dimanche 28 novembre 2021

Il Testamento degli Arcadi

Voici le premier album de ce collectif créé en 2019, s'inspirant de la série télé de science-fiction du même nom. Le projet a vu le jour grâce une fois encore à Loris Furlan (Lizard Records) qui a mis en relation Pierpaolo Lamanna, l'auteur du concept, avec quelques artistes liés à Lizard Records, à commencer par Alessandro Seravalle (Garden Wall, Officina F.lli Seravalle etc...), le principal artisan de la partie musicale. Mais aussi Milo Furlan (Scarled), Gianluca Tassi (Black Jester, Moonlight Circus, Faveravola) et Mirko Baruzzo (Spirosfera, Anam) qui complétent le groupe. Sont également venus se joindre au projet : Mariano Bulligan au violoncelle, Simone d’Eusanio au violon et Lorenzo Giovagnoli (Odessa) qui joue des claviers et réalise les orchestrations. 

je laisse comme d'habitude la partie conceptuelle, ce n'est en général pas mon propos, et je passe à la partie musicale. De ce côté là, le résultat est varié pour ne pas dire hétérogène. Les dix morceaux sont un drôle de mélange entre rock industriel, prog sombre adouci par le violon miaulant de Simone d'Eusanio, psychédélisme barré et krautrock au souffle cosmique marqué par l'attirail d'instruments exotiques utilisé par Mirko Baruzzo. On retrouve bien là la patte fantasque et parfois dérangée d'Alessandro Seravalle. Lorenzo Giovagnoli est heureusement là pour donner un semblant de normalité au tout grâce à ses arrangements apparaissant en début et en fin d'album. Pour faire court, il vous faut imaginer une synthèse d'Iron Butterfly, d'Embryo, d'Amon Duul, de Goblin, de Van der Graaf Generator et du King Crimson période années deux mille. Pas facile hein ! Le tout donnant ce que Loris Furlan qualifie d'ethno-space-kraut. "Bergman" me semble un bon départ pour se faire malgré tout une idée générale de ce qui vous attend. A vous d'avoir la curiosité d'aller écouter le reste. Je pense que vous ne serez pas déçus.

Il Testamenti degli Arcadi : Alessandro Seravalle (guiatres, Mellotron, piano, synthés), Mirko Baruzzo (guiatre électrique, violon esrai, sarad, santur, tablas), Milo furlan (batterie, percussions), Gianluca Tassi (basse), Pierpaolo Lamanna (concept, paroles, direction artistique)

Avvec : Mariano Bulligan (violoncelle), Simone D'Eusanio (violon), Lorenzeo Giovagnoli (claviers et orchestrations).

La tracklist CD : 

  1. Un altro tempo, un altro luogo
  2. Mare imbrium I
  3. La missione dei Dariani
  4. Exodus I - il dominio del drago
  5. Bergman
  6. Exodus II - Il guardiano di Piri
  7. Phantasma (a) Fotosintesi Umana b) Forza Vitale c) Fine dell’Immortalità)
  8. Gli occhi di Tritone
  9. Mare imbrium II
  10. Exadus III - Terrarcadia

 La tracklist LP :

  1.  Un altro tempo, un altro luogo

  2. La missione dei Dariani
  3. Phantasma (a) Fotosintesi Umana b) Forza Vitale c) Fine dell’Immortalità)
  4. Bergman
  5. Sole nero
  6. Gli occhi di Tritone
  7. Mare imbrium
  8. Terrarcadia 

Vous pouvez écouter les titres surlignés.

Lable : Lizard Records

 

samedi 20 novembre 2021

Accordo dei Contrari : UR -

Voici le cinquième album, en déjà presque quinze ans, d'un groupe qui n'a jamais déçu. Car le nom d'Accordo dei Contrari est autant gage de qualité technique que de perfection esthétique. Même si la seule incursion en France des italiens date déjà de 2014, je crois me souvenir que ceux qui étaient présents cette année là au festival Crescendo ont été impressionnés par l'excellence de ce groupe qui est, à mon avis, encore meilleur aujourd'hui et supérieur dans sa formation actuelle. Je vous rassure tout de suite, UR - ne risque  pas de déroger à la règle.

Quand les musiciens de Bologne affirment qu'ils veulent juste faire une musique originale, ambitieuse et belle à la fois, ils sont parfaitement en phase avec leur objectif et en même temps en dessous de la vérité. De fait, la musique délivrée par Accordo dei Contrari est toujours aussi puissante mais également, il faut bien le dire, toujours aussi sophistiquée et exigeante. Le rapprochement avec un jazz rock fusion à la Mahavishnu Orchestra  semble tout à fait approprié voire carrément justifié si l'on met en parallèle  le morceau "Cosi respirano gli incendi del tempo "avec "Birds of Fire". Très loin, du côté italien, il y a également des accointances avec Area, en particulier celui de Arbeit Macht Frei, et plus récemment avec Deus Ex Machina, ce qui est plutôt un beau compliment. Mais pour moi, le groupe dépasse largement (heureusement) ce cadre trop restrictif pour se positionner sur une ligne artistique qui pourrait se trouver quelque part à mi chemin entre le meilleur Canterbury et l'Art Rock. "Tergeste" et "Secolo breve" en sont de remarquables exemples. Quand on sait que toutes les compositions sont exclusivement signées par le claviériste Giovanni Parmeggiani, il y a là de quoi tirer un grand coup de chapeau à ce musicien qui est, depuis le début, le véritable maître à penser de cette formation, accompagné du fidèle Marco Marzo aux guitares.  

Ce qui est sûr, c'est  que cet album est sans doute le meilleur à ce jour du groupe et comme je vous ai affirmé que les quatre autres albums étaient excellents, je dois m’expliquer : UR - fait la différence avec ses prédécesseurs d'une part, car il est porté par une inspiration  maximale constante, et d'autre part, car il ne souffre d 'aucune baisse de régime pendant ses cinquante trois minutes, ce qui relève quasiment de l'exploit compte-tenu de la densité du matériau sonore que fourni le groupe. Un must en quelque sorte !

Le groupe : Giovanni Parmeggiani (claviers) , Marco Marzo Maracas (guitares), Stefano Radaelli (sax alto), Cristian Franchi (batterie)

La trackist :
1. Tergeste
2 Cosi respirano gli incendi del tempo
3. Più limpida e chiara di ogni impressione vissuta (Part III)
4. UR -
5. Secolo breve
6. Contrari ad ogni accordo 
 

L'album est sorti le 19 novembre chez Cuneiform.











Le lien bandcamp du groupe : Accordo dei contrari


















dimanche 14 novembre 2021

Habelard2 : Copriferro Semantico

 

Sergio Caleca (Habelard2) continue son bonhomme de chemin. Pour son neuvième album, il s'est entouré d'un vrai groupe, ce qui n'est pas si fréquent avec ce musicien qui a plutôt l'habitude de tout faire lui-même. Nous parlons donc cette fois d'Habelard2 & Friends. Qui sont ces musiciens d'ailleurs ? Paolo Callioni, au chant, est le compère de Sergio Caleca dans le groupe Ad Maiora qui, au passage, n'a plus rien produit depuis 2016. Le guitariste, Ettore Salati, a un CV long comme le bras et est bien connu des progueux pour avoir été avec The Watch au début de ce groupe et aussi pour être régulièrement associé aux albums de Daal. Gabriele Manzini a fait aussi appel à lui pour son projet parallèle Archangel. Fabio Sereni enfin est le batteur de la bande. Copriferro Semantico est un album un peu différent au caractère hétéroclite. La raison en est simple : il s'agit d'une collection de morceaux composés sur une période de quarante ans dont cinq dont la toute première mouture date de 1979. Sergio Caleco a depuis retravaillé ces compositions, parfois en s'y reprenant à plusieurs reprises, pour aboutir à cet excellent résultat. Car, je le redis, je suis toujours surpris par la qualité constante  de la musique produite par ce musicien, à commencer par le magnifique dyptique "Muscle Inertia Part I & II" qui a quelque chose de Goblin sur les premières mesures avant de prendre un envol floydien. L'intérêt de cet album tient aussi dans le fait qu'à côté des instrumentaux drivés par Sergio aux claviers (sauf "Bifolky" qui est une combinaison de guitares et de bouzouki), il y a quelques belles chansons comme "How can I explain it?" et "Nothing more". "Lulluba" est à mettre à part car il s'agit vraiment d'une pièce étonnamment construite, que l'on qualifiera de prog pour simplifier et pour faire plaisir à tout le monde, en fait une longue tirade qui mute en mini suite symphonique qui me rappelle un certain Rick Wakeman. Quant à "There's no solution", c'est le morceau résolument rock de l'album et même s'il est très teinté années quatre vingt, il fait son petit effet. Pour en revenir aux instrumentaux, si nous avons déjà évoqué "Muscle Inertia" "Bifolky" et "Lulluba", il faut aussi parler d'une autre pièce remarquable, "Acquaragia". Il s'agit d'une composition d'une richesse assez incroyable qui mérite plusieurs écoutes pour réellement se l'approprier entièrement. La première partie écrite sur le même type de gammes que celles utilisées par Gentle Giant ne fait qu'augurer d'une suite passionnante, ce qui est effectivement le cas, Sergio ayant l'intelligence d'ouvrir ensuite complètement le morceau. Le titre éponyme clôt l'album en une longue séquence planante de ME, proche de Tangerine Dream, bien agréable avec ces belles sonorités mélangées d'Elka Rhapsody, de synthé Davoli et de Syntorchestra Farfisa.
Cette musique mériterait évidemment plus de moyens et une meilleure production mais en l'état il s'agit déjà d'un très bon album qu permet à Sergio Caleca de garder la main et à l’auditeur de passer un bon moment, en attendant le retour de Ad Maiora ! (je suis têtu, je sais !)
 

La tracklist :
 
1. Muscle Inertia, part1
2. How can I explain it ? 
3. Bifloky
4. Acquaragia
5. Muscle Inertia, part 2
6. Nothing more 
7. Lulluba
8. There's no solution
9. Carosello
10. Crank
11. Copriferro Semantico

Contacts :
habelard2.altervista.org
habelard2.bandcamp.com


lundi 8 novembre 2021

Rovescio della Medaglia : La Bibbia (50th Anniversary)

Après le projet des 50 ans de Caronte porté à bout de bras par Pino Sinnone le batteur de The Trip, voici l'album des 50 ans de La Bibbia, le premier 33 tours d'Il Rovescio della Medaglia sorti en...1971 ! Si The Trip l'a fait, il n'y a pas de raison qu'Il Rovescio della Medaglia ne fasse pas pareil. Il se trouve  que les deux groupes se sont produits au Veruno cette année. Pour The Trip, pas de problème, Pino Sinnone a fait le show malgré ses soixante dix neuf ans. Pour Il Rovescio della Medaglia, le groupe était en place et le concert était grandiose mais j’avoue avoir été assez inquiet pour. Enzo Vita qui semblait absent, n'intervenant que très peu à la guitare électrique et laissant l'essentiel des parties de guitare, solo compris, au jeune Davide Pepi, au demeurant excellent. Revenons au groupe actuel. En vingt ans, Enzo Vita nous a sorti du chapeau au moins trois formations différentes portant le nom d'Il Rovescio della Medaglia (il avait même recruté Ranestrane en backing band il y a quelques années). il est donc légitime de se demander ce que vaut cette nouvelle mouture. Il y a d'ailleurs eu encore des mouvements de personnel dans le groupe depuis la sortie, pourtant récente (novembre 2020), du live Contaminazione 2.0. Au passage, Enzo Vita n'avait pas attendu le jubilé (et oui, un jubilé c'est cinquante ans, vous aurez au moins appris quelque chose à la lecture de cette chronique) de Contaminazione sorti en 1973, pour le reprendre intégralement en concert et en proposer une version enregistrée en public.

A l'écoute de l'album, il faut reconnaître que, un peu comme Pino Sinnone avec The Trip 2021, Enzo Vita a trouvé globalement la bonne formule. Seul le chant me semble un peu en retrait par rapport à celui de Pino Ballarini mais il faut être lucide, difficile de se hisser au niveau de Ballarini même cinquante ans après. Pour le reste ces musiciens connaissent leur affaire et impriment une belle modernité à l'ensemble de ces reprises tout en gardant le côté symphonique, sans doute même encore mieux mis en valeur. Mieux, la musique d'Il Rovescio della Medaglia retrouve la puissance et la hargne qui faisaient sa renommée à la grande époque. Les morceaux sont tous des brûlots compacts, de véritables missiles de heavy rock qui prouvent qu'Il Rovescio della Medaglia était largement en avance sur la nouvelle vague du heavy metal, la démesure baroque et la classe en plus ! 

Donc je ne vais pas faire le fine bouche. Cet album est une bonne surprise et les nouvelles interprétations des six titres de La Bibbia rendent hommage à leurs lointains prédécesseurs.

 

Le groupe : Enzo Vita (guitares), Andrea Castelli (basse), Nicola Costanti (claviers, chant), Davide Pepi (guitares), Marco Pisaneschi (batterie)


Le label : Jolly Roger Records

 

La trackist :

 1. Nothingness (Il Nulla)

  2. La Creazione

  3. L'Ammonimento

  4. Sodoma XY

  5. Il Giudizio

  6. The great flood (Il Diluvio)

  7. The creation (CD Bonus track - English Lyrics)

  8. The warning (CD Bonus track - English Lyrics)

  9. Judgment day (CD Bonus track - English Lyrics)                                        

dimanche 7 novembre 2021

Tony Pagliuca : Rosa Mystica

Découvrez le dernier album de Tony Pagliuca en cliquant sur ce lien

Même s'il n'a pas besoin d’être présenté, je rappelle juste que Tony Pagliuca est le clavier historique de Le Orme, membre fondateur:du groupe qu'il a quitté il y a maintenant bien longtemps et créateur en grande partie des pièces les plus prog des albums Collage, Uomo di Pezza et Felona e Sorona.  

Il a commencé sa carrière solo en 1990 avec l’album Io chiedo. Il a ensuite sorti Immagin'Arie en 1993, Re-collage (avec David Jackson) en 2004,  Après-Midi en 2010 et Canzone d'Amore en 2018. En gros, il prend son temps.

Cette fois, il propose un album qui est l'expression d'une recherche personnelle et intérieure que l'on peut qualifier de mystique. Ce la permettra de mieux comprendre le style de musique qui nous attend.

Pour enregistrer Rosa Mystica il a collaboré avec le regretté Maestro Vittore Ussardi. Les voix sont assurées par Elisabetta Montino (Quanah Parker) et Andrea Saccoman. Tony Pagliuca tient bien sûr les claviers, Giuseppe Vio est à la guitare, Alberto Pagliuca au ukulélé et Paolo Vianello à la batterie.