lundi 30 novembre 2020

Zaal : Homo Habilis

 

Comme je le laissais entendre lors de l'annonce de la sortie de cet album il y a quelques semaines, le projet Zaal d'Agostino Macor est très éloigné musicalement de ce qu'il a l’habitude de pratiquer avec les groupes dans lesquels il œuvre habituellement aux claviers. Je pense principalement à Finisterre et La Maschera di Cera ainsi qu'aux projets solo de Fabio Zuffanti. Après, ce n'est pas non plus une surprise totale dans la mesure où Agostino avait déjà annoncé la couleur avec les deux précédents albums sortis sous le nom de Zaal. La tendance jazz et jazz rock était déjà très marquée sur La Lama Sottile (2004) et surtout Onda Quadra (2010). Mais cette fois, Agostino vient ajouter une nette touche d'exotisme avec la présence (je devrais presque écrire l'omni-présence) du sitar qui est mis un peu à toutes les sauces dans cet Homo Habilis. Comme les autres instruments pratiquent également régulièrement les gammes orientales et que les percussions se mettent évidemment au diapason, il y a comme un parfum d'Orient qui se dégage de cet album. Si l'on ajoute à cela quelques séquences atonales ("Réveil - Post Big Bang"), mais aussi, dans un autre genre, un resucée de "Papa was a Rolling Stone" pour lancer "Presences", on a un résultat assez original et typé, qui sur la durée pourra charmer ou lasser, c'est selon. Dans mes titres préférés, je retiens "Meccanica Naturale" qui est le morceau le plus équilibré, construit sur une mélopée envoutante autour de laquelle viennent s'enrouler les uns après les autres le violon, le sitar, la flûte la trompette et le saxo, morceau sur lequel je retrouve enfin Andrea Monetti à la flûte, et la dernière piste "Réveil" (Together Project) au final lumineux qui s'apparente à une forme d'état extatique, balisé par une lente montée en puissance parfaitement dosée. Quelques mots pour la ghost track, "Androids Void", qui est loin d'être un morceau anecdotique. Agostino y est seul à la manœuvre entre le clavier d"un piano et le petit tableau de bord d'un synthé Arp Cassini, pour nous délivrer une courte pièce magnifiquement atmosphérique qui nous emmène gentiment et doucement vers la sortie de l’album, nous laissant brusquement seul en apesanteur.
Avec ce troisième album, Agostino Macor affirme sa différence à travers Zaal et se démarque ainsi artistiquement une nouvelle fois, avec une élégance affirmée, du milieu prog dans lequel il évolue.  

La tracklist : (vous pouvez écouter les morceaux en cliquant sur le titre)

1. Meccanica Naturale
2. Réveil (Post Big Bang)
3. Presences
4. Broken Arm Impromptu
5. Homo Habilis
6. Jaime S*mmers
7. Instruments
8. Réveil (Together Project)

9. Androids Void (ghost track)

Les musiciens : Agostino Macor (claviers), Andrea Monetti (flûte), Sergio Caputo (violon), Federico Branca (batterie), Emanuele Ysmail Miletti (sitar), Paolo Furio Marasso (basse), Melissa del Lucchese (violoncelle), Francesco Mascardi (saxophone), Roberto Nappi Calcagno (trompette), Alessandro Quattrino (percussions) + en invités : Edmondo Romano ( instruments à vent sur 5) et Maurizio di Tollo (batterie sur 8).

Label: Lizard Records (LIZARDCD0166)


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