Il fallait bien que ça arrive ! Très impliqué dans le processus de composition de son groupe, Il Bacio della Medusa, le batteur (et claviériste) Diego Petrini a franchi le pas de l’œuvre en solitaire et nous propose son premier album solo. Certes, les équipiers du radeau de la méduse ne sont pas bien loin puisqu'ils sont presque tous présents pour épauler Diego. Il manque juste le bassiste Federico Caprai et le chanteur Simone Cecchini, l'autre tête pensante du groupe.
La Materia del Suono est le résultat de plusieurs années d'un processus d'élaboration de compositions personnelles regroupées sur un album qui se présente en deux parties comprenant chacune six titres. Le tout est instrumental à une exception près dont on va reparler. La musique est dans l'ensemble très fluide. L'omniprésence du piano y étant sans doute pour beaucoup. Ce pianoforte est de fait le fil conducteur de chaque composition, souvent appuyé par les instruments à vent d'Eva Morelli.
La première partie, "L'armonia della natura", parfois proche du smooth jazz, est surtout marquée par le lumineux et épique "Macchia verde". Les morceaux se suivent, sans jamais se ressembler, et font penser à
autant d'illustrations musicales pour un documentaire visuel imaginaire.
Mais ma préférence va très nettement à la deuxième partie de l'album, "Sull'artificio dell'uomo". Cette succession de six titres est réellement magique. Ce n'est sans doute pas un hasard si elle évoque à plusieurs reprises les intonations d'Il Bacio della Medusa. Beaucoup plus prog, elle présente de nombreuses variations intéressantes avec en prime quelques traits mélodiques très réussis ("Fragole di Cinabro" et "Mimesi"). Quelques touches de musique ethnique ("Antropomorfa") et de musique
folklorique ("Sublimazione") viennent judicieusement donner de belles
couleurs à cette deuxième partie de l'album. Les deux derniers morceaux sont eux particulièrement remarquables. "La plastica" tout d'abord, est une composition
nettement plus mouvementée que le reste de l'album. Elle évolue sur une suite de rythmiques
impaires. Sage jusque là, le piano y est ici complètement endiablé. Passionnant pendant ses presque huit minutes, le morceau semble
être un condensé d'énergies puissantes habilement domptées par Diego Petrini. "Ciò che trascende" ensuite est donc le seul titre
chanté. Alvaro Fella (Jumbo) y apparaît à son avantage et est bien plus à
sa place en
invité dans le contexte de cette forte chanson que dans celui d'un
pseudo prog italien fabriqué au jus d'IA (suivez mon regard).
Avec La Materia del suono, Diego Petrini démontre qu'il n'est pas que le batteur et claviériste d'Il Bacio della Medusa mais également un excellent compositeur. Il dévoile aussi beaucoup de sa personnalité et de sa sensibilité qui étaient jusque-là masquées par l'identification à un groupe qui possède, il est vrai, une forte identité musicale. Ce premier album solo de Diego Petrini, longuement mitonné, méritait vraiment de voir le jour.
La tracklist :
"L’Armonia della Natura"
1. Come in mare le onde 8:23
2. Alla Deriva 6:51
3. Macchia Verde 2:36
4. Immagini al Tramonto 5:55
5. Etere 7:38
6. Sangue Freddo 4:17
"Sull'artificio dell'uomo"
7. Fragole di Cinabro 4:01
8. Antropomorfa 3:37
9. Sublimazione 3:23
10. Mimesi 5:00
11. La Plastica 7:52
12. Ciò che Trascende 5:44
Sortie : le 20 jui 2025
Label : AMS https://ams-music.it/wp/diego-petrini-la-materia-del-suono-cd/?lang=en
Distribution : BTF https://btf.it/en/prodotto/diego-petrini-la-materia-del-suono-cd/
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