Métronhomme, voilà un groupe tombé de nulle part
qui arrive avec un album au contenu bien étrange. D’ailleurs tout est étrange
avec cette formation : le nom du groupe, les titres des morceaux, la
musique elle-même. Les membres de Métronhomme vont donc nous expliquer
tout çà (et un peu plus encore) au travers d ‘un échange très cool.
Salut les gars, tout d'abord pouvez-vous nous dire qui
vous êtes.
Hello, mesdames et messieurs, nous sommes heureux de nous
présenter : Marco Poloni aux guitares acoustiques et électriques, Andrea
Lazzaro à la batterie, Mirko Galli à la basse, Tommaso Lambertucci au piano et
aux claviers, et enfin Paolo Scapellato qui jouent des claviers sur plusieurs
morceaux.
Pouvez-vous nous donner des
précisions sur le nom du groupe qui paraît très bizarre pour nous en France. Il
sonne comme une combinaison entre deux mots que nous connaissons bien en français :
"métronome" et "homme".
Oui tu as raison. En fait le
nom du groupe représente précisément un jeu de mots en langue française obtenu
en mélangeant ensemble deux mots : "métronome" qui donne le sens du
rythme et de la mesure avec "homme " qui donne la dimension humaine.
Mais ce n'est qu'une des significations possibles, la plus évidente. L'idée
nous est venue en 2003, au début de notre projet. A l'époque, nous étions la
seule formation à faire du prog à Macerata (ville du groupe, NDT). Alors nous
aimions bien plaisanter sur la précision indispensable pour jouer ce genre de
musique.
Votre album qui vient de sortir
s'appelle Métronhomme - 4 (septembre 2019). J'en conclus qu'il y a eu trois autres œuvres avant. De quoi s'agissait-il ?
Est-il possible de les trouver encore et de les acheter ?
Nos trois précédents travaux ont été des performances
théâtrales avec des expériences sur les connexions entre la musique et la danse
(L'ultimo canto di Orfeo), entre la musique et le théâtre (Neve, Bar,
Panopticon), avec des représentations live accompagnées de projections
vidéos et de parties théâtrales interprétées directement sur scène, autant de
composants fondamentaux de la performance globale qui fait que c'était quelque
chose d'impossible à reproduire sur un format uniquement audio. Nous avons
quand même fait un CD de la partie musicale de notre premier spectacle (L'ultimo
canto di Orfeo). Ce CD est devenu rare, et nous l'avons trouvé, il y a peu,
en vente sur internet, à un prix réservé aux collectionneurs !!!
Metronhomme - 4 est
seulement disponible en streaming payant (donc en musique dématérialisée) ou
dans un format physique qui se trouve être un 33 tours vinyle édité à 250
exemplaires. Pourquoi ce choix et ne pas avoir décidé d'utiliser le support CD
plus facile à produire et à vendre ?
Nous pensons que la musique est écoutée de deux manières
aujourd'hui : soit de façon aléatoire et immédiate. Dans ce cas, le streaming
est idéal pour çà. Soit dans l'optique d'une écoute plus attentive et
consciente avec un bon équipement audio Hi-Fi (le support vinyle trouve ici
toute sa signification).
Métronhomme - 4 est librement écoutable et
téléchargeable sur les plateformes You Tube et Soundcloud (et bientôt aussi sur
Spotify) plus facilement accessibles que sur CD. Le streaming est aussi le
support que nous utilisons comme carte de visite pour démarcher les
organisateurs de concerts et de festivals.
A côté de çà, notre vinyle est destiné à ceux qui désirent pouvoir
écouter attentivement à l'ancienne ! Et puis pour nous, çà relève clairement du
fétichisme. Pour la réalisation de la version vinyle, nous avons
personnellement réalisé l'enregistrement et le mixage grâce à Tommaso, le
clavier, qui est ingénieur du son. Cela a été un travail exigeant mais qui nous
a donné beaucoup de satisfactions.
Comment définissez vous votre musique ?
C'est de la musique libre. La composante qui peut être qualifiée de
"prog" est juste la partie émergée de l'iceberg.
Bon, vous êtes quand même quelque part dans l'univers
de la musique progressive ?
Oui nous sommes du côté obscur
!
Pourquoi faites vous de la musique uniquement
instrumentale sans parties vocales ?
Parce que nous aimons les défis et que nous avons voulu
donner une dimension particulière à notre travail, différente de la
"chanson". Jusqu'à présent,
nous n'avons pas considéré la voix comme nécessaire même si nous envisageons
pour notre prochain album de l'utiliser comme cinquième instrument, pour la
première fois en seize ans !
Metronhomme - 4 est donc
de la musique sans paroles et nous avons uniquement les titres des morceaux
pour essayer de comprendre ce que vous aviez en tête quand vous avez composez
ces pièces. Alors il faut nous donner plus d'informations sur ces titres qui
sont souvent très énigmatiques, je cite :
“blow up automatic chiodi”, “r.i.p. brian diy – get ride of the bishop”,
“ortega”, “hapax” et “uccideresti l’uomo grasso ?”
Nous
sommes désolés mais ce n’est malheureusement pas possible ! Le jeu que
nous proposons à ceux qui nous écoutent est justement de ne pas leur donner de
repères et de ne pas les influencer.
Les titres peuvent plus ou moins aiguiser l’imagination de l’auditeur.
Mais tout dépend vraiment de la créativité personnelle de chacun. Cependant
nous pouvons dire que les titres ont pour origine des jeux de mots. Ils font
référence à des moments particuliers que nous avons vécus pendant que nous répétions nos morceaux,
quelque chose d’étrange auquel nous avons assisté, un épisode qui nous a fait sourire ou même quelque chose de
sérieux sur lequel nous avons concentré notre attention.
Vous sentez vous proches d’un courant musical ? Quels sont les
groupes ou les artistes qui vous inspirent ?
Nous venons de milieux
différents. Nous partageons certainement une affinité pour un certain type de
prog (par exemple celui de King Crimson, de Pink Floyd, des premiers Genesis)
mais chacun d’entre nous écoute des choses très différentes. Cela va de la
passion de notre batteur pour le jazz à celle de la musique électronique pour
le claviériste. Cette hétérogénéité favorise notre créativité et nous permet
d’être plus libres. Tommaso est le seul d’entre nous à avoir fréquenté le
conservatoire. Les autres membres du groupe ont étudié leur propre instrument
en prenant des cours privés.
Vous savez, l’écoute de votre album est une expérience
très particulière. Vous avez une grande capacité à emmener progressivement
l’auditeur dans votre univers musical jusqu’à ce qu’il soit complètement
immerger dedans. Sur certains morceaux vous développez une atmosphère très
spéciale comme pour “chiuso per gatti” (avec le jeu de la contrebasse qui
donne vraiment l’impression de ressentir les pas du chat !) ou la deuxième
partie de ”blow up automatic chiodi” et
aussi du rêveur “hapax”. Il y a aussi des morceaux très forts comme le puissant
opener “i treni di gabo” ou encore “ortega” (avec cette grande partition aux
claviers) et enfin “Acrobazie” qui est vraiment pour moi le top de cet album.
Merci beaucoup Louis !!! Nous
sommes vraiment très heureux quand quelqu’un apprécie notre musique qui n’est
pas « conventionnelle ». Tu as touché le point précis. Notre objectif
exact est le suivant : que l’auditeur puisse s’immerger dans notre musique en
le laissant libre de se créer son propre voyage personnel. Pour ce qui concerne
la composition des morceaux, nous avons procéder en développant chaque idée en
cherchant le point d’évolution maximum, en nous efforçant de découvrir et de
favoriser le potentiel de chacune d’entre elles.
Une anecdote : le riff de départ de « Acrobazie » est né
de notre envie de faire la pige à nos voisins de salle de répétitions, en
faisant tellement de bruit qu’ils ne puissent plus jouer leur propre
musique !
Métronhomme est aussi un groupe de scène. Vous jouez
seulement autour de votre ville de
Macerata ou ailleurs ?
Étant donné le style de musique que nous avons choisi de jouer, nous
avons tout de suite penser que les théâtres étaient des espaces appropriés.
Nous avons donc joué dans de nombreux théâtres de notre région (les Marches) et
parfois en dehors.
Quels sont vos prochains projets ?
Nous sommes en train de réfléchir à un nouveau projet qui nous verra
probablement nous confronter à des tableaux de peinture et aussi, il y aura du
chant !
Imaginez que je sois le génie de la lampe. Quels
souhaits voudriez vous que je réalise pour vous ?
Que les italiens fréquentent à nouveaux les lieux où la
musique est jouée et vécue en direct au lieu de rester à la maison pour
regarder des programmes de mauvaise qualité à la télé.
Et aussi, faire en sorte qu’il y ait une vraie promotion
et un vrai développement des structures dédiées au prog, pour en accroître la
visibilité et la diffusion et ainsi améliorer la qualité de la musique.
Pour écouter l'album en entier c'est là :
Autrement vous pouvez acheter leur album en allant sur leur page Facebook, merci pour eux !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
si vous n arrivez pas à poster votre commentaire, contactez-moi directement. En tout cas merci à vous pour l intérêt que vous portez à ce blog.