En 2020, vous pouviez déjà lire sur ce blog la chronique du premier enregistrement du groupe I Giullari di Corte, Presa di Coscienza, un album qui était d'ailleurs mis au tableau d'honneur des meilleures sorties RPI de l'année de ce même blog. Depuis, cinq années ont passé et, après pas mal de péripéties, le groupe revient avec un deuxième disque, Via Fulton 4, publié cette fois par un label (Areasonica Records). Il ne reste plus maintenant qu'à l'écouter !
Les trois premières pistes de l'album sont assez disparates et évoquent plusieurs mouvances prog. Si "Genesi" est à l'évidence une réminiscence d'un RPI à l'ancienne, l'instrumental qui suit, "Fatto, sfatto e soddisfatto", doté d'une très belle fin épique, lorgne plus vers le IQ des années 80 (cf. les multiples changements de rythmes et les sonorités de synthés) alors que "Shine on your crazy divac." est, comme son nom l'indique, un clin d’œil au Floyd, au moins pour ce qui est de l'intro du morceau car après la 3ème minute, le groupe bascule dans un univers plus proche de celui du vénérable Greenslade . Mais ne vous laissez surtout pas abuser par cette entrée en matière tout azimut, car les Bolognais haussent ensuite franchement le ton et se lancent sans retenue dans un hard prog vintage. Ils alignent ainsi quatre titres de belle tenue ("La corsa sul tempo" "Giullare", "Venerdi", "Il cappellalaio matto") avant de terminer sans forcer avec le bluesy rock "Che fine ha fatto la signora Colombo ?", pas très éloigné de Wishbone Ash. Je note au passage que les musiciens savent appuyer sur la pédale d’accélération quand il le faut. Le final de "Giullare" en est, à cet égard, un bon exemple.
Autre point intéressant à souligner : le groupe a un son bien à lui que j'aime beaucoup. Il est très souvent fait de timbres clairs avec une utilisation d'effets de base (disto, wah wah) sur la guitare électrique, une basse lourde, une batterie qui va à l'essentiel sans fioriture inutile et enfin ces sons d'orgues vintage inimitables avec des machines modernes.
Autre point intéressant à souligner : le groupe a un son bien à lui que j'aime beaucoup. Il est très souvent fait de timbres clairs avec une utilisation d'effets de base (disto, wah wah) sur la guitare électrique, une basse lourde, une batterie qui va à l'essentiel sans fioriture inutile et enfin ces sons d'orgues vintage inimitables avec des machines modernes.
En jouant habilement sur les deux tableaux, prog rock et heavy prog, I Giullari di Corte réussit à offrir un résultat global qui tient la route même si, à mon avis, c'est bien dans ses performances hard rock, et accessoirement hard blues ("Il cappellaio matto"), que le trio de Bologne est le plus convaincant. Mais, j'insiste, la cohabitation avec les séquences plus prog se fait de toute façon très bien.
Même si I Giullari di Corte ne va rien révolutionner avec Via Fulton 4, vous pouvez être sûr que vous trouverez du plaisir à écouter les huit pistes de cet album, chacune d'entre elles recelant des idées intéressantes développées en toute simplicité sans jamais donner l'impression de vouloir en rajouter mais avec gardant en permanence un grand sens de l'efficacité.
En tout cas, contrairement à ce que le nom du groupe pourrait laisser croire, les bouffons du rock progressif ne sont pas à chercher du côté d'I Giullari di Corte ! (just a joke bien sûr !).
Le groupe : Alessio De Angelis (batterie), Matteo Balestrazzi (basse), Paolo Zacchi (guitares, claviers, chant).
La tracklist : (écoute possible en cliquant sur chaque titre)
Sortie : 27 juin 2025
Label : Areasonica records
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