Très belle chronique de Fabio Rossi dans Mat2020 du livre sur Patrick Djivas en version italienne (traduite pour l'occasion en français)
mercredi 27 juillet 2022
Patrick Djivas - Via Lumière : chronique dans Mat2020 (trad. en français)
"Patrick Djivas, Via Lumière", di Louis de Ny-Commento di Fabio Rossi
Libro: Patrick Djivas, Via Lumière
Autore: Louis de Ny
Edizioni: Officina di Hank
Anno: 2022
Recensione a cura di Fabio Rossi
Uscito due anni fa per la casa editrice francese Camion Blanc con il titolo Via Lumière, La biographie autorisée du bassiste d’Area et de PFM, viene finalmente stampato in Italia il bel libro di Louis de Ny dedicato a Patrick Djivas, uno dei personaggi di spicco del Rock Progressivo tricolore. L’etichetta genovese Officina di Hank ha creduto nelle potenzialità di questo saggio e, su consiglio dello scrivente amico da tempo di Louis, ha fortunatamente deciso di pubblicarlo. Il lavoro espletato dall’autore è stato certosino e il lettore troverà una messe d’informazioni che gli permetterà di inquadrare perfettamente tutte le vicende artistiche di Patrick corredate da numerose informazioni sulla sua vita privata e le sue passioni principali.
E’ un viaggio nel tempo quello in cui si viene catapultati che ammalia specie quando si parla del periodo d’oro del progressive nostrano. Il bassista francese ha suonato in uno dei dischi più espressivi mai realizzati qui da noi, il superbo debut album degli Area Arbeit Macht Frei (1973), ed è stato protagonista di tutta l’epopea della PFM a partire dal notevole LP L’isola di niente (1974). Approcciare a questa biografia significa anche deliziarsi con le vicissitudini di una delle band che hanno scritto la storia del prog al punto di meritare affermazioni di tutto riguardo anche all’estero. Rammentiamo che gli Emerson, Lake & Palmer vollero fortemente la PFM sotto il loro marchio discografico (Manticore Records). Lo stile di scrittura di Louis è scorrevole, lineare, i capitoli di cui si compone il libro sono brevi, essenziali e ciò rende l’opera alla portata di tutti essendo scevra da inutili barocchismi letterari. V’imbatterete in personaggi ormai mitici come Greg Lake, Ian Anderson, Jaco Pastorius, Frank Zappa oltre naturalmente a Fabrizio De André, il compianto artista ligure con cui la PFM ha intessuto una collaborazione ormai passata alla storia. E’ un percorso bellissimo quello che affronterete che consentirà di comprendere meglio le mirabolanti vicissitudini di un personaggio dal talento naturale come Patrick, amato e stimato da tutti e non solo per la sua encomiabile tecnica al basso (Pastorius lo considerava il migliore dopo di lui!).
Corredata dalla prefazione del suo amico e compagno di mille avventure Franz Di Cioccio, Patrick Djivas, Via Lumière – La biografia autorizzata del bassista di Area e PFM si appresta a diventare uno dei titoli piu’ significativi usciti in Italia quest’anno nell’ormai inflazionato mondo della saggistica musicale. Consigliato vivamente. I soldi per divulgare la cultura SONO QUELLI MEGLIO SPESI. Ricordatevelo sempre.
samedi 23 juillet 2022
Il Giro Strano : Il pianeta della verità
Il Giro Strano ! Déjà, je ne peux pas dire que j'ai gardé un grand souvenir de La Divina Commedia, le CD sorti en 1992 par Mellow Records. Il est vrai que le CD faisait partie des bandes, enregistrées en 1972 et 1973, ressuscitées par le label italien pour alimenter son catalogue de l'époque sans trop se préoccuper de la qualité intrinsèque de la source. Il est vrai aussi qu'à la même période, je m'enfilais une dizaine de CD par mois rien qu'en prog italien. J'en avais gardé l'impression d'une musique un peu foutraque, proche de jams plus ou moins bien mises en forme. L'histoire était celle d'une formation de musiciens de Savona qui n'avaient jamais dépassé le stade des démos alors même qu'il pouvait revendiquer une proximité de style avec Dalton, Flea, Officina Meccanica, Procession, Rockys Filj ou même, par épisodes, The Trip avec en plus la voix du chanteur (Mirko Ostinet) qui pouvait s'apparenter à celle de Claudio Canali (Biglietto per l'inferno). J'avoue que j'avais donc un peu relégué ce groupe aux oubliettes. Quelques trente années plus tard, Pino Pintabona et Massimo Gasperini du label génois Black Widow sont venus me rappeler au bon souvenir de ce groupe et ils ont eu raison. Car sans avoir produit des chefs d’œuvre (il ne faut pas exagérer non plus), la mixture musicale, produite par Il Giro Striano, faite d'un rock fortement teinté de jazz et de blues méritait d'être remise en avant avec un bon lifting sur le son (ce qu'a fait Black Widow, ce que n'avait pas fait Mellow Records). En 2022, l'album de la deuxième exhumation devient Il pianeta della verità avec huit titres en plus dont deux récupérables en téléchargement MP3.
Il est donc temps de faire amende honorable et de se pencher sur ces reliques d'un temps où les groupes de prog italien grouillaient de partout mais où bien peu accédaient à la consécration, à savoir : signer avec un label et enregistrer un premier album (qui était d'ailleurs souvent aussi le dernier !). Il Giro Strano aura fait partie des groupes qui n'auront pas eu cette chance.
Le matériau musical présenté étant par définition un amalgame hétérogène de titres enregistrés à plusieurs moments sur une période d'environ deux années, avec des musiciens en partie différents, le track by track n'a pas vraiment de sens mais une vue d'ensemble s'impose. Avec le recul, les musiciens apparaissent bien en place avec un niveau de jeu élevé. Il est également évident qu'ils appuient fort avec des interprétations tout en puissance et en énergie. Tout en s'inscrivant dans le move des groupes de prog italiens cités plus haut, on entend également quelques fortes réminiscences de Colosseum et de son émanation, Greenslade. L'impression d'avoir affaire à une musique parfois en limite de la jam demeure mais il faut reconnaître que les musiciens maîtrisent à chaque fois parfaitement leur sujet et en général çà passe (même sur "Il pianeta della veritá" !). En cela, le rapprochement avec Colosseum est également évident avec cette même manière de lancer des thèmes et de les développer ensuite en improvisant plus ou moins avec souvent le sentiment que le groupe avance en équilibre instable sur un fil. Le travail de restauration des bandes sonores a largement amélioré la qualité d'écoute, mais cela ne fait pas tout et il y a évidemment des morceaux plus ou moins bien enregistrés, mais au moins cette fois le maximum a été fait. Dommage car plusieurs pistes ajoutées par Black Widow sur cette réédition (pistes 6 à 11) avaient un réel potentiel. Les titres les plus intéressants, offrant aussi une bonne prise de son, sont incontestablement "XIII transistor" et surtout "Il corridoro nero" qui se trouvent également être ceux à avoir été enregistrés par la dernière formation d'Il Giro Strano (avec le retour de l'excellent Mario Pignata à la basse) en décembre 1972. J'ajouterais également "Vecchio oldsea", un morceau de jazz rock tout ce qu'il a de plus Colosseum, mené au pas de charge.
Au delà de la quasi exhaustivité des enregistrements réalisés par le groupe présenté dans cette édition, au-delà d'une mise en son la plus soignée possible, on notera aussi un gros travail de recherche documentaire qui permet d'alimenter un livret de 12 pages très complet sur l'histoire du groupe.
Qua vous soyez en recherche de vieux trésors prog enfouis à déterrer ou que vous soyez des vrais complétistes en matière de RPI, cette version Black Widow des enregistrements d'Il Giro Strano me paraît dans tous les cas indispensable.
Membres du groupe : Mirko Ostinet (chant, de juillet 1971 à avril 1973), Mariano Maio (saxo et flûte, de juillet 1971 à avril 1973), Valentino Vecchio (guitare, de juillet 1971 à avril 1973), Alessio Feltri (claviers, de juillet 1971 à avril 1973), Mario Pignata (basse, de juillet 1971 à mars 1972 et de novembre 1972 à avril 1973), Giovanni “Peo” Guazzotti (batterie, de juillet 1971 à mars 1972), Riccardo Gabutti (basse, d'avril à octobre 1972), Delio Sismondo (batterie, d'avril 1972 àavril 1973).
1. XIII transistor
2. Il corridoio nero
3. Vecchio oldsea
4. La Divina Commedia :
- a) Inferno
- b) A riveder le stelle
- c) Purgatorio
- d) Paradiso
5. Il pianeta della veritá
6. You're gonna find *
7. Shadow of a dream *
8. Lo Strano Giro *
9. Sunshine! Sunshine! *
10. Trasmutazione I *
11. Trasmutazione II *
12. Il Calvario * @
13. Since I've been loving you * @
* bonus tracks sur la réédition Black Widow de 2021
@ en écoute sur la version double LP et en téléchargement MP3
Label : Black Widow Records
vendredi 22 juillet 2022
G.O.L.E.M. : Gravitational Objects Of Light, Energy And Mysticism
Alors si vous aimez le hard prog, si vous pensez que vous avez encore la capacité et l'envie de vous étonner, donnez une chance à G.O.L.E.M., vous ne le regretterez pas, mois je me suis régalé.
Le groupe : Paolo Apollo Negri (orgues et synthés), Marco Zammati (basse), Francesco Lupi (batterie), Emil Quattrini (piano, piano électrique, Mellotron), Marco Vincini (chant)
La tracklist :
01. Devil’s Gold
02. Five Obsidian Suns
03. The Logan Stone
04. The Man from the Emerald Mine
05. Marble Eyes
06. Gravitational Objects of Light, Energy and Mysticism (*)
(*) en écoute YT en cliquant sur le titre
Label : Black Widow Records
mercredi 20 juillet 2022
Officina F.Lli Seravalle : Ledrôs
Des titres de morceaux volontairement hermétiques, une couverture de pochette qui cherche plus à intriguer qu'à plaire avec ses circuits imprimés posés en vrac, une musique à la limite de l'expérimental, parfois même abstraite, pas de doute, les frères Seravalle (Alessandro et Gianpietro), toujours supportés par Loris Furlan (Lizard Records) sont déjà de retour avec Ledrôs, le quatrième album de leur projet fraternel Officina F.Lli Seravalle. Pourquoi Ledrôs ? Parce que ce mot en langage frioul signifie "à l'envers", "l'envers du décor", ou encore pour s'approcher de ce que veulent exposer les frères Seravalle "la face cachée". On comprend mieux alors la signification de certains titres ("Néfaste clairvoyance", "Sublime futilità"). Pour rentrer plus en détail dans le concept de l'album, je vous laisse lire les notes de dos de jaquette (pour cela, il vous faut donc acheter le CD bien sûr !).
Une fois encore, les frères Seravalle vont délibérément emmener l'auditeur dans un monde où la perte de repères est la norme. D'ailleurs la question se pose clairement : est-il bien raisonnable de continuer à proposer cette musique inclassable qui semble plus parler à ses concepteurs qu'à ses destinataires légitimes ? La réponse est évidemment oui ! Oui car ce que l'on entend dans cet album n'a rien de commun avec un prog psychédélique, devenu lui aussi désormais codifié et prévisible, et est surtout formidablement fascinant voire hypnotique. Passer du crimsonien "Elogio di Oblomov" à l'atonal "Di refosco et di ghigno" est déjà un choc en soi mais être happé ensuite dans le cône coloré d'"Il silenzio del corpo", qui me rappelle les "Afroclonk" d'Ozric Tentacles et plus généralement Curious Corn, finit de vous convaincre que les frères Seravalle ne vivent pas dans le même monde que nous. Le jazzy et crépusculaire "Néfaste clairvoyance" ouvre tout naturellement pour "Vignesia" qui supporte un texte récité écrit par Italo Calvino. Le changement d'ambiance est radical avec "A4 - Driving the moon home" qui évoque une conduite de nuit en voiture sous l’œil éclairant d'un lune bienveillante. Le planant et électronique "Stealth revolution" est beaucoup plus inquiétant. Il prend son temps pour se répandre et prendre de l'ampleur jusqu'à emplir tout l’espace sonore avec une succession de couches d'effets et de boucles qui viennent progressivement se superposer les unes aux autres, formant in fine une masse compacte. Retour au jazz avec "L'antiprometeo" mais un jazz décadent avec une ligne de piano tombante à la fois pesante et désespérante. La deuxième partie du morceau, bien que très différente (plus électronique) garde ce côté déprimant. Il n'y a décidément pas de salut dans ce titre comme semblent le confirmer les lignes de cordes (modélisées) plaintives qui sortent de partout (les gémissements des damnées de l'enfer ?). Finalement, le mode est un peu le même au début de "Sublime futilità", la trompette délivrant de longs lamentos puis le morceau se transforme en une sorte de marche chaloupée menée par une trompette et un bugle. Étonnant et irrésistible. Je me serais bien passé par contre de "retinal fetish" et de son tempo transe même si je conçois et comprends la volonté des auteurs d'exprimer au mieux par ce biais une forme de vision relevant des effets résultant de psychotropes hallucinogènes. "Jibias de interioridad" semble vouloir continuer le trip même si cette fois le tempo dance technoïde disparait au profit d'une boucle électro. Ledrôs se termine avec l'onirique "Terzo turno" dont le thème est progressivement poussé vers un long chorus de guitare électrique qui s'évapore dans un fade out qui pour une fois a du sens.
Sans doute un peu plus accessible que certains de leurs précédents travaux, Ledrôs n'en est pas moins un disque qui a ses exigences et qui demande beaucoup d'attention de la part de l'auditeur qui devra en outre accepter de rentrer dans un univers aussi singulier que déroutant. Mais c'est bien là l'intérêt de ce type de musique. Objectif atteint donc !
La tracklist :
- Elogio di Oblomov
- Di refosco e di ghigno
- Il silenzio del corpo
- Néfaste claivoyance
- Vignesia
- A4 - Driving the moon home
- Stealth revolution (from the top down)
- L'antiprometeo
- Sublime futilità
- Retinal fetish
- Jibias de interioridad
- Terzo turno
lundi 11 juillet 2022
Prog Fest 2022, Genova Porto Antico
Sarò presente il 16 luglio al ProgFest di Genova con (normalmente !) copie del libro tradotto in italiano su Patrick Djivas,"Via Lumière". Ci vediamo sabato per questa bella fiera del progressive rock italiano.