Le Orme : in concerto
Philips 6323028 A (1974)
En 1974, les Vénitiens de Le Orme
se sentent pousser des ailes. Le passage de la pop légère et psychédélique de
la fin des années soixante à un prog plus consistant s’est plutôt bien passé.
Le groupe peut revendiquer trois albums solides et reconnus (Collage, Uomo
di Pezza, Felona e Sorona), une popularité qui s’affirme de mois en mois et
un contrat avec une major (Philips). Il
est donc temps de frapper un grand coup. Aucun groupe italien de rock
progressif n’a pour l’instant sorti d’album live. Le Orme va le faire coiffant
ainsi au poteau Premiata Forneria Marconi de quelques mois (Cook sortira
six mois après in concerto). Aucun groupe italien de prog n‘a encore osé défier les anglais sur leur
terrain en enregistrant en concert une longue impro inédite en studio, à
l’instar de ce que faisait régulièrement à l’époque King Crimson ou Emerson,
Lake and Palmer. Le Orme va s’y risquer avec le très long « Truck of
fire » (22 mn 15) grattant une fois encore au passage Premiata Forneria
Marconi qui fera de même sur Cook avec « Alta loma nine till
five ».
A l’arrivée, on a donc ce live
enregistré les 16 et 17 janvier 1974 à Rome. La face A comprend effectivement
la longue performance expérimentale précitée, découpée en deux parties. La
première ressemble beaucoup à du Emerson, Lake and Palmer justement, durant
laquelle Tony Pagliuca prend le leadership et se met en avant aux claviers
(piano puis Moog, orgue et synthé) avant d’être rejoint par Michi dei Rossi dont les très longues
interventions percussives restent peu convaincantes dans l’ensemble, son
utilisation du Drum Controller étant particulièrement laborieuse. La deuxième
partie de « Truck of fire » est chantée et permet à Aldo Tagliapietra
de reprendre une place plus centrale. De par son côté sombre et torturé, ce
mouvement final fait fortement penser à King Crimson tout en évoquant quelques
accents de Felona e Sorona.
La face B est consacrée à un
florilège de titres tirés principalement de Collage. On s’étonnera que
le magnifique Uoma di pezza ne soit pas représenté et qu’un seul morceau
soit extrait du récent Felona e
Sorona (« Ritorno al nulla »). Il faut dire que l’on a droit à un
deuxième moment totalement original avec « preludio a era inverno »,
une très longue introduction réussie à « Era inverno » signée Tiny
Pagliuca (orgue).
Ce live n’est sans doute pas
l’album avec lequel il faut entrer en contact avec Le Orme car trop peu
représentatif du style réel du groupe. Il est toutefois intéressant pour les
fans et constitue un témoignage
précieux de ce que les italiens étaient capables de produire sur scène
à l’époque dans un style plus aventureux que ce que l’on imagine. On passera
sur un rendu auditif très brut qui ne rend pas hommage à la musique des
italiens avec un son sans aucune finesse.
Awful live indeed!!! It reminds me, as low performance and bad recording, King Crimson Earthbound. Avaoid and get instead the japanese edition, double cd and triple lp, "Live Orme"
RépondreSupprimerthe sound isn't good, that's a fact (it's writed in my post !) but it's a good testimony of this band on stage with an original long tune never recorded (happily) on a studio album (it's write in my contribution too).
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