leggermente modernizzata. Del gruppo originale, rimangono Lorenzo Giovagnoli e Valerio De Angelis, ai quali si sono uniti Marco Fabbri alla batteria e Giulio Vampa alle chitarre, due pilastri che rinforzano una formazione solida di musicisti che suonano insieme da molto tempo. Gianluca Milanese (flauto traverso), che era presente come ospite all'epoca, è di nuovo dei nostri. Aggiungiamo che la produttrice dell'album è l'indispensabile Marina Montobbio, il cui ruolo è importante poiché ha contribuito notevolmente a iniziare e sostenere questo progetto, seguito anche da Loris Furlan.
Musicalmente, Odessa rappresenta l'incontro tra un rock progressivo italiano vintage e l'hard rock alla Deep Purple, una sorta di hard prog che presenta però alcune particolarità, a cominciare dalla voce di Lorenzo Giovagnoli che spesso ricorda quella di Demetrio Stratos. Così, Odessa si colloca abbastanza naturalmente come discendente dei The Trip (di cui riprende il gioioso "Caronte"), di Il Rovescio della Medaglia (di cui riprende "Alzo un muro elettrico" e "La Sfera" risulta essere un omaggio aperto), dei Biglietto per l'Inferno e dell'Uovo di Colombo. Un'altra peculiarità del gruppo è l'integrazione di altri stili, come jazz o folk. Ad esempio, "L’incontro", il brano più lungo dell’album (nove minuti), è senza dubbio il più ambizioso. Introduzione da una prima parte, che dobbiamo a Gianluca Milanese, questa sezione ambient e etnica è notevole per le sue diverse sonorità (flauto, tamburelli, suoni di crepet, ululati e melismi) che ci immergono in un'atmosfera misteriosa di folklore mediterraneo. È da notare che il lungo lamento vocale alla Demetrio Stratos, che appariva solo all'inizio della seconda parte sul CD originale, è qui presente sin dall'inizio, dando all'insieme una grande ampiezza. Il gruppo poi si lancia in uno sviluppo strumentale lungo che, dopo una prima sezione hard rock a tempo medio, si orienta rapidamente verso una lunga jam jazz rock su cui Lorenzo Giovagnoli fa meraviglie, moltiplicando gli effetti delle tastiere con il suo sintetizzatore Roland VK-7, supportato da Giulio Vampa in stato di grazia. L'altro brano che si distingue per una chiara volontà di sofisticazione è "Orizzonte anima", la cui costruzione particolarmente curata non lascia nulla al caso. Odessa cerca una sintesi tra Banco del Mutuo Soccorso e Nuova Era. Lorenzo Giovagnoli ha inoltre approfittato dell'occasione per far precedere quest'ultimo brano da un interludio sorprendente che porta la durata dell'album da 46 minuti e 46 a 50 minuti e 52. Questo "Interludio" non assomiglia a nulla di ciò che Odessa ha fatto fino ad ora. Lorenzo realizza un esercizio di Doo-wop del tutto convincente, riuscendo anche a riprodurre le diverse tessiture (tenore, tenore leggero, baritono e falsetto) di una formazione vocale che pratica questo genere musicale.
Qualche parola infine per calibrare questa nuova versione di *Stazione Getsemani*, che permette di ascoltare il vero suono del gruppo, con una potenza finalmente espressa al massimo e, ovviamente, una voce finalmente correttamente registrata. È il minimo per rendere giustizia alla voce straordinaria di Lorenzo Giovagnoli, che, tra l'altro, non ha mai sfruttato così bene le immense capacità delle sue corde vocali. È anche piacevole notare che possiamo finalmente godere di un buon equilibrio tra i vari strumenti registrati, con un lavoro specifico realizzato per le tracce di batteria. Si potrebbe anche affermare che il gruppo ha guadagnato in maturità, il che è abbastanza scontato. Tuttavia, si percepisce una netta sicurezza nell'esecuzione dei brani, dovuta anche alla evidente coesione tra i membri del gruppo.
Questo conferisce all'album tutto il lustro che meritava e conferma che, già venticinque anni fa, il gruppo aveva molto da offrire. Si sarà dunque meno sorpresi dalla magnificenza dell'eccezionale *L'Alba della Civiltà* uscito già due anni fa. Certamente entrambi gli album sono indispensabili.
Considerando che il primo album è oggi introvabile o a prezzi esorbitanti, e visto il successo di questa nuova versione CD al Veruno, con lo stand degli Odessa letteralmente assediato, non posso che consigliarvi di acquistare senza indugi questo CD. Sarà presto disponibile sul sito dell'etichetta Lizard Records, ma nel frattempo potete scrivere direttamente a quest'indirizzo per ordinarlo: bartemont@libero.it
 
La tracklist:
1. Esilio
2. Di buio e luce
3. Alzo un muro elettrico
4. Stazione Getsemani
5. Lotta per il dominio
6. Caronte
7. L'Incontro (stratosfera, l'angelo)
8. La sfera
9. Interludio
10. Orizzonte anima
 
Il gruppo: Lorenzo Giovagnoli (voce, tastiere), Giulio Vampa (chitarre), Valerio de Angelis (basso), Marco Fabbri (batteria), Gianluca Milanese (flauto traverso)



 

 

 

 

mardi 10 septembre 2024

Caravaggio : The Veruno Spirit (FR/IT)


Caravaggio est un groupe à part. Paradoxalement, son rock progressif teinté de touches méditerranéennes, comme il le revendique d’ailleurs lui-même, n'est pas un style si courant que çà dans le paysage du prog italien actuel. Sa performance au tout récent Festival Veruno 2 Days + 1 à Revislate aura permis à beaucoup de participants, y compris italiens, de découvrir cette formation atypique. Avec quelques modifications récentes dans sa team, Caravaggio a fourni une prestation exemplaire pleine de punch et de couleurs sonores originales. Car en plus des arrivées du nouveau bassiste (Piero Chiefa) et du nouveau guitariste (Serhan Kazaz), le groupe comptait dans ses rangs un accordéoniste et la choriste Simona Aileen. 
Au sujet du Veruno justement, le groupe a eu la bonne idée de venir avec un CD collector dupliqué à 100 copies numérotées, avec en plus un artwork réalisé à la main donc unique pour chaque exemplaires. L'occasion de pouvoir écouter trois titres enregistrés live, à Milan en décembre 2023, dans des versions légèrement différentes, moins produites donc plus brutes : "Before my eyes", "Not on me" et le toujours superbe "Guernica".
Mais il y a aussi sur ce CD, quatre nouveaux morceaux ou plutôt trois car "Behind the Mask" est en deux parties, d'abord, une simple chanson lente un peu triste et très mélancolique, avec un accompagnement minimaliste puis une deuxième section entamée par un riff métal. On retrouve alors rapidement ce qui fait la marque de fabrique du groupe avec ce chant généreux et cet accordéon qui s'invite partout mais ne s'impose jamais. "Behind the Mask, part 2" est un titre aventureux, rempli de rebondissements, d'une grande fluidité qui permet aussi de découvrir les talents multiples du nouveau guitariste, Serhan Kazaz. "Isolation" se révèle tout de suite plus heurté, la suite confirmant une volonté de créer des accidents tout au long du morceau. "Rejoice" respire le folklore méditerranéen à plein nez mais à la sauce Caravaggio. C'est donc aussi très rock et hyper expressif avec parfois un maniérisme assumé parfaitement contrôlé. Serhan Kazaz fait honneur à ses origines et démontre qu'il sait également se servir d'un bouzouki. On aurait été surpris du contraire ! J'en profite pour m'arrêter quelques instants sur le chant étonnant de Vittorio Ballerio dont la voix unique, peu académique en fait, se distingue par son côté extrêmement vivant et par ses intonations éclatantes et colorées. Une partie de l'identité sonore de Caravaggio provient de cette voix, les compositions de Fabio Troiani faisant brillamment le reste bien sûr.
Ces morceaux originaux ouvrent évidemment des perspectives pour un futur deuxième album qui s'annonce d'ores et déjà sous les meilleurs augures. En attendant cette séquence "concert Veruno + CD collector" aura été gratifiante pour les membres du groupe et réjouissante pour les fans anciens et nouveaux du groupe. Gaudeamus igitur !  

Le groupe : Vittorio Ballerio (chant), Fabio Troiani (guitares, mandoline, bouzouki, programmations), Piero Chiefa (basse), Alessio Del Ben (batterie), Serhan Kazaz (guitare et bouzouki).  

La tracklist :

  1. Behind the Mask, part 1
  2. Behind the Mask, part 2
  3. Isolation
  4. Rejoice
  5. Before my eyes (live)
  6. Not on me (live)
  7. Guernica (live)

IT : 

Caravaggio è un gruppo a parte. Paradossalmente, il suo rock progressivo con tocchi mediterranei, come afferma lui stesso, non è uno stile così comune nel panorama del prog italiano attuale. La sua performance al recente Festival Veruno 2 Days + 1 a Revislate ha permesso a molti partecipanti, tra cui italiani, di scoprire questa formazione atipica. Con alcune recenti modifiche al suo team, Caravaggio ha fornito una performance esemplare piena di punch e colori sonori originali. Perché oltre al nuovo bassista (Piero Chiefa) e il nuovo chitarrista (Serhan Kazaz), la band ha avuto tra i suoi membri un fisarmonicista e la corista Simona Eileen.
Per quanto riguarda il Veruno, il gruppo ha avuto la buona idea di presentare un CD da collezione duplicato in 100 copie numerate, con una grafica realizzata a mano quindi unica per ogni esemplare. La possibilità di poter ascoltare tre brani registrati dal vivo, a Milano nel dicembre 2023, in versioni leggermente diverse, meno prodotte e quindi più crude: "Before my eyes", "Not on me" e il sempre superbo "Guernica".
Ma ci sono anche su questo CD, quattro nuovi pezzi o meglio tre perché "Behind the Mask" è in due parti, prima di tutto, una semplice canzone lenta un po' triste e molto malinconica, con un accompagnamento minimalista poi una seconda sezione iniziata da un riff metal. Si ritrova rapidamente ciò che fa il marchio di fabbrica del gruppo con questo canto generoso e questa fisarmonica che si invita ovunque ma non si impone mai. Behind the Mask, part 2" è un titolo avventuroso, pieno di colpi di scena, di grande fluidità che permette anche di scoprire i molteplici talenti del nuovo chitarrista, Serhan Kazaz. "Isolamento" si rivela subito più scosso, il seguito confermando una volontà di creare incidenti lungo tutto il pezzo. " Rejoice" respira il folklore mediterraneo con il naso pieno ma con la salsa di Caravaggio. È quindi anche molto rock e iper espressivo con a volte un manierismo assunto perfettamente controllato. Serhan Kazaz fa onore alle sue origini e dimostra di saper anche servirsi di un bouzouki. Ci sarebbe stato sorpreso se non fosse così! Ne approfitto per soffermarmi qualche istante sul canto sorprendente di Vittorio Ballerio la cui voce unica, poco accademica in effetti, si distingue per il suo lato estremamente vivo e per le sue intonazioni brillanti e colorate. Parte dell'identità sonora di Caravaggio proviene da questa voce, le composizioni di Fabio Troiani fanno brillare il resto.
Questi pezzi originali aprono ovviamente prospettive per un futuro secondo album che si annuncia già sotto i migliori auspici. Nel frattempo questa sequenza "concerto Veruno + CD collector" è stata gratificante per i membri del gruppo e allegra per i vecchi e nuovi fan della band. Gaudeamus igitur!

mercredi 4 septembre 2024

Festival Veruno 2 Days Prog + 1, Edition 2024

Petite pause de quelques jours sur le site pour cause de festival ! Cette année encore les organisateurs du VerUno nous gâtent avec trois jours de concerts gratuits alignant une série de grands noms du prog et du prog métal.

En fin d'après-midi, le Forum 19 accueillera plusieurs concerts plus intimistes avec : Dark Ages, LifeStream, Hora Prima, Missing Ink et Kristoffer Gildenlöw.