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dimanche 20 décembre 2020

ma sélection des meilleurs albums de RPI pour 2020

 

Encore beaucoup de sorties cette année en prog italien avec une belle qualité d'ensemble, de beaux projets individuels et quelques franches réussites que l'on va bien sûr retrouver dans ma sélection 2020. J'en profite au passage pour remercier les artistes et les maisons de disques qui me font parvenir leurs copies avec une reconnaissance toute particulière pour ceux qui m'envoient une copie au format physique (CD ou vinyle). Ce sont ceux qui savent que j'ai vraiment du mal avec les supports dématérialisés. Encore merci à eux.
Ma sélection pour cette année 2020 est à la fois originale et surprenante dans la mesure où elle présente quatre évidences, qui sont aussi quatre valeurs sûres du prog italien, et cinq surprises que personne n'attendait.
TOP "1" 2020 S'il faut un vainqueur, alors la première place revient à LogoS et son album impeccable Sadako e le mille gru di Carta. Les Véronais atteignent avec cette œuvre un point haut de leur déjà longue histoire. Un très grand Bravo à eux !
Juste après, nous avons trois groupes confirmés du prog italien avec :
- La Maschera di Cera avec S.E.I.
- Ubi Maior avec Bestie Uomini e Dèi  
- Sintonia Distorta avec A piedi Nudi Sull'Arcobaleno 
Ils forment une belle haie d'honneur et sont vraiment très proches de LogoS, mais Sadako e le mille gru di Carta est réellement mon coup de cœur de l’année. 
Derrière, ce sont bien des surprises que je vous propos dans la mesure ou les cinq noms qui apparaissent étaient absolument inconnus de tous il y encore quelques mois. Vous pouvez ainsi vous pencher sérieusement sur les albums suivants (sans ordre spécial) : 
- les revenants de  Corpo avec  Corpo III
- Jus Primae Noctis et leurs très prometteurs Istinto
- le projet solo de Gianni Nicola malicieusement appelé Oh No it's prog (Oh No it's prog !)
- I Giullari di Corte dont j'espère que l'album Presa di Coscienza pourra bientôt être édité en format physique (peut être que cette mise en lumière les aidera, en tout cas je l'espère vraiment)
- et enfin, Cut the Tongue, l'album de fin d'année que l'on n'attendait pas, que l'on doit à Julius Project, un collectif de musiciens confirmés réunis autour d'un homme et de sa fille pour écrire quelques pages musicales d'une très belle histoire de famille.
Cela fait donc neuf albums distingués pour cette année qui se termine dans l'incertitude et la précarité pour beaucoup d'artistes. Je pense ici avant tout à eux en espérant que nous verrons tous en 2021 le bout de ce cauchemar. 
Pour ceux qui ne sont pas dans cette sélection, qu'ils n'oublient pas qu'il s'agit uniquement de mes goûts personnels, pas d'un concours ! Je pense particulièrement à Mesmerising (The Clutters Storyteller), Ancient Veil (Unplugged Live), Daniele Solo (Order or DisOrder), Instant Curtain (Let us tear apart), Métronhomme (tutto il tempo del mondo), O.A.K. (Nine Witches under a Walnut tree), OTEME (Un Saluto alle Nuvole), Monjoie (Love Sell Poor Bliss for Proud Despair), Notturno Concertante (Let Them say). J'ai aussi pris pris beaucoup de plaisir à l’écoute de ces albums.
Voici donc la liste de cette sélection de neuf albums avec la possibilité de lire ou relire à chaque fois ma chronique si vous cliquez sur le titre.
 
LogoS : Sadako e le mille gru di Carta (Andromeda Relix) (bandcamp de LogoS ici)

La Maschera di CeraS.E.I. (label : BTF.IT, AMS)

Ubi Maior :  Bestie Uomini e Dèi (label : BTF.IT, AMS)

Sintonia Distorta : A piedi Nudi Sull'Arcobaleno (label Lizard Records, le site du groupe ici)

Corpo : Corpo III  (label : Lizard Records)

Jus Primae Noctis : Istinto (label : Nadir Music)

Oh No it's prog : Oh No it's prog ! (Autoproduction, pour contacter Gianni Nicola c'est ici)

I Giullari di Corte : Presa di Coscienza (autoproduction, le bandcamp du groupe ici)
 
Julius Project : Cut the Tongue (autoproduction, c'est distribué par G.T. Music à cette adresse)

dimanche 12 juillet 2020

Corpo III

Croyez vous qu'il puisse exister un groupe qui se situe musicalement à mi chemin entre Picchio dal Pozzo d'un côté et Opus Avantra de l'autre ? Quand on connaît ces deux formations, leur niveau d'excellence technique et leur degré d'exigence musicale, cela paraît difficile. Et pourtant ce groupe existe. Il s'appelle Corpo et a été formé en ... 1969 à Montesardo à côté de Lecce. Après avoir pas mal tourné dans les années 70 et avoir connu un certain succès en Allemagne et en Suisse, les membres de Corpo refusèrent au dernier moment d'enregistrer leur premier album (en France !) par manque de confiance dans l'industrie musicale. Nous étions alors en 1977. Le groupe tomba ensuite bien sûr dans les oubliettes.
C'est Loris Furlan qui redécouvrit Corpo en 2016 et exhuma les bandes de l'époque pour en faire un coffret de deux disques (Corpo I & II) publié, comme il se doit, chez Lizard Records. Devant l'intérêt suscité par leur musique, les frères Calignano (Biagio et  Francesco) ont décidé de remettre le couvert en 2020 et nous proposent un album étonnant, pour ne pas dire unique en son genre, sobrement intitulé III, qu'ils définissent eux-même comme un disque de musique totale.
A l'écoute de l'opus, il apparaît qu'effectivement les musiciens ne se contentent pas de se cantonner à un genre défini. Outre les deux groupes de référence cités plus haut, Corpo III va chercher loin ses sources d'inspiration : le classique (Ravel, Stravinski, Mahler), le Canterbury, le Rock in Opposition, le free jazz mais aussi le Krautrock et même l'électro rejoignant en cela les travaux les plus exigeants de Franco Battiato mais en dépassant sans aucun doute le maître dans cet exercice périlleux. Quasi exclusivement instrumentale (une voix féminine lyrique apparaît toutefois à deux reprises, d'où le rapprochement avec Opus Avantra), sa musique subit quelques déstructurations admirablement contrôlées. L'impression d'avoir affaire à un kaléidoscope sonore s'impose rapidement de par la richesse du propos et tourne même au bout d'un moment à l'écoute obsessionnelle, l'oreille se mettant en mode "alerte permanente" à la recherche de la moindre variation (et dieu sait qu'il y en a tout au long de cet album et de ses huit pièces).
Le tout donne un résultat captivant, sonnant à la fois daté et d'avant-garde, donc sûrement intemporel mais en tout cas remarquable et totalement décalé par rapport à ce qui sort aujourd'hui.

Ce lien YT vous permettra de vous faire une idée de l'OVNI musical qui vous attend.

La tracklist :
1. Rue Bourbon a New Orleans
2. Musiche per la sepoltura di Gigia fedelissima cagnolina spartana
3. Lincoronazione di Maria Carolina a caserta per mano dei filosofi parmenidei (parte prima)
4. Lecce
5. Quando i greci dellitalia del sud inventarono il mondo
6. Francesco Calignano suona per Girolambo Malcarne
7. Il tempo è solo un illusione
8. Osvaldino e il gatto con gli stivali del mosaico di Otranto

Les musiciens :
Francesco Calignano (guitares, effets), et Biagio Calignano (claviers, synthé basse, batterie) sont accompagnés de : Giuseppe Amoroso (trombone, tuba), Fabio Cicerello (saxophones ténor et soprano), Antonio Grassi (trompette), Ivana Cammarota (chant), Andrea De Jaco (basse), Mario Calignano (basse sur 6)

Label : Lizard Records (http://www.lizardrecords.it/)