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mercredi 1 novembre 2023

Andrea Orlando : La Scienza delle Stagioni

En 2017, Andrea Orlando nous avait gratifié avec dalla vita autentica d'un premier disque aussi inattendu que remarquable, le musicien génois étant jusque là essentiellement connu pour ses performances de batteur dans divers groupes dont nous allons reparler dans cette chronique. Après une telle réussite, il ne pouvait pas faire moins que remettre le couvert. Cinq ans ont passé, cinq années pendant lesquelles Andrea a travaillé comme un damné sur son album, quasiment jour et nuit. Seul maître d’œuvre de sa création, il aura lui aussi payé le prix de la folie de se lancer dans une telle aventure pour un musicien qui n'a d'autre choix que de devenir un artisan indépendant, obligé de se gérer en totale auto-production, le marché de la musique (y compris progressive) étant devenu une impitoyable machine désincarnée, déshumanisée, acceptant en outre les nouvelles règles malhonnêtes imposées par les plateformes d'écoute (s'il vous plaît boycottez les spotify et consorts).

Je reviens à ce deuxième album d'Andrea Orlando. Est-il nécessaire de rappeler qu'Andrea est un batteur incontournable de la scène génoise qui joue avec des groupes du calibre de Finisterre, La Maschera di Cera ou encore La Coscienza di Zeno.Il est d'ailleurs ici accompagné par une pléiade de musiciens dont beaucoup viennent de Gênes. Il a également fait des choix artistiques tranchées en optant par exemple pour un chant exclusivement féminin incarné par la magnifique Meghe Moschino (Quanah Parker), preuve que le garçon sait exactement ce qu'il veut et où il va.
Avec La Scienza delle Stagioni Andrea évoque ces différentes saisons qui constituent les différents âges de la vie. La photo de couverture présente cette jeune femme, que l'on a du mal à situer dans une époque contemporaine ou ancienne, l'effet noir et blanc rajoutant encore à cette incertitude. Mais, ce qui est sûr c'est que cette fille nous regarde alors qu'elle tient un vieux livre ouvert qu'elle lisait juste avant de lever les yeux vers l'objectif. Nous participons ainsi à cette allégorie du temps qui nous échappe. Cette pochette réalisée et la photo intérieure du livret ainsi que les premières notes égrenées dès "Ancora Luce" nous font imaginer que l'album va être placé sous le signe d'un romantisme extrême. La suite des évènements va rapidement confirmer cette orientation stylistique mais il y a romantisme et romantisme. Celui qu'exprime Andrea est incroyablement dense et vivant, je dois même écrire vibrant pour être au plus près de la réalité. Comment comprendre et apprécier autrement "Il Sogno di Anastasia, pt 1" dont l'introduction enjouée, rythmée en 7/8, laisse place à un univers apaisé dans lequel flotte la voix mélancolique de Meghe Moschino.
Alors bien sûr, à l'écoute de ces morceaux, et ce dès "Ancore Luce", il m'est arrivé à plusieurs reprises de penser à La Coscienza di Zeno et à Il Tempio delle Clessidre mais il n'y a pourtant aucune confusion possible car Andrea a sa propre manière de développer ses thèmes avec toujours beaucoup de délicatesse et avec une manière de prendre son temps qui n'appartient qu'à lui. Les parties instrumentales s'étirent ainsi sans précipitation, apportant même une forme de plénitude auditive. Que la vie semble belle à l'écoute de "Tracce" ! Puisque je vous parle de parties instrumentales, il y a justement deux instrumentaux dans cet album, deux morceaux qui tiennent sacrément bien la route à commencer par "City 40" dont la superbe montée en puissance se révèle d'autant plus irrésistible que cette cavalcade symphonique se poursuit pendant plusieurs minutes à la manière de ...La Maschera di Cera ! On jurerait d'ailleurs que Fabio Zuffanti est à la basse ce qui n'est pas le cas puisque c'est l'efficace Pietro Martinelli qui assure aussi sur ce morceau, le même Pietro Martinelli qui officiait sur Autumnsymphony d'Höstsonaten ! Plus surprenant encore est  "Il Sogno di Anastasia, pt 2" dont l'entame classique est loin de laisser entrevoir la suite qui va rapidement se muer en un prog symphonique de haut vol avec des changements de rythmes et de couleurs condensés sur à peine sept minutes. Je vous promet que ce titre a une classe folle.
Je reprends les mots de romantisme et de symphonisme, j'y ajoute celui de nostalgie et vous avez ainsi tous les ingrédients puissants qui qualifient la très belle "Stagione Lontana". Les cordes modélisées du Mellotron y déploient une ambiance feutrée entre ombre et lumière, le piano de Boris Valle indique la direction mélodique, Meghe Moschino pose sa voix envoutante d'humanité et l'on reconnaît le toucher unique et délicat de Laura Marsano à la guitare électrique. Laura fait partie de ses guitaristes dont toutes les notes jouées dans un chorus sont autant de syllabes d'un phasé qui sonne comme incroyablement humain. Elle est ici à son zenith en la matière.Il flotte en outre sur ce titre un parfum indéfinissable de "The court of the Crimson King" sans doute à cause de la manière d'utiliser le Mellotron mais aussi du fait de la lointaine parenté d'une partie de la ligne mélodique jouée par Laura Marsano lors de ses différentes interventions à la guitare lead. Mais cela cela suffit à créer le mirage.
L'album termine par "La Strada di Ritorno"qui prend la forme d'une suite construite sur un même thème interprété sur plusieurs modes et habillé avec différents arrangements. Nous avons ainsi une première et une troisième parties qui sont présentées sur un mode adagio alors que la deuxième est portée par un beat rock soutenu. Quant à son final il est aussi majestueux que somptueux avec cette magnifique pavane entre la guitare électrique de Laura Marsano et le cor anglais. 

Écrire, pour finir cette chronique, qu'Andrea Orlando confirme avec ce deuxième album l'excellence constatée avec dalla vita autentica est un euphémisme. La vérité est qu'Andrea s'affirme comme un compositeur et créateur à part entière de l'école du prog génois. Ce n'est pas un mince compliment quand on connaît la richesse et la vitalité du rock progressif provenant de la grande cité ligurienne, Genova la Superbe ! En tout cas, ce disque m'a donné beaucoup de bonheur. Je vous en souhaite autant.

Les Musiciens : Andrea Orlando (batterie, glockenspiel, orgue, piano électrique, synthés, Mellotron, Harpsichord), Meghe Moschino (chant sur 1 à 3, 5, 7), Stefano Marelli (guitares électrique et acoustique sur 1 à 4, 6, 7), Laura Marsano (guitare sur 2, 4, 5, 7), Matteo Nahum (guitare électrique sur 3), Pierenzo Alessandria (guitare électrique sur 6), Pietro Martinelli (basse et contrebasse sauf 5), Fabio Zuffanti (basse sur 5), Luca Scherani (piano sur 1, 3, 4, 7), Agostino Macor (Moog sur 1, 4, 7), Boris Valle (piano sur 5), Valeria Trofa (cor anglais sur 2, 7), Marco Mascia (violon sur 4, 7), Kim Schiffo (violoncelle sur 7), Christian Budeanu (violon alto sur 7), Carlo Oneto (cor français sur 7)


La tracklist :

  1. Ancora Luce
  2. Tracce
  3. Il Sogno di Anastasia (parte prima)
  4. City 40
  5. Stagione Lontana
  6. Il Sogno di Anastasia (parte seconda)
  7. La Strada del Ritorno
     

Le bandcamp d'Andrea (vous avez juste à cliquer sur le lien surligné)


mercredi 5 avril 2023

Luca Scherani : Everything's changing

Vous avez entendu parler de La Coscienza di Zeno, de Trama, de Höstsonaten, de Merlin The Rock Opera  de Fabio Zuffanti, alors vous connaissez Luca Scherani ! C'est aussi lui qui a assuré récemment une bonne partie de la conception de l'album solo de Stefano Lupo Galifi (Museo Rosenbach), Dei Ricordi, un museo. C'est vous dire si ce musicien, en plus d'être un garçon charmant et gentil, sait se rendre indispensable. Plus de dix années après le très réussi Everybody's waiting, il sort (enfin) son quatrième album solo. Le mutisme de son groupe phare, La Coscienza di Zeno, explique peut être cette envie de combler un vide comme semble le démontrer la deuxième piste, "Il discorso", qui nous permet d’entendre à nouveau la voix si expressive, si italienne d'Alessio Calandriello dans un style similaire à celui de la Coscienza di Zeno. Mais non, en fait ce Everything's changing est bien une création solo de Luca Scherani qui nous présente toutes les facettes d'une personnalité artistique plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Car si l'on connaît et apprécie le Luca Scherani délivrant des compositions se distinguant par leur finesse extrême ("Piccole gocce", "Awondalimba" ou encore "La necessità" et son bouquet de quatre flûtes enrobé par un délicat arrangement de synthé), ou par leur romantisme exacerbé en format musique de chambre ("Prologo frammentario", "Nebbia sul buio"), il est aussi capable de nous étonner avec des pièces beaucoup plus aventureuses comme le légèrement technoïde "Everything's changing" qui fonctionne sur une gamme pentatonique à résonance orientale ou encore avec la mini suite "La ragione" qui se termine par une longue explosion symphonique. Dans un genre radicalement différent, "Un viaggio verso un sogno" s'affiche d'abord franchement jazz-rock avant de pencher vers quelque chose de plus pop tout en restant dans un registre délicieusement jazzy. Les cuivres sont ici mis en avant et l'ami Martin Grice est comme toujours impérial au saxophone. "Un viaggio verso un sogno" est évidemment un titre très accrocheur qui permet aussi de découvrir la magnifique voix de Sefora Firenze pour une séquence très Matia Bazar (Sefora a clairement des intonations qui rappellent le chant de la grande Antonella Ruggiero, au point que c’en est troublant). Luca  signe également avec "Ghiaccio calpestato", une perle de musique minimaliste mélodique à la frontière de l'avant-garde. L’enchaînement avec "Cristina" est d'ailleurs bien vu tant cette pièce prolonge la précédente avec cette fois une incursion vers le sérialisme de Pierre Boulez. J'ai bien sûr un faible pour "Il cosmo" marqué par cette progression, prenant la forme d'un crescendo, matérialisée par ce passage de relais qui se fait entre le quatuor à cordes, qui débute le morceau, et le groupe rock, duquel émane la guitare lead de Paolo Ballardini, qui amène le titre jusqu'à son outro. Arrivé presque au terme de cet album, vous aurez remarqué je l'espère, la récurrence d'un thème que l'on retrouve, sous une forme à chaque fois un  peu différente,  à quatre reprises dans l'album, d'abord sur "Il discorso", puis sur "La ragione" et "La necessità" et enfin sur "Il cosmo" justement. Ces quatre morceaux sont en fait les quatre passages d'une suite en quatre mouvements imaginée par Luca pour illustrer musicalement la théorie du mouvement et de l'écoulement perpétuel défendue par Héraclite ("Tout passe, rien ne reste"). Il est aussi bon de noter que Luca termine l'album sur une pirouette inattendue avec "Ein lied: der soldatenfriedhof in Bruneck". Il s'agit, comme son nom l'indique, d'un lied, c'est à dire d'un poème écrit en allemand et mis en musique avec une association piano/voix, cette dernière prenant une connotation lyrique en la personne de la soprano Chiara Bisso qui est parfaite dans ce rôle de composition. J'avoue rester assez hermétique à ce type d'exercice, mais c'est le choix de Luca. 
J'avais déjà grandement apprécié Everybody's waiting sorti en 2012 (il est d'ailleurs présenté en détail dans mon livre Plongée au cœur du rock progressif italien), mais je dois dire qu'avec Everything's changing, Luca Scherani franchit un cap important, sans aucun doute celui de la maturité artistique pour un musicien qui a aujourd’hui quarante cinq ans et encore un bel avenir devant lui. En tout cas Everything's changing est un très bel album qui démontre l'immense talent d'écriture de son créateur et ordonnateur. Luca est un des rares musiciens, parmi tous ceux que je connais, à être capable de marier avec autant de bonheur la musique classique avec des styles musicaux plus modernes pour nous proposer in fine des pièces parfaitement construites et sonnant magnifiquement ("la ragione" en est un sacré exemple). Bellissimo !

Aux côtes de Luca, on trouve nombre de musiciens de la sphère génoise à commencer par Fabio Zuffanti (Finisterre, Höstsonaten, La Maschera Di Cera), Paolo Tixi (Il Tempio delle Clessidre), Andrea Maddalone (New Trolls), Matteo Nahum (Nanaue, Höstsonaten, La Maschera Di Cera...), le guitariste soliste Pino Ballardini (Ballard), mais aussi une légende en la personne de Bob Callero (Osage Tribe, Duello Madre, Lucio Battisti...) sans parler de la famille avec Joanne Roan et Alice Scherani, que j'ai connu toute petite. C'est dire si Luca est bien entouré ! 
 

Les musiciens : Luca Scherani (claviers, guitares, basse, percussions, programmation, vocoder, bouzouki, glockenspiel, flûte), Alessio Calandriello (chant), Paolo Tixi (batterie), Fabio Zuffanti (basse), Bob Callero (basse), Andrea Maddalone (guitares), Matteo Nahum (guitares), Paolo Ballardini (guitares),  Marco Callegari (trompette), Martin Grice (saxophone), Stefano Massera (harpe), Joanne Roan (flûte), Alice Scherani (flûte) + le quatuor à cordes composé de Sylvia Trabucco (violon), Alice Nappi (violon), Ilaria Bruzzone (violon), Chiara Alberti (violoncelle).


La tracklist (vous pouvez écouter les titres en cliquant dessus): 

1. Piccole gocce
2. Il discorso
3. Prologo frammentario
4. Everything's changing
5. Un viaggio verso un sogno
6. Nebbia sul buio
7. La ragione
8. La necessità
9. Ghiaccio calpestato
10. Cristina
11. Awondalimba
12. Il cosmo
13. Ein lied der soldatenfriedhof in Bruneck 

Voilà le lien pour commander le CD via BTF.IT

dimanche 19 mars 2023

Malombra : T.R.E.S.


Malombra c'est bien sûr la perle noire du cinéma italien tournée durant la seconde guerre mondiale, un mélodrame psychanalytique, gothique avant le gothique, avec une touche de surnaturel projetant vers le fantastique. Mais Malombra, pour ce qui nous concerne, c'est un groupe italien qui fait partie intégrante du paysage du dark et doom prog génois. La formation qui existe depuis maintenant trente ans a pour leader et chanteur, l’énigmatique Mercy (Renato Carpaneto pour les amis) qui officie aussi  dans l'insaisissable formation IANVA. Mercy a aussi fait partie d'Il Segno del Comando jusqu'en 2002, groupe qu'il a co-fondé avec Diego Banchero. Le même Diego a tenu un temps la basse dans le Malombra nouvelle formule de 2001 (album The Dissolution Age). Vous suivez toujours ? C'est pas fini ! Si vous consultez la discographie de Malombra, vous constaterez qu'il y a un trou de quinze années entre les deux premiers albums (Malombra en 1994, Our Lady Of The Bones en 1996) et The Dissolution Age en 2001. 
L'histoire (car il y a toujours des histoires avec moi, vous le savez bien), c'est que le groupe d'origine a splitté peu après la sortie de Our Lady Of The Bones alors même qu'un troisième album était déjà en chantier. Les compos étaient écrites et la pré production avait été réalisé. Sur l'impulsion de Black Widow, Mercy et Matteo Ricci, deux des cinq membres du groupe d'origine, sont retournés en studio l'année dernière, pour finir le travail et quel travail ! Imaginez que ces deux musiciens se gavent depuis toujours au heavy gothique des pères fondateurs italiens, Jacula, Antonius Rex et Devil Doll (et pas que, car Hawkwind est également une réelle source d'inspiration). Vous pouvez déjà deviner ce que çà donne au niveau musical. Ces nochers des enfers ne sont jamais aussi à l'aise que dans le dark blow et le hard scrofuleux. Et il faut reconnaître que pour cette renaissance inattendue, ils se surpassent.
L'écoute de cet album c'est un peu comme se faire les montagnes russes à la foire du Trône assis dans une nacelle à laquelle on s'accroche comme on peut. "Baccanalia" tangue dans tous les sens avant de se décomposer lentement. "Astarta Syriaca" vous entraîne dans un gouffre doom qui sent le souffre à plein nez avec des chapelets de tritons en arrière plan sonore. Pendant ce temps, "Fantasmagoia 1914" vous écrase de toute sa pesanteur malgré un pont central qui prend un peu de hauteur grâce à sa mélodie ascendante lumineuse à connotation médiévale (Ré/Sol/La/Ré/Do/Si). Bien sûr "Allucinazione ipnagogica" frise la folie psychédélique avec une tonalité particulière protée une progression d'accords en 7ème augmentée sus4. Mais le grand rendez-vous, ce sont les dix sept minutes et quelques du monstrueux "Cerchio Gaia 666" entre rock orgiaque, représenté par des riffs de guitare délirants, et messe noire illustrée par les appogiatures maladives d'un orgue démoniaque. "Cerchio Gaia 666" est un hard gothique poussé à son paroxysme qui n'accorde aucun répit à l'auditeur, car même la partie centrale en apparence plus calme (9'55 à 12'23) n'est en fait qu'un marais sonore glauque déprimant à l’extrême avec un Mercy dont le récitatif se révèle plus menaçant que murmurant. La rémission (je n'ose même pas écrire l'espoir) semble venir de l'éponyme "Malombra", longue complainte désabusée sur laquelle la voix de Mercy prend des accents à la Fabrizio De Andre. On entend même un piano, pour le moins frivole au regard de l'ambiance générale, qui courre pendant quelques secondes sur son erre. Mais non, décidément cette élégie termine mal et finit en un monstrueux tourbillon pagan. Heureusement, il y a "La sola immanenza". Ah que cet instrumental de trois minutes porte bien son nom (d'ailleurs, sur cet album, tous les titres des morceaux sont parfaitement choisis). Mercy y est un récitant solennel aux paroles salvatrices, un prêcheur qui augure de la lumière après l'apocalypse. 
Au delà du fait de se rappeler au bon souvenir de l'école italienne du dark prog, qui a fait depuis beaucoup d'émules (à commencer par La Janara, Una Stagione all'inferno et bien sûr Mater a Clivis Imperat), avec  T.R.E.S. les membres survivants de Malombra nous délivrent un testament posthume qu'il aurait été franchement dommage de ne jamais connaître. C'est chose faite aujourd'hui !
 
Une fois encore Black Widow a mis le paquet car outre la version CD,  vous avez le choix entre le double LP vinyle avec un livret de 32 pages ou un coffret édition spéciale avec le double LP vinyle coloré marbre, un livret de 36 pages et plein de trucs en plus (stickers, lien mp3 pour écouter 4 titres live de 1995) 

Le groupe : Mercy (chant, Fairlight), Matteo Ricci (guitares, basse, Mellotron, Vocoder), Fabio Cuomo (batterie, claviers), Giulio Gaietto (batterie, Odissey sur "Allucinazione ipnagogica")
 
La tracklist
  1. Astarta Syriaca
  2. Baccanalia
  3. Malombra
  4. Allucinazione ipnagogica
  5. Cerchio Gaia 666
  6. Fantasmagoia 1914
  7. La sola immanenza

samedi 15 juin 2019

Finisterre : XXV (écoute)


En écoutant ce nouvel enregistrement du premier album de Finisterre, attendez-vous à un choc. C’est bien la même œuvre que celle réalisée il y a vingt cinq ans que vous entendrez, mais interprétée totalement différemment. Car c’est bien d’une nouvelle version dont il s’agit avec nombres de parties entièrement repensées, modifiées et remaniées pour un résultat époustouflant. Au point que la première écoute en est même troublante, surtout quand vous avez entendu des dizaines de fois la  mouture originelle. Les musiciens ont réussi le prodige de magnifier leurs compositions. Tout semble être pareil et pourtant tout est différent. Vous savez, comme les voitures anciennes que l’on voit rouler lors des rallyes de présentations le dimanche. D’aspect ce sont les mêmes, pourtant toutes les pièces sont nouvelles ou ont été changées. Là c’est pareil. Bien sûr Fabio, Stefano et Boris ont eu vingt cinq ans pour réfléchir à la question et améliorer ce qui était à l’époque une œuvre de jeunesse et ils s'y sont employés avec bonheur, mais les renforts d’Agostino Macor, d’Andrea Orlando et du précieux Martin Grice font aujourd’hui la différence et apportent un plus indéniable et appréciable. Pour couronner le tout et ajouter encore au plaisir d'écoute, la superbe production de cet enregistrement n'a évidemment rien à voir avec celle, très approximative, de 1994.
Cet album, de pierre importante de l’édifice prog italien des années quatre vingt dix, devient avec XXV une grande œuvre du rock progressif tout court. Le résultat est prodigieux. Si vous ne me croyez pas écoutez le long final de "SYN" (on voudrait qu'il ne finisse jamais) ou encore ce "Phaedra" d'anthologie.
Çà valait le coup d'attendre vingt cinq ans. 
Grazie Fabio, Stefano, Boris, Andrea, Agostino et aussi Martin.  

jeudi 2 mai 2019

Finisterre : XXV

La date de sortie de XXV est connue : ce sera le 17 mai 2019 et ce sont nos amis québécois qui en auront la primeure à l'occasion du Festival Terra Incognita.
Il s'agit donc bien du premier album du groupe Finisterre, réenregistré 25 ans après en studio par Fabio Zuffanti, Stefano Marelli, Boris Valle rejoints par Andrea Orlando et Agostino Macor. L'édition commémorative, publiée par le label AMS, comprend la version CD et la version double LP, 
Que de bonheur !

dimanche 28 avril 2019

Le coin des vinyles : Finisterre (Finisterre)





Finisterre : Finisterre (LP x 2, Mellow Records,  MMLP 104/10, 1995)

Les membres de Finisterre ont décidé de se reformer et pour marquer les 25 ans de la sortie de leur premier album, ils ont eu la bonne idée d'en enregister une nouvelle version qui sera prête pour le mois de mai de cette année 2019. 
Avis aux amateurs qui seront présents à un des concerts qu'ils vont assurer au mois de mai (Terra Incognita, Prog & Frogs et Prog Sud). 
C'est donc l'occasion pour moi de présenter dans la rubrique "Le coin des vinyles" un des 84 exemplaires pressés à l'époque par Mellow pour l'édition vinyle. Il s'agit évidemment d'un article très rare dont je suis très fier de posséder une copie en parfait état. Je ne reviendrai pas en détail sur les muliples beautés de cet album qui marquait à l'époque le renouveau d'un prog italien qui n'allait pas tarder à prouver qu'il n'avait rien perdu de sa vitalité. J'ajoute juste que l'édition vinyle présentait deux titres en plus : 
- "Harlequin" : une reprise de la PFM tout à fait honorable et pour tout dire émouvante.
- " Refugees" : la chanson de Peter Hammill (Van der Graaf Generator) proposée dans une interprétation sublime avec Francesca Biagini au chant et Stefano Cabrera au violoncelle

Pistes des 2 LP :
A1 - Aqua
A2 - Asia
A3 - Macinaaqua Macinaluna
B1 - ...Dal Caos...
B2 - EIN
C1 - Isis
C2 - Cantoantico
D1 - Phaedra
D2 - Harlequin
D3 - Refugees



dimanche 10 mars 2019

" Ho rischiato di vivere" (La Curva di Lesmo)

Un des morceaux les plus ambitieux composés par Fabio Zuffanti. A la lecture de quelques chros, il semble que Fabio ait perdu du monde en route. Et oui, le prog, c'est aussi çà : de l'imprévu et de l’exigence. Pour une fois, on ne reprochera pas à Zuffanti de ressasser toujours les mêmes vieux plans. Mon conseil, accrochez-vous, çà en vaut le coup.

https://www.youtube.com/watch?v=mKVrf0e_SOg

La Curva di Lesmo est sorti en 2015. L'album a été fait à deux avec Stefano Agnini (La Coscienza di Zeno). La pochette reprend un dessin de Guido Crepax, auteur de la couverture du Nuda de Garybaldi.
Zuffanti et Agnini se sont entourés de quelques habitués : Gabriele Guidi Colombi et Luca Scherani pour La Coscienza di Zeno, Andrea Orlando et Boris Valle pour Finisterre, Edmondo Romano (Ancient Veil), Laura Marsano mais aussi de quelques invités : Fabio Gremo (Il Tempio delle Clessidre) , Jenny Sorrenti (Saint Just), Max Manfredi et la regrettée chanteuse d'Analogy, Jutta Taylor Nienhaus (le récitatif en allemand, c'est elle).

dimanche 24 février 2019

Finisterre : réunion

La nouvelle n'était connue que des proches mais elle est maintenant officielle : Finisterre se reforme en 2019 le temps de quelques concerts au festival Terra Incognita au Québec (17, 18, 19 mai) et en France au Prog Sud (30 & 31 mai, 1er juin) qui a eu le bonne idée de les inviter.
Le groupe sera recomposé autour de Fabio Zuffanti bien sûr (basse, chant), Stefano Marelli (guitare, chant), Andrea Orlando (batterie), Boris Valle (claviers), Agostino Macor (claviers). Edmondo Romano du groupe Ancient Veil (flûte) viendra en renfort .
Mais j'ai encore mieux : pour fêter les 25 ans de sa sortie, Finisterre va en profiter pour réenregistrer son premier album qui devrait être prêt en mai justement ! 
Vivement le mois de mai !


lundi 18 décembre 2017

Finisterre "Snaporaz"

Ce titre a été joué en 2011 au Festival Crescendo de Saint Palais sur mer. Il est tiré du magnifique album in ogni luogo.  Ce qui m'amène à la question suivante : à quand un nouvel album de Finisterre ? Fabio, Stefano, vous le savez, je ne vous lâcherai pas tant que vous ne serez pas à nouveau en studio pour enregistrer la suite de La meccanica naturale.

mardi 7 novembre 2017

Andrea Orlando

Encore une sortie très récente : dalla vita autentica par Andrea Orlando. On pourrait se dire : "un album de batteur, oui bof". Mais il se trouve que c'est du très beau prog Italien fait par un membre de La Coscienza di Zeno (et ex Finisterre) accompagné de musiciens qui viennent des groupes frères (La Coscienza di Zeno, Ubi Maior, Höstsonaten, La Maschera di Cera, Finisterre).En écoute sur Progstreaming (http://progstreaming.nl/pages/play-album.php?activeAlbum=2017-11-04-06 - Andrea Orlando - Dalla Vita Autentica)