Odessa est un groupe que j'aime beaucoup. Je ne suis pas le seul. Mais Lorenzo Giovagnoli et ses compères (Marco Fabbri, Giulio Vampa, Valerio de Angelis) se sont fait rares ces dernières année. Depuis The Final Day en 2009, le groupe est aux abonnés absents. Les passages au festival Prog Sud en 2003, 2009 et 2014 sont déjà loin dans nos mémoires. Alors, çà a été évidemment une grande joie quand Lorenzo m'a contacté début 2021 pour me dire qu'il réactivait le groupe et qu'un nouvel album était en préparation. L'alba della civiltà (c'est son nom) vient enfin de sortir chez Lizard Records.
Lorenzo est bien sûr aux claviers et au chant. Il est entouré de musiciens que nous connaissons bien. Giulio Vampa est aux guitares, Marco Fabbri à la batterie, Valerio De Angelis à la basse et Gianluca Milanese est de retour à la flûte. Une équipe solide donc et des musiciens qui se connaissent très bien et que nous connaissons aussi très bien !
Douze ans ont passé depuis The Final Day et vingt deux ans depuis les débuts discographiques du groupe avec Stazione Getsemani et si la tonalité d'ensemble est immédiatement reconnaissable (il est difficile d'oublier la voix de Lorenzo), l'énergie débordante dont a toujours fait preuve le groupe est ici très bien maîtrisée à l'instar du premier grand morceau de l'album, le bien-nommé "Invocazione", un épique hard prog marqué par plusieurs breaks instrumentaux tous plus réjouissants les uns que les autres. Avec "Di buio e luce parte seconda", on retrouve le penchant lyrique de Lorenzo appliqué ici à une longue ballade pop soutenue qui a droit elle aussi à son break jazzy piano/flûte avant de finir sur un mode symphonique. "L'alba della civiltà" est pour le coup du Odessa pur jus qui nous ramène à la période Stazione Getsemani avec ce style inimitable qui s'inscrit dans la lignée du grand Il Rovescio della Medaglia, c'est à dire avec Pino Ballarini au chant (message subliminal au passage). Si "L'organista del bosco" ne semble être en apparence qu'une respiration instrumentale judicieusement placée au milieu de l' album, j'y vois pour ma part un morceau parfaitement construit qui m'évoque un joli croisement entre Focus, Jethro Tull (sans la flûte traversière, si si c'est possible !) et le Uriah Heep de Acoustically driven. Arrive ensuite la fameuse reprise de "L'anno, il posto, l'ora 1972" des I Pooh. Je vous conseille d''écouter l'original pour vous rendre compte de ce que Lorenzo en a fait : un superbe épique prog avec ce qu'il faut de tension et d'électricité pour en faire un highlight. Bien sûr tout cela reste très italien mais démontre au moins que la chanson 'originale était bonne. Mention spéciale pour le pont rock endiablé qui n'en finit pas de partir en riffs incandescents. On avait déjà eu un aperçu de "Rasoi" mais la version mp3 écrasée par YT ne rendait pas justice à ce nouvel épique hard prog qui balaie tout sur son passage. Ce titre joué en concert devrait être dantesque. Je ne sais pas si c'est le meilleur morceau du disque mais en tout cas il vous met une patate terrible pour la journée. Il est alors temps de sortir en douceur de cet album qui jusque là n'a réservé que de belles surprises. Ce n'est pas le dernier titre qui va décevoir. Pour "Nell'etere" Lorenzo est seul aux claviers accompagné de Gianluca Milanese à la flûte. Il délivre une pièce relaxante aux connotations angéliques qui permet de finir sur une note apaisante. Une dernière fois, Odessa et Lorenzo nous auront donc étonné avec un type de morceau, posé et pastoral, assez éloigné de ce à quoi ils nous avaient habitué sur les deux précédents albums.
Il me semble qu'à ce jour L'alba della civiltà se positionne comme étant l'album le plus complet, le plus abouti mais aussi le plus riche d'Odessa. Sa durée relativement courte, 43 minutes, est un atout supplémentaire car elle permet de rester concentré sur l'essentiel avec une intensité et une densité sans faille.
Nous étions plusieurs (je pense entre autres à Marina, Eliane et Alain) a appeler de nos vœux le retour de ce groupe attachant et magnifique. C'est enfin le cas. Ne boudons pas notre plaisir.
La tracklist :
- La stanza vuota
- Invocazione
- Di buio e luce parte seconda
- L'alba della civiltà
- L'organista del bosco
- L'anno, il posto, l'ora 1972
- Rasoi
- Nell'etere
Vous pouvez écouter les cinq morceaux suivants en entier : "L'alba della civiltà", "Di buio et di Luce, part 2" "Invocazione" "L'anno, il posto, l'ora 1972" et "Rasoi".
Label, distribution et commande : Lizard records
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