Les groupes italiens apparentés au rock progressif qui œuvrent dans un créneau post rock ambient ne sont pas légion. si l'on ajoute à cela des influences revendiquées allant de King Crimson et David Torn pour le flan prog à Terje Rypdal, le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble (ce qui a de quoi intriguer) et l'école scandinave ECM (ce qui a de quoi rassurer) pour le flan jazz, alors il apparaît indubitablement que le dénommé Aether est un groupe extra-terrestre composé de quatre musiciens carrément doués (on va en reparler tout de suite).
Pour leur premier album, les Milanais confirment donc leurs orientations musicales affichées mais se comportent surtout comme des vieux routiers. Difficile de croire qu'il s'agit vraiment d'une première œuvre tant les onze pistes instrumentales sont parfaitement construites et surtout très bien exécutées. Même si je suis un peu en dehors de ma zone de confort avec cet album, la récurrence de passages jazzy, n'empêchent pas, bien au contraire, une écoute agréable et attentive pour le fan de prog que je suis (comprenez que je suis moins appètent au jazz). Si je suis naturellement attiré par les moments les plus prog rock de cet album, à l’instar du très réussi "Crimson Fondant" ou encore du crimsonien "Thin air", je suis tout aussi subjugué par les délicates vignettes audio smoothy et planantes que sont "Grey Halo" et "The Bubble I'm Floating", ainsi que par des séquences ambient qui dégagent toutes un sentiment de spleen voire même de malaise, encore renforcé par des incrustations de bruits et de sons exogènes à la manière des illustrations sonores utilisées pour le cinéma d'horreur ("Echo Chamber", "A Yellow Tear in a Blue-Dyed Sky ", "The Shores of Bolinas"). Je mets un peu à part "A Gasp of Wind" qui a la force de ces morceaux dont l’apparente fluidité cache une profondeur de composition aussi discrète que délicate.
Je souligne également que ces musiciens sont vraiment capables de faire décoller un morceau qu'il s'agisse de "Radiance" sur lequel l'orgue Fender Rhodes et la guitare électrique, en son clair, embarquent l'auditeur pour une lente mais inexorable montée en tension accompagnées par un jeu de cymbales subtil, de "Moving away" avec cette fois la guitare électrique en son légèrement saturé, ou de "Pressure" en y imprimant une folie aussi faussement chaotique que réjouissante.
Quoiqu’il en soit, je le redis, tout cela sonne très professionnel avec une musique très bien maîtrisée qui me plaît aussi car elle présente beaucoup de caractéristiques pouvant l'assimiler à une bande son de film. Le mieux est, à mon avis, que vous vous rendiez compte par vous-même de l'excellente qualité de cet album. Voici donc le lien bandcamp du groupe AETHER.
1. Echo Chamber [02:33]
2. Radiance [04:09]
3. Thin Air [04:15]
4. Grey Halo [02:38]
5. Pressure [04:29]
6. A Gasp of Wind [05:06]
7. A Yellow Tear in a Blue-Dyed Sky [02:58]
8. Moving Away [04:36]
9. The Shores of Bolinas [02:58]
10. Crimson Fondant [05:02]
11. This Bubble I'm Floating In [04:33]
Les musiciens : Andrea Ferrari (guitares, claviers), Andrea Grumelli (basse, Chapman Stick), Andrea Serino (Fender Rhodes, claviers), Matteo Ravelli (batterie)
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