mardi 16 avril 2024

Louis de Ny : Goblin - Diabolus in Musica

Voici mon nouveau bébé dont je suis évidement très fier ☺️ Mais je suis d'autant plus heureux que ce livre m'a permis d'associer deux belles personnes, Christophe Goffette pour la préface et Joël Contival pour l'artwork de la couverture. Qu'ils en soient infiniment remerciés 🙏 

Vous l'avez compris Goblin - Diabolus in Musica raconte l'histoire passionnante du groupe Goblin 😈. Le livre sort le 30 avril chez Camion Blanc et il est déjà possible de le précommander sur toutes les plateformes de VAD dédiées à la littérature.

lundi 15 avril 2024

Nagual : And once the storm is over ...


Voici Nagual, un groupe de rock italien, originaire de la province de Piacenza, créé en 2006. Actuellement composé de six membres, le combo est actif depuis près de vingt ans sur les scènes rock de Plaisance et Pavie. Cinq albums ont précédé ce And once the storm is over qui est sorti le 26 mars 2024.
Le titre de l'album est tiré du roman Kafka on the Shore écrit par le Japonais Haruki Murakami dont je vous cite une longue phrase qui résume assez bien l'ambiance du livre : « Et puis, quand la tempête sera terminée, vous ne saurez probablement même pas comment vous vous en êtes sorti et comment vous êtes encore vivant. En fait, vous ne saurez même pas si tout cela est vraiment fini. Mais il n’y a aucun doute sur une chose ; c’est que, une fois sorti de cette tempête, vous ne serez plus le même que celui que vous étiez avant de l'affronter. »
Pour les membres du groupe Nagual, le titre et la première piste introduisant l'album semblaient parfaits pour un disque qui voit le jour presque trois ans après la période difficile de la pandémie avec les vicissitudes qu'ils ont traversées pendant cette période, comme tous les groupes et artistes, avec aussi des changements de line-up et des problèmes personnels qui à plus d’un titre ont marqué leur chemin. Ainsi les paroles restent toujours très introspectives, liées au monde des souvenirs et de l’abandon. Le titre "Life kills you" est dédié à la mémoire du regretté Luigi 'Betty Blue' Milani, décédé début février 2024, qui a joué avec les groupes Not Moving, Timepills et Lilith and the Sinnersaints. Malgré cela, "Life kills you" est un hymne à la vie également inspiré par la force de vivre et de réagir. Dans un autre registre, la chanson "Waterwall" célèbre le pouvoir féminin, qui est assimilé à l’eau comme une force vitale primordiale.
Les musiciens de Nagual revendiquent des influences multiples qui vont de Led Zeppelin, Black Sabbath, Deep Purple, Whitesnake, Soundgarden, Temple of the Dog, Alice in Chains, et plus généralement, tout le blues rock et le rock progressif des années 70 ainsi que le grunge des années 90. De fait, musicalement, la voie empruntée est plus complexe et diversifiée que sur les albums précédents. Des traces de rock progressif peuvent être détectées dans des titres tels que 'When memories are blind', 'Waterwall' mais aussi dans la section centrale instrumentale du morceau "Too far gone!", mais tout au long de cet album, on ressent clairement et avant tout une sensibilité hard rock pur et dur, flagrante qui revient inéluctablement dans des titres comme "Life kills you", "Going nowhere" et "Wildfire", tout cela rappelant pas mal Buttered Bacon Biscuits, Witchwood voire Wicked Minds, côté italien.
En résumé, çà fleure bon le hard vintage à l'ancienne typé Whitesnake mais, et c'est un point essentiel, ce disque de Nagual reste loin de ces albums monolithiques, qui sont légions dans le hard prog revival. Ainsi, And once the storm is over propose suffisamment d'ambiances variées et de subtilités pour procurer à l’auditeur une véritable écoute plaisir. Nul doute que ce groupe sera une belle découverte pour beaucoup.


Le groupe : Luca Sabia (chant et guitare), Davide Belfiglio (guitare), Giulio Armanetti (basse), Claudio Bianchi (batterie), G. Fabrizio Defacqz (claviers et chant), Sara Battisteri (chant)

La tracklist :

1. And When the Storm Is Over...
2. Going Nowhere
3. Fading Away
4. Too Far Gone!
5. Life KillsYou
6. Where Memories Are Blind
7. Wildfire
8. Waterwall

Le lien bandcamp pour écouter tout çà : Nagual And once the storm is over

 


mercredi 10 avril 2024

Le Orme : Il Leone e la Bandiera

Après la sortie du coffret 3 CD Le Orme and friends en 2023, voici (enfin) l'album studio seul. Il Leone e la Bandiera est publié en LP vinyle à 500 exemplaires numérotés. Cela me semble une très bonne initiative car, comme je l'avais largement étayé dans ma chronique de l'époque, cet album est excellent alors même que les deux autres CD du coffret sont largement dispensables.


Le vinyle est distribué par Orangle Records (vous cliquez directement sur le nom pour accéder au site). Attention toutefois aux frais de port prohibitifs ! Et voici le lien pour la version CD : Orangle Records CD


vendredi 5 avril 2024

Zio Crocifisso


Je relaie ici l'appel de PAolo Botta, on ne sait jamais. En attendant mieux, vous pouvez déjà écouter ce titre extrait de l'album en question.  

ziocrocifisso.bandcamp.com/album/campana-di-legno

"Chers abonnés de SKE, je travaille avec un groupe de nouveaux et jeunes musiciens depuis un certain temps déjà. Nous avons enregistré un album dont le nom est Zio Crocifisso avec l’aide d'amis et de musiciens incroyables : Thea Ellingsen Grant au chant, Simen Ådnøy Ellingsen aux instruments à vents, Jacopo Costa au vibraphone et ma fille Margherita au chant. Le style est assez difficile à cerner, car nous avons tous des goûts musicaux assez différents, et bien que nous ayons des goûts communs, nous nous sommes retrouvés à fusionner nos visions de manière créative, plutôt que de choisir un terrain d’entente dans lequel travailler. Cela dit, tous ces genres ont trouvé leur place dans ce projet : avant prog, math rock, expérimental, prog rock, brutal prog, post rock. Les idées pour l’album viennent du livre écrit en par Verga, I malavoglia. Livre étonnant. L’album est maintenant disponible en précommande numérique, et sortira en version numérique ce samedi 6 avril, lorsque nous jouerons en direct au Circolo Agorà près de Milano.
En outre, nous sommes actuellement à la recherche d’un label intéressé pour la sortie physique, donc si vous avez des suggestions ou êtes intéressé, s’il vous plaît nous envoyer un message".

"Dear SKE followers, I've been working with a group of new and young musicians from quite some time now. We recorded an album under the name of ZIO CROCIFISSO with the help of our friends and amazing musicians: Thea Ellingsen Grant on vocals, Simen Ådnøy Ellingsen on winds, Jacopo Costa on vibraphone and my daughter Margherita on vocals. The style is quite difficult to pinpoint, as we all have rather different tastes in music, and albeit we do have common likes, we found ourselves merging our visions in a creative way, rather than choosing a common ground to work into. That being said, all these genres did find place in this project: avant prog, math rock, experimental, prog rock, brutal prog, post rock. The ideas for the album are coming from 1881's Verga's "I malavoglia" book. Amazing book. Album is now available in digital preorder, and will be digitally released this saturday 6th of April, when we will play live at Circolo Agorà venue near M ilano.
Also, we are currently looking for an interested label for physical release, so if you have suggestions or are interested, please drop us a line".

Les musiciens :

PAolo "SKE" Botta (Yūgen, SKE, Not a Good Sign) : claviers
Dario Magri (Yokoano, Sho) : batterie
Matteo Serenelli (The Appetizers) : guitares

Avec :
Thea Ellingsen Grant (Juno) : chant
Simen Ådnøy Ellingsen (Shamblemaths) : saxophones
Jacopo Costa (Yūgen, Loomings, Oiapok) : vibraphone
Margherita Botta : chant

La tracklist :

  1. Lievito Madre (part I - IV)
  2. Metaxu
  3. Margherita legge Umberto G.
  4. Vince
  5. La malabestia de Calafato
  6. Speziale
  7. La Malora


lundi 1 avril 2024

Arcansiel : Hard Times

Trente ans après son dernier album (Normality of perversion), le groupe italien Arcansiel réapparaît à son tour. Créé en 1986 par le claviériste Marco Galletti (compositeur unique à l'époque) et le batteur Gianni Lavagno, le groupe avait sorti deux bons albums de néo prog (Four Daisies en 1988 et Stillsearching en 1990). Le ton était complètement ancré dans son époque mais avec quelques belles envolées typiquement latines. Dès 1994, Lavagno avait perdu son compère Galletti remplacé par un garçon ma foi plutôt très doué en la personne de Paolo Baltaro, à qui l'on doit l'étonnant et très moderne suite  "Holy Wolf suite". Après 1994, le groupe avait coupé le contact et la seule preuve de vie avait été la compilation Swimming in the Sand, publiée en 2004, regroupant des morceaux des trois albums du groupe. Compilation que je vous recommande d'ailleurs car six morceaux avaient été réenregistrés pour l'occasion, dans de très bonnes conditions avec justement Paolo Baltaro à la manœuvre et la très chère Barbara Rubin au violon.

En 2024, le batteur Gianni Lavagno a ressenti le besoin de relancer Arcansiel. Pourquoi pas ! Mais il faut bien intégrer que la formation est renouvelée au 4/5 et que les quatre titres ont été composés par de nouveaux musiciens (Lombardo - Sorella - Valvo). Dans ces conditions, et sans préjuger du résultat, l'utilisation du nom Arcansiel doit être confrontée au contenu de ce nouvel album.
L'essentiel est bien là, et çà tombe bien car finalement, musicalement, çà tient drôlement bien la route. Il ne reste plus grand chose du néo prog, désormais démodé, qui est en partie supplanté par un prog plus symphonique et surtout fort sympathique. Le nouveau claviériste, Davide Sorella, est une très bonne pointure et je le soupçonne d'être l'auteur de "Too late", la longue suite de dix huit minutes très réussie. Arcansiel a toujours eu des chanteurs convaincants et Marco Leccese ne déroge pas à la règle. Il assure vraiment bien au chant en anglais dans un ton qui évoque beaucoup Peter Gabriel, ce qui n'a rien de désagréable bien au contraire. Le morceau suivant, "Puppets and Puppeteers", est plus direct et fait penser à du Fish de la grande époque (en plus travaillé quand même). Il n'en reste pas moins très accrocheur et permet de découvrir le guitariste Sebastiano Valvo dans ses œuvres. La superbe ouverture de "Heaven is not here" (quatre minutes au compteur) a également le mérite de démontrer que les membres du groupe ont réalisé un travail réellement soigné. En clair, c'est une des plus belles intros que j'ai écouté depuis longtemps. La suite du morceau, chantée, confirme les qualités de mélodistes de ces musiciens. Bien sûr, cela évoque un peu, beaucoup, le Genesis de Wind and Wuthering (jusqu'à la septième minute) mais c'est beau et surtout très bien fait. Donc, on ne va quand même pas bouder notre plaisir, d'autant plus que la dernière partie de la piste (à partir de la septième minute) nous offre un emballement baroque des plus réjouissants sur un tempo soutenu, avant le final chanté dans un style pompeux parfaitement raccord. Avec "My old same mistakes", le groupe fait mieux que maintenir le niveau. Il finit en beauté ! Cela fait toujours penser à du Genesis, plutôt du côté Phil Collins cette fois, mais çà s'écoute avec un réel plaisir et puis le très long pont instrumental est quand même, une fois encore, sacrément bien foutu dans un style classicisant  qui ne peut être produit que par des Italiens qui pour nous faire plaisir nous offrent, après le solo de basse de Felice Lombardo, une fin d'album de haute volée à la IQ (je précise que c'est un compliment).

Voilà donc une bonne surprise que l'on attendait pas (c'est çà les belles surprises !) et il y a fort à parier que cet album va plaire à un public assez large, car il est à la fois, consensuel, qualitativement irréprochable et surtout très beau. Retour gagnant pour Arcansiel.

Le groupe : Gianni Lavagno (batterie, percussions), Marco Leccese (chant lead), Felice Lombardo (basse), Davide Sorella (claviers), Sebastiano Valvo (guitares, chœurs).

 

La tracklist :

1. Too Late (17:51)
2. Puppets and Puppeteers (7:51)
3. Heaven is not here (11:22)
4. My old same mistakes (7:27)


Voici le bandcamp du groupe : Arcansiel



jeudi 21 mars 2024

Dalton : Una Riflessione

Annoncé depuis un moment aux initiés, voici une sortie intéressante dans le cadre du Record Store Day 2024. En effet, le label milanais AMS publie un vinyle au format 12" mais en lecture 45 tours avec 4 pistes. Il s'agit de deux titres emblématiques tirés du LP de 1973 du groupe Dalton Riflessioni : idea d'infinito. Chaque morceau (" Riflessioni" et " Idea d’infinito) est présenté en deux versions (chantée et instrumentale). 

Les musiciens associés pour ce projet sont des tous bons : Aronne Cereda (Dalton) au chant et à la guitare acoustique, Mikael Åkerfeldt (Opeth) aux guitares électriques, Cristiano Roversi (Moongarden, Submarine Silence, Il Porto di Venere ) aux claviers, Enrico Gabrielli (Calibro 35) à la flûte, Diego Petrini (Il Bacio della Medusa) à la batterie et Marco Croci (Julius Project, Maxophone, Jumbo et Submarine Silence) à la basse.

Sous la direction artistique de Cristiano Roversi et aiguillé par le seul membre original du groupe, Aronne Cereda, le projet a pris forme avec l'idée de  réenregistrer complètement deux titres du LP légendaire de 1973 avec un son moderne mais en restant aussi fidèle que possible à l’esprit d'origine. Le résultat est absolument génial et démontre que cette musique n’a rien perdu de son charme intemporel. 

Le LP Una riflessione sort le 20 avril 2024. Il est pressé en vinyle orange clair (12 pouces, 45 tours).

Label :  AMS

 

dimanche 17 mars 2024

Anandammide : Eura

En 2020, Anandammide publiait son premier album Earthly Paradise, chez Lizard Records, et ce projet drivé par un italien, joués par des musiciens de plusieurs nationalités et ancré dans le folk anglais le plus traditionnel, se révélait une belle surprise rafraîchissante (voir ma chronique ici).
Le 5 avril 2024, Anandammide sort son deuxième album, Eura, enregistré entre la France, la Suède et l'Italie. Michel Moschini, le plus français des Italiens (il vit à Paris depuis 2007), a reconduit le principe d'une formation cosmopolite, toutefois sensiblement plus étoffée qu'il y a quatre ans. Audrey Moreau, Stella Ramsden, Pascal Vernin font désormais équipe avec Lisa Isaksson, Sébastien Grignon, Lelio Mulas et Lorenzo Castigliego.Michele a en effet demandé à deux vieux amis italiens (Lelio Mulas et Lorenzo Castigliego) de le rejoindre pour cet album. Mais surtout, le groupe intègre une chanteuse en la personne de Lisa Isaksson (Me and my Kites et Lisa o Piu) dont le profil artistique colle parfaitement avec la sensibilité musicale d'Anandammide.
Eura est cette femme idéalisée, personnage clé de l’œuvre graphique (le terme bande dessinée ne me paraît que partiellement approprié) réalisée par Dino Buzzati, Orfi aux enfers, une transposition moderne du mythe d'Orphée dans le milieu de la pop de la fin des années soixante à Milan. Pour ceux qui ne voient pas (c'est le cas de le dire), Dino Buzatti avait dessiné Eura avec quatre yeux dans une tentative assez naïve d'illustration surréaliste (en fait une représentation des visages superposés des deux héros Orfi et Eura).
Avec ce deuxième album, Anandammide se détache partiellement des influences médiévales et baroques qui étaient si prégnantes sur Earthly Paradise pour se rapprocher d'un folk progressif plus contemporain, celui du début des seventies. Et par la même, la musique délaisse son orientation acoustique pour discrètement s'électrifier. Mais il reste l'essentiel, c'est à dire une grande délicatesse dans les thèmes mélodiques proposés mais aussi un sentiment permanent d'harmonie et de sérénité. Si la flûte garde un rôle de soliste, le violon et le violoncelle sont utilisés comme un petit ensemble de musique de chambre. N'imaginez surtout pas que tout cela est naïf et lénifiant. J'en veux pour preuve un morceau comme "Phantom limb" qui possède une pulsation interne très originale. Je parle aussi des deux "singles" ("A song of Greed" et "Eura") qui ont un vrai potentiel pour toucher un public plus large tout en restant d'une qualité irréprochable.    
Au gré de l'écoute des morceaux, vous serez surpris de penser à des noms connus et pas des moindre, souvent plus par un effet de mimétisme que par une volonté délibérée d'imitation. Côté prog, je vous cite comme çà à la volée le early Pink Floyd (dans la première partie de "A song of Greed", dans certaines intonations chantées de "Post Atomic Reverie"), Caravan ("I am a flower") et même Porcupine Tree (la suite d'accords de "The Anchorite"). Côté folk c'est plus diffus, je vous laisse chercher mais vous verrez que vous  découvrirez bien d'autres références au détour d'un couplet ou d'un refrain, références qui étaient  de toute façon déjà évoquées dans la chronique du premier album.
Anandammide c'est toujours aussi harmonieux et poétique, onirique aussi ("The Orange Flood" et "Dream n° I") mais avec Eura le projet de Michele Moschini franchit un cap important. D'abord, car il montre sa capacité à évoluer et à ne pas se cantonner dans le genre folk anglais médiéval qui a quand même ses limites. Ensuite car je trouve que l’électrification de sa musique lui permet de gagner en relief et en intensité. Enfin, car je pressens un troisième album encore plus abouti et encore plus progressif (peut être est-ce aussi un souhait de ma part que voudra bien entendre Michele !).
Si je devais résumer cet album en un mot, ce serait sérénité.

Le groupe: Michele Moschini (chant, guitares, synthé, orgue, batterie), Lisa Isaksson (chant sur 2, 6, 10), Audrey Moreau (flûte), Stella Ramsden (violon), Sébastien Grignon (violoncelle), Lelio Mulas (basse sur 2, 3, 4, 8, 10), Pascal Vernin (basse sur 1, 5, 6, 7 et 9), Lorenzo Castigliego (guitare électrique sur 6)


La tracklist (les titres soulignés peuvent être directement écoutés sur YT) :
01. Carmilla
02. A song of Greed (2ème single)
03. Post-Atomic Reverie
04. Phantom Limb
05. I am a Flower
06. Eura (1er single)
07. The Orange Flood
08. Lullaby n° II
09. Dream n° I
10. The Anchorite

L'album est sorti aux formats LP et CD ainsi qu'en numérique chez Sulatron Records (distribution : Clearspot)
Le lien bandcamp du groupe : Anandammide

 

 

jeudi 14 mars 2024

Acqua Fragile : Moving Fragments

Quand je parlais l'autre jour (dans l'article concernant le nouvel album de Semiramis) de résurrections récentes de vieux groupes avec des revenants moisis, je faisais allusion, entre autres, à Acqua Fragile et à ce Moving Fragments qui n'apporte rien au schmilblick et qui dessert le nom du groupe plus qu'autre chose. Tout n'est pas mauvais bien sûr ("Black drone", avec David Jackson aux vents, sauve l'honneur) mais il y a beaucoup trop de défauts dans cet album pour le justifier. Je ne détaille pas par pudeur mais disons quand même qu'il y a quelques initiatives que je qualifierais de malheureuses du côté chant. A New Chant sorti en 2017 me semblait plis digne d'intérêt. Et pourtant, j'ai de l'affection pour Bernardo Lanzetti, vous le savez !     

Le groupe : Bernardo Lanzetti (chant, guitare), Stefano Pantaleoni (claviers), Claudio Tuma (guitares), Rossella Volta (chant), Franz Dondi (basse), Piero Canavera (batterie, percussions, voix).

Musiciens invités : Stef Burns (guitare sur 2), Brian Belloni (guitare sur 4), Davide Piombino (guitare 7 cordes sur 5), David Jackson (saxophone et flute sur 6), Gigi Cavalli Cocchi (batterie sur 1 et 6), Sergio Ponti (batterie sur 4 et 9).

La tracklist :

1. Her Shadlows Torture
2. White Horse on Dope
3. Moving Fragments
4. Malo Bravo
5. IA - Intelligenza Artificiale
6. Black Drone
7. DD Danz
8. Il Suono della Voce
9. Limerence Ethereal

dimanche 3 mars 2024

Leviathan : Hearthquake (redux 2024)

Ne voilà-t-il pas qu'un nom enfoui loin dans notre mémoire de progueux remonte à la surface : Leviathan ! Car voici que sort chez AMS Records Heartquake / Redux, qui est en fait le réenregistrement du premier album de ce groupe italien. Je fais court. L'histoire est simple, les trois membres encore actifs se sont payés le luxe de refaire une version améliorée de leur LP avec des moyens technologiques mais aussi avec l'expérience (et peut être des moyens financiers) qu'ils n'avaient pas à l'époque, c'est à dire en 1988. 

La formation responsable de ce redux (je crois que je ne me ferais jamais à ce mot) comprend trois membres historiques du groupe : Alex Brunori au chant, Andrea Amici au claviers et Andrea Moneta à la batterie (devenu depuis batteur de Zopp). Ils sont épaulés par Andrea Castelli, un bassiste confirmé qui joue aussi avec Il Rovescio della Medaglia, et Fabio Serra, le guitariste de Røsenkreütz, également producteur et ingénieur du son. 

Les membres du groupe précisent - je cite - " ces retrouvailles, après de nombreuses années, étaient une excellente occasion de ramener un album qui, pour beaucoup de critiques et d'experts, marquait le retour de la musique progressive sur le sol italien dans les années 80". OK, et bien moi je n'avais pas vraiment cette vision des choses, Leviathan était effectivement un des rares groupes italiens à avoir fait du prog à cette période peu porteuse pour le rock progressif mais il m'apparaissait surtout comme une copie honnête de Pendragon, Marillion, IQ et Pallas, sans plus ! Même si l'album de 1990, Bee yourself, avec sa longue suite éponyme de 19 minutes avait permis au groupe de se distinguer. Il est vrai aussi que la musique, intégralement composée par le bassiste Sandro Widerk (qui a depuis longtemps quitté le groupe) tenait bien la route. En fait, c'est plutôt au niveau de l'exécution et du chant en anglais (désastreux) que çà pêchait grave. D'où, sûrement, cette volonté de remettre les pendules à l'heure. Pourquoi pas !
Car la question est la suivante : est-ce que çà valait vraiment le coup de réenregistrer cet album ? Si je me place du côté du groupe, la réponse est indéniablement oui. Le son est vraiment excellent et les parties techniques sont jouées au top (et le chant est largement meilleur). Côté auditeur, cela dépend de la sensibilité de chacun. Cela reste du néo prog qui, du fait des trente cinq ans d'écart, devient daté. Mais je dois dire que cela permet de redécouvrir, dans de plus beaux habits, des morceaux qui méritaient le meilleur. Je pense à "Dream of the cocoon" et surtout à "Hellishade of Heavenue".
Donc, acquérir cette nouvelle version de Hearthquake (amputée de deux titres, j'ai oublié de vous le dire) a finalement du sens et devrait quand même satisfaire la partie du public particulièrement sensible à un néo pro qui est à son tour rentré dans sa période revival.

Le groupe : Alex Brunori (chant), Andrea Monetta (batterie), Andrea Amici (claviers), Andrea Castelli (basse), Fabio Serra (guitares).
 
 
La tracklist :

1. The Waterproof Grave
2. Hellishade of Heavenue
3. Only Visiting This Planet
4. Up We Go!
5. Dream of the Cocoon
6. Heartquake

C'est à écouter ici

 
Label : AMS records
Distribution : BFT.IT
 

vendredi 1 mars 2024

Edmondo Romano : Religio


On connaît bien sûr Edmondo Romano comme membre créateur des groupes Eris Pluvia puis The Ancient Veil. On sait aussi qu'il a déjà publié sous son seul nom deux superbes albums, Sonno Eliso en 2012 et Missive Archetipe en 2014 qui ont fait l'objet d'un article il y a quelques temps sur ce blog "Special Edmondo Romano".  

Dix ans après Missive Archetipe, Edmondo Romano nous propose donc le troisième volet de ce qui semble bien être une vaste fresque explorant les différentes facettes de la condition humaine. L'artworek illustrant la pochette de l’album ainsi que le titre et la note qui le suit ("The Relationship of Man with the Visible and Invisible") sont assez explicites quant au sujet principal qu’Edmondo Romano veut exposer cette fois. Ce troisième chapitre traite le pan spirituel de l'être humain. Mais il faut toutefois préciser que l'approche d'Edmondo Romano dépasse le seul côté religieux pour évoquer aussi les aracanes de la conscience humaine qui passent également par ses racines et sa culture. Les titres des treize pistes vous en diront un peu plus sur le cheminement mystique emprunté par Edmondo Romano.

La solide équipe qui l'accompagne comprend beaucoup de musiciens qui ont l'habitude de travailler avec Edmondo dont le fidèle Alessandro Serri mais aussi Kim Schiffo, Ilaria Bruzzone ainsi qu'un certain Roberto Tiranti parmi les voix, un Roberto toujours aussi étonnant. Ecoutez la chanson "What I want to be" et dites à moi à quel timbre de voix, il vous fait penser. C'est assez bluffant.

On retrouve dans cet album une caractéristique qui apparaissait déjà de manière flagrante avec les deux précédents disques solo d'Edmondo Romano. En effet, le Génois s'affranchit de toute contrainte stylistique pour se permettre une totale liberté de création qui fait que d'un morceau à l'autre, on passe dans un univers musical complètement différent. Edmondo Romano peut se permettre ce genre d'acrobaties tant il maîtrise parfaitement les différents codes musicaux, qu'il s'agisse de courants et de mouvements comme le jazz, la musique contemporaine, le minimalisme, la M.E proche de Terry Riley, l'ambient ou encore de langages (musicaux) ethniques (balkans, Amérique du Sud, Orient et Extrême Orient) dont la forme la plus contemporaine, et la plus facile d'accès, reste la world music. 

Le résultat est d'une richesse folle et il faudrait des heures (et des pages) pour décortiquer chaque morceau. Ce n'est pas le but de cette modeste chronique qui n'est là que pour vous alerter sur cette sortie d'album et vous donner envie de l'écouter. Alors si vous êtes en quête d'une musique à la fois ambitieuse et dépaysante, totalement originale et nourrissante, cet album est fait pour vous. Pour rester dans le registre religieux (même si bon...je vais pas m'étaler sur mes convictions en la matière), ce disque s'écoute comme une messe. Si vous avez un doute, prenez le temps de savourer "in estasi" et "il colore del mio corpo", deux morceaux qui s'écoutent dans un état de total recueillement. Mais ne croyez quand même pas que l'on est dans le contemplatif extrême. Le déjà cité "What I want to be", la deuxième partie d"Agape" (magnifique !), l'insaisissable "La seduzione" et surtout "l'urlo eliso" devraient finir de vous convaincre de la grande beauté mais aussi du caractère indispensable de cet album. Une œuvre rare, tant par sa richesse que pas sa qualité intrinsèque, qui doit absolument trouver son public du fait de son caractère inclassable. Je compte sur vous !

Les musiciens :

Edmondo Romano: saxophones soprano et sopranino, clarinettes en si majeur, en do et en mi majeur, clarinette basse, duduk, chalumeau, low whistle, kanjira, claviers, programmations
Voix : Simona Fasano, Karin Selva, Giulia Beatini, Roberto Tiranti, Paola Cialdella, Vera Marenco, Lydia Giordano, Egle Doria, Silvia Napoletano, Edmondo Romano, Yoko Hanzai (narrateur sur 9)
Tina Omerzo: piano
Luca Falomi: guitare électrique
Alessandro Serri: guitare classique, basse acoustique
Roberto Piga, Teresa Valena: violons
Ilaria Bruzzone: violon alto
Kim Schiffo: violoncelle
Riccardo Barbera: contrebasse
Rodolfo Cervetto: batterie
Olmo Manzano: Percussions
 

La Tracklist :

01 - La creazione (4.07)
02 - Il sacrificio (2.16)
03 - What I want to be (7.27)
04 - In estasi (2.41)
05 - Agape (6.23)
06 - Il colore del mio corpo (3.20)
07 - La seduzione (3.38)
08 - Le tourment (3.44)
09 - Nel mio andarmene (4.06)
10 - La parola IO (4.30)
11 - La scelta (3.26)
12 - Ritus (5.08)
13 - L’urlo eliso (2.41)  

Çà vient de sorti chez Visage Records et c'est distribué par Egea Music.









mercredi 28 février 2024

Paola Tagliaferro : For the Love of Greg Lake (trad. it)

 

- Louis, chi è la bella signora con il cappello sulla copertina dell'album?
- È Paola Tagliaferro, una cantante italiana che vive vicino a Genova.
- Perché canta brani di Greg Lake?
- Perché conosceva bene Greg e sua moglie Regina, con cui è ancora amica, e nutre una vera passione artistica per Lake. Così, tre anni fa ha pubblicato un primo album di cover (Paola Tagliaferro canta Greg Lake) e ora continua con For the Love of Greg Lake, che include nove nuove covers. Secondo le sue parole, è un secondo viaggio nel meraviglioso mondo di Greg Lake.
- Ed è bello?
- Beh sì, prima di tutto perché le canzoni composte da Greg Lake sono tutte belle, poi perché i musicisti che la accompagnano sono molto bravi e infine perché Paola ha una voce compatibile con ovviamente un timbro molto diverso ma vicino a un contralto, quindi perfetta.
- Chi è La Compagnia Dell’Es?
- È l'ensemble di musicisti che suonano con Paola sui suoi album ma anche durante le sue esibizioni dal vivo. Include Luca Scherani al piano, Pier Gonella al basso e Dario Canepa alla batteria, Giulia Ermirio al violino, Gino Ape allo xilofono.
- È divertente, esce per l'etichetta Manticore?
-Sì, l'etichetta discografica è stata riattivata nel 2015 in conformità con i desideri di Greg Lake, tristemente scomparso nel dicembre 2016, con l'accordo di sua moglie, Regina, che per inciso gestisce l'etichetta dal primavera 2021.
- Qual è il repertorio?
- Un po' tutti i periodi di Greg Lake, ma questa volta ci sono principalmente canzoni degli ELP ("Watching over you", "Stones of years", "Lend your love to me tonight", "The only way", "Affairs of the heart", "All I want is you", "The great gates of Kiev") ma anche "I talk to the wind" dei King Crimson e "It hurts" dal suo primo album solista.
- Quali pezzi preferisci?
- "It hurts" perché non ricordavo più questa canzone e francamente è potente e allo stesso tempo molto commovente, ma anche "Stones of years" perché, interpretato da Paola, questo brano assume un carattere irreale e un po' misterioso.
- Come posso ascoltare questo album?
- Il modo migliore è acquistarlo, ma puoi anche ascoltarlo in anteprima sulle piattaforme abituali. Ecco tutti i link per farlo:
Streaming e acquisto: qui

samedi 24 février 2024

Paola Tagliaferro : For the Love of Greg Lake


- Louis, c'est qui la belle dame avec le chapeau sur la photo de l'album ?

- C'est Paola Tagliaferro, une chanteuse italienne qui vit à côté de Gênes.

- Pourquoi elle chante des morceaux de Greg Lake ?

- Parce qu'elle a bien connu Greg et sa femme Regina avec qui elle est toujours amie et qu'elle voue une vraie passion artistique pour Lake. Alors, il y a trois ans elle a sorti un premier album de reprises (Paola Tagliaferro sings Greg Lake) et maintenant elle continue avec For the Love of Greg Lake qui comprend neuf nouvelles reprises. Selon ses propres mots, c'est une deuxième journée dans le monde merveilleux de Greg Lake.

- Et c'est bien ?

- Ben oui, d'abord parce que les chansons composées par Greg Lake sont toutes belles, ensuite parce que les musiciens qui l'accompagnent sont très bons et enfin parce que Paola a une voix compatible avec évidemment une tessiture très différente mais proche d'une contre-alto donc parfaite.

- C'est qui La Compagnia Dell’Es?

- C'est l'ensemble de musiciens qui jouent avec Paola sur ses albums mais aussi lors de ses performances live. Il y a Luca Scherani au piano, Pier Gonella à la basse et Dario Canepa à la batterie,Giulia Ermirio au violon, Gino Ape au xylophone.

- C'est marrant, çà sort sur le label Manticore ?

- Oui, la maison de disques a été réactivée en 2015 selon le souhait de Greg Lake, hélas décédé en décembre 2016, avec l'accord de sa femme, Regina qui dirige d'ailleurs ce label depuis le printemps 2021.

- c'est quoi le répertoire ?

- Un peu toutes les périodes de Greg Lake, mais cette fois il y a essentiellement des chansons d'ELP ("Watching over you", "Stones of years", "Lend your love to me tonight", "The only way", "Affairs of the heart", "All I want is you", "The great gates of Kiev") mais aussi "I talk to the wind"  de King Crimson et "It hurts" de son premier album solo. 

- Quels morceaux tu préfères ?

- "It hurts" car je ne me rappelai plus de cette chanson et franchement elle envoie et en même temps elle prend aux tripes, mais aussi "Stones of years" car, interprété par Paola, ce titre prend un caractère irréel et un peu mystérieux.

- comment je peux écouter cet album ?
- le mieux c'est de l'acheter mais tu peux aussi l'écouter avant sur les plateformes habituelles
voilà tous les liens pour çà :
Streaming et achat : ici


vendredi 23 février 2024

Semiramis : la fine non esiste

Affirmer que j'attendais avec une grande curiosité la sortie de cet album est un doux euphémisme. Semirarimis est cette formation qui avait sorti en 1973 un album à la pochette affreuse mais au contenu fantasque et passionnant. Hélas Dedicato a Frazz n'avait pas eu de successeur et l'affaire s'était arrêtée là comme pour beaucoup d'autres groupes de prog italien de la même époque. Le chanteur guitariste Michelle Zarrillo avait alors entamé une carrière solo dans la pop italienne avec un succès certain qui ne s'est jamais démenti les années passant. Quant à Semiramis, il avait fallu attendre 2014 pour revoir la formation en action pour quelques concerts. Trois membres d'origine participaient à cette résurrection inattendue : le claviériste Maurizio Zarrillo, le guitariste Giampiero Artegiani et le batteur Paolo Faenza. Hélas Maurizio Zarrillo allait décéder en 2017 et Giampiero Artegiani en 2019. Depuis, on savait juste que Paolo Faenza avait décidé de matérialiser le projet d'album envisagé en 2014. Un DVD et un CD, d'un concert enregistré en 2017 à Gênes, avait d'ailleurs vu le jour sous l'égide de Black Widow Records. Rejoint par Ivo Mileto à la basse (déjà présent pour la reformation), Emanuele Barco (guitares électriques), Marco Palma à la guitare acoustique (et connu pour être également membre du groupe Lavianticà), Giovanni Barco (voix) et Daniele Sorrenti (claviers et flûtes), Paolo Faenza a atteint son objectif et ce nouvel album au titre très significatif est enfin sorti en ce début d'année 2024, La fine non esiste ("La fin n’existe pas").

Compte-tenu de quelques résurrections récentes fêtant des jubilés de vieux groupes de prog italien, avec des revenants un peu trop moisis à mon goût, nous sommes en droit de demander à juger sur pièce. Certes le style si particulier de Dedicato a Frazz est ici un lointain souvenir mais globalement le nouveau groupe garde une forme de folie dans le propos ainsi que ce sens de la mélodie dans l'écriture se fracassant régulièrement avec des séquences plus heurtées. Ce qu'il y a en plus, ce sont des sonorités plus hard, parfaitement dosées je vous rassure, provenant principalement des guitares électriques d'Emanuele Barco.

Même si je ne crois pas que les non-initiés au Semiramis antédiluvien en apprendrons beaucoup avec cet album sur ce qu'était capable de faire l'ancien groupe, il n'en reste pas moins que La fine non esiste me paraît être quelque part digne de son lointain ascendant. Il est en tout cas très intéressant à écouter car excessivement bien écrit et parfaitement joué. Même si j'ai adoré les six pistes de l'album, je dois dire qu'en première intention, j'ai un faible pour l’impressionnant "Tenda rossa". En clair, c'est du très bon prog italien à l'ancienne mais modernisé !

Le groupe Semiramis en 2024 : Paolo Faenza (batterie, vibraphone), Ivo Mileto (basse), Emanuele Barco (guitares électriques), Marco Palma (guitares acoustiques), Giovanni Barco (chant), Daniele Sorrenti (claviers, orgue Hammond, synthés, flûte) 

La tracklist :


1.



2.



3.


4.



5.



6.



mardi 20 février 2024

Luca Zabbini : Cinematic Stories

Luca Zabbini, le leader de Barock Project et maintenant collaborateur important du dispositif de la PFM, sort un album numérique de dix titres. Il s'agit de dix instrumentaux composés au cours des cinq dernières années. Les pistes sont courtes (de 1'35 à 4'13) et le moins que l'on puisse dire est que le titre de l'album, Cinematic Stories, est tout à fait représentatif de ce que Luca Zabbini propose d'écouter à l'auditeur. 

Bien sûr, c'est assez éloigné du prog et du heavy rock de Barock Project mais il y a quand même quelques tics de composition qui ressortent et qui rappellent certains passages de morceaux entendus avec le groupe de Luca. Ensuite, même s'il n'y a pas forcément un lien, ni même une grande homogénéité, entre ces dix compositions, on retrouve régulièrement des ambiances épiques SF avec des arrangements symphoniques d'une ampleur et d'une profondeur étonnantes, le tout bien sûr réalisé en one man band aux synthétiseurs. Il y a même quelques thèmes à grand spectacle qui mériteraient de belles images dans le genre fantastique/heroïc fantasy. Le garçon s'est fait vraiment plaisir et çà se sent. Les mélodies et les motifs sont remarquablement travaillées et de qualité, en clair c'est tout sauf de la musique au mètre, passe-partout, comme on entend dans trop d'OST de maintenant. 

Ce qui m'amène au dernier point : Luca Zabbini est un petit génie de la musique et çà, cela fait longtemps que j'ai mon idée sur la question.

 La tracklist :


1.


2.



3.



4.



5.



6.


7.



8.



9.



10.

Cinematic Stories a été mis en ligne le 19 février 2024

Voici le lien bandcamp de Cinematic Stories

vendredi 9 février 2024

Moongarden : Christmas Night 2066

Si vous aimez Genesis, Steve Hackett pour les influences datées, Unitopia et UPF (1), pour ce qui est des références plus récentes, alors cet album vous plaira. Tout cela n'est pas très original. Il y a beaucoup de samplers et une production trop chargée à mon goût mais il y aussi beaucoup de beaux moments et un petit côté métal pour la touche modernité, çà compense !
'1) Oui, je vous le confirme la pochette est bien réalisée par le désormais incontournable Ed Unistky.

Le groupe : Simone Baldini Tosi (chant, violon), David Cremoni (guitares), Dimitri Sardini (guitares),  Cristiano Roversi (claviers, piano, Mellotron), Mirko Tagliasacchi (basses, pédale Taurus), - Mattia Scolfaro (batterie, percussion)

La tracklist :

1. After All
2. The Armageddon Parade
3. God's Will
4. The Power, the Might
5. Remember My Voice
6. Rain of Fire
7. The Forest of Glass
8. Sick Tranquillity in a Desert of Rubble
9. Just You and Me
10. Building a New World
11. After All It's Christmas



dimanche 4 février 2024

L'Uovo di Colombo : Schiavi del tempo

Je vous signale la sortie d'un album qui une fois encore remet sur le devant de la scène le nom d'un vieux groupe de RPI. En effet, un demi siècle après, l'Uovo di Colombo réapparaît. Le seul membre d'origine encore présent est le bassiste Elio Volpini. Les autres musiciens présents sont : Lucrezio De Seta (batterie), Sabrina Scriva (basse) et Stefano Vicarelli, ce dernier étant également membre de La Batteria. 

Après écoute de l'album, j'avoue que je ne vois pas bien l'intérêt du truc. Les dix titres présentés (dont deux reprises de l'album de 1973) sont honnêtes mais ne cassent pas quatre pattes à un canard. Dans l'ensemble c'est très jazzy, funky aussi par moments ("I want your life"). Finalement, seuls les deux morceaux de 1973, 'Io" et "L'indecisione" ont de la gueule. Et pour cause, ce disque était une vraie tuerie.  

Vous faites ce que vous voulez mais moi j'en reste à l'album de 1973.

mardi 30 janvier 2024

Runaway Totem : Creators


Voici la suite de Multiversal Matter sortie en 2020 et comme d'habitude avec Runaway Totem, le concept comme la musique sont assez barrés. L'album est scindé en deux parties : Creators et ensuite
Red Star. Il est proposé en version CD ou LP (avec une édition limitée).
Creators a été intégralement composé et arrangé par Roberto “Cahal” Gottardi sauf le titre bonus CD, "L’Alchimista" composé par Richie Castellan.

1ère partie : Creator
Le premier morceau "Viators" fait allusion aux races extraterrestres qui entreprennent un voyage intergalactique pour arriver sur la planète Terre.
"Advent Deus" raconte l’arrivée de ces formes extraterrestres. Ces êtres qui ne sont pas fait de la matière terrestre mais qui vibrent à des fréquences plus élevées sont vues comme étant des Dieux.
"Bételgeuse" est tout simplement la musique extraterrestre portée par l’étoile de Bételgeuse.
"Lemuria" peut se définir comme à la fois un lieu et un temps que notre mémoire a perdu. Les populations de la Lémurie sont anciennes et technologiquement avancées. Cette musique rappelle ces jours anciens complètement oubliés.
2ème partie : Red Star
"The Gate of Orion" évoque la venue prochaine d’autres voyageurs extraterrestres qui partent d’Orion. En ouvrant des portes, ils entrent dans notre monde.
"Remémorer Bételgeuse" est le souvenir extraterrestre de la musique portée par l’étoile de Bételgeuse.
"The Spiral" raconte la volonté de la manipulation génétique des extraterrestres sur la population terrestre, pour créer un esclave. Mais une autre race extraterrestre, pro-vie, s’oppose aux visées des méchants  aliens et parvient à créer l’Homme Divin, réduisant ainsi à néant le plan néfaste.
"Universal Union" est l'histoire de l’Homme Nouveau représentant l’essence primordiale. Cet homme nouveau entre dans la dimension d’où il était parti.

Une fois encore, mais on n'est pas étonné avec Runaway Totem, il s'agit d'un album OVNI inclassable qui peut quand même être rattaché à une forme de krautrock avec des influences de Magma, Hawkwind, Gong et Van der Graaf Generator. 

Le Intergalactic Totem Arkestra est composé de : Roberto “Cahal” Gottardi,Simone Caruso, Andrea Facchini, Maurizio Poli, Sophya Baccini, Martin Grice, David Jackson, Nik Turner, Emanuela Vedana

La tracklist :

Creators

1.Viators
2.Advent Deus
3.Betelgeuse
4.Lemuria

Red Star

1.The Gate of Orion
2.Remembering Betelgeuse
3.The Spiral
4.Universal Union 

Bonus track CD
L’alchimista

Label : Black Widow Records (https://blackwidow.it/)

vendredi 26 janvier 2024

Ellesmere : Stranger skies

From Sea and Beyond en 2018, Wyrd en 2020 et maintenant Strangers Skies, on comprend à l'écoute de ces trois albums, le dernier étant tout chaud sorti du moule, que Roberto Vitelli tente d'imposer un rock 
progressif symphonique qui tient autant du Genesis de A Trick of The Tale que du Rush de Moving Pictures, le chant en anglais venant encore renforcer cette orientation.

Au passage, Roberto Vitelli remet au goût du jour les belles pochettes au design épique et s'est adjoint pour ce faire les services du désormais vénérable mais toujours aussi brillant Rodney Matthews (Magnum, Nazareth, Eloy, Asia).

Pour être au plus près de ses aspirations artistiques et être sûr d'atteindre l'excellence, Roberto Vitelli ne lésine pas sur les moyens  et s'entoure d'une équipe de choc avec Mattias Olsson à la batterie (Anglagard, Molesome, Il Tempio delle Clessidre), John Wilkinson (chant), Giacomo Anselmi (Goblin Rebirth) aux guitares, Clive Nolan aux claviers (Arena, Pendragon), Graeme Taylor à la guitare acoustique (Gryphon), Tomas Bodin aux claviers (Flower Kings, Karmakanic), John Hackett à la flûte, David Jackson aux saxophones et instruments à vent (Van der Graaf Generator), Bob Hodges aux claviers (Czar), Stefano Vicarelli aux claviers (Fonderia, La Batteria), Riccardo Romano aux chœurs et guitare acoustique 12 cordes (RanestRane), Roberto Vitelli se chargeant lui-même de la basse et des claviers.

Il n'y a pas à dire, le résultat est très efficace et ne manque pas de grandeur avec des morceaux musclés qui envoient du lourd ("Artica" ou "Another World"). Le tour de force de Roberto Vitelli est aussi d'imposer une musique qui dégage force et puissance sans jamais tomber dans l'agressivité, et sans jamais non plus tomber dans le démonstratif inutile (tout l'opposé du métal prog bas de plafond quoi !).
Dans ce style exigeant qu'est le rock progressif symphonique, une genre qui ne souffre ni l'à peu près ni l'amateurisme, c'est un sans faute.

La tracklist :

1.Northwards
2.Tundra
3.Crystallized
4.Arctica
5.Stranger Skies
6.Another World

Faveravola : Castrum Zumellarum

Le groupe Faveravola prépare las sortie de son nouvel album pour 2024 : Castrum Zumellarum. un premier titre de dix minutes a été posté sur Bandcamp (lien ici).
Globalement, çà se rapproche d'Il Castello di Atlante (design de la pochette compris). Mais à titre personnel, je ne vous cache pas que je trouve ce morceau sans aucune originalité, cucul et daté. On a l'impression que les musiciens vont s'endormir sur les instruments et la partie de batterie est franchement faiblarde.

Tony Pagliuca : Immagin'Arie

Profitant du regain d'intérêt pour son ancienne formation Le Orme, groupe qu'il a réintégré depuis l'année dernière et la sortie de l'album Le Orme and friends, Tony Pagliuca ressort une nouvelle version remastérisée de son album solo, Immagin'Arie, qui date de 1993.
C'est l’occasion pour Pagliuca de retracer son histoire et de faire le lien entre le passé et le présent.
Trois titres bonus ont été ajoutés.
"Ritratto di un giorno" rappellera plein de souvenirs aux viens fans de Le Orme et aux nostalgiques de Felona e Sorona dont c'était le cinquantième anniversaire en 2023.
La grosse surprise se trouve dans le morceau "Ciao Taty come stai", une chanson d’amour spéciale
écrite par le claviériste pour sa femme Tatiana, qui nous permet d'entendre Tony Pagliuca pour la première fois au chant.
Il y aussi une composition inédite,  "Ninna Nanna Germano", dédiée à l'ancien guitariste de Le Orme entre 1976 et 1979, décédé en 1992.

La tracklist :

1) Zante (2:53)
2) Tim Pan (3:42)
3) Vis de Priimaveri (3:46)
4) To Mr. Kubrick (2:10)
5) Earth's Angels (4:00)
6) Stagno (3:32)
7) Getsemani (2:17)
8) Sentidentro (2:38)
9) Total Recall (2:10)
10) Sweet (2:47)
11) Parfum de Rio (3:21)
12) Gardzen (3:20)
13) Double Moon (2:26)
14) Garden in the Groove (3:46)

Bonus tracks:
15) Ritratto di un Mattino (1:58)
16) Ninna Nanna Germano (2:43)
17) Ciao Taty come stai (3:16)

Réalisé par Vannuccio Zanella, distribué par  pour M.P. & Records pour G.T. Music

jeudi 14 décembre 2023

Ma sélection des meilleurs albums de RPI en 2023 / La mia selezione dei migliori album RPI nel 2023


MMXXIII Quelle belle année pour le rock progressif italien ! Elle est aussi inattendue que magnifique. Car 2023 restera incontestablement une grande cuvée avec des révélations (Tritop, Le Vele di Oniride), des confirmations éclatantes (Andrea Orlando, Homunculus Res, I Viaggi di Madeleine, Mater a Clivis Imperat, Sfaratthons), des valeurs sûres en pleine forme (Antilabé, Il Bacio della Medusa, Sophya Baccini'Aradia, Luca Scherani, Il Cerchio d'Oro, LogoS) et même le retour d'anciens noms mythiques (Franco Mussida, Le Orme).
Cette année 2023 a été prolifique aussi par la quantité, quasiment pas une semaine sans recevoir une nouveauté RPI. J'ai essayé de vous en présenter un maximum en n'écartant que ce qui avait réellement peu ou pas d'intérêt ou qui n'était pas prog ou prog friendly. Alors, à année exceptionnelle, sélection exceptionnelle. Au lieu des 9 voire 12 choix habituels, ce ne sont pas moins de 16 albums (un record donc !) que je vous propose de découvrir (ou de redécouvrir pour les plus assidus d'entre-vous). Une fois de plus, il n'y a pas de classement car c'est tout simplement impossible. Mais comme c'est la coutume ici, un album obtient la distinction suprême, et pour 2023 c'est incontestablement Il Segno del Comando avec Il Domenicano Bianco qui se hisse tout en haut du Mont Olympe. Mais je peux vous affirmer que les albums respectifs d'Andrea Orlando, Mater a Clivis Imperat et Le Vele di Oniride méritaient presque autant cette première place. C'est vous dire la qualité de ce millésime 2023. 
Voici maintenant la liste détaillée de cette sélection. En cliquant sur le nom de chaque album vous accéderez directement à la chronique. 

MMXXIII Che bellissimo anno per il progressive rock italiano! È tanto inaspettato quanto magnifico. Perché 2023 resterà incontestabilmente grande con rivelazioni (Tritop, Le Vele di Oniride), conferme eclatanti (Andrea Orlando, Homunculus Res, I Viaggi di Madeleine, Mater a Clivis Imperat, Sfaratthons), valori sicuri in piena forma (Antilabé, Il Bacio della Medusa, Sophya Baccini'Aradia, Luca Scherani, Il Cerchio d'Oro, logos) e anche il ritorno di antichi nomi mitici (Franco Mussida, Le Orme).
Quest'anno 2023 è stato prolifico anche dalla quantità, quasi non una settimana senza ricevere una novità RPI. Ho provato a presentarvene un massimo scartando solo ciò che aveva realmente poco o nessun interesse o che non era prog o prog friendly. Quindi, anno eccezionale, selezione eccezionale. Invece delle 9 o 12 scelte abituali, vi propongo di scoprire (o riscoprire per i più assidui di voi) non meno di 16 album (un record!). Ancora una volta, non c'è classifica perché è semplicemente impossibile. Ma come è consuetudine qui, un album ottiene la distinzione suprema, e per il 2023 è incontestabilmente Il Segno del Comando con Il Domenicano Bianco che sale in cima al Monte Olimpo. Ma posso dirvi che i rispettivi album di Andrea Orlando, Mater a Clivis Imperat e Le Vele di Oniride meritavano quasi lo stesso primo posto. Questo vi dice la qualità di questo anno 2023.
Ecco ora l'elenco dettagliato di questa selezione. Cliccando sul nome di ogni album accederete direttamente alla cronaca.

Il Segno del Comando : Il Domenicano Bianco
 
Andrea Orlando : La Scienza delle Stagioni
Mater a Clivis Imperat : Carmina Occulta
Le Vele di Oniride : La Quadratura del Cerchio
 
Il Cerchio d'oro : Pangea e le tre lune
Sfaratthons : Odi e Amo
Luca Scherani : Everything's changing
Il Bacio della Medusa : Imilla
LogoS : Bokeh
I Viaggi di Madeleine : Tra Luce e Ombra
Antilabé : Animi Motus
Sophya Baccini' Aradia : Runnin' with the Wolves
 


mercredi 6 décembre 2023

Syndone : DirtyThirty

"Asseyez-vous, installez-vous. C’est l’histoire d’un voyage artistique, d’une parabole de 30 ans.
Écoutez. Immergez-vous. Éliminez toutes les distractions. Laissez la musique vous parler, comme avant. DirtyThirty est l’aboutissement d’une lutte de classes, de l’idéal utopique de ceux qui s’accrochent obstinément à un modèle du monde qui englobe encore la pensée, l’émerveillement et le courage de l’art. Syndone est une vision, un voyage de neuf albums, le désir de laisser une trace dans le monde. Syndone est un métamorphe, un groupe qui a changé de peau et de musiciens sans jamais changer son âme : nager à contre-courant, défier la mode et le déclin (pas seulement musical) d’une époque où vous ne pouvez réussir que si elle plaît aux pouvoirs qui sont en place.
Pourtant, il fut un temps où les albums étaient capables de nous transporter, à commencer par l’artwork des pochettes, de briser les règles, de franchir les frontières, avec tout un ensemble d’atmosphères, de sons et de constructions stylistiques réfléchies, raffinées. C’était le temps du rock progressif; à l’époque, on l’appelait simplement « pop », parce qu’il était populaire. Aujourd’hui, il reste très peu de choses qui sont progressives : il n’y a pas de frisson de découverte, nous ne sommes plus ouverts à l’émerveillement et à l’étonnement. nous ne dévions pas de l’idée d’un être humain de plus en plus standardisé et remplaçable.
Nik Comoglio, le cœur et l’âme musicale de cette histoire, n’a jamais cédé à cette réalité. Épaulé par les talents vocaux et conceptuels de Riccardo Ruggeri, le claviériste et compositeur basé à Turin a vraiment réussi à imposer sa marque de fabrique. Syndone, avec son rock érudit, impeccable, aussi violent et énergique que mélancolique et orchestral, est un défi, un contrepoint, un doigt du milieu levé à la stratégie sournoise de la narcose collective sagement tombée d’en haut dans le Kali Yuga de la civilisation occidentale. C'est une  antidote.
DirtyThirty
est son couronnement, le (peut-être) dernier chapitre. Savourez-le comme un bon vin, à petites gorgées, et n’oubliez pas de rester humain."

Ma foi cette déclaration sent un peu le sapin comme on dit chez nous. En attendant la première piste, "DirtyThirty", se révèle une entrée en matière sublime avec un Riccardo Ruggeri, dont la voix si prenante, est ici carrément émouvante de lyrisme contenu. Le très direct "Fight club" étonne un peu par son côté glam/hard. Le contraste est évidemment saisissant avec la pièce romantique "The Angel" traversée il est vrai par un grain de folie, "Il fiele e il limite", sur lequel raisonne pour la première fois le vibraphone de Marta Caldera. Plongée ensuite dans le jazz funky de "Valdrada's Screen" : réussir à groover d'aussi belle manière avec un accordéon en arrière plan est quand même une exploit à souligner, sans même parler de l'orgue d'église qui s'invite pour un improbable intermède. "I spit on my virtue" reprend les affaires là où "Fight club" les avait laissées avec un résultat assez proche. Toujours dans un esprit très rock, "I only ask for a super glue" me paraît un cran au-dessus avec des chorus d'orgue Hammond et une ligne de chant assez convenus mais hyper efficaces. "Mary Ann" accroche l'auditeur par son style comédie musicale à l'américaine mais là on est clairement dans le haut de gamme et surtout la digression centrale est un pur délice, la présence de l'orchestre symphonique s'intégrant parfaitement à l'ensemble. La ballade "René" interprétée à la guitare acoustique, s'écoule gentiment avant de basculer sur une séquence incroyablement dense et lourde sur laquelle Riccardo Ruggeri émet une série de vocalises habitées qui évoquent par moments Demetrio Stratos. Retour au rock  avec "God’s will". Le tempo quasi primaire impulse un rythme martial à ce titre qui résonne comme un exutoire. Les claviers sonnent assez datés (années quatre vingt pour être précis) mais çà passe car c'est dans l'esprit du morceau. Le jazzy "Thousand times I cried" dégage un charme incroyable. Les variations jouées par les deux claviéristes, accompagnés de Marta au vibraphone, sont autant de petites perles qu'il est bon de retrouver à plusieurs reprises tout au long du morceau. "So long evrybody" est une pièce que l'on peut qualifier, sans l'ombre d'une hésitation, de classique. Ce que l'on prendra pour un prélude, exécutée d'abord largo puis en adagio, se déploie gracieusement, amplement, portée d'abord par un piano puis par l'ensemble orchestrale mené de main de maître par Francesco Zago. "Evelyn" constitue une suite logique avec à nouveau une lutherie en partie classique (comprenant aussi une clarinette) mise au service cette fois d'une chanson qui pourrait s'apparenter à une complainte s'il n'y avait ce final sautillant venant soudainement changer l'ambiance du morceau et constituant une fin plutôt joyeuse. 

Pour fêter ses trente années d'existence les Turinois s'offrent un album sur lequel ils font, eux-mêmes, des relectures de leurs propres titres (je vous ai mis en dessous les précisions concernant les titres et albums d'origine). Le résultat est assez imparable : Syndone fait du Syndone, toujours aussi bien avec toujours ce style distinctif apparenté au rock baroque qui est à prendre ici dans le meilleur sens du terme. Au-delà de la qualité de l'écriture et du niveau des musiciens, la musique proposée par Syndone est toujours d'une grande richesse dans l'agglomération de de différents styles. Compte-tenu de l'étonnante présentation de cet album par le groupe (que vous avez pu lire en tête d'article), reste maintenant à savoir si nous avons affaire à un chant du cygne ou bien à une simple pause. A titre personnel, j'espère évidemment que Nick Comoglio et son groupe nous proposera encore d'autres beaux albums à l’avenir. Dans tous les cas, Syndone aura fêté dignement ses 30 années d'existence 🎂 !

 

 

Syndone, line up :
Nik Comoglio : compositions, orchestrations, orgue Hammond, Juno, Moog, Mellotron, claviers
Riccardo Ruggeri : compositions, chant
Marta Caldara : vibraphone, marimba, claviers
Gigi Rivetti : piano, orgue Hammond, Moog, accordéon
Simone Rubinato : basse, basse fretless, basse baritone, guitare 
Ciro Iavarone, batterie, percussions
Invités :
Tony de Gruttola : guitare électrique guitare acoustique (sur “DirtyThirty”)
Andrea Carbone : guitare électrique (sur “Mary Ann”)
Pino Russo : guitare classique (sur “René”)
Gianluca Cagnani : organ pipe (sur “Valdrada’s screen”)
Kaori Tsutsui : clarinette en Bb (sur “Evelyn”)
Rebecca Onyeji : chœurs
Charlie Poma : chœurs
String Trio (sur “I spit on my virtue”) avec Valerio Iaccio (violon), Roberto D’Auria (violon), Michelangiolo Mafucci (violoncelle)
Orchestre Symphonique de Budapest dirigé par Francesco Zago
 
La tracklist :
1. DirtyThirty
2. Fight Club
3. The Angel incluant “Il fiele e il limite” de l'album La bella è la bestia (2012)
4. Valdrada’s Screen  restyling du titre “Spleen” de l’album Spleen (1992)
5. I spit on my virtue
6. I only ask for a super glue incluant le titre “Eros & Thanatos” de l'album Odysséas ('2014)
7. Mary Ann  restyling du titre “Marianne” de l'album Spleen '1992)
8. René restyling du titre “Magritte” de l'album Melapesante (2010)
9. God’s will restyling du titre “Inca” de album Inca (1993)
10. Thousand times I cried restyling du titre “Proverbi” de l'album Inca (1993)
11. Evelyn Japanese version version traduite du titre “Evelyn” de l'album Mysoginia (2018)
12. So long everybody – the time has come and I must leave you restyling du titre “Penelope” (version pour orchestre) de l'album Odysséas (2014)