dimanche 12 janvier 2020

Eveline's dust : K.

Certains se sont émus (plutôt en Italie paradoxalement d’ailleurs) que je n'ai pas placé K. dans ma sélection de mes albums préférés de RPI pour 2019. Alors je rappelle d'abord que je privilégie quasiment toujours le RPI chanté en italien (c'est arbitraire, partial, etc... je sais, mais je m'en suis déjà expliqué longuement, j'assume). Ensuite, j'avais en son temps (sur un autre blog) mis en avant le précédent album du groupe, The Painkeeper (2016), qui était, je l'avais écrit, une très belle réussite.
Alors je vais vous parler aujourd'hui de K. pour qu'il n'y ait aucune équivoque.
A la base, K. est un concept album dont le sujet est, il faut bien le dire assez déprimant, puisqu'il s'agit de suivre le parcours de vie d'une jeune  fille (K.), atteinte d'une grave maladie, qui se termine par son décès ("Feel my life go, my eyes close/ The breeze blows and your smiles are with me/Don't think of me as a fighter that quits/ I'm just curious of what's next"). Vous l'aurez compris, question ambiance générale, on ne rigole donc pas franchement. Côté musique, les membres d'Eveline's dust ont encore amélioré et affiné leur style pour arriver au final à un résultat très probant. Il y a sans doute moins de moments catchy que sur The Painkeeper (je mets à part le très accrocheur "Lost in a Lullaby"), et a contrario beaucoup plus de passages introspectifs (difficile de se détacher du sujet) qui évoqueront un certain Steven Wilson quand il répand son spleen en larges couches neurasthéniques. Quoiqu'il en soit, il s'agit d'une musique de qualité, inspirée qui tient parfaitement la route. L'imprégnation jazz rock est flagrante mais parfaitement digérée au point d'imposer désormais un style Eveline's dust en partie identifiable par un chant très typé jazz. Tout cela n'empêche pas le groupe de sortir régulièrement de son cadre avec notamment quelques sections plus noisy (cf. par exemple la fin de "Lost in a Lullaby") qui ramènent immanquablement au King Crimson des 80'. Il est aussi patent qu'un morceau comme "Fierce Fear Family" a un petit quelque chose de Rush tout particulièrement dans la manière qu'a Lorenzo Gherarducci de plaquer ses accords à la guitare, mais cela reste à la marge car le chant et la teneur même du morceau n'ont rien à voir avec le style des canadiens.
Difficile de ressortir un titre plus que l'autre tant tout se tient dans cet album. A titre perso, j'ai bien tilté sur "A new beginning" et "Hope". "Rain Over Gentle Travellers" est pour sa part un morceau très bien agencé sur la longueur ( 9mn 37) avec une belle montée en intensité et un solo transperçant de Lorenzo.
En résumé, K. est un très bon album, solide et bien construit, qui atteint son but et place le groupe Eveline's dust en très bonne position parmi les nouvelles pépites prog en provenance d'Italie. 
Pour finir, il est bien de savoir que le groupe a d'abord auto-produit cet album (The Painkeeper était sorti sous le label Lizard Records) avant d'être intégré au catalogue des anglais de Giant Electric Pea (IQ, UPF, Southern Empire, Damanek, Special Providence...) qui en assurent donc la distribution.

Tracklist :
1- A New Beginning
2- Fierce Fear Family
3- Hope
4- K
5- Lost in a Lullaby
6- Faintly Falling
7- Rain Over Gentle Travellers

Le lien YT pour écouter l'album :  https://www.youtube.com/watch?v=hB4eUtj1bsI

Le groupe :  Marco Carloni (basse), Nicola Pedreschi (claviers, chant), Lorenzo Gherarducci (guitares), Angelo Carmignani (batterie)
Avec aussi : Lorenza Catricalà (chant sur "Faintly falling"), Federico Avella (sax soprano, flûte traversière), Nicolò Zappavigna (violoncelle sur "Faintly falling")


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