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mercredi 11 juin 2025

Celeste : Anima Animus

Depuis le réveil de Celeste en 2016, Ciro Perrino enchaîne les sorties d'albums à un rythme soutenu, qu'on en juge : Il risveglio del principe en 2019, Il principe del regno perduto en 2020, Celeste with Celestial Symphony Orchestra en 2022 et à peine un an après, Echi di un futuro passato en 2024, cet Anima Animus. Il est vrai que Ciro est entouré d'une équipe solide de musiciens tous fidèles à leur poste depuis la renaissance du groupe, sur lesquels il peut compter. Il est également avéré que l'ami Ciro fait preuve d'une créativité prolifique. Pour preuve ce nouvel opus intitulé Anima Animus. Un titre qui fait évidemment référence à la théorie développée par Carl Gustav Jung notamment dans Types psychologiques. Il tente, dans ce livre, d'étudier la personnalité humaine (définitions et interactions) en se basant sur des identifications de fonctions psychiques, d'attitudes et de concepts sexués (anima et animus donc), la transposition la plus pertinente restant sûrement celle qui est relative à la Persona. Tout cela non pas pour étaler ma science mais bien pour éclairer le propos musical de Ciro Perrino qui, à l'évidence, a voulu exposer en un peu plus de 60 minutes de belle musique sa vision de la pensée jungienne. Comme l'affirmait justement Jung : "Il n’y a pas de création sans ombre et sans le côté obscur des choses".
Normalement à ce point de ma chronique, j'ai sûrement perdu quelques lecteurs. Alors, pour que tout le monde recolle au peloton, on va parler musique et uniquement musique ! Et croyez-moi, cet album le mérite. Le titre d'ouverture, "Anima animus", s'impose d'emblée comme une très belle composition progressive assimilable à un prélude relativement libre dans sa forme tout en étant rigoureux dans son contenu. Après ce premier morceau épatant, l'album prend une tournure un peu différente avec le très jazzy "Roots and leaves" propulsé par un irrésistible groove, hanté par un Mellotron et illuminé de longs chorus funky de flûte et de saxo. Cet incroyable titre semble tout naturellement ouvrir pour "Cosmic Carnival" qui, tout en gardant une forte tonalité jazzy, a été pensé sur une trame rythmique relativement complexe nécessitant l'intervention de nombreuses percussions. Il y a d'ailleurs bien un air de carnaval qui émane de ce morceau ou plus exactement une réminiscence de déambulation d'un orchestre de rue comme on en entend si souvent à la Nouvelle Orléans, impression encore renforcée par les ponctuations régulières de saxophones. A côté, "De Rerum Natura" se révèle beaucoup plus calme, à la frontière d'un romantisme naturaliste. Plusieurs instruments à vent personnifiant à tour de rôle des êtres vivants de la faune et de la flore. Ainsi va la nature des choses tentait d'expliquer Lucrèce en son temps. Le décors est ainsi prêt pour accueillir Ines Aliprandi dont les vocalises vont enchanter tour à tour "Lilith" puis "El Mundo Perdido", ce dernier morceau oscillant entre New Age, World music et résonances ethniques. Tout le monde se détend le temps du jazzy cool "Secret Crime" émaillé du malicieux chant en doo-wop d'Ines. Difficile de résister à l'envie de bouger en rythme sur cette très longue parenthèse décalée mais à la vibration régénérante.
On comprend facilement que Ciro ait gardé le morceau le plus symphonique et le plus majestueux pour la fin. "Moon and Cloud Dancing" est une très belle suite assimilable à de la prog pastorale gorgée de nombreux instruments à vent (bois et cuivre) mais aussi de piano et de guitare classique, remarquablement orchestrés. Il est bon de noter la très grande habileté de Ciro qui réussit à tenir l'intérêt pendant 12 minutes grâce à des enchaînements parfaitement naturels de performances instrumentales et vocales avec un prime un joli petit final d'accord de piano plaqué en sustain.

Pour ce cinquième épisode du Celeste du XXIème siècle, son démiurge, Ciro Perrino, démontre qu'il reste sur une trajectoire gagnante que l'on pourrait très simplement justifiée par l'inspiration, ce qui serait déjà bien et qui est d' ailleurs le cas. Mais je vois trois autres raisons qui font la différence :
- d'abord, une évidente qualité dans l'écriture musicale, autrement dit un vrai travail de compositeur.
- ensuite, une couleur différente d'un album à l'autre avec une volonté de ne pas reproduire les mêmes schémas et le même type de musique à chaque fois (vous pouvez me faire confiance, je viens de réécouter tous les CD à la chaîne).
- enfin, Ciro a été batteur avant d'élargir son spectre de musicien instrumentiste, notamment aux claviers, et cela se ressent. Le travail sur les percussions et plus généralement sur les parties rythmiques fait souvent la différence sans que l'auditeur s'en rende forcément compte.

Et ce n'est pas fini ! Car loin d'être à court de projets, Ciro Perrino prévoit déjà une performance pour la fin de l'année, "Celeste meets Celtic Harp", qui sera l'occasion de proposer une musique acoustique basée sur la harpe celtique de Claudia Murachelli accompagnée d'instruments divers comme des flûtes baroques, du luth de la Renaissance ou encore du oud. Puis en 2026, pour les 50 ans de la sortie de Principe di un giorno, le groupe actuel en fera une nouvelle interprétation avec cette fois les paroles en anglais comme cela était prévu à l'origine en 1976. Voilà qui augure encore de très beaux moments musicaux.

Le groupe : Ciro Perrino (Mellotron, Eminent, Solina, Oberheim, Minimoog, ARP 2600, EMS AKS, percussions), Enzo Cioffi (batterie), Francesco Bertone (basse), Marco Moro (flûtes), Mauro Vero (guitares).
Autres intervenants : Ines Aliprandi (chant), Marco Canepa (piano), Mirco Rebaudo (saxophones, clarinette), Paolo Maffi (saxophones), Enrico Allavena (trombone, tuba), Davide Mocini (guitare 12 cordes sur 3 et 6), Marco Fadda (percussions).

La tracklist :

1. Anima Animus
2. Roots and Leaves
3. Cosmic Carnival
4. De Rerum Natura
5. Lilith
6. El Mundo Perdido
7. Secret Crime
8. Moon and Cloud Dancing

Sortie : 30 avril 2025 (digital), 15 mai 2025 (CD, vinyle)
Label: Inner Garden Records 

vendredi 12 juillet 2024

Ciro Perrino : L'isola


Bien que ce disque ne soit pas à proprement parler de la musique progressive, quoique son créateur Ciro Perrino est également le digne représentant du groupe antédiluvien de RPI Celeste, je vous propose de jeter une oreille sur cet album qui me tient à cœur. La raison principale est que la musique qu'il renferme est inspirée de l'île San Giulio sur le lac d'Orta. Et cet endroit est pour moi un de ceux que j'affectionne particulièrement dans cette belle région des lacs au nord de l'Italie. Il y a là une île incroyablement belle. Un petit paradis sur lequel trônent quelques splendides villas et palais surplombés par l'austère abbaye bénédictine Mater Ecclesiae.  
Ciro Perrino a lui aussi été touché par la beauté du lieu qui incite irrépressiblement au silence et à la méditation. Sa mise en musique se traduit par un enchaînement de compositions qui illustrent parfaitement le sentiment de sérénité qui peut être ressenti quand on contemple cette minuscule île. A cet égard les titres des morceaux sont essentiels pour la bonne compréhension de cette œuvre et représentent tout un programme à eux seuls.
Qualifier cette musique de new age serait un contresens total, il s'agit bel et bien d'une musique contemporaine, contemplative et impressionniste. Ce que l'on entend, au gré des vingt vignettes composées par Ciro Perrino, est admirable de délicatesse et évoque parfaitement l'atmosphère de cet endroit hors du temps notamment cette sensation de mystère qui flotte et qui surtout prend des aspects différents selon le temps qu'il fait sur le lac. Pour arriver à ce résultat, Ciro Perrino varie les formes utilisées d'inspiration (musique baroque, musique de chambre, musique symphonique, musique médiévale, vocalises éthérées et chants mélismatiques féminins) et n'hésite pas à ajouter des éléments folkloriques ainsi qu'une grande variété de percussions (un domaine qu'il maîtrise tout  particulièrement). Cette musique est un grand moment de félicité à écouter si possible en situation.  
Comme il n'a pas jugé opportun de mettre une photo de l'île en question sur la pochette du CD (ce qui aurait sans doute fait trop carte postale pour touristes), je le fais. Cela me permet de vous souhaiter à tous de passer un bel été avec, je l'espère pour vous, beaucoup de musique, de concerts et de festivals.
 
 

La tracklist:

1
Ascolta Il Silenzio2:55
2
Ascolta L'Acqua, Il Vento , I Tuoi Passi3:08
3
Nel Silenzio Accetti E Comprendi2:32
4
Nel Silenzio Accogli Tutto2:27
5
Il Silenzio E' Il Linguaggio Dell'Amore2:58
6
Il Silenzio E' La Pace Dell'Io2:10
7
Il Silenzio E' Musica E Armonia2:34
8
Il Silenzio E' Verità E Preghiera2:24
9
Nel Silenzio Incontri Il Maestro2:39
10
Nel Silenzio Respiri Dio3:12
11
Ogni Viaggio Comincia Da Vicino3:04
12
I Muri Sono Nella Mente3:02
13
Apri il Tuo essere2:15
14
Il Momento E' Ora, Qui, Adesso3:07
15
Abbandoma L'Io E Il Mio2:34
16
Accettati, Cresci, Matura2:40
17
Sii Semplice, Sii Te Stesso2:04
18
Il Saggio Sbaglia E Sorride2:14
19
Se Arrivi A Essere Ciò Che Sei, Sei Tutto2:37
20
Quando Sei Consapevole Il Viaggio E' Finito3:23

Musiciens :
Violons: Paolo Andreoli, Ilaria Bruzzone, Andrea Cardinale, Damiano Cottalasso, Sara Diano, Daniele Guerci, Chiara Noera, Roberto Piga, Alessandro Sacco, Susanna Traverso
Violoncelles: Marianna Carli, Federica Vallebona
Basse: Giovanni Chiaramonte
Flûte: Maura Bruzzone
Hautbois et cor anglais: Davide Fiorentini
Clarinettes et clarinette basse: Maura Gandolfo
Basson: Claudio Matteo Severi
Cor: Roberto Spanu
Trompette: Salvatore Lavena
Guitare acoustique: Mauro Bonelli
Percussions: Dado Sezzi
Chant: Valeria Bruzzone, Claudia Sanguineti
Piano: Marco Canepa 
 
CD sortie en 2001 sur le label : Inner Garden Records 

Je ne résiste pas au plaisir de mettre ici le commentaire de Ciro Perrino, avec toute mon admiration : "Cher Louis, tu m'as vraiment fait une merveilleuse surprise en me souvenant de mon projet solo qui date maintenant de plus de 20 ans. En fait, c'est en 1998, après un de mes concerts où je présentais mon album solo "De Rerum Natura" interprété avec un petit orchestre symphonique, que lors d'une visite sur l'île, je suis tombé amoureux de ces vingt pensées qui dessinaient le chemin autour des murs du monastère. Pour ceux qui souhaitent l'écouter, je signale ce lien : https://ciroperrino.bandcamp.com/.../ciro-perrino-lisola... Mais aussi cette version : https://ciroperrino. bandcamp.com/album/ciroperrino-lisola-small-ensemble-version que j'ai édité au bout de 5 ans mais pour un petit ensemble beaucoup plus rythmé et sans cordes. Et que j'ai présenté, dirigeant moi-même les ensembles musicaux, à l'occasion de différents concerts sur l'île et au bord du lac, aussi bien en version orchestrale qu'avec un petit ensemble. Une partie de ma famille d'origine, outre la France, vient de cette région si fascinante et regorgeant de lacs magnifiques. MERCI vraiment Louis ! C'est vraiment un beau cadeau !"

jeudi 9 mai 2024

Celeste : Echi di un futuro passato

Belle couverture, n'est ce pas ? Il s'agit du dernier album en date composé et enregistré par le seul Ciro Perrino qui fait ainsi perdurer dans le temps le nom du groupe Celeste. Mais bien que Ciro Perrino assure également les parties de claviers (Mellotron, orgue Hammond, Solina, Eminent, Arp 2600) ainsi que le chant, il sait s'entourer d'autres instrumentistes que sont Mauro Vero pour les guitares, Enzo Cioffi pour la batterie, Francesco Bertone pour la basse et Marco Moro pour les instruments à vent (flûtes, saxo...) auxquels ont peut encore ajouter Marco Canepa au piano, Sergio Caputo au violon, Paolo Malfi aux saxophones contralto et tenor et Ines Aliprandi au chant soliste (sur "Madrigale" et "Circonvoluzioni"), magnifique musicienne au passage, qui est également pianiste. Nous avons donc là en fait un groupe au complet et finalement plutôt bien étoffé. 
Ciro Perrino n'a jamais été un adepte d'un prog rock pur et dur, loin de là même. Il développe plutôt depuis longtemps une vision soft d'un progressif qui se nourrirait à la fois du jazz et du classique avec parfois quelques pointes folk et ethniques apportées par les vents. Autant vous dire que Echi di un futuro passato ne déroge pas à cette ligne de conduite et permet même à Ciro Perrino de continuer à démontrer ses penchants pour une musique qui se veut en toute circonstance mélodieuse et académique, harmonieuse et reposante, j'irais même jusqu’à dire cajoleuse car c'est le mot qui me vient à l'esprit à l'écoute de cet album. Il y a sûrement un moment privilégié dans la journée de chacun pour écouter ce genre de musique. Je vous laisse donc choisir le votre et je vous souhaite une beau voyage sonore qui pour moi trouve son point culminant incontestablement avec "Circonvoluzioni".    

La tracklist :

  1. Pigmenti
  2. Sottili armonie
  3. Aspetti astratti
  4. Altese sottese
  5. Misteri evoluti
  6. Madrigale
  7. Circonvoluzioni

Le lien bandcamp de Celeste/Ciro Perrino, c'est ici.

vendredi 5 mars 2021

Ciro Perrino (Celeste) : l'intervista in italiano

Qual è il tuo background musicale ?

Come molti musicisti della mia generazione sono partito dalla musica beat. Quindi dall’inizio del fenomeno musicale più importante del dopoguerra. Ho formato il mio  gusto con l’ascolto di Beatles, Rolling Stones, The Who, Small Faces, Kinks, e poi subito dopo Jimi Hendrix, Cream, e poi il Blues, The Nice e via via sino alla nascita di quel movimento musicale che oggi chiamiamo Progressive Rock ma che a quei tempi si chiamava semplicemente Rock. Ma non posso citarli tutti perchè sono davvero tanti e sono tutti musicisti e band che ho posseduto in Vinile. Già negli anni 60, verso la fine, avevo una collezione di oltre 4000 Vinili. Praticamente tutta la produzione di musica di quegli anni. Acquistavo tutto ciò che veniva prodotto. E non ho mai tralasciato l’ascolto della Musica Classica che ho sempre seguito con grande attenzione sia su disco che andando ai concerti. E da lì sono partito come batterista nel 1966.

Puoi spiegare il tuo percorso tra Il Sistema e Celeste ?

Il Sistema è stata la mia esperienza più importante. Lì ho sperimentato la disciplina, la concentrazione, ho affinato il mio gusto, ho imparato tutto ciò che oggi è il mio bagaglio. Ho scoperto la mia vocazione, il mio desiderio di essere musicista e diventarlo completamente nella vita abbracciando la Passione e trasformarla nella mia stessa Vita. Per cui passare da Il Sistema, una volta che quell’esperienza era giunta fatalmente alla sua fine (tutto ciò che ha un inizio ha anche una fine), alla nuova realtà di Celeste non fu poi così difficile. Dopo un periodo di “sbandamento” – pochi mesi - dove avevo addirittura pensato di smettere di suonare a livello professionale ritornò dentro di me prepotente il desiderio di rimettermi in gioco e abbandonati i cupi pensieri di fare altro che non fosse Musica rientrai in contatto con Leonardo Lagorio, che era rimasto l’unico superstite de Il Sistema, a parte me, ad essere disponibile a continuare e a trovare e tentare nuove strade. E fu così che, dopo telefonate ed interminabili incontri dove teorizzavamo formazioni, strumentazioni e stili musicali da seguire per inventarne di nuovi, finimmo per trovare la giusta formula da adottare e cominciai a cercare i musicisti adatti al progetto. L’idea era questa: chitarra acustica e violino, basso elettrico, flauti, pianoforte eletrrico e sassofoni, percussioni (non batteria), Mellotron e secondo flauto, violoncello, secondo violino e una voce femminile. Poi andò diversamente. Ma questa è un’altra storia.

Perché Celeste è scomparso ?

Le ragioni che portarono allo scioglimento di Celeste sono quelle fra le più  banali e che sono comuni a quasi tutte le band che prima o poi finiscono per interrompere il loro sodalizio musicale. Per quanto riguardò noi di Celeste fu il non avere accolto una grande occasione che ci fu offerta nella prima metà dell’anno 1977. Ci fu chiesto di aprire i concerti di una nota star italiana di quel periodo. Avremmo dovuto stare on the road per sei mesi. A me personalmente l’idea era sembrata fantastica. Del resto io avevo creato quel contatto in quanto mi occupavo da sempre delle pubbliche relazioni della band. Già con Il Sistema quella era una delle mie mansioni al di fuori del palco. Ma gli altri elementi della band non si trovarorono d’accordo poichè quasi tutti avevano già un lavoro fisso che non volevano lasciare. Io ero l’unico che si dedicava alla musica a tempo pieno. Così fui io a chiedere a tutti gli altri membri del gruppo di decidere. Non ebbero dubbi. Meglio il  lavoro sicuro. A quel punto mi ritrovai da solo e venni alla conclusione che, seppur a malincuore, era venuto il momento di cambiare strada e trovare nuove soluzioni e nuovi stimoli. Peccato perchè avevamo già pronto il materiale per un nuovo album. Quelle composizioni che tredici anni più tardi avrebbero fatto parte prima di quel Vinile con il titolo di Celeste II e poi in CD con il titolo Second plus. Quindi ognuno per il proprio nuovo percorso. Io avevo già delle idee e mi misi subito all’opera con nuovi musicisti. Quando si chiude una porta si apre un portone!

Dopo Celeste, le altre tue bands sono state musicalmente molto diverse (St. Tropez, La Compagnia Digitale e SNC). Puoi spiegare questi nuovi orientamenti musicali che sono stati così diversi da Celeste). Puoi spiegare questi diversi orientamenti ?

La mia costante in tutte le esperienze musicali è sempre stato l’impegno e la grande molla la curiosità. Il desiderio di cambiare ma restare comunque fedele a me stesso è sempre anche stato il mio “credo” Non per niente poi dal 1979 sino ad ora, soprattutto per i miei progetti solisti, ho scelto la solitudine per aprirmi alle collaborazioni quando si è reso necessario. Conoscevo da tempo i due musicisti con i quali ho iniziato l’esperimento di SNC. Una persona era la prima moglie e l’altro un mio caro amico. L’intenzione era quella di creare un tipo di musica molto estetizzante con forti connotazioni di effetti elettronici e non (oggi si chiamerebbe Ambient o qualche cosa di simile). Io non ho mai dato nessuna definizione alla musica. La musica è solo musica. Se proprio vogliamo distinguere allora ok: Classica, Operistica, Jazz, Rock. Ma le sottocategorie…….. Deprimenti. Non avevamo punti di riferimento solo tante idee. L’impianto era costituito da un chitarrista con tantissima effettistica, una pianista (Fender Rhodes con Mini Moog) ed io con il mio Eminent un secondo Mini Moog e l’amatissimo Synthi EMS/AKS. Tutti alle voci. Poche settimane di prove ed eravamo pronti per suonare dal vivo. Ma dopo poche esibizioni ci trovammo tutti e tre d’accordo che qualche cosa andava cambiato. Pensammo subito che l’organico andava allargato ad un batterista e ad un bassista. Giorgio di Celeste era alla ricerca di qualche nuovo stimolo ed esperienza, Francesco “Bat” Dimasi, batterista, aveva già lavorato con me ad un progetto. Quindi conoscevo molto bene tutti e due. Li convocammo e dopo pochissime prove fu chiaro che quello sarebbe stato l’organico definitivo. Prima avevo fatto delle registrazioni con altri musicisti, prevalentemente emergenti e che si stavano distinguendo sulla scena di Sanremo e dintorni. Uno era un giovanissimo ragazzino che si chiamava Enzo Cioffi e che suonò in un brano che avevo scritto proprio in quei giorni (“Il Laghetto del Cigno”). Per lui era la primissima volta in una sala di registrazione. E lo volli accanto a me, ormai talentuoso professionista della batteria quando decisi di rimettere su la band di Celeste per registrare Il Risveglio del Principe e poi più recentemente Il Principe del Regno Perduto. Una sicurezza. Materiale musicale accumulato tantissimo. Solo l’imbarazzo della scelta. Occorreva soltanto provare molto per dare il giusto assetto alla band. Quindi temi su temi e tanta improvvisazione sino a che ci accorgemmo che avevamo finalmente il nostro sound. Anche qui nessuna definizione. Però ritmo, soluzioni stravaganti, cambi di tempo e di atmosfera improvvisi, titoli dei pezzi – molto strumentali – curiosi ed al limite dell’assurdo.  Il  nome del gruppo ….. St. Tropez. Anche qui nessun motivo riguardo alla scelta. Suonava bene. Tutto lì. Però nonostante le tante prove, l’ottima qualità delle registrazioni, l’interesse della allora Phonogram a realizzare un album purtroppo l’assenza di concerti e poi nuovamente l’abbandono del bassista e del batterista per motivi economici costrinsero me e gli altri a ripensare a tutto il progetto. Ingaggiammo un altro batterista e un altro bassista con caratteristiche differenti da quelli che li avevano preceduti, ma che diedero alle nuove composizioni un taglio musicale di tutto rispetto. Andammo avanti per alcuni mesi, peraltro pochi, e nuovamente una battuta di arresto. I motivi …… sempre i soliti. E qui vorrei ricordare che fra poco (aprile/maggio 2021) verrà ristampato tutto il materiale dell’unica raccolta delle composizioni della band di St. Tropez uscita un’unica volta in CD nel 1992 e mai riproposta nonostante le tante richieste. Ma sarà su doppio vinile opportunamente rimasterizzato (100 copie trasparenti numerate e 200 copie di colore giallo e verde) con l’aggiunta di due inediti. Allora nuovo batterista e nuovo bassista però …… nuovo nome. La Compagnia Digitale. Tutti fan di Tolkien. Per cui da La Compagnia dell’Anello a La Compagnia Digitale ……. Il passo è stato davvero breve. Altre settimane e mesi di prove. Tutte composizioni nuove di zecca create ad hoc proprio ed anche perchè a me era arrivato l’ARP 2600 con tre sequencers e volevo inserirlo assolutamente e poi avevo deciso di riportare dal vivo il Mellotron che avevo suonato in Principe di un Giorno. Materiale sufficiente per un concerto. E concerto fu. Ma fu il primo e l’unico della band. Meno male che ebbi l’idea di registrarlo. Mellow Records lo propose nel 1993 ed anche questa testimonianza verrà presto ristampata in Vinile e forse anche in CD. Il concerto fu un ottimo concerto ma anche qui qualche cosa doveva succedere e che portò al prematuro scioglimento della neonata band. Fu lì che presi la decisione definitiva. Basta bands. Vado avanti da solo. Non volevo che la mia vita dipendesse dalle esigenze personali degli altri. Avevo già Solare quasi pronto e ad ottobre di quello stesso anno ero già in sala di registrazione ad iniziare il mio percorso da solista.

Quale era lo scopo nel creare Mellow Records ? Alcune parole riguardo a questa avventura? Sei ancora nella Mellow Records ?

La creazione dell’etichetta che ha segnato un’epoca nel mondo del Rock Progressive è nata come molte altre realtà quasi casualmente, come una specie di scommessa. Ricordo che Mauro Moroni mi aveva chiesto se avessi del materiale inedito di Celeste dopo lo scioglimento della band. Io gli dissi che avevo dei provini realizzati molto bene nel mio studio con quelle composizioni che poi sarebbero andate a far parte di quel Celeste II, erroneamente considerato per anni il secondo album della band, e lui le ascoltò e dopo avermi chiesto il permesso alla pubblicazione di un Vinile con una parte di quelle composizioni sembrò che tutto fosse finito lì. Ma passato un lasso di tempo piuttosto breve tornò alla carica chiedendomi se avevo altro materiale. E fu così che dal mio grande archivio di registrazioni tirai fuori quelle de Il Sistema. Ne avevo, ed ancora ne ho da ascoltare, (anticipo qui che in un prossimo futuro ho intenzione di curare la pubblicazione di altri inediti proprio di questa band) tante ore e quasi me ne ero dimenticato. Per me si trattava di un’esperienza conclusa. Però Mauro ascoltò e fu così che mi chiese di realizzare un altro album ma questa volta in doppio Vinile e CD. E “Una Notte sul Monte Calvo” + altri brani che a malapena ricordavo ritornarono alla luce. Da lì a chiedermi se potevo collaborare con lui a cercare altre registrazioni non solo di band che avevo creato nel tempo o delle quali avevo fatto parte, fu un tutt’uno. Ma soprattutto e perchè, avendo appena iniziato il mio nuovo secondo percorso solista registrando per la multinazionale Polygram Far East  - il mio primo album solista dopo lo stop di nove anni da Solare -, avevo facile accesso agli archivi dei nastri della mia nuova casa discografica dove avrei trovato titoli importantissimi che poi, con la licenza, avremmo stampato con quel marchio che sarebbe diventata la Mellow Records. In seguito grazie ad amici e conoscenti dell’ambiente, ad esempio musicisti che avevo incontrato nel tempo, soprattutto ai tempi de Il Sistema, nelle agenzie di spettacolo e concerti o durante I festival pop, potevo sapere se avevano nastri di inediti oppure licenze e copyrights dei loro lavori. Raccolsi una quantità enorme di materiale che poi diventò l’immenso catalogo della Mellow Records. Furono anni fantastici! Scoprimmo e pubblicammo gioielli nascosti. Però lasciai all’inizio degli anni 2000 tutto in mano a Mauro Moroni perchè avevo l’esigenza di dedicarmi soltanto alla mia carriera solista. Non potevo più conciliare il mio impegno con la scrittura della musica e quello sempre più gravoso di un ruolo in una etichetta discografica così come era diventata la Mellow Records. Oggi sono orgoglioso di poter pubblicare tutto ciò che produco con Celeste e non solo per questa etichetta così prestigiosa che è rimasta comunque nel mio cuore e sono grato all’Amico Mauro Moroni che mi concede di usare il marchio dell’etichetta.

Sul tuo Bandcamp, troviamo altri dischi dopo Celeste, St. Tropez e La Compagnia Digitale . Com'è stata la tua vita per tutto questo tempo ?

Da Il Sistema passando per Celeste per arrivare a St. Tropez e La Compagnia Digitale, attraverso quella breve ed infruttuosa parentesi con SNC, arrivai nel 1979 a realizzare il mio primo episodio di progetto solista. Era già dal 1977 che pensavo di realizzare un album in completa solitudine e avevo ben in mente che doveva essere assolutamente in elettronica, realizzato cioè con soli sintetizzatori, Mellotron e le prime macchine ritmiche. Solare pubblicato nel 1980 ebbe un buon successo di critica e di pubblico, ma ebbi la sventura di finire nel fallimento dell’etichetta che, pur avendo investito su di me tante energie e denaro, fu costretta chiudere e mi ritrovai con un album appena uscito e l’idea per il successivo ma impossibilitato a proseguire. Fu per questo che decisi di prendermi una lunga pausa, potenziare il mio studio di registrazione, studiare, affittare lo studio per produzioni esterne, creare una mia casa editrice musicale e acquistare nuovi sintetizzatori e tastiere. Il periodo di pausa durò oltre 7 anni quando un giorno ebbi l’idea di scrivere un nuovo tema che finì a fare da sottofondo durante una sfilata di moda a Barcelona in Spagna. Tale fu il successo di quello che a me pareva solo un esperimento, che iniziai a scrivere del materiale simile. Di lì ad un anno avevo pronto Far East che proposi alla Phonogram che decise subito di farmi firmare un contratto che mi impegnava per altri tre album. Far East, pubblicato nel 1990, catturò subito l’attenzione della stampa e del pubblico più raffinato pronto a quelle sonorità  che erano in fondo innovative ma ricche di melodie e arrangiamenti sofisticati. (Non lo dico io). Da lì in poi The Inner Garden del 1992, Moon In The Water del 1994, nel 1997 cambio di etichetta , passai alla Warner e pubblicai prima De Rerum Natura e poi la prima versione orchestrale de L’Isola nel 2001. Poi un’altra pausa durata un paio di anni per arrivare a pubblicare per il mercato inglese L’Isola e poi tornato in Italia curai la versione per Piccolo Ensemble sempre de L’Isola per una piccola etichetta che era stata creata apposta per quel progetto e per tenere dei concerti, nei quali non suonavo ma dirigevo i musicisti (esperienza esaltante che mi ha arricchito tantissimo) ma durò poco per dissapori insorti con i propietari dell‘etichetta che stavano gestendo male tutto, tradendo così lo Spirito del progetto. Quindi altro stop e la decisione di dedicarmi ad un altro aspetto della mia visione della Musica. Volevo sentirmi libero dal collaborare con altri musicisti. Volevo essere l’unico a decidere e a suonare. E così prese forma il progetto di pianoforte solo che diede vita ai primi due album di quella che nella mia mente è stata sempre una trilogia. Piccole Ali Nel vento del 2011 e Back Home del 2016. I brani del terzo capitolo della trilogia sono quasi ultimati e presto li registrerò ma Celeste nel 2017 sino ad oggi ha occupato tutto il mio tempo per cui non ho potuto dedicare Tiny Hearts (questo sarà il titolo del terzo capitolo pianistico) tutte le attenzioni che merita.

Perché hai fatto rivivere Celeste dopo tutti questi anni ?

Come dicevo Celeste è stato sempre nel mio Cuore. Ma sono stati gli incoraggiamenti che venivano da fuori a convincermi sempre di più che occorreva rimettere mano alla continuazione di quel magico periodo. Da quando esistono i social networks hanno iniziato a scrivermi e a seguirmi tantissime persone che conoscevano Celeste dai tempi di Principe di un Giorno e la richiesta e le domande erano sempre le stesse: “Quando vi sarà un altro album della band?”.  Ho impiegato molti anni per riorganizzarmi ma, prima i continui rifiuti da parte dei vecchi elementi della band originale a rimetterci insieme, e poi i miei impegni nel portare avanti i miei progetti personali hanno allontanato il momento del rientro. Ma ogni cosa accade quando è il momento e mai prima.

Hai provato a riunire i membri del vecchio gruppo per questo nuovo progetto ?

Certo ho provato svariate volte di ricostituire Celeste, interpellando i miei vecchi compagni di avventure musicali ma ne ho sempre trovato dei rifiuti. A nessuno di loro interessava più riprendere quel discorso che consideravano concluso e privo di un possibile futuro. Li ho ricontattati prima di Il Risveglio del Principe ma le idee divergevano – a parte la mancanza di una sincera Passione e di un entusiasmo che sono indispensabili in progetti del genere – poichè l’idea era quella di fare un Celeste completamente diverso da Principe di un Giorno lontano da quelle atmosfere, cosa che ci avrebbe fatto allontanare dal vero Spirito della band. Io vi ho sempre creduto e non ho mai smesso di pensare che avrebbe potuto essere molto bello rimettere mano a quelle tematiche.

Sei d'accordo con me quando dico che la musica di Celeste oggi è molto diversa, più personale ?

Direi che in parte posso darti ragione perchè è chiaro che c’è del mio in quello che ho scritto per Celeste, considerando soprattutto che in Principe di un Giorno non mi fu concesso di scrivere nulla all’infuori delle liriche. Avevo delle idee che gli altri membri della band non trovavano interessanti e che poi hanno trovato spazio, qualche anno più tardi, nei miei progetti solisti o, come nel caso di “Nora”, hanno avuto il loro degno riconoscimento soltanto dopo quasi 50 anni! Come per esempio il finale del brano presente in Il Principe del Regno Perduto e che si intitola “(Il) Ceruleo Sogno”: anche quello con il finale di Mellotron, lo avevo proposto per Principe di un Giorno ma furono preferiti altri spunti che non erano i miei. E’ tornato buono adesso. Vi sono delle composizioni che hanno una vita più complicata ma poi riescono a farsi strada ed escono alla luce! La lezione di Celeste, ed anche quella de Il Sistema, – non lo dico io (lo disse un giornalista diversi anni fa sentendo i miei primi albums da Solare a L’Isola) – è costantemente presente in tutti i miei progetti solisti. Invito tutti ad ascoltare appunto i miei lavori realizzati in piena solitudine e a trovare l’aria di Celeste. Quello che ho fatto con il rientro di Celeste é stato un lavoro improntato al massimo rispetto dello Spirito degli esordi della band. Sono certo che se avessimo continuato con lo stesso organico Principe di un Giorno sarebbe rimasto l’unico esempio di musica con quelle caratteristiche. Infatti la leadership musicale, che non era più completamente nelle mani di Mariano Schiavolini, avrebbe portato Celeste verso altre spiagge che non sarebbero più state quelle del Rock Prog ma di un Rock molto più “Jazz influenced”. E oggi forse non avremmo due album nuovi di Celeste così “fedeli alla linea”.

Per te, ci sono comunque delle connessioni con il primo disco di Celeste ?

Come dicevo nella risposta precedente, secondo me quello che sento, ma mi baso molto su quello che mi viene riportato da Amici e Sostenitori ma anche da giornalisti, è che lo Spirito di Celeste è rimasto in tutti questi anni intatto e aleggia molto chiaro nei due ultimi album Il Risveglio del Principe e Il Principe del Regno Perduto. Ho usato, per quanto mi riguarda, solo tastiere tipiche degli anni 70 per mantenere a livello di sound le stesse caratteristiche. Niente tastiere digitali di nuova generazione. E poi c’è il mio Mellotron ! Gli altri musicisti che costituiscono ormai la spina dorsale della band usano solo strumenti che provengono da quegli anni. Il batterista ha trovato una coppia di hihats degli anni 70 così come il rullante. Ed il bassista usa un Fender Precision sempre risalente a quegli anni. La Musica certo è stata scritta dopo quasi 50 anni dopo Principe di un Giorno ma , ripeto, se fossimo rimasti tutti insieme come formazione originale, oggi saremmo qui a rimpiangere Principe di un Giorno.

Quali sono le tue principali fonti di ispirazione per questo album ?

La maggior fonte di ispirazione di questo nuovo album di Celeste è Celeste !

Perché i musicisti ospiti non sono gli stessi che ne Il Risveglio del Principe ?

I musicisti che mi hanno accompagnato ne Il Risveglio del Principe sono gli stessi che sono presenti ne Il Principe del Regno Perduto. Quelli che sono presenti in questo progetto in più sono segnati come ospiti. Nel precedente avevo messo tutti insieme ma alcuni non sono mai stati considerati membri ufficiali della band. Qui vorrei ricordare quelli che per me sono da ritenersi insostituibili e credo mi accompagneranno nei futuri capitoli di Celeste e cioè: Enzo Cioffi alla batteria e percussioni, Francesco Bertone al basso, Mauro Vero alle chitarre, Marco Moro ai flauti, recorders e saxofoni e Sergio Caputo al violino. Gli altri sono ospiti e possono essere riconfermati o se ne possono aggiungere dei nuovi a seconda delle esigenze o delle sonorità che vado ricercando.

Sembra essere la fine di un ciclo, è vero ?

Il Principe del Regno Perduto rappresenta certamente la fine di un ciclo.  Però si tratta solo, diciamo, di una temporanea sospensione della Storia del Principe. Può darsi che in futuri progetti torni a farci visita. Per ora Celeste rimane con tutte le sue caratteristiche della band classica che in così tanti Amici e Sostenitori dimostrano di amare. Quindi la fine riguarda la narrazione ma non la band stessa. Troveremo nuovi spunti letterari da mettere insieme alle atmosfere del prossimo album.

Hai nuovi progetti per Celeste ?

Assolutamente sì. Per abitudine, che ho consolidato negli anni, quando pubblico un nuovo progetto ho già in mente come realizzare il successivo. Quindi anche questa volta posso dire che ho già ben chiaro come vorrei proporre al pubblico di Celeste, che si sta ampliando sempre più con nuovi sostenitori, sia in quello che sarà l’organico sia nella forma. I contenuti saranno sempre quelli tipici di Celeste. Nessuna intenzione di tradirne lo Spirito. Quello che posso anticipare è che la trilogia del Principe ha concluso un ciclo. Il Principe si prende una pausa. Ritornerà ? Forse ……forse. Nuovi temi e tematiche verranno trattate nel prossimo progetto. Ciò che non potrà mancare saranno il Mellotron e tutti gli altri strumenti che hanno caratterizzato da sempre la sonorità della band. Sono già al lavoro e sono molto contento delle atmosfere che si vanno delineando!

Hai altri progetti per il futuro oltre Celeste ?

Anche su questo fronte, quello dei miei progetti solisti, sono in fase di diverse realizzazioni. In questi ultimi anni mi sono dedicato molto a Celeste lasciando da parte concerti con il solo pianoforte per approfondire e preparare il ritorno della band dopo più di 40 anni da Principe di un Giorno. Per questo non ho pubblicato il terzo album della mia trilogia di pianoforte solo. Ho tutti i brani pronti e devo solo trovare il tempo e la concentrazione necessaria per registrarlo. Ed il luogo adatto. Io amo molto uno studio dove ho registrato Piccole Ali nel Vento e che è situato nel Sud Est della Francia in cima ad una montagna immerso nel più totale silenzio e dove vi è un meraviglioso Bechstein a coda che rende al meglio quanto desidero da un pianoforte. Ho poi in “cantiere” il  seguito di Solare, il mio primissimo album da solista che fu pubblicato nel 1979, che sarà un lavoro realizzato solo con sintetizzatori per ricreare le atmosfere che hanno fatto amare a molti appunto Solare. Anche qui sono a buon punto con la scrittura ed ho ben chiaro come vorrei realizzarlo. E poi ancora un progetto che realizzerò sempre in elettronica utilizzando l’accordatura a 432 Hz. Qui è tutto più complesso ma già avanti con le idee e qualche cosa di registrato. E poi altro. Sto scrivendo tantissimo. Ho anche altre idee per altri progetti.   

Quale musica ti ispira per creare musica ?

Devo essere sincero. A parte alcuni ascolti che faccio e mi concedo sono anni che non ascolto più nulla proprio per non farmi influenzare. Se metto qualche cosa nello slot del lettore cd è quasi sempre qualche cosa di musica classica. Corelli, Vivaldi, Bach, Beethoven, i grandi compositori russi come Mussorgskji, Rimskij Korsakov e Prokofiev. Eric Satie che adoro. O il poco conosciuto pianista catalano, contemporaneo di Satie, Frederic Mompou.

Sei : rock, pop, jazz o classico ?

Su questo non dubbi. Sento di essere una giusta miscela di Rock e Classica. Ma sempre pronto ad accettare ed accogliere nuovi stimoli e suggerimenti.

Sei interessato a gruppi di RPI ?

Anche qui voglio essere sincero. Non ascoltavo prima e tanto meno ascolto adesso. Non conosco la scena musicale italiana. Come dicevo è per preservare la mia ispirazione, per non essere influenzato che preferisco non ascoltare nulla. Desidero mantenere nel caso di Celeste la massima autonomia per rispettarne lo Spirito degli inizi.
 

lundi 1 mars 2021

Ciro Perrino (Celeste) : l'interview

 

Comme promis, voici une interview exclusive avec Ciro Perrino, l'homme qui a fait renaitre Celeste pour notre plus grand bonheur à tous. En effet, la sortie de ce nouvel album de Celeste (Il principe del regno perduto), a été l'occasion d'avoir un long entretien avec celui qui en est en fait l'unique concepteur et qui a beaucoup de choses intéressantes à nous dire et pas que sur Celeste justement .

 

Bonjour Ciro, heureux de discuter avec toi. Tout d’abord, tu peux me parler de ton background musical ? 

Comme beaucoup de musiciens de ma génération, j’ai commencé avec la beat music, donc dès les débuts du phénomène musical le plus important de l’après-guerre. J’ai formé mes goûts musicaux en écoutant les Beatles, les Rolling Stones, les Who, les Small Faces, les Kinks et immédiatement après Jimi Hendrix, Cream, tout le blues de l’époque, puis les Nice, et ainsi de suite jusqu’à la naissance de ce mouvement musical que nous appelons aujourd’hui Rock Progressif mais qui, à cette époque, s’appelait simplement Rock. Mais je ne peux pas tous les citer car il y a tellement de musiciens et de groupes que j’ai en vinyles. Déjà vers la fin des années soixante,  j’avais une collection de plus de quatre mille vinyles. Pratiquement toute la production musicale de ces années là. J’achetais tout ce qui sortait. Et je n’ai jamais négligé d’écouter aussi de la musique classique que j’ai toujours suivi avec beaucoup d’intérêt que ce soit avec les disques ou en concerts. Et à partir de là, j’ai commencé comme batteur en 1966.  

Peux tu me dire ce qui s’est passé entre Il Sistema et Celeste ?

Il Sistema a été mon expérience la plus importante. J’y ai expérimenté la discipline et la concentration. J’ai affiné mon goût, j’ai appris tout ce qui est mon bagage musical aujourd’hui. J’ai découvert ma vocation, mon désir de devenir musicien et de l’être complètement dans ma vie en le vivant avec passion. Passer d’Il Sistema, une fois que cette expérience avait fatalement atteint sa fin (tout ce qui a un commencement a aussi une fin), à la nouvelle réalité de Celeste n’était pas si difficile. Après une période de "désarroi" de  quelques mois durant laquelle j’avais même pensé arrêter de jouer à un niveau professionnel, le désir écrasant d’y retourner m’est revenu et j’ai vite abandonné mon idée déprimante de faire autre chose que de la musique et je suis rentré à nouveau en contact avec Leonardo Lagorio, qui était le seul survivant d’Il Sistema, en dehors de moi,  et qui était disposé à continuer et à explorer d’autres chemins. Et c’est après de nombreuses communications téléphoniques et d’interminables rencontres durant lesquelles nous avons imaginé divers line-up théoriques ainsi que des styles musicaux à adopter avec l’idée d’inventer quelque chose de nouveau que nous avons fini par trouver la bonne formule et nous mettre réellement à la recherche des musiciens qu’il nous fallait pour ce projet. L’idée était celle-ci : guitare acoustique + violon + basse électrique + flûtes + piano électrique + saxophone + percussions (mais pas de batterie) + Mellotron + seconde flûte, + second violon + voix féminine. Après, çà s’est fait différemment, mais c’est une autre histoire !

Pour quelle raison Celeste a splitté ?

Les raisons qui ont conduit à la dissolution de Céleste sont à la fois banales et communes à presque tous les groupes qui stoppent à un moment ou à un autre leur association. En ce qui concerne Celeste, nous n’avons pas accepté une grande opportunité qui nous a été offerte, au premier semestre de 1977, d’ouvrir pour les concerts d’une star italienne bien connue de cette époque. Nous étions supposé être sur la route pendant six mois. Pour moi, cette idée me semblait fantastique. Après tout, c’est moi qui avait été à l’origine du contact puisque je m’occupais des relations publiques du groupe. Déjà avec Il Sistema, c’était  une de mes tâches en dehors de la scène. Mais les autres membres du groupe n’étaient pas d’accord car presque tous avaient  déjà un emploi stable qu’ils ne voulaient pas quitter. J’étais le seul qui se consacrait à la musique à plein temps. Alors, je leur ai demandé de se décider. Mais ils n’avaient aucun doute. Garder leur job était prioritaire. A ce moment là, je me suis retrouvé tout seul et j’en ai tiré la conclusion que, quoiqu’à contrecœur, il était temps de changer de direction et de trouver de nouvelles orientations et de nouvelles stimulations. C’était vraiment très dommage car nous avions déjà presque le matériau pour un nouvel album. Ce sont ces compositions qui, treize ans plus tard, ont trouvé leur place d’abord sur le vinyle appelé Celeste II puis sur le CD dont le titre était Second plus. Donc tout le monde a repris son propre chemin. J’avais déjà des idées et j’ai immédiatement commencé à travailler avec de nouveaux musiciens. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre !

Après Celeste, tu as créé des groupes très différents musicalement de Celeste,  je parle de St. Tropez, La Compagnia Digitale et SNC. Peux-tu nous donner des indications sur ces nouvelles orientations musicales ?

Ma constante dans toutes les expériences musicales a toujours été l’engagement avec la curiosité comme grande motivation. Le désir de changer tout en restant fidèle à moi-même a toujours été mon "credo". Ce n’est pas pour rien que, de 1979 à aujourd’hui, surtout pour mes projets solo, j’ai choisi d’être seul pour m’ouvrir à des collaborations quand il le fallait.  Je connaissais depuis un certain temps, les deux musiciens avec qui j’ai commencé l’expérience SNC. L’une de ces deux personnes était ma première épouse et l’autre un ami cher à moi. L’intention était de créer un type de musique très esthétique avec beaucoup d’effets électroniques. Aujourd’hui on appellerait çà de l’ambient ou quelque chose d’approchant. Je n’ai jamais donné de définition à la musique. La musique est juste de la musique.  Si on veut vraiment la distinguer, alors OK : Classique, Opera, Jazz, Rock. Mais les sous-catégories …… c’est juste inutile pour moi. Nous n’avions pas de références, juste beaucoup d’idées. Le groupe était formé d’un guitariste avec beaucoup de pédales d’effets, d’une claviériste (Fender Rhodes, Mini Moog) et de moi avec mon Eminent, un deuxième Mini Moog  et mon  Synthé EMS / AKS adoré. Et tout le monde au chant. Après quelques semaines de répétitions, nous étions prêts pour jouer en live. Mais après quelques concerts, nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il y avait des choses à changer. Nous avons immédiatement pensé que l’équipe devait être renforcée et inclure un batteur et un bassiste. Giorgio de Celeste cherchait une nouvelle expérience, Francesco “Bat” Dimasi, batteur, avait déjà travaillé avec moi sur un autre projet. Aussi, je les connaissais bien tous les deux. Nous les avons appelé et après quelques essais, il a été clair que ce serait le groupe définitif. Avant j’avais enregistré avec d’autres musiciens, la plupart venaient de la scène de Sanremo et des environs. L’un d’entre eux était un très jeune garçon qui s’appelait Enzo Cioffi. Il jouait une chanson que j’avais écrite (« Il Laghetto del Cigno”). Pour lui, c’était sa première dans un studio d’enregistrement. Il est devenu un batteur talentueux et quand j’ai décidé de refaire Celeste, il m’a rejoint pour Il Risveglio di Principe et maintenant pour Il principe del regno perduto. Pour cet autre groupe, nous avions accumulé beaucoup de matériel musical. Nous n’avions que l’embarras du choix. Il fallait seulement s’attacher à bien faire sonner le groupe. Donc nous avons essayé beaucoup de thèmes et d’improvisations jusqu’à ce que nous nous rendions compte que nous avions enfin notre son. Pas un style définissable mais des rythmes, des thèmes extravagants, des changements soudains de tempo et d’atmosphères, des titres de morceaux (très instrumentaux) à la limite de l’absurde. Le nom du groupe…St. Tropez. Une fois encore, aucune raison pour ce choix. Cela sonnait bien. C’est tout. Cependant, malgré l’excellente qualité des enregistrements et l’intérêt de Phonogram pour réaliser un album, les abandons du bassiste et du batteur pour des raisons économiques, nous ont forcé à repenser le projet en entier. Nous avons embauché un autre batteur et un autre bassiste avec des compétences différentes de leurs prédécesseurs, mais qui ont apporté des choses positives aux nouvelles compositions. Nous avons continué pendant quelques mois, mais encore une fois nous avons subi des revers. Les raisons… toujours les mêmes. C’est pour moi l’occasion de rappeler ici que bientôt (en avril/mai 2021) tout le matériel tiré des archives du groupe St. Tropez sera réédité. Il était déjà sorti en CD en 1992 mais n’avait jamais été réédité malgré les nombreuses demandes. Il s’agira cette fois d’un double vinyle convenablement remasterisé (100 exemplaires transparents numérotés et 200 exemplaires jaunes et verts) avec l’ajout de deux titres inédits.  Donc, nouveau batteur et nouveau bassiste et... nouveau nom : La Compagnia Digitale. Pour tous les fans de Tolkien, de la Communauté de l’Anneau à La Compagnia Digitale, il n’y avait qu’un pas. Encore des semaines et des mois d’essais. Toutes les compositions flambant neuves étaient prêtes avec dessus le nouveau synthé ARP 2600 que j’avais reçu et le Mellotron que j’avais utilisé dans Principe di un Giorno. Nous avions assez de matériel pour un concert. Et nous avons fait le concert. Mais çà a été le premier et le seul du groupe. Heureusement, j’avais eu l’idée de l’enregistrer. Mellow Records l’a proposé en 1993 et ce témoignage sera bientôt réédité en vinyle et peut-être aussi sur CD. Le concert était excellent mais une fois encore, cela a fini par la dissolution prématurée du groupe à peine né. C’est là que j’ai pris la décision finale. Fini les groupes. J’allais continuer seul. Je ne voulais pas que ma vie dépende des problèmes personnels des autres. Solare était déjà presque prêt et en octobre de la même année, j’étais dans un studio d’enregistrement pour commencer mon parcours solo. 

Tu as créé le label Mellow Records avec Mauro Moroni, Quel en était l'objectif ? Peux tu nous dire quelques mots sur cette aventure ? Es-tu toujours impliqué dans Mellow Records ?

La création du label, qui a marqué son temps dans le monde du Rock Progressif, s’est faite comme souvent presque par hasard. Je me souviens que Mauro Moroni m’a demandé si j’avais du matériel inédit de Celeste après la dissolution du groupe. Je lui ai dit que j’avais des très bons enregistrements qui étaient en fait les compositions qui allaient plus tard faire partie de Celeste 2, considéré à tort depuis des années comme le deuxième album du groupe. Il les a écouté et après il m’a demandé mon accord pour publier un vinyle avec une partie de ces compositions. A priori, çà s’arrêtait là. Mais, peu de temps après, il est revenu me voir pour me demander si j’avais plus de matériel. C’est ainsi que j’ai sorti de mes archives des enregistrements d’Il Sistema. J’avais, et j’ai encore de nombreuses heures d’écoute de cette formation (dans un futur proche, j’ai d’ailleurs l’intention de m’occuper de la publication d’autres chansons inédites de ce groupe). Pour moi, c’était une affaire terminée. Mais Mauro continuait à tout écouter. C’est pour cela qu’il m’a demandé de faire un autre album mais cette fois en double vinyle et en CD. C’est comme çà que « Una Notte sul Monte Calvo » ainsi que d’autres morceaux dont je me souvenais à peine sont revenus à la lumière. A partir de là, il m’a demandé si je pouvais collaborer avec lui pour chercher des enregistrements d’autres groupes et pas seulement ceux dont j’avais fait partie. La raison était surtout que, ayant juste commencé à enregistrer mon deuxième album solo (Far East) pour la multinationale Polygram, j’avais accès aux archives de ma nouvelle maison de disques où je pouvais trouver des titres intéressants, que nous pouvions éditer, sous licence, sur un nouveau label qui allait s’appeler Mellow Records. Plus tard, grâce à des amis et des connaissances de mon entourage, par exemple des musiciens que j’avais rencontrés au fil du temps, surtout au moment d’Il Sistema, j’arrivais à savoir s’ils avaient des bandes inédites ou des licences et des droits d’auteur de leurs œuvres. J’ai ainsi collecté une grande quantité de matériel qui plus tard est devenu l’énorme catalogue de Mellow Records. Ce furent de grandes années ! Nous avons découvert et publié des perles inconnues. Mais au début des années deux mille, j’ai tout laissé entre les mains de Mauro Moroni parce que j’avais besoin de me consacrer uniquement à ma carrière solo. Je ne pouvais plus concilier mon investissement dans l’écriture musicale avec l’engagement de plus en plus lourd que représentait mon activité dans ce qu’était devenu Mellow Records. Aujourd’hui, je suis fier de pouvoir publier tout ce que je réalise avec Celeste pour ce prestigieux label qui reste de toute façon dans mon cœur. Je suis reconnaissant à mon ami Mauro Moroni qui me permet d’utiliser la marque du label.

Sur ton bandcamp, on peut trouver beaucoup d’albums encore après Celeste, St. Tropez et La Compagnia Digitale. Quelle a été ta vie musicale pendant tout ce temps ? 

D’Il Sistema en passant par Celeste, St. Tropez, La Compagnia Digitale et la courte parenthèse infructueuse avec SNC, je suis arrivé à mon premier projet solo en 1979. Depuis 1977 je pensais faire un album totalement seul et  j’avais en tête qu’il devait être absolument électronique, c’est-à-dire avec  uniquement des synthétiseurs, du Mellotron et les premières boîtes à rythmes. Solare, qui est sorti en 1980, a eu un bon succès auprès de la critique et du public, mais j’ai eu le malheur d’être arrêté par la faillite du label qui, malgré qu’il avait investi tant d’énergie et d’argent en moi, a été forcé de déposer le bilan. Je me suis retrouvé alors avec un album tout juste sorti et des idées pour le prochain mais dans l’incapacité de continuer. C’est pour cette raison que j’ai décidé de faire une longue pause, d’améliorer mon studio d’enregistrement, d’étudier, de louer le studio pour des productions externes, de créer ma propre maison d’édition de musique et d’acheter de nouveaux synthétiseurs et claviers. La période de coupure a duré plus de sept ans, quand un jour j’ai eu l’idée d’écrire un nouveau thème qui a fini par servir de musique de fond lors d’un défilé de mode à Barcelone en Espagne. Le succès fût tel, que je me suis mis à écrire des compositions sur le même modèle. En moins d’un an, j’avais fini Far East, que j’ai proposé à Phonogram qui a immédiatement décidé de me faire signer un contrat avec un engagement pour trois autres albums. Far East, publié en 1990, a tout de suite attiré l’attention de la presse et d’un public de connaisseurs intéressés par ce type de sons qui étaient fondamentalement innovants mais au service de mélodies et d’arrangements sophistiqués. Après The Inner Garden en 1992 et Moon in the Water en 1994, en 1997 j’ai changé le label. Je suis passé chez Warner et j’ai sorti d’abord De Rerum Natura puis la première version orchestrale de L’Isola 2001. Après une autre pause de  quelques années pour réussir à publier L’Isola sur le marché anglais, je suis retourné en Italie. J’ai publié une autre version de L’Isola pour un ensemble piccolo sur un petit label qui avait été créé spécialement pour ce projet. J’ai fait aussi des concerts dans lesquels je n’ai pas joué mais où j’ai dirigé les musiciens, une expérience passionnante qui m’a beaucoup apporté mais qui n’a pas duré en raison des désaccords qui ont surgi avec les patrons du label qui ne respectaient pas l’esprit du projet. J’ai décidé alors de me consacrer à un autre aspect de ma vision de la musique. Je voulais me sentir libre de collaborer avec d’autres musiciens. Je voulais être le seul à décider et à jouer. Et donc le projet de piano solo a pris forme et a abouti aux deux premiers albums de ce qui a toujours été une trilogie dans mon esprit : Piccole ali nel vento en 2011 et Back Home en 2016. Les compositions du troisième volet de la trilogie sont presque terminées et je vais bientôt les enregistrer, mais depuis 2017 jusqu’à aujourd’hui, Celeste a occupé tout mon temps disponible de sorte que je ne pouvais pas dédier à Tiny Hearts (ce sera le titre du troisième chapitre pour piano) toute l’attention qu’il méritait.

Pourquoi as-tu faire revivre Celeste après toutes ces années ?

Comme je l’ai dit, Celeste a toujours été dans mon cœur. Mais ce sont les encouragement autour de moi qui m’ont convaincu de plus en plus qu’il était nécessaire de relancer la suite de cette période magique. Depuis que les réseaux sociaux existent, beaucoup de gens qui connaissaient Celeste à l’époque de Principe di un Giorno ont commencé à m’écrire et à me suivre et la question était toujours la même : "Quand y aura-t-il un autre album du groupe ?". Il m’a fallu de nombreuses années pour m’organiser mais, d’abord les refus constants des anciens membres du groupe d’origine pour se reformer, et ensuite mes engagements dans la réalisation de mes projets personnels, ont repoussé l’instant du retour. Mais tout arrive au moment opportun et jamais avant.

A ce propos, comment çà s’est passé quand tu as voulu réunir les autres membres du vieux Celeste pour un nouveau projet ?

Bien sûr, j’ai essayé à plusieurs reprises de reformer Celeste en demandant à mes vieux compagnons d’aventure musicale, mais je n’ai toujours eu en face de moi que du désintérêt. Aucun d’entre eux n’était intéressé pour revenir dans un projet qu’ils considéraient comme terminé et dépourvu d’un futur possible. Je les ai contactés avant Il Risveglio del Principe mais les opinions divergeaient – sans parler de l’absence même d’une vraie passion sincère et de l’enthousiasme qui sont indispensables dans de tels projets - puisque l’idée était de faire un Celeste complètement différent de Principe di un Giorno, avec des atmosphères qui nous auraient fait nous éloigner du véritable esprit du groupe. Moi, j’y ai toujours cru et je n’ai jamais cessé de penser que cela aurait pu être très agréable de refaire quelque chose ensemble.

Es-tu d’accord avec moi quand si je te dis que, s’il y a bien le nom de Celeste sur la couverture, la musique est aujourd’hui très différente et probablement plus personnelle ? 

Je dirais que je suis en partie d’accord avec toi parce qu’il est clair qu’il y a quelque chose de moi dans ce que j’ai écrit pour Celeste, d’autant plus que dans Principe di un Giorno,  je n’ai pas été autorisé à écrire autre chose que les paroles. J’ai eu des idées que les autres membres du groupe n’ont pas trouvées intéressantes et qui ont ensuite trouvé place, quelques années plus tard, dans mes projets solo ou, comme dans le cas de « Nora », n’ont reçu leur digne reconnaissance qu’après près de cinquante ans ! Comme par exemple la fin du morceau présent sur Il Principe del Regno Perduto qui s’intitule "(Il) Ceruleo Sogno" ou comme celui avec le Mellotron à la fin, que j’avais proposé pour Principe di un Giorno mais les autres préféraient leurs idées. Il y a des compositions qui ont une vie plus compliquée mais qui réussissent ensuite à se frayer un chemin et à sortir au grand jour ! Les enseignements de Celeste, et aussi d’Il Sistema, sont constamment présents dans tous mes projets solo (ce n’est pas moi qui le dit mais un journaliste, il y a plusieurs années, en écoutant mes premiers albums Solare et L’isola). J’invite chacun à écouter mes œuvres créées totalement seul et à trouver l’empreinte de Celeste. Ce que j’ai fait avec le nouveau Celeste, c’est un travail basé sur un grand respect de l’esprit des débuts du groupe. Je suis sûr que si nous avions continué avec le même personnel que pour Principe di un Giorno, la musique aurait gardé les mêmes caractéristiques. En fait, le leadership musical, qui à la fin n’était plus entièrement entre les mains de Mariano Schiavolini, aurait conduit Celeste vers d’autres horizons qui auraient été moins marqués rock progressif mais bien plus « jazz ». Et aujourd’hui, nous n’aurions peut-être pas deux nouveaux albums de Celeste aussi fidèles à la direction musicale originelle.

Alors pour toi, quelles sont les connexions avec le premier album de Celeste ?

Comme je viens de le dire, à mon avis ce que je ressens (mais je compte aussi beaucoup sur les retours des amis, des fans et des journalistes), c’est que l’esprit de Celeste est resté intact durant toutes ces années et plane très clairement dans les deux derniers albums, Il Risveglio del Principe et Il Principe del Regno Perduto. En ce qui me concerne, je n’ai utilisé que des claviers typiques des seventies afin de conserver les mêmes caractéristiques au niveau sonore. Pas de claviers numériques de nouvelle génération. Et puis il y a mon Mellotron ! Les autres musiciens qui forment maintenant la colonne vertébrale du groupe n’utilisent que des instruments qui datent de cette époque. Le batteur a trouvé une paire de cymbales charleston et une caisse claire qui datent des années soixante dix. Le bassiste utilise une Fender Precision datant toujours de ces années là. La musique a bien été écrite presque cinquante ans après Principe di un Giorno mais, je le répète, si les membres du groupe d’origine étaient restés ensemble, aujourd’hui nous en serions en train de regretté Principe di un Giorno.

Pourquoi les musiciens invités ne sont pas le mêmes que pour Il Risveglio del Principe sorti il y a un an?

Les musiciens qui m’ont accompagné dans Il Risveglio del Principe sont les mêmes qui sont présents dans Il Principe del Regno Perduto. Ceux qui sont mis en avant dans ce nouveau projet sont indiqués comme des invités. Dans le précédent, je les avais tous réunis, mais certains n’ont jamais été considérés comme des membres officiels du groupe. Ici, je voudrais mentionner ceux qui pour moi doivent être considérés comme irremplaçables et je crois qu’ils m’accompagneront dans les prochains épisodes de Celeste, à savoir : Enzo Cioffi à la batterie et aux percussions, Francesco Bertone à la basse, Mauro Vero à la guitare, Marco Moro à la flûte, flûte à bec et saxophone et Sergio Caputo au violon. Les autres sont invités et peuvent être rappelés ou de nouveaux musiciens peuvent être ajoutés en fonction des besoins ou des sons que je recherche.

J’ai l’impression que Il Principe del Regno Perduto semble correspondre à la fin d’un cycle ? Je me trompe ?

Il Principe del Regno Perduto représente certainement la fin d’un cycle. Mais ce n’est, disons, qu’une pause temporaire de l’histoire du Prince. Il se peut que dans les projets futurs, il revienne nous rendre visite. Pour l’instant, Celeste reste le même groupe avec les caractéristiques que tant d’amis et de fans aiment. Il y a donc bien une fin au niveau du récit mais pas pour le groupe lui-même. Je trouverai de nouvelles idées littéraires pour créer l’atmosphère du prochain album. 

Donc, tu as de nouveaux projets pour Celeste ?

Tout à fait oui. C’est une sorte d’habitude, qui se renforce au fil des ans, quand je publie un nouveau projet, j’ai déjà en tête comment je vais faire le prochain. Donc, cette fois-ci je peux dire que je sais déjà ce que je veux  proposer au public de Celeste, qui grandit de plus en plus avec de nouveaux fans, que ce soit au niveau du groupe que je vais constitué comme de la forme. Le contenu sera toujours typique de Celeste.  Je n’ai aucune intention de trahir l’esprit. Ce que je peux prédire, c’est que la trilogie du Prince a mis fin à un cycle. Le Prince fait une pause. Reviendra-t-il ? Peut-être. De nouveaux thèmes seront abordés dans le prochain projet. Ce qui sera toujours là, ce sera le Mellotron et tous les autres instruments qui ont toujours caractérisé le son du groupe. Je suis déjà au travail et je suis très heureux de ce qui prend déjà forme en terme d’atmosphère. 

As-tu d’autres projets dans le futur en dehors de Celeste ?

Oui aussi, sur le front de mes projets solo, diverses réalisations sont en cours. Ces dernières années, je me suis beaucoup consacré à Celeste, laissant de côté des concerts au piano seul, pour préparer le retour du groupe plus de quarante ans après Principe di un Giorno. C’est pourquoi je n’ai pas sorti le troisième album de ma trilogie de piano solo. Tous les morceaux sont prêts et je dois juste trouver le temps et la concentration pour l’enregistrer. Et le bon endroit. J’adore le studio où j’ai enregistré Piccole Ali nel Vento qui se trouve dans le sud-est de la France en haut d‘une montagne baignée dans un silence total et où il y a ce merveilleux piano Bechstein qui est ce qui se fait de mieux en matière de piano à queue. Puis, j’ai dans la tête la suite de Solare, mon tout premier album solo sorti en 1979, qui sera un album réalisé uniquement avec des synthétiseurs pour recréer les atmosphères que beaucoup de gens ont aimé avec Solare. Là aussi, je suis bien avancé dans l’écriture et je vois exactement comment je veux le faire. J’ai encore un projet que je réaliserai, toujours en musique électronique, en utilisant la fréquence à 432 Hz. C’’est plus complexe mais j’ai déjà avancé sur pas mal d’idées et j’ai enregistré quelque chose. J’ai encore d’autres idées pour d’autres projets. J’écris beaucoup !

Quelle musique aimes-tu et quelle musique t’inspire pour composer ?

Je me dois d’être sincère. A part quelques trucs par-ci par-là,  je n’ai rien écouté depuis des années pour éviter d’être influencé. Si je mets quelque chose dans le lecteur du CD, c’est presque toujours du classique : Corelli, Vivaldi, Bach, Beethoven, les grands compositeurs russes comme Mussorgskji, Rimskij Korsakov et Prokofiev. Eric Satie que j’aime. Ou encore le pianiste catalan très peu connu, contemporain de Satie, Frederic Mompou.

Es-tu plus rock, pop, jazz ou classique ?

Aucun doute à ce sujet. J’ai l’impression que je suis un bon mélange de rock et de classique. Mais je suis toujours prêt à accepter et accueillir de nouveaux stimuli et de nouvelles propositions musicales.

T’intéresses-tu à la musique progressive italienne ?

Là aussi, je veux être honnête. Je n’écoutais rien avant, encore moins maintenant. Je ne connais pas la scène musicale italienne. Comme je l’ai dit, c’est pour préserver mon inspiration, pour ne pas être influencé que je préfère ne rien écouter. Je souhaite conserver une autonomie maximale dans le cas de Celeste pour respecter la source d’inspiration.


dimanche 28 février 2021

Celeste : il principe del regno perduto

 

Celeste, dans le petit monde du Rock Progressif Italien, ce nom a une résonance toute particulière. Pour comprendre, il faut remonter en 1976 et écouter ou réécouter cet album mythique qu'est Principe di un Giorno. Même si en 1976, la messe était dite pour le prog italien (et pour le prog en général), il n'empêche que ce disque est considéré à juste titre comme une pièce maîtresse du prog italien. Je n'écris pas "rock progressif italien" car la musique de Celeste, c'est tout sauf du rock ! De la pop, du classique, du folk, oui, du rock, non. C'est d'ailleurs ce qui en fait la particularité et le charme. C'est fin, délicat et classieux comme du Errata Corrige mais en plus élaboré. Si vous voulez une illustration sonore au mot enchantement, écoutez Principe di un Giorno. L'année suivante (en 1977 donc), la formation s'est sabordér pour cause de divergence d'opinions quant au devenir du groupe. Son deuxième album mort-né ne sortira qu'en 1991 en CD chez Mellow Records, le label prog fondé par Mauro Moroni et Ciro Perrino, ancien membre de Celeste justement. C'est le même Ciro Perrino qui, quarante ans plus tard, a décidé de ressusciter Celeste. Grand bien lui en a pris. Car de nouvelles merveilles nous attendaient. D'abord avec Il Risveglio di Principe en 2019, très bien accueilli puis avec ce il principe del regno perduto qui semble clore un cycle dont les premières notes se perdent dans la nuit des temps prog. Juger cet album en se référant uniquement à son lointain ancêtre ne me semble pas être une bonne idée. Certes, Ciro Perrino revendique de faire revivre Celeste en conservant l'esprit originel du groupe, ce qui passe notamment par l'utilisation exclusive d'instruments de l'époque, mellotron compris. Mais en même temps, il est aujourd'hui le seul rescapé de cette très courte aventure et, entre temps, il a travaillé sur beaucoup d'autres projets musicaux sans même parler du fait qu'il n'était pas impliqué dans le processus de compositions sur Principe di un Giorno. Alors, oui on entend du mellotron (comme sur plein d'albums et pas que de prog) et quelques courts passages peuvent faire penser au premier disque, mais il principe del regno perduto, comme son prédécesseur, sont des créations à part entière qui s'analysent pour elles-mêmes. Ce que je vais faire illico !

Ce qui ressort tout au long de ces soixante trois minutes, c'est ce travail de composition qui ne laisse rien au hasard. Ciro Perrino sait écrire de la belle musique et çà s'entend. L'approche classique ne fait aucun doute avec une dimension symphonique ou de sinfonietta pour être plus exact, compte tenu du nombre limité d'instruments utilisés. Il n'empêche ! Quelle beauté et quelle majesté se dégagent de chacune de ces pièces. Je n'ai pas envie de faire des comparaisons oiseuses, car à ce niveau là ce serait faire injure à Ciro. Ce qui est sûr c'est que l'album est une succession de grands moments, à commencer par l'entame de "Baie Distanti" illuminée par la mélodie en apesanteur portée quasiment a cappela par Anna Marra.Vous constaterez que le développement du morceau, très différent de son introduction, n'a rien à lui envier tout en gardant une dimension onirique très marquée. "L'ultimo Viaggio del Principe", la longue suite de vingt quatre minutes est évidemment un rendez-vous à ne pas manquer. Ciro prend le temps d'installer et de développer son thème pour progressivement l'étoffer avant de le faire évoluer à plusieurs reprises avec à chaque fois un changement de tempo signifiant, correspondant à l'entrée de plusieurs instruments solistes mais aussi à l’apparition de parties lyriques. Affirmer qu'il s'agit d'une pièce maîtresse relève en l’occurrence du lieu commun. Je dirais pour ma part que nous avons affaire ici à une forme d'achèvement artistique pour son auteur qui réussit l'exploit de tenir pendant vingt quatre minutes sur un fil conducteur parfaitement identifié, contrairement à beaucoup de suites prog faites de  parties disparates accolées formant un tout plus ou moins homogène. Je vous laisse par contre découvrir la fin assez inattendue et pour tout dire mystique. Le titre suivant "(il) Ceruleo Sogno" fait d'ailleurs le lien avec une intro gardant une ambiance ésotérique assez proche avant de s'ouvrir sur un enchaînement de séquences lumineuses, avec encore une fois une trame mélodique qui s’incruste irrémédiablement dans votre cerveau jusqu'au thème final étiré à l'envie. La tonalité est volontairement plus romantique pour le nostalgique "Viola, Arancio e Topazio" dont le final violon/piano + voix d'Anna Marra devrait en toute logique vous tirer une petite larme. Nous sommes loin de la puissance contenue de l'instrumental "Il Passaggio di un Gigante Gentile" auquel succède "Tornerai Tramonto" tout en intensité émotionnelle. Le CD se termine avec un titre bonus qu'il aurait été vraiment dommage de rater. Car la fausse naïveté qui se dégage de "Nora" présenté - au moins au début - comme une jolie comptine folk cache bien son jeu et se révèle être en fait une merveilleuse mélopée envoutante qui avance sur un rythme impair, ce qui en fait tout le charme. 

Ciro Perrino atteint avec il principe del regno perduto une forme de plénitude artistique qui en fait une œuvre sans faille où tout paraît essentiel. Je le redis, ce qui fait la différence à chaque fois dans cet album, c'est la qualité des compositions et le soin apporté à leur exécution. Tout est en place au moment idoine, sans aucun développement inutile, et toujours avec la sonorité juste, celle qui permet de mettre en relief la trame. Pour cela, Ciro apporte beaucoup de soin au choix des instruments et à leurs exécutants. Vous noterez à ce sujet qu'il sait particulièrement bien s'entourer avec des musiciens qui ont quelques références comme le violoniste Sergio Caputo (cf. sa longue carrière solo), Francesco Bertone (accompagnateur, notamment aux côté de Gianmaria Testa), Enzio Cioffi (batteur dans St. Tropez, autre groupe culte de Ciro Perrino), Marco Canepa (qui est un fidèle aux côté d'Alan Simon) et enfin Anna Marra, Alessandro Serri et Edmondo Romano qui sont tous les trois des membres de Narrow Pass et d'Ancient Veil. Sans compter Ciro Perrino lui même qui, outre Celeste, a fait partie d'Il Sistema (à ses débuts), de St. Tropez, de La Compagnia Digitale et qui a produit un nombre important d’œuvres en solo qui méritent toutes d'être réécoutées ou même découvertes pour beaucoup de personnes qui lisent cette chronique. Je pense notamment à L'isola qui vous donnera quelques clés pour comprendre d'où vient il principe del regno perduto.

Pour le reste, Ciro vous fournira tous les détails lui-même dans une interview fleuve (en français et en italien) qui arrive très bientôt.

La tracklist

  1. Baie Distanti
  2. L'ultimo Viaggio del Principe
  3. (il) Ceruleo Sogno
  4. Viola, Arancio e Topazio
  5. Il Passaggio di un Gigante Gentile
  6. Tornerai Tramonto
  7. Nora

Le groupe : Ciro Perrino (claviers, chant), Francesco Bertone (basse), Enzo Cioffi (batterie), Sergio Caputo (violon), Marco Moro (instruments à vent), Mauro Vero (guitares)

Musiciens additionnels : Marco Canepa (piano), Paolo Maffi (saxophones), Anna Marra (chant sur 1, 2, 4 & 6), Edmondo Romano (instruments à vent), Alessandro Serri (chant sur 2, guitare électrique sur 6), Ciro Carlo Antonio Perrino (voix récitante sur 6).

Contacts et liens : 

pour écouter sur bandcamp

pour toute information ciroperrino1950@gmail.com

pour commander mellowrecords@libero.it