1 - Rise of Kassandra
2 - Delighted Insanity
3 - Island of Servitude
4 - The Sacred Law of Retribution
La tracklist (cliquez sur le titre pour écouter le morceau sur YT) :
Le groupe :
Ivo Di Traglia (batterie), Pierfrancesco Di Pofi (claviers, piano, orgue Hammond, synthés, Mellotron), Francesco Caponera (guitare électrique), Jacopo Tuzi (basse), Mattia Fagiolo (chant),
Iacopo Di Traglia (paroles).
Invités :
Peter Cornacchia (guitare acoustique, guitare classique, mandoline), Simone Cozzetto (guitare électrique, guitare steel, guitare acoustique), Andrea Ricci (guitare électrique), Vincenzo Mancini (guitare électrique), Emanuele Andolfi (guitare électrique), Pasquale Ripa (guitare électrique)
Elisa Montaldo e Barbara Rubin vi propongono due canzoni tratte dal loro primo concerto live tenutosi il 3 dicembre 2022 al Teatro La Claque di Genova. Entrambe hanno lavorato sulle registrazioni per ricreare il più vicino possibile alla realtà, l'universo unico e irreale di quella serata memorabile in cui erano circondate da tutti i loro amici presenti per ascoltarle e sostenerle. La qualità del suono è professionale perché quella sera l'ingegnere del suono Andrea Torreta era alla console per registrare il concerto organizzato da Massimo Gasperini e Pino Pintabona della Black Widow Records.
In attesa del seguito più consistente del loro progetto (avrai informazioni regolari in questo blog), avrai così l'opportunità di approfittare di due riprese: "Moonchild" estratto da In The Court of The Crimson King e "La Stanza Nascosta" tratto dal primo album de Il Tempio del Clessidre. È bene precisare che queste due riprese hanno la loro originalità. Questo è particolarmente vero per "Moonchild" con questa melodia indimenticabile cantata da due donne che ovviamente dà un colore diverso a questa canzone, le voci di Barbara ed Elisa che si alternano e separano per un risultato che sublima l'originale. Si sarebbe potuto anche credere che, essendo "La Stanza Nascosta" un brano composto e suonato da Elisa con Il Tempio delle Clessidre, la performance sarebbe stata identica o almeno molto vicina all'originale. Ma anche qui il brano prende la sua strada e appare in una luce nuova. Naturalmente l'esecuzione acustica piano/violino esalta il brano ma c'è anche la presenza dei canti lead di Barbara ed Elisa che portano un supplemento di dolcezza a questa canzone.
In ogni caso, avete la prova che queste due musiciste sono fatte per andare d'accordo e offrirci il meglio! È ciò che auspichiamo e aspettiamo con impazienza.
Nel frattempo Barbara ed Elisa saranno sul palco il 18 febbraio al Forum 19 a Veruno.
Entrambi i singoli sono disponibili esclusivamente sul loro negozio Bandcamp ad un prezzo simbolico in file wav di alta qualità. Ecco il link del sito: clicca qui .
Elisa Montaldo et Barbara Rubin vous proposent deux chansons tirées de leur premier concert live qui s'est déroulé le 3 décembre 2022 au Théâtre La Claque à Gênes. Elles ont toutes les deux travaillé sur les bandes enregistrées pour recréer au plus près de la réalité, l'univers unique et irréel de cette soirée mémorable où elles étaient entourées de tous leurs amis présents pour les écouter et les soutenir. La qualité sonore est professionnelle car ce soir là l'ingénieur du son Andrea Torreta était à la console pour enregistrer le concert organisé par Massimo Gasperini et Pino Pintabona de Black Widow Records.
En attendant la suite plus consistante de leur projet (je vous tiendrai au courant), vous allez avoir ainsi l'opportunité de profiter de deux reprises : "Moonchild" extrait d'In The Court of The Crimson King et "La stanza nascosta" tirée du premier album d'Il Tempio del Clessidre. Il est bon de préciser que ces deux reprises ont leur propre originalité. C'est tout particulièrement vrai pour "Moonchild" avec cette mélodie inoubliable chantée par deux femmes ce qui donne évidemment une couleur différente à cette chanson, les voix de Barbara et d'Elisa intervenant alternativement en canon et à l'unisson. On aurait également pu croire que, "La Stanza Nascosta" étant un morceau qui a été composé et joué par Elisa avec Il Tempio delle Clessidre, le rendu serait à l'identique ou tout au moins très proche de l'original. Mais pourtant là aussi, le titre emprunte son propre chemin et apparaît sous un jour nouveau nouveau. Bien sûr l'exécution acoustique piano/violon sublime le morceau mais il y aussi la présence des chants lead de Barbara et d'Elisa qui amènent un supplément de douceur à cette chanson.
Vous avez en tout cas là, la preuve que ces deux musiciennes sont faites pour s'entendre et nous offrir le meilleur !
Les deux singles sont exclusivement disponibles sur leur boutique Bandcamp à un prix symbolique en fichiers wav de haute qualité. Voici le lien du site : cliquez ici
L'été
dernier à Gênes, Sophya m'avait donné en avant première le titre de sa nouvelle
chanson "Runnin' with the wolves". La voilà donc en version flexi disc, en attendant l'album qui devrait sortir cette année. Et comme toujours avec Sophya, çà
promet du grandiose. Vous remarquerez, qu'une fois de plus Sophya s'est entourée d'un personnel féminin qui est pour l'occasion en grande partie renouvelé. Il reste Marilena Striano aux claviers et autrement Anaïs Noir, Chiara Cotugno, Sonia Scialanca et Francesca Masucci sont des nouvelles recrues. Nul doute que çà va assurer aussi de ce côté là !
Label et distribution : Black Widow Records
Mine de rien et sans faire de bruit, le groupe Dark Ages a fêté ses quarante années d'existence en 2022. Son histoire a été en fait moins linéaire qu'il n'y parait avec une première période d'une dizaine d'années marquée par la sortie d'un album en 1991, Saturnalia, avec Barbara Guia au chant, posant les bases d'un prog métal efficace et mélodique. Le groupe a ensuite splitté et s'est reformé en 1996 dans une configuration renouvelée (le guitariste Simone Calciolari faisant le lien entre les deux époques). Après une longue période de flottement, Dark Ages s'est distingué en sortant Teumann, un rock opéra en deux parties (albums en 2011 et 2013). Puis en 2017, nouveau changement dans le groupe de Vérone avec le départ du chanteur Davide Cagnata (pas une grosse perte à mon avis) remplacé par Roberto Roverselli pour le très bon album A closer look sorti en 2017, beaucoup plus nuancé et léger que ses prédécesseurs. Nous arrivons ainsi en 2022 à Between us avec toujours le guitariste Simone Calciolari tenant bon à son poste, Angela Busato (claviers) et son frère Carlo Busato présents depuis 2008, donc désormais considérés comme des piliers du groupe, à nouveau Roberto Roverselli au chant, ce qui est une bonne nouvelle, et un nouveau bassiste Gaetano Celotti.
Between us permet de retrouver un groupe au meilleur de sa forme. Dark Ages propose toujours sa formule prog métal très personnelle avec des sonorités typiques, particulièrement les riffs de guitare, héritées de la période Magna Carta (Cairo, Enchant, Ice Age etc...), donc des années quatre vingt dix / deux mille. Il faut reconnaître à ce groupe un vrai savoir-faire pour construire des courts épiques prog métal qui vous prennent aux tripes, avec un équilibre parfait entre des séquences catchy entrecoupées de phases de respiration le plus souvent prises en charge par Angela Busato avec des développements aux claviers (orgue, piano) voire même à la flûte. Dans cette catégorie, vous trouvez "Showdown", "The villain king" ou encore "Riddle from the stars" et sa longue ouverture en mode prog symphonique. Plutôt que de bêtement aligner uniquement des scuds construits sur le même modèle, Dark ages varie les plaisirs avec des morceaux plus sophistiqués comme "Beyond", un grand moment d'émotion forte, avec son intro à la guitare acoustique, ses harmonies vocales, la flûte d'Angela également à la manœuvre à l'orgue Hammnd et au piano. Juste après "Our lonely Shelter" se veut encore plus ambitieux avec le chant de Roberto Roverselli au maximum en terme d'emphase et avec un Carlo Busato qui se distingue avec cette drôle d'intro, assez inattendue, qui n'est en fait ni plus ni moins qu'un solo de batterie plutôt original dans le contexte, avec l'utilisation de temple blocks. On décernera à "Great escape", le prix du morceau le plus équivoque entre métal et prog old school, amusant certes mais l'exercice d'équilibrisme atteint ici ses limites. Mais la palme du meilleur morceau revient incontestablement à "There is no end", non pas parce que le titre fait douze minutes, mais bien car le groupe réussit l'exploit d'y déployer avec intelligence toutes les qualités que nous avons évoqué avant dans cette chronique : chorus de guitare en béton, lignes de chant accrocheuses, cassures rythmiques parfaitement dosées, solo d'orgue en feu, parties acoustiques (guitare et flûte), qui ont du sens et qui viennent à point nommé créer le décalage, sans même parler de ce pont central qui est un modèle du genre. Si "There is no end" n'est pas un grand morceau de prog métal, alors je ne m’y connais plus ! De manière plus générale et sans aucun doute possible, Dark Ages nous livre son album le plus réussi à ce jour.
La tracklist :
1. Pristine eyes
2. Showdown
3. The villain king
4. Beyond
5. Our lonely shelter
6. The great escape
7. Riddle from the stars
8. There is no end
Le label est Andromeda Relix
Très belle nouvelle avec cette annonce de la tournée des vingt ans + 1 (!) de La Maschera Di Cera. On parle ici d'une formation qui a marqué le prog italien de son empreinte en produisant six albums importants dont les sorties se sont étalées entre 2002 et 2020 avec au passage un point haut en 2013 (déjà !) avec Le Porte del Domani s'inspirant (au moins pour la pochette) de Felona e Sorona, l'album mythique de Le Orme. Le noyau dur de cette formation est constitué de Fabio Zuffanti, d'Agostino Macor et d'Alessandro Corvaglia. Plusieurs autres musiciens ont fait partie du groupe à commencer par le flûtiste Andrea Monetti qui était encore là en 2014 pour le concert en mai à Gênes avec Maurizio Di Tollo à la batterie et Laura Marsano à la guitare électrique mais ... sans Fabio Zuffanti remplacé pour l'occasion par Gugliemo Mariotti. La raison étant que Fabio devait prendre l'avion le même jour pour le Quebec où il devait jouer avec son ZBand (La Quarta Vittima). J’avais parlé longuement avec Fabio qui m'avait indiqué que La Maschera Di Cera c'était probablement fini. La suite a montré qu'il avait changé d'avis. Tant mieux ! L'album S.E.I. est arrivé en 2020 et son contenu a démontré qu'il fallait toujours compté avec La Maschera Di Cera
Les dates ne sont pas encore toutes fixées, mais il s'agit d'une tournée solide avec des concerts programmés en Italie (un pour l'instant, d'autres vont être annoncés bientôt), en Angleterre, au Québec. Mais surtout, nous aurons la chance de voir le groupe en Belgique (au Spirit of 66) et en France (çà c'est plus inattendu). Pour avoir vu plusieurs fois ce groupe sur scène, dans différentes configurations, je dois avouer qu'il se passe quelque chose à chaque concert au niveau de l’ambiance. En live, la musique de La Maschera Di Cera dégage un je ne sais quoi d'intense créant ainsi un univers envoûtant. Si vous pouvez attraper au moins un concert, faites le, vous ne seras pas déçu !
Si vous vous rappelez bien, dans mon premier livre Le Petit Monde du rock Progressif Italien, il y avait un album de Tony Carnevale qui était présenté. Il s'agissait de La vita che grida, un disque enregistré en 1995 qui avait la particularité de nous faire entendre Francesco Di Giacomo, au chant bien sûr, dans le morceau éponyme. Voilà pour la jonction avec le rock progressif italien. Pour le reste, c'est à dire l'essentiel, Tony Carnevale a un curriculum vitae de surdoué : il cumule les fonctions de pianiste, de directeur de chorale, de chef d’orchestre et enfin de directeur artistique pour plusieurs maisons de disques et présente une liste impressionnante de collaborations avec de grands artistes italiens dans plusieurs genres musicaux (Paolo Giuliani, Giampaolo Chiti, Alessandro Sbordoni, Giancarlo Bizzi, Michelangelo Lupone, Giorgio Kirschner, Patty Pravo), sans même parler de ses talents de compositeur qu’il a aussi exercés pour des musiques de films (pour les réalisateurs Luciano Emmer, Giorgio Treves, Alessandro Di Robilant, Carlo Lizzani, Giambattista Assanti, Enrico Caria, Francesca Pirani, Iole Natoliou) ou pour des spectacles. C'est de ce côté là qu'il faut chercher pour évoquer l'album dont nous allons parler aujourd'hui. Car III Movimento est en fait un projet qui date d'une vingtaine d'année (1999 exactement). Sous-titré "A Dance Opera for Symphonic-Rock Orchestra", la partition écrite par Tony Carnevale était en fait la bande originale d'une œuvre chorégraphique du même nom, réalisée en collaboration avec Elisabetta Melchiorri, qui a été jouée en Italie et dans le monde entier. Tony Carnevale en présente aujourd'hui une version remastérisée en analogique, mais surtout augmentée d'un morceau qui n'apparaissait pas sur l'originale ("incompiuta, part I").
Alors si vous avez raté la première édition, vous avez l'occasion de vous rattraper. Si vous aimez le mélange musique classique/rock symphonique XXL, si vous cherchez un équivalent à Keith Emerson, Rick Wakeman et Pär Lindh du côté italien et enfin si vous apprécier, en vrai mélomane, la musique remarquablement composée et arrangée par un maestro, cet album est évidemment fait pour vous. Car là, pas d'approximation ou d à peu près, il s'agit de grand art. "Danza sul volcano" est une entrée en matière proprement affolante avec cette longue cavalcade furieuse, déchaînée à la limite du tribal et de l'incantatoire dans sa deuxième partie. Vous aurez bien sûr aussi un choc en écoutant l’étonnante réinterprétation de Pictures at an Exhibition de Modeste Moussorgski qui, après tout, se prête à merveille à ce genre d'exercice avec en prime, dans ce maelstrom de presque quatorze minutes, une courte citation dantesque d'Une Nuit sur le Mont Chauve. Car à l'instar de Keith Emerson mais dans un genre beaucoup moins pompier et démonstratif, Tony Carnevale n’hésite pas à proposer des thèmes musicaux incroyablement fantasmagoriques et explosifs, entre fantasia et rhapsodie. Pour vous donner un repère "moderne", pensez au pont de "Live and let die" (et pour cause !). Et bien voilà, vous y êtes, même si évidemment cette comparaison reste très réductrice. J'en veux pour preuve le recueilli et profond "Igrayne", sombre et sinistre, ou encore le féérique "Il cammino" qui mêle habilement musique médiévale et musique du moyen orient. Le côté oriental imprègne d'ailleurs complètement "Incompiuta, part I". Quant à"Incompiuta, part I", il s'agit d'une composition absolument magnifique dont les envolées grandioses illustreraient à merveille n'importe quel grand film estampillé heroic-fantasy. Voici le teaser en ligne sur YT III Movimento qui devrait finir de vous convaincre du caractère exceptionnel de cet album.
La tracklist :
FR: 2022 est une année que je ne suis pas près d'oublier : deux sorties de livres dont un en italien, des présentations de Giallo et Rosso en France et de Patrick Djivas -Via Lumière en Italie avec des rencontres formidables à la clé. Quand tu t'en donnes la peine, tu es toujours récompensé. Mon Maitre Frédéric Dard disais "Si vous n'attendez pas tout de la vie, vous n'aurez rien", comme il avait raison. Et moi, je trouve mes satisfactions dans les yeux des gens et dans les échanges verbaux souvent passionnants et enrichissants. Je ne sais pas comment remercier toutes ces personnes mais comme dit l'autre, le cœur y est.
Voilà qui m'amène à un constat, pas nouveau, mais que je verbalise aujourd’hui : plus le temps passe, plus je me dis que je me sens bien dans ce "petit monde" dans lequel j'ai plaisir à me réfugier le plus souvent possible. A propos, il est temps que je vous donne quelques explications sur les origines du "Petit Monde du Rock Progressif Italien" car j'ai souvent des questions et même des remarques, surtout du côté italien, sur cette dénomination qui semble réductrice à certains. Le "Petit Monde du Rock Progressif Italien" vient tout simplement du "Petit Monde de Don Camillo". Je vous rassure, je ne suis pas calotin mais, tout petit, j'ai lu et relu la saga de Giovanni Guareschi . Je me suis alors fait une idée de l'Italie à travers ses livres. Quelques années plus tard, alors que j'étais encore adolescent, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup d'humanité et de bienveillance dans les petites histoires qui opposaient le curé Don Camillo et le communiste Peppone. Deux personnages, deux figures, mais surtout deux grands enfants naïfs tiraillés entre d'un côté leur soif de justice et d'égalité, et de l'autre des convictions idéologiques intenables sur la durée avec des chocs réguliers et inévitables entre la pureté de leurs aspirations et la dure réalité des comportements humains les plus basiques et parfois vils. Ce "petit monde" n'est ni plus ni moins qu'une fable avec pour toile de fond la comédie humaine. Avec "Le Petit Monde du Rock Progressif Italien" j'ai juste fait une transposition allégorique, en embarquant ainsi ce qu'il pouvait y avoir d'affectueux dans cette terminologie et aussi, je le reconnais, en y incorporant une forme d'idéal qui ne résiste bien sûr pas longtemps à l'épreuve de la réalité.
Voilà j'ai fait mon coming out ! Maintenant c'est le moment de souhaiter une belle année 2023 à tous les amis du Petit Monde du Rock Progressif Italien et aux autres bien sûr. Je nous souhaite encore beaucoup de bons albums et de belles musiques à écouter en 2023. A très bientôt.
IT: 2022 è un anno che non dimenticherò: due uscite di libri, di cui una in italiano, delle presentazioni di Giallo e Rosso in Francia e di Patrick Djivas -Via Lumière in Italia con incontri formidabili alla chiave. Quando ti dai da fare, vieni sempre ricompensato. Il mio maestro Frédéric Dard diceva: "Se non aspettate tutto dalla vita, non avrete nulla", come aveva ragione. E io trovo le mie soddisfazioni negli occhi della gente e negli scambi verbali spesso emozionanti e arricchenti. Non so come ringraziare tutte queste persone, ma come dice l'altro, il cuore è lì.
Questo mi porta ad una constatazione, non nuova, ma che esprimo oggi: più il tempo passa, più mi dico che mi sento bene in questo "piccolo mondo" nel quale mi piace rifugiarmi il più spesso possibile. A proposito, è tempo che vi dia qualche spiegazione sulle origini del "Piccolo Mondo del Rock Progressivo Italiano" perché ho spesso domande e anche osservazioni, soprattutto da parte dei miei amici italiani, su questa denominazione che sembra riduttiva ad alcuni. Il "Piccolo Mondo del Rock Progressivo Italiano" deriva semplicemente dal "Il Piccolo Mondo di Don Camillo". Vi assicuro che non sono una calunnia, ma da bambino ho letto e riletto la saga di Giovanni Guareschi . Mi sono fatto un'idea dell'Italia attraverso i suoi libri. Qualche anno dopo, quando ero ancora adolescente, ho trovato molta umanità e benevolenza nelle piccole storie che contrapponevano il parroco Don Camillo e il comunista Peppone. Due personaggi, due figure, ma soprattutto due bambinoni ingenui combattuti da un lato la loro sete di giustizia e di uguaglianza, e dall'altra delle convinzioni ideologiche insostenibili nel tempo, con scontri regolari e inevitabili tra la purezza delle loro aspirazioni e la dura realtà dei comportamenti umani più elementari e talvolta vili. Questo "piccolo mondo" non è altro che una favola sullo sfondo della commedia umana. Con "Il Piccolo Mondo del Rock Progressivo Italiano" ho appena fatto una trasposizione allegorica, imbarcando così quello che poteva essere affettuoso in questa terminologia e anche, Lo riconosco, incorporandovi una forma di ideale che non resiste certo a lungo alla prova della realtà.
Ho fatto coming out! Ora è il momento di augurare un felice anno 2023 a tutti gli amici del Piccolo Mondo del Rock Progressivo Italiano e agli altri naturalmente. Vi auguro ancora buona musica e album nel 2023. A presto.
Une musicienne qui compose et interprète sa propre musique, c'est une sensibilité qui s'exprime. Quand la musicienne réalise son album quasiment seule avec ses propres moyens et qu'elle assure brillamment l'exécution de tous les instruments, il est alors évident que l'exercice relève d'une forme de catharsis.
Vous vous demandez pourquoi je commence ma chronique comme çà. Très simple ! Avec son album Shadows Playground sorti en 2020, Barbara Rubin va chercher très loin en elle ce qu'elle a de plus intime. La technique et la maîtrise des instruments ne font pas tout, et pourtant, Dieu sait que Barbara est une pianiste et une violoniste hors pair. Ce qui compte pour moi dans cet album, c'est bien la musique et surtout ce qu'exprime Barbara. Il y a tout au long de ces neufs pièces une forme de combat permanent entre une force contenue, peut être même retenue, et une introspection profonde. Barbara donne ici l'impression de jouer, telle une acrobate de l'imaginaire, en équilibre sur un fil. Alors comment se repérer ? Comment savoir entre puissance et délicatesse, entre gravité et légèreté ? Concentrez-vous sur la voix de Barbara et plus généralement sur les parties vocales (il y a aussi une voix masculine et des chœurs). Dans cet album, le guide est le chant. C'est lui qui vous indiquera ce que veut exprimer Barbara. Oui, mais il y a aussi les instrumentaux. Pour le magnifique "Sunrise promenade", la clé est dans les trente dernières secondes du morceau. Pour "Sleeping violin", l'intensité de cette pièce devrait vous guider. Enfin, le titre même de "La ballata degli angeli" résume parfaitement l’humeur de cette ballade qui est un vrai moment de grâce. Tout au long de cet album prégnant, les morceaux défilent tous plus beaux et plus fins les uns que les autres. le piano tisse des trames tour à tour mélancoliques, nostalgiques et suggestives. Les violons amènent ce supplément d'âme qui donne ainsi une vie propre à chaque morceau. Comment résister à la profondeur d'une composition comme "The Shadows playground" qui semble vouloir soudainement libérer toutes les énergies de sa créatrice.
Barbara Rubin a placé "Helen's word" en toute fin d'album et ce n’est pas un hasard car il s'agit de sa pièce maîtresse. Celle qui concentre tout ce que l'artiste a emmagasiné d'émotions et tout ce que la musicienne est capable d'exprimer en terme d'intensité. "Helen's Word" fonctionne comme un tableau de Jérôme Bosch. Écoutez bien ce morceau qui fait un peu moins de six minutes. Bluffant de par sa richesse harmonique et mélodique (la couleur modale des chœurs évoquant les modulations du chant byzantin, au début du titre), mais aussi de par sa densité et notamment avec sa succession de petits tableaux qui ont tous pour point commun une puissance évocatrice saisissante. Je connais plusieurs groupes de rock progressif qui, avec autant de matière, auraient fait une suite de vingt minutes pour un résultat peut être bien moins bouleversant.
Barbara est une artiste intègre et une musicienne talentueuse. Elle le démontre amplement avec The Shadow Playground. Mais, je vous conseille d'allez sur son site bandcamp pour mieux la connaître et la découvrir, vous risquez d'être très agréablement surpris par sa polyvalence. Je vous en donne deux superbes aperçus en avant-première : "Libera" et "Eyelids". Vous me remercierez plus tard !
Barbara Rubin : chant, violon, violon alto, piano, synthétiseurs, guitare, basse, batterie. Elle est accompagnée d'Andrea Giolo (chant et chœurs) et de Veronica Fasanelli (chant sur piste 9).
La Tracklist :
Fiamma Dallo Spirito "Sabba" ou l'incroyable histoire d'une résurrection miraculeuse. En regardant la pochette mettant en scène un succube démoniaque, vous allez dire "encore un album de jeunes métalleux nostalgiques des messes noires et autres rituels sabbatiques bien gores qui fleurissaient un peu partout dans les années soixante dix". Pourtant, la vérité est que les vingt neuf minutes de cette galette ont été enregistrées, il y a bien longtemps, le 14 novembre 1975 à Milan, pour être exact. Les protagonistes sont bien connus de ceux qui ont suivi et aimé les pérégrinations sulfureuses d'Antonio Bartoccetti avec ses mythiques groupes, Jacula et Antonius Rex, puisque Fiamma dallo Spirito était la chanteuse et vocaliste sur le premier LP de Jacula, Tardo Pede in Magiam Versus (et non ce n'était pas Doris Norton!), et Federico Bergamini était également présent comme co-compositeur pour ce même album. Mais alors qu'est ce qui explique la soudaine émergence de cette musique sortant des limbes du néant ? La belle histoire commence à partir de maintenant. Pino Pintabona, l'une des deux têtes incontournables du label Black Widow Records, avec Massimo Gasperini, a eu l'occasion de rencontrer Fiamma à plusieurs reprises, car elle habite dans le même immeuble qu'un ami à lui, jusqu'au jour où elle lui a indiqué avoir en sa possession du matériel musical inédit (des bandes enregistrées mais aussi des partitions et des notes) datant de l'époque Jacula. Pino a alors découvert chez elle des enregistrements complets et quasiment finalisés représentant effectivement toutes les pièces d'un album qui n'avait jamais été mis en forme et publié. En reconstituant l'histoire, mais avec aussi toutes les précautions d'usage (les faits évoqués restent supposés et ne sont pas formellement établis) , il apparaît qu'il s'agissait de la contribution préparatoire de Federico Bergamini et de Fiamma pour ce qui devait être probablement le deuxième album de Jacula. Mais, entre temps Antonio Bartoccetti avait rencontré Doris Norton et une hypothétique suite de Jacula l'intéressait d'autant moins que, malgré son caractère aujourd'hui mythique, Tardo Pede in Magiam Versus n'avait jamais dépassé le stade des cent douze copies pressées, principalement distribuées pour la promo (radios et journaux spécialisés) et ne s'était donc absolument pas vendu. Antonio Bartoccetti avait alors mis en route un nouveau projet Antonius Rex, avec sa nouvelle muse Doris Norton, pour aboutir finalement à l'album Zora en 1977. Mais figurez-vous que l'histoire n'est pas tout à fait fini car, alors que Bartoccetti, est supposé ne pas s'être intéressé à l'époque aux bandes de Bergamini et de Fiamma, on retrouve sur Ralefun, l'album d'Antonius Rex de 1978, trois titres qui sont des versions adaptées des compositions du projet de Bergamini et Fiamma : "Magic sadness" pour "Profezia", "Agonia per un amore" pour..."Agonia" et enfin "Incubus" pour "Povero lui" avec pour cette dernière, une partition nettement plus retravaillée. J'ajoute enfin que Pino a également trouvé chez Fiamma, des bandes datant des sessions de Tardo Pede in Magiam Versus avec des versions alternatives de plusieurs morceaux dont deux concernent le titre "U.F.D.E.M.". Voilà qui pourrait annoncer d'autres surprises à venir chez BWR.
Ecce Sabba ! Les titres des morceaux sont très évocateurs d'une forme d'occultisme centré sur la condition humaine aux prises avec les affres d'un enfer dont l'Homme ne peut espérer s'échapper que par l'amour. Musicalement, c'est quand même beaucoup moins noir et gothique que Jacula mais çà reste très sombre avec ce sentiment permanent de désespoir latent. Chaque morceau débute par un texte déclamé, parfois psalmodié, par Fiamma Dallo Spirito. Sa voix est immédiatement identifiable : puissante et affirmée, avec des intonations dramatiques poignantes. A l'occasion, elle adopte même un chant plus lyrique en lamento, comme sur "Povero lui", qui vous prend aux tripes. Ceci étant, concernant "Povero lui", j'apprécie au moins autant la version instrumentale qui est beaucoup plus pure à mon avis. Le premier morceau du disque, l'altier "Initiatio Sagae", est un
rendez-vous incontournable avec cette plongée immédiate dans un univers
ésotérique parallèle, les interventions de l'orgue à tuyaux (orgue
d'église) y étant pour beaucoup. Il faut dire que les accompagnements et les arrangements, intégralement créés et pris en charge par Federico Bergamini, sont d'une grande finesse avec un travail intéressant sur les chœurs que l'on apprécie tout particulièrement sur la ballade désespérée "Dannazione" dont l'entame mystique prend la forme d'un chant religieux en chorale mixte. Mais c'est peut être sur "Sabba" que Bergamini donne le meilleur de
lui-même, avec cette pièce incroyable tirant sur l'avant-garde avec ses vocalises arty reprenant des codes du jazz. En fait, une fois que l'on connaît l'histoire, on comprend que Bergamini a pu ainsi s'affranchir des lourdeurs et du côté un peu trop pompier, parfois à la limite du kitch, de Bartoccetti pour se concentrer vraiment sur la musique. Il est évident que le magnifique et romantique "Agonia" n'aurait difficilement pu avoir ce niveau de raffinement sur un album de Jacula. Porté par des accords plaqués au clavecin, "Agonia" déroule sa mélodie sur un rythme ralenti à l’extrême, évoquant la plus majestueuse des danses baroques du XVIIème siècle, la pavane. Tout est sublime dans cette pièce dont la version démo, "E Dio creo l'amore" se trouve à la fin de l'album avec des paroles et un arrangement différents, beaucoup moins impressionnant. Mais au final, je ne vous cache pas que j'ai quand même un très gros faible pour "Sabba" qui, non seulement rappelle plusieurs compositions d'Ennio Morricone de la même période pour le cinéma, mais en a, en plus, le niveau et la qualité.
Dites-vous que l'écoute de cet album donne une impression d'irréel tant la voix de Fiamma Dallo Spirito semble directement venir de l'au-delà. Dites-vous aussi que cette musique a un vrai pouvoir magique. J'espère que vous y serez sensible comme moi. C'est tout le bien que je vous souhaite.
En fait, l'idée générale est que ce disque mort-né tenait drôlement bien la route dans son genre et que l’exhumation réalisée par Pino Pintabona est loin d'être un coup et n'a rien d'anecdotique. Le résultat pourrait être assimilé à une version dark de Floret Silva par Kay Hoffman. Fiamma Dallo Spirito et son enfant caché, Sabba, méritent de retrouver la place qu'ils auraient dû prendre aux côtés de Jacula et de Pierrot Lunaire.Car Sabba n'est ni plus ni moins que la pièce manquante de l'immense puzzle du rock progressif italien. Il s'agit donc d'un album indispensable pour tous les collectionneurs et vrais connaisseurs de la légende du prog italien.
Les musiciens : Fiamma Dallo Spirito (chant, chœurs), Federico Bergamini (piano, orgue, clavecin, moog, chœurs), Fiametta (chœurs) + Orchestre Bergamini (guitare 12 cordes, guitare électrique, basse, batterie, percussions).
La tracklist :
Le label est Black Widow Records
Le groupe : Mauro Martello (flûte, sax, duduk), Luciano Degli Alimari (chant), Antonio Zullo (guitares), Mirco De Marchi (claviers), Sandro Bellemo (basse), Alessandro Casagrande (batterie, percussions)
+ Lino Vairetti (Osanna) sur "Ligeria" et "Prigioniero di visioni"
La tracklist :
C'est sorti chez MaRaCash
C'est avec un immense plaisir que je serai à Gênes le samedi 3 décembre 2022 Via del Campo Rosso, chez la merveilleuse Laura Monferdini pour présenter mon livre traduit en italien, Via Lumière. Et devinez qui sera là ? Patrick Djivas himself mais aussi Claudio Pozzani qui a assuré une magnifique traduction du livre.
Sortie le 11 novembre 2022 du quatrième de l'Estate Di San Martino. La formation de Pérouse aura eu un destin à la Il Castello di Atlante. Création du groupe dans les années soixante dix (en 1975 très exactement) mais aucun enregistrement d'album avant qu'en 2006, le label milanais AMS s'intéresse au groupe reformé pour travailler sur un nouveau projet appelé "Febo". Manque de bol, le guitariste Adolfo Broegg décédera à la fin de la même année. Le premier album de l'Estate Di San Martino (Febo) sortira quand même en 2007. Pour être complet, AMS avait sorti en 2006 Alder, un CD présentant un enregistrement live du groupe datant de 1983, avec évidemment une qualité de son très moyenne. Puis suivront Talsete Di Marsantino en 2012 et ESM#40 en 2015, avec à chaque fois des extras de renom : Steve Hackett (Genesis), Francesco Di Giacomo (Banco Del Mutuo Soccorso), Bernardo Lanzetti (Acqua Fragile, Premiata Forneria Marconi). Ces deux albums sont considérés, à juste titre, comme des prolongements de la longue histoire du prog italien à chercher plutôt du côté de Banco et, à moindre degré, de Le Orme et de la PFM. Vous savez que j'aime bien raconter les petites histoires du prog italien. Alors sachez qu'en fait sur ESM#40, les musiciens de l'EDSM reprennent les onze titres de Talsete Di Marsantino (en respectant l'ordre de la tracklist) dans de nouvelles versions, fêtant ainsi à leur manière les quarante années d'existence du groupe. A vrai dire, les réinterprétations de 2015, s'affichant plus jazzy et plus acoustiques, sont loin de valoir les originaux de 2012. Quant au dernier disque tout frais, Kim, l"EDSM nous sort un bien bel album qui tient globalement la distance, même s'il faut bien l'avouer, une partie de l'ensemble est un peu trop lisse à mon goût, mais c'est le style du groupe qui veut çà. Ceci étant, force est de constater que L'Estate Di San Martino donne l'impression d'être un peu seul sans ses prestigieux invités, notamment au chant même si Andrea Pieroni ne démérite pas, loin de là. Comme vous n'êtes pas obligés de partager mon avis, et que "Liberea" ou "Caleidoscopio" sont vraiment de très bons morceaux, tous les titres sont en écoute YT, il suffit de cliquer dessus.
La tracklist
1. Cretto (3:20)
2. Sul Prato (4:43)
3. Inanna (5:46)
4. Gocce (6:09)
5. Libera (5:47)
6. Il Ciclope (1:29)
7. Il Monaco Pierre (4:08)
8. Immaginami (7:14)
9. Caleidoscopio (9:32)
10. Tewar (+ une ghost track) (11:01)
" Je suis fier d'annoncer que j'ai enfin produit ma première vraie bande-son de film complète ! Le film s'appelle "Thaidi" et c'est une production suisse indépendante réalisée par Mandarine Films. J'ai d'abord participé à ce projet en tant que styliste et maquilleuse, assistante d'acteurs, actrice (un tout petit rôle !! ) et enfin l'énorme défi de composer la bande sonore. Un grand merci à Mattias Olsson pour l'aide dans les sons et la coproduction. Le film essaie de se faire connaître dans plusieurs festivals de films indépendants partout dans le monde et nous recevons quelques nominations ! La musique de mon album Fistful of Planets, part 2 fait aussi partie de la bande-son et j'interpréterai la chanson thème principale à l'occasion de mon spectacle live avec Barbara Rubin au Prog Night Festival le 3 décembre prochain."
Même si le groupe Reale Accademia di Musica n'a jamais atteint la notoriété des incontournables Banco del Mutuo Soccorso, Le Orme et Premiata Forneria Marconi, il n'en reste pas moins qu'il occupe une place respectable dans l'histoire du rock progressif italien avec un album éponyme sorti en 1972 qui est une vraie perle. La suite de l'histoire a été, il faut bien le reconnaître, un peu moins glorieuse, avec trois autres albums qui sont des quasi usurpations d'identité. En 2018, le guitariste Pericle Sponzilli, membre fondateur de RADM, a réactivé le groupe avec de nouveaux musiciens, pour proposer Angeli Mutanti, un album honorable bien que très différent du son de la formation d'origine. Les participations notables de Fabio Liberatori, ancien claviériste de Stadio et collaborateur de Lucio Dalla, et d'un chant féminin de haut niveau en la personne d'Erika Savastani (Deserto Rosso) ont sans doute beaucoup influées sur la nouvelle identité sonore d'un groupe qui privilégie désormais la mélodie, le raffinement des thèmes et les textures harmoniques délicates en délaissant totalement le côté technique du rock progressif et ses schémas complexes.
Avec Lame di Luce, le nouveau Reale Accademia di Musica remet le couvert en gardant globalement la même orientation bien que l'on ressente à l'écoute de l'album une propension à reprendre une démarche progressive au moins dans l'esprit. Outre le fait que le groupe ait stabilisé autour des quatre membres responsables de son renouveau en 2018, Pericle Sponzilli est le compositeur principal des dix morceaux (Fabio Liberatore en co-signe trois), ce qui est une bonne option pour l’homogénéité de l'ensemble. Donc pour en revenir au cœur de la musique, nous sommes sur un format chansons avec quasiment à chaque fois un passage instrumental plus ou moins marqué prog (plutôt plus sur "Ascesa al Fuji" ainsi que sur "Ore lente"), avec aussi une présence plus accentuée des claviers (notamment d'un orgue Hammond en scène dès les premières mesures de "Onde di Sabbia"), par rapport à Angeli Mutanti, parfois placés en simple support harmonique ou prenant, à d'autres moments, une position beaucoup plus en avant jusqu'à mener le morceau, ce qui là aussi accentue la connotation prog, sans vouloir pour cela à tout prix regarder en arrière. Quand Fabio Liberatore n'est pas à l'orgue, il est au piano et cela permet de sortir un monument à la gloire de IQ (volontairement ou pas), je parle là de "Ascesa al Fuji". Le fait est que Reale Accademia di Musica s'inscrit dans une forme de modernité avec toujours une approche distinguée (les parties de synthés sur "Ore Lente"). Dans ce registre, le très floydien "Incontri" est une merveille de raffinement. Dans un autre genre, mais avec toujours cette même grâce, "Si parlerà" a tout de la chanson soft rock jazzy parfaite. Aucun des musiciens n'essaient d'en faire trop. Au contraire, tout le monde se fond dans la masse et les exploits individuels sont très limités, Pericle Sponzilli se faisant discret en solo de guitare, dommage car ses chorus sur "Lame di luce" "Una ferita da disinfettare" et "Incontri" font du bien à entendre avec cette manière de jouer très particulière, un peu à la Chris Rea ("Una ferita da disinfettare"). Les arrangements sont également soignés comme on peut l'entendre sur l'émouvant "Onde di Sabbia" avec ses couches de synthés qui créent autant de symbioses harmoniques pour porter la mélodie ou encore sur "Lame di Luce" et ses nappes (encore de synthés) symphoniques.
On pourra toujours discuter inutilement du fait que le Reale Accademia di Musica d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec son lointain ancêtre. Aucune importance ! Car, il n'en reste pas moins que ce disque est bon. Lame di luce est un album qui s'écoute avec beaucoup de plaisir. On le classera par facilité dans la case pop prog mais en gardant à l'esprit qu'on est en permanence dans le haut du panier (cf. "Due pietre preziose birmane"). J'ajoute que vous êtes quasiment obligé d'acheter la version CD car il y a deux morceaux bonus qui méritent vraiment d'être connus : le très rock "Ossessione' sur lequel Erika vient vous chercher avec un chant ensorcelant, mais aussi le plus éthéré "Il cavaliere del cigno" (une petite perle d'une beauté à couper le souffle, à écouter avant de s'endormir tant elle vous met en état d'apesanteur).
Enfin, on notera que l'album est publié sous le label Micio Poldo Edizioni Musicali (M.P. & Records) mais sera aussi distribué à partir du 18 novembre 2022 par Sony Music (quand même !).
Le groupe : Pericle Sponzilli (chant et guitares), Fabio Liberatori (piano, orgue Hammond, synthés), Erika Savastani (chant), Fabio Fraschini (basse) + Francesco Isola (batterie), Danilo Pao (Fender VI sur “Onde di Sabbia”, “Lame di Luce” et “Ore Lente”)
La tracklist :
1) Onde di Sabbia
2) Ascesa al Fuji
3) Due pietre preziose birmane
4) Lame di luce
5) Si parlerà
6) Una ferita da disinfettare
7) Ore Lente
8) Incontri
9) Ossessione (bonus track sur CD)
10) Il cavaliere del cigno (L’addio) (bonus track sur CD)
Voici un long teaser de l'album : Lame di luce
Le plus souvent quand je dois commencer à écrire sur un album, je me pose la question de savoir par quel bout je vais prendre l'affaire. Au moins, avec Limite Acque Sicure, le groupe me facilite grandement les choses. Se revendiquant au départ comme un cover band de Banco del Mutuo Soccorso, la formation de Ferrare va jusqu'à reprendre l'immense épique "Il giardino del mago" sur son premier album qui sort ces jours-ci. De fait, les clins d’œil au groupe romain sont légions dans ce disque, à commencer par la magnifique intro au piano de "Terra Straniere". Mais, comme d'une part "s'inspirer n'est pas copier" et que d'autre part les membres de Limite Acque Sicure assument leurs références tout en jouant leur propre musique, nous allons écouter et analyser cet album avec le recul et l’impartialité qui s'imposent. Vous allez voir nous allons très bien nous en porter !
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, Limite Acque Sicure ne tombe pas de nulle part. En fait le groupe a déjà plus d'une quinzaine d'années d’existence, même si la formation actuelle, en sextette, date elle de 2016. Venant d'horizons assez différents (rock, fusion, classique et même métal), ces musiciens cohabitent dans Limite Acque Sicure en apportant et en gardant chacun et chacune leur spécificité artistique, et c'est bien là ce qui contribue à faire la richesse de la musique produite par le groupe. On soulignera ainsi qu'Ambra Bianchi est une flûtiste concertiste réputée avec un CV assez incroyable, alors, qu'à l'opposé, Luca Trabanelli est un guitariste expérimenté venant du métal, un ancien d'Hocculta (et je peux déjà vous dire que çà s'entend drôlement sur les parties de guitares !). Le groupe créé par Andrea Chendi et Antonello
Giovannelli, a d'abord interprété des morceaux de Banco del Mutuo Soccorso avant de progressivement se constituer son propre répertoire, tout en restant dans l'esprit de la banque du secours mutuel. Le moment venu, c'est à dire près de vingt ans plus tard, les six musiciens se sont enfin lancés et ont élaboré leur propre album qui porte le nom de leur groupe et qui se veut conceptuel dans le sens où sont évoqués plusieurs formes de voyages imaginaires et de parcours de vie (vous savez que je ne m'attarde jamais sur les concepts et rarement sur les textes).
Sûr que "Sogno d'Oriente", le morceau d'entame de l'album, aurait plu à Rodolfo Maltese et à Francesco Di Giacomo, tant ses accents arabisants rappellent Indaco, avec quand même une progression vers quelque chose de plus moderne. C'est peut être la chanson la plus accessible du disque avec un tempo simple et des accords principalement en mode majeur. Mais le ton est très affirmé et le long interlude instrumental, aux deux tiers du morceau, est déjà une première belle réussite avec cette construction ayant pour base des lignes de folklore méditerranéen mutant en une succession de chorus typiques de métal prog (synthé et guitare). "Terra straniera" est la composition la plus ancienne puisqu'elle date de 2007. Sans en rajouter et sans aucune démonstration inutile, le groupe réussit pourtant à sortir un morceau, semblant inspiré d'un chant traditionnel, d'une grande intensité. Le magnifique travail sur les voix doublées n'y est bien sûr pas pour rien. Par opposition, "Il respiro dell'anima" se révèle plus exubérant avec ses passages ouvertement rock et ses variations rythmiques alternant cassures et accélérations. On est ici dans un registre quasi FM qui détonne un peu mais qui fait du bien. Évidemment le retour au romantisme affiché avec l'ouverture apaisante à la harpe de la très belle chanson "Antico mare" fait retomber momentanément la température. Mais la trêve est de courte durée car la dernière partie du morceau nous réserve quelques envolées de guitare électrique absolument majestueuses. Jusque là, nous n'avons pas beaucoup parlé des aspects progressifs de cette musique qui n'en manque pourtant pas, loin de là. Mais autant réserver cette focale pour "Fiamme intorno" car nous avons là plus de dix minutes de bonheur absolu avec une succession de thèmes enchaînés, de passages chantés et de parties instrumentales, autant de rebondissements qui font de ce morceau un moment vrai de musique progressive dans toute sa splendeur et dans tout ce que le rock progressif peut amener d'aventureux et d'enthousiasmant. Hommage incontournable ou manque de matériau, le groupe a jugé opportun de présenter ensuite sa propre interprétation de "Il giardino del mago". Çà ne paraît rien comme çà, mais les presque seize minutes de ce morceau épique sont un vrai défi technique qui demande, à tous les musiciens, une précision absolue dans l'exécution et un engagement total pour obtenir un rendu à la fois aussi puissant et aussi ultime que l'original avec même quelques libertés prises avec le modèle comme cette longue introduction magique à la harpe. Je vous le dis et je vous l'affirme : mission réussie pour le groupe qui s'en sort avec plus que les honneurs, et avec également une mention spéciale pour l'excellent travail sur la dualité voix masculine/voix féminine qui apporte un indéniable plus à l'ensemble. Au passage, sur ce morceau Andrea Chendi est vraiment habité par l'esprit de son modèle jusqu'à en avoir les accents. Un beau moment. Et tout cela en live, donc sans filet ! Volontairement ou non, le groupe finit avec un morceau court, "Ti salverà", qui pourrait bien évoquer sa propre vision des "Traccia" même si musicalement on pense plutôt à un resucée des chansons pop folk d'Osanna et de Delirium du début des années soixante dix. Puisque nous avons évoqué un peu plus que prévu Banco sur cette fin d'album, un constat s'impose : pour en revenir une dernière fois au rapprochement avec un groupe romain (très)
connu, il est clair que les élèves sans dépasser le maître font au moins jeu égal avec lui, si je m'en tiens aux deux récentes offrandes
discographiques de la formation en question.
Je peux vous dire que çà fait très longtemps qu'un album ne m'avait pas autant fait plaisir à écouter, un album fait sans prétention et qui pourtant révèle une musique essentielle, un album qui contient un condensé de cinquante années du prog italien le plus classique et le plus pur, prenant au passage le meilleur des seventies mais aussi ce qu'il y avait à retenir de bon des années quatre vingt (en laissant le reste !) et en incluant la modernité de la période renaissance donc post années quatre vingt dix. En résumé, nous avons ici un album qui mérite de prendre place parmi les meilleures productions du genre, ce qui n'est pas rien quand même !
Le groupe Limite Acque Sicure se compose de : Andrea Chendi (chant), Ambra Bianchi (flûte, chant, harpe), Antonello Giovannelli (claviers), Luca Trabanelli (guitares), Paolo Bolognesi (batterie), Francesco Gigante (basse).
La tracklist (à écouter en cliquant sur chaque titre) :
1- Sogno d’Oriente (12’48)
2- Terra straniera (7’53)
3- Il respiro dell’anima (8’25)
4- Antico mare (8’02)
5- Fiamme intorno (10’48)
6- Il giardino del mago (15’51) (cover live Banco del Mutuo Soccorso)
7- Ti salverà (2’11)
Pour commander cet album en CD chez Minotauro store c'est ici.