Le groupe LogoS a sorti le 1er juin 2020 son nouvel album, Sadako e le mille gru di carta. Après l'excellent L'enigma della vita qui date déjà de 2014, on pouvait s'attendre au meilleur. Je vous rassure tout de suite, c'est bien le cas. LogoS monte encore le niveau qualitatif d'un cran si ce n'est de plusieurs. Après une courte intro explosive ("Origami in SOL"), emmenée par une armada de synthés, le groupe passe immédiatement la vitesse supérieure et place la barre très haut avec "Paesaggi di insonnia" (10'26) et "Un lieto inquiertasi" qui confirment également la prépondérance des claviers. "Paesaggi di insonnia"joue sur deux tableaux à la fois : d'un côté la légèreté avec une ligne mélodique aérée, des parties de claviers à peine appuyées et un saxo limpide pour rehausser le tout, de l'autre côté une basse qui vient en contrepoint peser en imposant des riffs lourds mais parfaitement dosés, et ainsi rappeler la gravité du propos (voir en fin de chronique le résumé de l'histoire racontée). "Un lieto inquiertasi" est quant à lui beaucoup plus exubérant, voire désinhibé, dans un style très proche d'Emerson Lake & Palmer. Il y a pourtant un petit plus qui permet d'éviter au groupe d'être taxé de plagiat. Ce plus vous le trouverez au milieu du morceau à partir du très bel intermède en mode musique médiéval. Après, c'est simple c'est du LogoS et rien d'autre. Et c'est très réussi !
Arrive alors une superbe chanson ("Il sarto"), qui ne manquera pas, d'évoquer aux fans de RPI le côté le plus mélodique du Le Orme d'Aldo Tagliapietra. Divine surprise : Elisa Montaldo chante sur ce titre.
Mais le meilleur est à venir car pour la deuxième partie de l'album (nous prendrons comme postulat que "Il sarto" est la partie centrale du disque et qu'elle sert de charnière), les musiciens en ont gardé sous le pied. A la vérité "Zaini di elio" (12'37) et "Sadako e le mille gru di carta" (21'19) sont des épiques comme je n'en avais pas entendu depuis longtemps. Je vous les décris dans le détail ? Pas raisonnable, ce serait trop long. Il vous suffit de savoir que "Zaini di elio" garde, pendant ses 12 minutes 37, intérêt et intensité avec une trame très majoritairement instrumentale, les parties vocales arrivant seulement en deuxième partie du morceau pour rehausser le côté symphonique du tout. Je vous laisse également savourer la fin du morceau ou pour être plus exact le "grande finale" dans la plus pure tradition italienne. Quant à "Sadako e le mille gru di carta", attendez vous à vivre des émotions intenses pendant plus de vingt minutes. Le morceau vous prend à la gorge et aux tripes dès les premières secondes et ne vous lâche plus ensuite. Envolées symphoniques, rebondissements, changements de braquet, surprises en tout genre. Quand le prog italien est pratiqué comme cela, il n'a à avoir peur de personne et peut même regarder de haut les trop nombreuses productions douteuses et insipides qui encombrent les plateformes d'écoute spécialisées en prog (je suis en forme, je balance !).
Dois-je vous le dire, avec ce titre LogoS atteint le sommet de sa carrière mais rejoint aussi et sans aucun doute possible, les plus grands du prog italien, je pense là surtout à Museo Rosenbach et Le Orme, groupes légendaires desquels LogoS se rapproche vraiment musicalement. On a connu comparaison moins flatteuse mais celle là est complètement méritée.
2020 est loin d'être fini mais Sadako e le mille gru di carta prend déjà un net avantage pour le titre d'album de l'année.
Chapeau bas Messieurs Zerman, Perbellini, Antolini et Gaspari.
Pour vous faire une première idée, voici le teaser déjà bien alléchant.
Arrive alors une superbe chanson ("Il sarto"), qui ne manquera pas, d'évoquer aux fans de RPI le côté le plus mélodique du Le Orme d'Aldo Tagliapietra. Divine surprise : Elisa Montaldo chante sur ce titre.
Mais le meilleur est à venir car pour la deuxième partie de l'album (nous prendrons comme postulat que "Il sarto" est la partie centrale du disque et qu'elle sert de charnière), les musiciens en ont gardé sous le pied. A la vérité "Zaini di elio" (12'37) et "Sadako e le mille gru di carta" (21'19) sont des épiques comme je n'en avais pas entendu depuis longtemps. Je vous les décris dans le détail ? Pas raisonnable, ce serait trop long. Il vous suffit de savoir que "Zaini di elio" garde, pendant ses 12 minutes 37, intérêt et intensité avec une trame très majoritairement instrumentale, les parties vocales arrivant seulement en deuxième partie du morceau pour rehausser le côté symphonique du tout. Je vous laisse également savourer la fin du morceau ou pour être plus exact le "grande finale" dans la plus pure tradition italienne. Quant à "Sadako e le mille gru di carta", attendez vous à vivre des émotions intenses pendant plus de vingt minutes. Le morceau vous prend à la gorge et aux tripes dès les premières secondes et ne vous lâche plus ensuite. Envolées symphoniques, rebondissements, changements de braquet, surprises en tout genre. Quand le prog italien est pratiqué comme cela, il n'a à avoir peur de personne et peut même regarder de haut les trop nombreuses productions douteuses et insipides qui encombrent les plateformes d'écoute spécialisées en prog (je suis en forme, je balance !).
Dois-je vous le dire, avec ce titre LogoS atteint le sommet de sa carrière mais rejoint aussi et sans aucun doute possible, les plus grands du prog italien, je pense là surtout à Museo Rosenbach et Le Orme, groupes légendaires desquels LogoS se rapproche vraiment musicalement. On a connu comparaison moins flatteuse mais celle là est complètement méritée.
2020 est loin d'être fini mais Sadako e le mille gru di carta prend déjà un net avantage pour le titre d'album de l'année.
Chapeau bas Messieurs Zerman, Perbellini, Antolini et Gaspari.
Pour vous faire une première idée, voici le teaser déjà bien alléchant.
https://www.youtube.com/watch?v=WFw4pRQkHX8
La tracklist :
1. Origami in SOL
2. Paesaggi di insonnia
3. Un lieto inquiertasi
4. Il sarto
5. Zaini di elio
6. Sadako e le mille gru di carta
Le groupe : Luca Zerman (chant lead, claviers), Alessandro Perbellini (batterie), Claudio Antolini (claviers), Fabio Gaspari (basse, mandoline, chant)
invités : Federica Zocatelli (saxo sur 2), Elisa Montaldo (chant sur 4), Simone Chiampan (batterie sur 4), Massimo Maoli (guitare sur 6)
C'est sorti chez Andromeda Relix et distribué par Pick Up Records
Vous pouvez aussi allez sur le site du groupe ce qui vous permettra de faire votre curieux et de vous intéresser au concept de l’album résumé ici en anglais par le groupe lui-même:
August 6th, 1945, 08:14 A.M. and 45 seconds
World War II is underway. It is morning in a Japanese town. The city is of military and industrial importance but is not considered a primary target in the conflict since it consists mainly of only civilians.
All the people are living their normal life. Thousands are heading off to work, the children are playing in a park or going to school. A plane is flying over the area. It doesn't look like a bomber and it is flying solo since the anti aircraft alarm is not active. It is a beautiful day, the sky is clear and the sun is shining.
Suddenly, however, something incredible happens: a second sun appears, a sun that releases an extreme light that, with a tremendous explosion, dazzles and destroys everything. The city is Hiroshima , the day is August 6th, 1945 . The time is exactly 08:14am and 45 seconds.
Who is Sadako? Sadako is a small girl who lives in Hiroshima.
She was in the park with her brother, just a few kilometers from where the detonation happened. The day the bomb went off she was two years old. The shock wave catapulted her in the air.
Sadako and her brother survived both the explosion and the radiation poisoning. Radiation caused disease and deaths after the bombing to about 20% of those who had survived the explosion. At the end of 1945 the number of people killed in Hiroshima and Nagasaki is estimated to have been around 200,000.
What are the thousand paper cranes?
Sadako became a strong and athletic young girl. At the age of eleven, after a sports competition, she started to feel unwell. She was diagnosed with a serious form of leukemia which was a consequence of the radiation released by the bomb. This really was an unnecessary price to pay, both silent and malicious, and inherited from that distant day.
Whilst in hospital, she was told about an ancient legend and story.
According to this legend whoever manages to create a thousand paper cranes with origami would have their wish come true. So, during all of those months in hospital Sadako made 644 cranes, with all sorts of types of paper. Soon after that however, she passed away.
La tracklist :
1. Origami in SOL
2. Paesaggi di insonnia
3. Un lieto inquiertasi
4. Il sarto
5. Zaini di elio
6. Sadako e le mille gru di carta
Le groupe : Luca Zerman (chant lead, claviers), Alessandro Perbellini (batterie), Claudio Antolini (claviers), Fabio Gaspari (basse, mandoline, chant)
invités : Federica Zocatelli (saxo sur 2), Elisa Montaldo (chant sur 4), Simone Chiampan (batterie sur 4), Massimo Maoli (guitare sur 6)
C'est sorti chez Andromeda Relix et distribué par Pick Up Records
Vous pouvez aussi allez sur le site du groupe ce qui vous permettra de faire votre curieux et de vous intéresser au concept de l’album résumé ici en anglais par le groupe lui-même:
August 6th, 1945, 08:14 A.M. and 45 seconds
World War II is underway. It is morning in a Japanese town. The city is of military and industrial importance but is not considered a primary target in the conflict since it consists mainly of only civilians.
All the people are living their normal life. Thousands are heading off to work, the children are playing in a park or going to school. A plane is flying over the area. It doesn't look like a bomber and it is flying solo since the anti aircraft alarm is not active. It is a beautiful day, the sky is clear and the sun is shining.
Suddenly, however, something incredible happens: a second sun appears, a sun that releases an extreme light that, with a tremendous explosion, dazzles and destroys everything. The city is Hiroshima , the day is August 6th, 1945 . The time is exactly 08:14am and 45 seconds.
Who is Sadako? Sadako is a small girl who lives in Hiroshima.
She was in the park with her brother, just a few kilometers from where the detonation happened. The day the bomb went off she was two years old. The shock wave catapulted her in the air.
Sadako and her brother survived both the explosion and the radiation poisoning. Radiation caused disease and deaths after the bombing to about 20% of those who had survived the explosion. At the end of 1945 the number of people killed in Hiroshima and Nagasaki is estimated to have been around 200,000.
What are the thousand paper cranes?
Sadako became a strong and athletic young girl. At the age of eleven, after a sports competition, she started to feel unwell. She was diagnosed with a serious form of leukemia which was a consequence of the radiation released by the bomb. This really was an unnecessary price to pay, both silent and malicious, and inherited from that distant day.
Whilst in hospital, she was told about an ancient legend and story.
According to this legend whoever manages to create a thousand paper cranes with origami would have their wish come true. So, during all of those months in hospital Sadako made 644 cranes, with all sorts of types of paper. Soon after that however, she passed away.
Celui-ci semble particulièrement intéressant, d'autant plus que j'avais bien apprécié L'Enigma Della Vita sorti en 2014.
RépondreSupprimerJe pense vraiment qu'ils ont été encore meilleur avec ce nouvel album, les deux longs morceaux (5 et 6) sont vraiment de belles réussites.
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