Maintes fois annoncé par Lorenzo Vas mais toujours remis à plus tard, le nouvel album de Lethe, sort enfin, plus de trente après son prédécesseur Nymphae. Le fait qu'il y ait encore sur le pont quatre membres du groupe d'origine est un quasi miracle. Ceci explique sans doute en grande partie que l'on ait l'impression d'entendre le son du prog italien des années 90, celui de Consorzio Acqua Potabile, Il Castello di Atlante, Calliope, Nuova Era, Sithonia et cie.
Finalement la différence se fait au niveau des voix puisque le chanteur de l'époque est remplacé par Giacomo Balzarotti, que l'indispensable Alessandro Corvaglia est présent sur deux morceaux (deux belles performances comme d'habitude) et qu'une voix féminine (celle d'Eleonora Mosca) apparaît pour incarner Bradamante.
Je ne cache pas non plus que le choix d'une nouvelle d'Italo Calvino,
comme thème principal d'inspiration de l'album, me touche beaucoup, tant
l’œuvre de cet écrivain unique m'a marqué. Je retrouve d'ailleurs
parfaitement, dans la musique créée par le groupe, l'ambiance médiévale
mais aussi fantastique du dernier chapitre de la " trilogie héraldique".
Il y a également parfois un côté théâtral qui peut rappeler Il Bacio
della Medusa ("Pagani", "L'elmo d'oro").
Je dois dire que cela fait du bien d'entendre cette musique qui est très belle et qui donne l'impression que le temps s'est arrêté il y a trente ans. "Mura di Fuoco" est le titre d'ouverture qu'il fallait pour renouer le lien spacio-temporel entre les deux albums. "Regno futuro" est un morceau parfait pour finir en beauté cet album. Entre les deux, c'est du bonheur !
Pour un groupe qui n'a pas donné de nouvelles pendant si longtemps, je trouve ce retour très sympathique avec cette musique qui joue avant tout sur les nuances et sur les émotions, une manière de faire du prog qui se perd depuis un moment à mon avis. A ce sujet je vous conseille d'écouter l'instrumental "Bradamante" ou l'épique "Nel Segno della Croce". Voilà donc le genre d'album qui suffit à mon bonheur d'amateur d'un prog italien symphonique que je qualifie de traditionnel.
Lethe, trente après : un très bon retour dans le Petit Monde du Rock Progressif Italien !
Le groupe : Giacomo Balzarotti (chant, chœurs), Serena Bruni (flûte), Lorenzo Gervasi (claviers), Pietro Paganelli (batterie, percussions), Fabio Massimo Sanzo (basse, chœurs), Valerio Vado (guitares)
Avec : Alessandro Corvaglia (chant sur 1 et 5), Eleonora Mosca (chant sur chœurs sur 4 et 5)
La tracklist :
1. Mura di Fuoco
2. Il Cavaliere Inesistente
3. Perpetua Confusione
4. Vuoto nel Vento
5. Animali сristiani
6. Bradamante
7. Ansie
8. Nel Segno della Croce
9. Cosmoconia
10. Pagani
11. L'Elmo d'oro
12. Regno Futuro
En écoute sur bandcamp : Lethe - il cavaliere inesistente