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samedi 17 mai 2025

Paola Tagliaferro e La compagnia dell' Es : Il suono delle sfere - The sound of the spheres

Ces dernière années, Paola Tagliaferro a très souvent fait parler d'elle (en bien) en sortant des enregistrements rendant hommage aux chansons de Greg Lake. Mais Paola est avant tout une artiste complète à la spiritualité profonde. Pour mieux vous situer la dame, elle a ainsi collaboré avec Paul Roland, Paolo Tofani, Francesco Paolo Paladino, Claudio Milano, entre autres.
Cette fois, elle se propose de nous présenter un projet imaginé et construit sur le concept de l'ankh, la clé égyptienne antique qui représente la vie éternelle. Les textes, écrits par Paola, sont ainsi déclinés sur l'idée d'une approche du cosmos à travers ses pulsations et ses vibrations énergétiques. José Pulido est l'auteur des paroles de "Plutone". Quant à la poésie illustrant "Marte", elle est signée d'une de mes vieilles connaissances, Claudio Pozzani. Le tableau artistique est complété par une couverture allusive créée par une jeune illustratrice talentueuse, Fiamma Diletta Cremonese. Pour ce dessin, elle a pris pour base une photo de Paola pour en faire émerger une silhouette éthérée et puissante représentant la lumière du corps astral projetée vers les sphères célestes.
L'univers musical de Paola est fluide, calme et serein. Les pistes se succèdent avec une sensation d'harmonie permanente. La tonalité générale est très homogène tout en attribuant à chaque chanson sa propre personnalité avec parfois quelques surprises comme le symphonisme qui émane de "Pianeta degli anelli" ou encore l'orientation nettement jazzy appliquée à "Plutone". L'odyssée de Paola oscille entre le format chanson et l'influence d'un soft prog toujours amené par petites touches, "Mercurio" étant un bon exemple de cette manière de construire les morceaux avec, en l'espèce, de délicieuses sonorités de mellotron en arrière-plan. D'ailleurs, à l'écoute de l'album, on comprend que chaque musicien a su innover et apporter quelques traits d’originalité sur certaines parties. Ainsi Pier Gonella se fend d'un solo néo-baroque à la Malmsteen sur "Titani ghiacciati". Sur "Marte" qui détonne un peu avec un rythme plus affirmé et un chant beaucoup plus énergique de la part de Paola, le même Pier Gonella en profite pour délivrer un autre chorus dont il a le secret. Sur "Luna", c'est Luca Scherani qui illumine tout le morceau de ses synthés.
Dans Il suono delle sfere Paola se livre. La femme et l'artiste ne font qu'une. C'est sans doute pour cette raison que la sincérité de Paola transparaît à chaque instant de cet enregistrement. C'est aussi pour cela que sa musique a une âme qui confine même parfois à l'envoûtement comme sur "Giove". Dans tous les cas, c'est vraiment un moment de grâce que nous fait vivre Paola.
Ajoutons que l'album est présenté dans une édition bilingue Il Suono Delle Sfere / The Sound of the Spheres. Il sera déposé sur les plateformes digitales habituelle le 18 mai 2025 et il sera ensuite proposé en version CD à partir du 30 mai 2025 par BTF et Black Widow. 
 

La Compagnia dell’Es : Paola Tagliaferro (chant), Pier Gonella (guitares, basse), Luca Scherani (piano, claviers), Andrea Orlando (batterie).

La Tracklist :

  1. Ankh
  2. Luna
  3. Sole
  4. Mercurio
  5. Venere
  6. Marte
  7. Giove
  8. Titani ghiacciati
  9. Pianeta degli anelli
  10. Plutone

Label : OWL RECORDS

Voici les liens YT pour :

écouter l'album

voir la video de "Ankh, il viaggio"

 


mercredi 28 février 2024

Paola Tagliaferro : For the Love of Greg Lake (trad. it)

 

- Louis, chi è la bella signora con il cappello sulla copertina dell'album?
- È Paola Tagliaferro, una cantante italiana che vive vicino a Genova.
- Perché canta brani di Greg Lake?
- Perché conosceva bene Greg e sua moglie Regina, con cui è ancora amica, e nutre una vera passione artistica per Lake. Così, tre anni fa ha pubblicato un primo album di cover (Paola Tagliaferro canta Greg Lake) e ora continua con For the Love of Greg Lake, che include nove nuove covers. Secondo le sue parole, è un secondo viaggio nel meraviglioso mondo di Greg Lake.
- Ed è bello?
- Beh sì, prima di tutto perché le canzoni composte da Greg Lake sono tutte belle, poi perché i musicisti che la accompagnano sono molto bravi e infine perché Paola ha una voce compatibile con ovviamente un timbro molto diverso ma vicino a un contralto, quindi perfetta.
- Chi è La Compagnia Dell’Es?
- È l'ensemble di musicisti che suonano con Paola sui suoi album ma anche durante le sue esibizioni dal vivo. Include Luca Scherani al piano, Pier Gonella al basso e Dario Canepa alla batteria, Giulia Ermirio al violino, Gino Ape allo xilofono.
- È divertente, esce per l'etichetta Manticore?
-Sì, l'etichetta discografica è stata riattivata nel 2015 in conformità con i desideri di Greg Lake, tristemente scomparso nel dicembre 2016, con l'accordo di sua moglie, Regina, che per inciso gestisce l'etichetta dal primavera 2021.
- Qual è il repertorio?
- Un po' tutti i periodi di Greg Lake, ma questa volta ci sono principalmente canzoni degli ELP ("Watching over you", "Stones of years", "Lend your love to me tonight", "The only way", "Affairs of the heart", "All I want is you", "The great gates of Kiev") ma anche "I talk to the wind" dei King Crimson e "It hurts" dal suo primo album solista.
- Quali pezzi preferisci?
- "It hurts" perché non ricordavo più questa canzone e francamente è potente e allo stesso tempo molto commovente, ma anche "Stones of years" perché, interpretato da Paola, questo brano assume un carattere irreale e un po' misterioso.
- Come posso ascoltare questo album?
- Il modo migliore è acquistarlo, ma puoi anche ascoltarlo in anteprima sulle piattaforme abituali. Ecco tutti i link per farlo:
Streaming e acquisto: qui

samedi 24 février 2024

Paola Tagliaferro : For the Love of Greg Lake


- Louis, c'est qui la belle dame avec le chapeau sur la photo de l'album ?

- C'est Paola Tagliaferro, une chanteuse italienne qui vit à côté de Gênes.

- Pourquoi elle chante des morceaux de Greg Lake ?

- Parce qu'elle a bien connu Greg et sa femme Regina avec qui elle est toujours amie et qu'elle voue une vraie passion artistique pour Lake. Alors, il y a trois ans elle a sorti un premier album de reprises (Paola Tagliaferro sings Greg Lake) et maintenant elle continue avec For the Love of Greg Lake qui comprend neuf nouvelles reprises. Selon ses propres mots, c'est une deuxième journée dans le monde merveilleux de Greg Lake.

- Et c'est bien ?

- Ben oui, d'abord parce que les chansons composées par Greg Lake sont toutes belles, ensuite parce que les musiciens qui l'accompagnent sont très bons et enfin parce que Paola a une voix compatible avec évidemment une tessiture très différente mais proche d'une contre-alto donc parfaite.

- C'est qui La Compagnia Dell’Es?

- C'est l'ensemble de musiciens qui jouent avec Paola sur ses albums mais aussi lors de ses performances live. Il y a Luca Scherani au piano, Pier Gonella à la basse et Dario Canepa à la batterie,Giulia Ermirio au violon, Gino Ape au xylophone.

- C'est marrant, çà sort sur le label Manticore ?

- Oui, la maison de disques a été réactivée en 2015 selon le souhait de Greg Lake, hélas décédé en décembre 2016, avec l'accord de sa femme, Regina qui dirige d'ailleurs ce label depuis le printemps 2021.

- c'est quoi le répertoire ?

- Un peu toutes les périodes de Greg Lake, mais cette fois il y a essentiellement des chansons d'ELP ("Watching over you", "Stones of years", "Lend your love to me tonight", "The only way", "Affairs of the heart", "All I want is you", "The great gates of Kiev") mais aussi "I talk to the wind"  de King Crimson et "It hurts" de son premier album solo. 

- Quels morceaux tu préfères ?

- "It hurts" car je ne me rappelai plus de cette chanson et franchement elle envoie et en même temps elle prend aux tripes, mais aussi "Stones of years" car, interprété par Paola, ce titre prend un caractère irréel et un peu mystérieux.

- comment je peux écouter cet album ?
- le mieux c'est de l'acheter mais tu peux aussi l'écouter avant sur les plateformes habituelles
voilà tous les liens pour çà :
Streaming et achat : ici


lundi 7 février 2022

Enten Hitti : Via Lattea

 

Avec Enten Hitti, j'en étais resté au très beau  A tutti gli uragani che ci passarono accanto chroniqué sur ce blog en mai 2020. Mais voilà que ce collectif de recherche musicale revient début 2022 avec Via Lattea. Cette fois les musiciens d'Enten Hitti sont partis chercher l'inspiration dans le patrimoine matrilinéaire de l'Homme et plus généralement dans ce qui est enfoui au plus profond de chaque homme : la transmission de la vie assurée à preuve du contraire par les femmes, n'en déplaise aux progressistes inconséquents de la Silicon valley. Via Lattea est donc le résultat de plusieurs voyages effectués dans les endroits où la culture de la "femme sacrée" a pris forme il y a plus de quatre mille ans. On parle là, aussi bien de Chypre, de la Crète, de la Turquie, que de l'Irlande, de l'Afrique du Sud ou encore de l'Indonésie. Les faits historiques et géographiques ont été librement réinterprétés et transformés en pièces musicales qui, tout en évoquant dans certains cas des univers musicaux spécifiques veulent avant tout saisir l’esprit du "féminin" dans son universalité. Via Lattea est donc un hommage à la qualité "féminine" et aux cultes de la Déesse Mère remis au goût du jour avec des moyens contemporains.  

Le style musical reste celui auquel les musiciens d'Enten Hitti nous ont habitué : ethnique, minimaliste, ambient pour un résultat éthéré, vaporeux avec une sensation de grande sensibilité à la fois hypnotique et évocatrice d'une forme de quête spirituelle. Car ne nous y trompons pas, ce qui distingue la musique d'Enten Hitti des trop nombreux rubans musicaux new age qui pullulent un peu partout, c'est bien cette profondeur dans le propos et cette évidente volonté permanente de donner du sens à chaque onde sonore produite. Je vous laisse écouter "Compassion of a star" (avec Paola Tagliaferro, Lorenzo Pierobon et Claudio Milano au chant) ou "What clouds now" (avec cette fois, la voix seule de Paola Tagliaferro) pour bien entendre ce que je veux vous faire comprendre. Magique serait peut-être le qualificatif qui résume le mieux Via Lattea (la voie lactée). 

Le groupe est formé de Pierangelo Pandiscia, Gino Ape, Giampaolo Verga et Jos Olivini auxquels sont venus se joindre quelques noms connus de la sphère prog italienne  + quelques musiciens amis invités : Juri Camisasca, Jenny Sorrenti, Vincenzo Zitello, Antonio Testa, Alio Die, Paola Tagliaferro, Claudio Milan, Gamelan Gong Cenik, Giulia Ermirio. 

lundi 5 avril 2021

Paola Tagliaferro sings Greg Lake (review in english)

 

The genesis of this album is a story of friendship and respect between artists. Paola Tagliaferro met Greg Lake and his wife, Regina, late in 2012. Strong ties were forged between the couple and Paola, which continued with Regina after the sad death of Greg Lake in late 2016. In 2017, Paola decided to create a musical tribute to Greg Lake called "Art in Progress Event in Memory of Greg Lake". To carry out this project, she asked high level musicians to join her. The formation thus constituted took the name of La Compagnia dell'Es. This band includes guitarist and sound engineer Pier Gonella (also member of Vanexa, Mastercastle and Necrodeath), the duo Enten Hitti, which is specialized in the use of old instruments and has its own musical career (and which even had the honor of a short review in this blog!), as well as the harpist Vincenzo Zitello considered as a reference in the matter and having collaborated extensively in the early eighties with our Breton bard Alan Stivell. Paola Tagliaferro is a complete artist who has worked in dance, painting and music including experimental music. She has many musical collaborations (recently with Max Marchini, Bernardo Lanzetti but also with Peter Sinfield, the former lyricist of King Crimson) and has four recent albums to her credit : Linee dell'Anima in 2007, Chrysalis in 2009, Milioni di Lune in 2012 and Fabulae in 2018. Besides being a very beautiful woman (I still have the right to say it!), she has a musical path more than respectable. All these reasons to let you know these musicians better but also to understand that we are not with amateurs. After several performances by Paola and La Compagnia dell'Es honoring Greg Lake through the "Art in Progress Event Tour in Memory of Greg Lake", Regina Lake asked Paola to record an album featuring part of the songs performed on stage. Of course, Paola’s voice, really very beautiful and powerful when necessary (cf. "Epitaph"), cannot compete with the deep and enveloping voice of Greg Lake. It is therefore on another ground that we must go to gauge this album. It’s probably the reason why Regina Lake wanted to provide advices on the spirit in which each track could be played respecting Greg’s intentions. And it’s really the points of interest of these covers. Their interpretation reveals a form of purity and stringency that related to a collection of "Greg Lake'songs naked". The other highlight of this album is to give a unity of tone to these ten (eleven) songs linked together by what seems a sort of evidence, resulting in a pleasant listening homogeneity. The proof? All the Greg Lake’s best songs are gathered here and yet no one stands out more than any other. From then, everything is a matter of sensitivity and in this mood, I admit to having a strong inclination for "Lucky man" simply for the accuracy of the Paola’s interpretation and for the accompaniment really fine of the band which gives a real “plus” to this touching song, for "Promenade 2" on which Paola hangs her voice to an invisible thread in a nice balancing act, for "Moonchild" because that version further exacerbates, if possible, the infinite delicacy of this song, and finally for "Epitaph/Battlefield" from which there emerges a sadness and a nostalgia that fits wonderfully with this end of the album, La Compagnia dell'Es surpassing itself here to recreate an arrangement that carries and highlights the emphatic (originally) "Epitaph". I admit that I had some apprehension about Paola’s accent and especially about how she would interpret these songs respecting the attacks, phrasing and nuances of Greg. But again, perhaps with Regina’s advices, everything is perfect and right. The last skeptics wondering where the prog is in all this, will listen to "Take a Pebble" and the central performance of Andrea Zanzottera on the piano and then make a jump to tracks 9 and 10 ("Moonchild" and "Epitaph"), which should definitely reassure them.

This record confirms, if needed, the talent of Greg Lake as songwriter. Talent that has never been properly recognized, his time with King Crimson having been too short to allow him to impose over time his qualities as a melodist, and his association in ELP having regularly turned to the advantage of Emerson’s sonic exploits to the detriment of his songs which too often passed for mere interludes. As for his solo career, it must be admitted that Greg passed by anyway, which did not allow him to shine his songs unlike a much more opportunistic John Wetton. The aim of this album is therefore achieved: to pay tribute to Greg Lake by highlighting the essence of his compositions. The exercise was not easy, and not won in advance, because when you face to monuments like "Still you turn me on", "Lucky man", "Take a pebble" "Moonchild" or "Epitaph", you must be at your best and not be content to do in the rough. Of course, you will have understood, Paola and La Compagnia dell'Es are at the rendezvous. May they be thanked on behalf of all those who once enjoyed hearing Greg Lake perform one of these beautiful and unforgettable songs. C'est la vie !

by Louis de Ny (https://rockprogressifitalien.blogspot.com/)

Tracklist :

  1. From The Beginning  
  2. Still You Turn Me 
  3. Lucky Man
  4. C’est La Vie
  5. Promenade 2
  6. The Sage 
  7. Take A Pebble
  8. Believe In Father Christmas 
  9. Moonchild 
  10. Epitaph/Battlefield  

Musician (La Compagnia dell'Es) : Paola Tagliaferro (vocals), Pier Gonella (guitars), Giulia Ermirio (violin), Andrea Zanzottera (piano), Pierangelo Pandiscia & Gino Ape aka Enten Hitti (oboe, xylophon, luth, bells), U.T.Gandhi (percussions), Vincenzo Zitello (harp)

Links :

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vendredi 12 mars 2021

Paola Tagliaferro sings Greg Lake

La genèse de cet album est une histoire d'amitié et de respect entre artistes. Paola Tagliaferro a rencontré Greg Lake et sa femme, Regina, sur le tard en 2012. Des liens forts se sont créés entre le couple et Paola, liens qui ont perduré avec Regina après le triste décès de Greg Lake à la fin de l'année 2016. En 2017, Paola a décidé de créer un spectacle musical en hommage à Greg Lake appelé "Art in Progress Event in Memory of Greg Lake". Pour porter ce projet, elle a demandé à des musiciens de grande qualité de l'accompagner. La formation ainsi constituée a pris le nom de La Compagnia dell'Es. On retrouve dans ce groupe, entre autres, le guitariste et ingénieur du son Pier Gonella (également membre de Vanexa, Mastercastle et Necrodeath), le duo Enten Hitti, spécialisé dans l'utilisation des instruments anciens, qui a son propre parcours discographique (et qui a même eu l'honneur d'une courte chronique sur ce blog !), ainsi que le harpiste Vincenzo Zitello considéré comme une référence en la matière et ayant largement collaboré au début des années quatre vingt avec notre barde breton Alan Stivell. Paola Tagliaferro est, quant à elle, une artiste complète qui a œuvré dans la danse, la peinture et la musique y compris la musique expérimentale. Elle compte de nombreuses collaborations musicales (dernièrement avec Max Marchini, Bernardo Lanzetti mais aussi avec Peter Sinfield, l'ancien parolier de King Crimson) et compte quatre albums récents à son actif : Linee dell’Anima  en 2007, Chrysalis en  2009, Milioni di Lune en  2012 et Fabulae en 2018. Outre le fait d'être une très belle femme (j'ai quand même le droit de le dire !), elle a donc un parcours musical plus que respectable. Tout cela pour mieux vous faire connaître ces musiciens mais aussi pour vous faire comprendre que nous n'avons pas affaire à des amateurs. Après plusieurs performances de Paola et de La Compagnia dell'Es honorant Greg Lake à travers le "Art in Progress Event Tour in Memory of Greg Lake", Regina Lake a demandé à Paola d'enregistrer un album regroupant une partie des chansons interprétées sur scène. Évidemment la voix de Paola, au demeurant fort belle et puissante quand il le faut (cf. "Epitaph"), ne peut pas rivaliser avec celle profonde et enveloppante de Greg Lake. C'est donc sur un autre terrain qu'il faut aller pour jauger cet album. Ce n'est pas pour rien que Regina Lake a tenu à apporter ses conseils sur l'esprit dans lequel chaque morceau pouvait être joué en respectant les intentions de Greg. Car c'est là que se trouve tout l'intérêt de ces reprises. Leur exécution révèle une forme de pureté et de dépouillement qui s'apparentent à un recueil de "Greg Lake'songs naked". L'autre tour de force de cet album est de donner une unité de ton à ces dix (onze) chansons reliées entre elles par ce qui s’apparente à une forme d'évidence, se traduisant  par une homogénéité d'écoute plaisante. La preuve ? Tous les "hightlights" de Greg Lake sont réunis ici et pourtant aucun ne sort plus du lot qu'un autre. Après, tout est question de sensibilité et à ce petit jeu, j'avoue avoir un faible pour "Lucky man" tout simplement pour la justesse de l’interprétation de Paola et pour l'accompagnement tout en finesse du groupe qui donne un vrai plus à cette chanson touchante, pour "Promenade 2" sur laquelle Paola accroche sa voix à un fil invisible dans un joli numéro d'équilibriste, pour "Moonchild" car cette version exacerbe encore, si cela était possible, la délicatesse infinie de ce titre, et enfin pour "Epitaph/Battlefield" de laquelle il se dégage une tristesse et une nostalgie qui siéent à merveille à cette fin d'album, La Compagnia dell'Es se surpassant ici pour recréer un arrangement qui porte et mette en valeur l'emphatique (à l'origine) "Epitaph". J'avoue que j'avais une certaine appréhension quant à l'accent de Paola et surtout à la manière qu'elle aurait d'interpréter ces chansons en respectant les attaques, le phrasé et les nuances de Greg. Mais là encore, peut être grâce au concours de Regina, tout est parfait et en place. Les derniers sceptiques se demandant ce que donne le prog dans tout çà, iront écouter "Take a Pebble" et la performance centrale d'Andrea Zanzottera au piano puis feront un saut jusqu’aux pistes 9 et 10 ("Moonchild" et "Epitaph"), ce qui devrait définitivement les rassurer.   

Cet album vient confirmer, s'il était besoin, le talent de Greg Lake comme songwriter. Talent qui n'a jamais été reconnu à sa juste valeur, son passage chez King Crimson ayant été trop court pour lui permettre d'imposer dans le temps ses qualités de mélodiste, et son association dans ELP ayant régulièrement tourné à l'avantage des exploits soniques d'Emerson au détriment de ses chansons qui passaient trop souvent pour de simples intermèdes. Quant à sa carrière solo, il faut reconnaître que Greg est quand même passé à côté, ce qui ne lui a pas permis de faire briller ses chansons contrairement à un John Wetton beaucoup plus opportuniste. Le but de cet album est donc atteint : rendre hommage à Greg Lake en mettant en valeur l'essence de ses compositions. L'exercice n'était pas facile, et pas gagné d'avance, car quand on s’attaque à des monuments comme "Still you turn me on", "Lucky man", "Take a pebble" "Moonchild" ou "Epitaph", il faut quand même assurer et ne pas se contenter de faire dans l'approximatif. Bien sûr, vous l'aurez compris, Paola et La Compagnia dell'Es sont au rendez-vous. Qu'ils en soient remerciés au nom de tous ceux qui ont aimé un jour entendre Greg Lake interpréter une de ces belles et inoubliables chansons. C'est la vie ! 

 La tracklist :

  1. From The Beginning  
  2. Still You Turn Me 
  3. Lucky Man
  4. C’est La Vie
  5. Promenade 2
  6. The Sage 
  7. Take A Pebble
  8. Believe In Father Christmas 
  9. Moonchild 
  10. Epitaph/Battlefield  

Les musiciens (La Compagnia dell'Es) : Paola Tagliaferro (chant), Pier Gonella (guitares), Giulia Ermirio (violon), Andrea Zanzottera (piano), Pierangelo Pandiscia & Gino Ape aka Enten Hitti (hautbois, xylophone, luth, bells), U.T.Gandhi (percussions), Vincenzo Zitello (harpe)

Voici les liens pour :

aller sur le site de Paola Tagliaferro, c'est ici

commander le CD, ici