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jeudi 29 mai 2025

Albus Diabolus : Compendio Esoterico Elettronico

Normalement si vous suivez mon blog, vous connaissez maintenant bien Mater a Clivis Imperat, le groupe drivé par Samael von Martin. Si c'est le cas, il ne vous a pas échappé que la claviériste d'Il Tempio delle Clessidre, Elisa Montaldo, avait été associée à la réalisation des deux albums de cette formation assimilée au dark prog. Dans la continuité de cette collaboration, il était donc logique que les deux musiciens montent un projet commun. 
Voici donc Albus Diabolus !
Tremblez pauvres mortels car avec Compendio Esoterico Elettronico, vous entrez dans le monde des morts-vivants. Chaque note qui vibre provoque le malaise ("Homorphus", "Outro"), chaque son qui résonne évoque la peur ("Elettro sabba", "Potentissimis", "Noctua"). 
Derrière l'obscurité, Pandémonium existe donc réellement, cette ville où règnent Satan et ses pairs, le royaume des cérémonies occultes ("Albus diabolus", "Liturgica", "E cosi sia") et des rites ("Dada shining" "Rituale") dédiés au culte du diable blanc. Mais il y aussi une cantina, pas celle de Mos Eisley bien sûr, pourtant l'ambiance n'en est pas si éloignée. Incubes et succubes s'y trémoussent joyeusement ("Sommi spiriti") sur le dance floor.
Le projet musical porté par Albus Diabolus a le mérite de sortir des sentiers battus sans non plus être furieusement novateur. Car la base d'inspiration revendiquée par Samael est bien la synthwave des années 2010, elle-même héritée de la coldwave des années 80. Si l'on en restait là, votre serviteur serait sûrement au plus mal pour continuer cette chronique. Mais tout l'art de Samael et d'Elisa est justement de partir de ce susbstrat musical et d'y rajouter des doses de dark wave, de gothic ambient, d'electronic sounds et même de metal doom dans des proportions qui relèvent du secret d’alchimiste. Car si je prends les trois premiers morceaux qui ouvrent l'album mais aussi un peu plus loin "Elettro sabba", le résultat est absolument bluffant. Le concept atteint pour moi ses limites avec "Sommi spiriti" mais d'un autre côté il permet aussi des concrétions sonores inattendues comme "E cosi sia", "Noctua" et "Outro".
La manière de jongler entre ces différents genres musicaux, quand même très typés, est assez bien vu. Cette façon de perturber brusquement par des salves de guitares surpuissantes ou mieux par des montées orgasmiques d'orgue liturgique, ces atmosphères musicales d'un froid glacial, façonnées par des synthés et des boîtes à rythmes, donne des effets sonores assez saisissants.
Je ne sais pas si ce projet aura une suite mais ce qui est sûr, c'est que la collaboration entre Samael Von Martin et Elisa Montaldo, entamée avec Matera Clivis Imperat, entérinée avec Albus Diabolus, se révèle vraiment intéressante sur la durée. Le fait est que leurs univers musicaux se rejoignent, leur permettant ainsi d'aboutir à une complémentarité fructueuse mais aussi à une identité artistique commune qui pourrait être qualifiée de dark mood ésotérique. Alors, à quand un projet complètement axé Jacula/Antonius Rex ?

Le line up:
Il Diavolo (Samael Von Martin): chant lead, guitares, synthés, claviers, basse
Elisa Montaldo: chant, chœurs, claviers, synthés, programming, arrangements.
Simòn Fèrètro : guitare lead
Alessio Saglia : orgue d"église
Natalija Brankovic : récitante

La tracklist:
1. Albus Diabolus
2. Homorphus
3. Liturgica (en écoute en cliquant sur le titre)
4. Potentissimis
5. E Così Sia...
6. Dadashining
7. Elettro Sabba
8. Sommi Spiriti
9. Noctua
10. Rituale
11. Outro

Sortie prévue le 11 avril 2025 puis le 30 mai 2025 et une nouvelle fois reportée !

Label : My Kingdom Music

 


 

jeudi 14 décembre 2023

Ma sélection des meilleurs albums de RPI en 2023 / La mia selezione dei migliori album RPI nel 2023


MMXXIII Quelle belle année pour le rock progressif italien ! Elle est aussi inattendue que magnifique. Car 2023 restera incontestablement une grande cuvée avec des révélations (Tritop, Le Vele di Oniride), des confirmations éclatantes (Andrea Orlando, Homunculus Res, I Viaggi di Madeleine, Mater a Clivis Imperat, Sfaratthons), des valeurs sûres en pleine forme (Antilabé, Il Bacio della Medusa, Sophya Baccini'Aradia, Luca Scherani, Il Cerchio d'Oro, LogoS) et même le retour d'anciens noms mythiques (Franco Mussida, Le Orme).
Cette année 2023 a été prolifique aussi par la quantité, quasiment pas une semaine sans recevoir une nouveauté RPI. J'ai essayé de vous en présenter un maximum en n'écartant que ce qui avait réellement peu ou pas d'intérêt ou qui n'était pas prog ou prog friendly. Alors, à année exceptionnelle, sélection exceptionnelle. Au lieu des 9 voire 12 choix habituels, ce ne sont pas moins de 16 albums (un record donc !) que je vous propose de découvrir (ou de redécouvrir pour les plus assidus d'entre-vous). Une fois de plus, il n'y a pas de classement car c'est tout simplement impossible. Mais comme c'est la coutume ici, un album obtient la distinction suprême, et pour 2023 c'est incontestablement Il Segno del Comando avec Il Domenicano Bianco qui se hisse tout en haut du Mont Olympe. Mais je peux vous affirmer que les albums respectifs d'Andrea Orlando, Mater a Clivis Imperat et Le Vele di Oniride méritaient presque autant cette première place. C'est vous dire la qualité de ce millésime 2023. 
Voici maintenant la liste détaillée de cette sélection. En cliquant sur le nom de chaque album vous accéderez directement à la chronique. 

MMXXIII Che bellissimo anno per il progressive rock italiano! È tanto inaspettato quanto magnifico. Perché 2023 resterà incontestabilmente grande con rivelazioni (Tritop, Le Vele di Oniride), conferme eclatanti (Andrea Orlando, Homunculus Res, I Viaggi di Madeleine, Mater a Clivis Imperat, Sfaratthons), valori sicuri in piena forma (Antilabé, Il Bacio della Medusa, Sophya Baccini'Aradia, Luca Scherani, Il Cerchio d'Oro, logos) e anche il ritorno di antichi nomi mitici (Franco Mussida, Le Orme).
Quest'anno 2023 è stato prolifico anche dalla quantità, quasi non una settimana senza ricevere una novità RPI. Ho provato a presentarvene un massimo scartando solo ciò che aveva realmente poco o nessun interesse o che non era prog o prog friendly. Quindi, anno eccezionale, selezione eccezionale. Invece delle 9 o 12 scelte abituali, vi propongo di scoprire (o riscoprire per i più assidui di voi) non meno di 16 album (un record!). Ancora una volta, non c'è classifica perché è semplicemente impossibile. Ma come è consuetudine qui, un album ottiene la distinzione suprema, e per il 2023 è incontestabilmente Il Segno del Comando con Il Domenicano Bianco che sale in cima al Monte Olimpo. Ma posso dirvi che i rispettivi album di Andrea Orlando, Mater a Clivis Imperat e Le Vele di Oniride meritavano quasi lo stesso primo posto. Questo vi dice la qualità di questo anno 2023.
Ecco ora l'elenco dettagliato di questa selezione. Cliccando sul nome di ogni album accederete direttamente alla cronaca.

Il Segno del Comando : Il Domenicano Bianco
 
Andrea Orlando : La Scienza delle Stagioni
Mater a Clivis Imperat : Carmina Occulta
Le Vele di Oniride : La Quadratura del Cerchio
 
Il Cerchio d'oro : Pangea e le tre lune
Sfaratthons : Odi e Amo
Luca Scherani : Everything's changing
Il Bacio della Medusa : Imilla
LogoS : Bokeh
I Viaggi di Madeleine : Tra Luce e Ombra
Antilabé : Animi Motus
Sophya Baccini' Aradia : Runnin' with the Wolves
 


samedi 18 novembre 2023

Mater a Clivis Imperat : Carmina Occulta

 
Alors que l'écoute répétée d'Atrox Locus, le premier album de Mater a Clivis Imperat est tout juste digérée, revoilà notre violoniste, incarnation moderne de Paganini, entouré de ses déesses libidineuses. Enzo Sciotti, le graphiste auteur de la première couverture est hélas décédé mais Emanuele Tagliatti a dignement pris le relais pour proposer une nouvelle illustration absolument et totalement machiste dont le caractère désormais transgressif la rend encore plus jouissive ! 
Alors que Atrox Locus avait été le fruit tardif d'une longue gestation commencée en 2008 à la création du groupe (vous avez le détail de l'histoire ici), Samael von Martin avait enchaîné très vite ensuite sur un deuxième album et très tôt des démos avaient été enregistrées dont j'avais pu écouter quelques extraits prometteurs. 
Avec Atrox Locus, Mater a Clivis Imperat  avait  dealé avec le nocher Charon pour franchir sans encombre le Styx et s'approcher de l'entrée des Enfers. Nous en étions resté là avec cette œuvre qui sentait déjà bien le souffre. Mais avec Carmina Occulta, Mater a Clivis Imperat nous entraîne aux tréfonds de l'Hadès. Attendez vous à rencontrer des ombres désespérées qui errent hagardes. Tout au long des dix neuf pistes de cet album, je n'entends que lamentations et litanies mises en scène de différentes manières et sous différents tons. Et c'est bien là que réside la puissance de cet album.  Car il ne suffit pas de faire dans le sulfureux lourdingue pour s'afficher satanique.
Dans Carmina Occulta, vous avez des variations d'ambiances quasi infinies. Pas un morceau ne ressemble à un autre. D'un côté, les gammes et les modes utilisées, de l'autre, les arrangements et surtout les bruitages sont à ce point présents et importants pour la cohérence de l’ensemble, qu'ils en prennent un caractère quasi diégétiques. On entend ainsi, en fait, simultanément deux sources audio consistant en une partition musicale sur laquelle est plaquée une bande d'effets sonores. Régulièrement ces deux canaux sont accompagnés d'une partie narrative. L'effet est saisissant de par sa cohérence et de par sa  force évocatrice, "Melicum Brevius (Fanfara funebre)" et surtout "Sabba" en sont sans aucun doute les meilleurs exemples. 
Loin de se complaire dans le lamento et le contemplatif, l'album a ses (nombreux) moments de fièvre hard et autant de montées en puissance soudaines font comprendre à l'auditeur qu'il est face à une créature animée qui peut se déchaîner à tout moment. Car si l'on peut considérer que le très rock "Sub insidiosam ruinam genero" et "Liturgica" sont pris chacun sur un tempo appuyé, il faut se rendre à l'évidence,  "Chori Tragici" et "Diaboli malleus" sont nettement plus mouvementés. Je ne parle même pas de "Tragica operetta" qui, une fois lancé, se révèle être un missile supersonique. Quel esprit dérangé a pu imaginer pareil délire ?
Pour réaliser ce travail démentiel, Samael von Martin a eu l'intelligence de s'entourer d'une équipe de collaborateurs solides et a notamment fait appel à Elisa Montaldo qui apporte tout son savoir-faire, immense, dans les illustrations sonores, en plus bien sûr de ses rôles d’interprète au chant, au piano et sur sa lutherie asiatique qu'elle peut exploiter ici dans une dimension inédite ("Edoardo II - S.D. recuperatio)". Ses contributions sont régulièrement décisives jusqu'à magnifier certaines pièces comme l'ensorcelant "Anima errantes" ou le démoniaque  "Sub insidiosam ruinam genero" dont l'ambiance surnaturelle ne manquera pas de vous obséder. Elle est également la compositrice et la seule exécutante de l'ambient "Peste 1347/ 2019".
On peut parler longtemps de ce disque en évoquant ses évidents penchants epic doom, dark prog et heavy rock, "Anima errantes" étant d'ailleurs au passage une belle synthèse de ces styles, mais la vérité n'est pas là. La vérité est que par le miracle de la création artistique et de l'inspiration mystique, cet album est à appréhender, et surtout à écouter, comme un opéra rock gothique, les interventions lyriques récurrentes de la soprano Elisa Di Marte venant encore renforcer ce ressenti, avec également, et pour corser l'affaire, un libretto en latin.
Seule la dernière piste peut sembler sensiblement décaler par rapport au reste de l'album. Mais il s'agit en fait d'un titre bonus, donc tout s'explique. "Movimento Dadaista Padovano" a été composé et enregistré pour la bande son d'un film I Veneratori di Morte. Bien que l'atmosphère soit incroyablement lourde et sombre, la tension retombe et permet une sortie en douceur, un peu comme quand vous quittez une salle obscure de cinéma après avoir vu un film particulièrement glauque et que la lumière extérieure vous soulage brusquement.  
Plus de cinquante ans après l'avènement de Jacula et d'Antonius Rex, Samael von Martin s'affirme comme le nouveau guide du dark prog ésotérique italien et se positionne ainsi en digne successeur d'un Antonio Bartoccetti.
Similis simite gaudet.

Les musiciens :

Isabella : voix narrative principale et chant
Samuel von Martin : voix, guitares, basse, flûte, luth, percussions et chaînes
Simon Ferètro : guitare, voix sur (7 et 12)
Flavio Porrati : chant (1, 11, 18)
Wally Ache : basse
Danial : basse (1)
Elisa Montaldo : invocations, chant (2, 7, 9, 10, 12, 14, 16, 17), koto électrique, hulusi, flûte bawu en bambou, piano (9)
Vittorio Sabelli : clarinette et clarinette basse
Alessio Saglia : orgue d'église, orgue Hammond, Moog, claviers et orchestrations
Aleister Ventrenero : batterie
Elisa Di Marte : soprano (4, 5, 8, 13)
Nequam : voix narrative masculine
The Nun : chœurs féminins
Natalija Brankoviç : claviers, piano (14), orgue (1),  violon (14, 17)
Domenico Lotito : solo de guitare (12) 

La tracklist :

1 - Ago e filo
2 - Sub insidiosam ruinam genero
3 - Liturgica (…Itaque sit)
4 - Carmina occulta
5 - Strigarum Dominus
6 - Edoardo II - (S.D. recuperatio)
7 - Chori tragici
8 - Codex Diabolicus
9 - Tragica operetta
10 - Peste 1347/ 2019
11 - Sabba
12 - Animi errantes
13 - Noctes ad nendum
14 - Nero segreto (Funestum Drama)
15 - Diaboli malleus
16 - Praesagia pontificia
17 - Melicum Brevius (Fanfara funebre)
18 - Funebris
19 - Movimento Dadaista Padovano (bonus)

Label : Black Widow Records

mardi 31 octobre 2023

Mater a Clivis Imperat : Carmina Occulta (annonce/annuncio)


FR : ce 31 octobre 2023, en ce jour de Samhain (quelle coïncidence !), le deuxième album de Mater à Clivis Imperat - Carmina Occulta est enfin disponible dans les formats suivants : CD, LP et box Limited LP.
Pour toute information ou commande, écrivez à blackwidow@blackwidow.it .
"Samael von Martin est capable de donner forme musicale à ses « cauchemars » et de créer un univers artistique unique et envoûtant. Je suis heureuse d’en faire partie et d’avoir apporté ma contribution. Depuis l’époque de mon projet Le Temple des Sabliers, j’ai toujours essayé d’exprimer et d’interpréter l’obscurité. Dans l’obscurité se trouve souvent la lumière de la beauté" (Elisa Montaldo).

IT : Oggi 31 ottobre 2023, in questo giorno di Samhain (che coincidenza!), è disponibile il secondo lavoro dei Mater a Clivis Imperat - carmina Occulta nei seguenti formati : cd , lp e box Limited lp . Per informazioni o ordini scrivete a blackwidow@blackwidow.it .
"Samael von Martin è capace di dare forma musicale ai propri « incubi » e creare un universo artistico unico e ammaliante. Sono contenta di farne parte e aver dato il mio apporto. Fin dai tempi del mio progetto Il Tempio delle Clessidre ho sempre cercato di esprimere e interpretare l’oscurità. Nell’oscurità si trova spesso la luce della bellezza" (Elisa Montaldo).

dimanche 25 décembre 2022

Ma sélection des meilleurs albums de RPI pour 2022

Il s'est passé beaucoup de belles choses en 2022 dans le petit monde du rock progressif italien. 2022 restera comme un très bon cru. Sur une cinquantaine d'albums reçus et écoutés (évidemment), une trentaine ont retenu mon attention et au final douze forment mon top de l'année. Bien sûr, c'est dur pour les autres qui n'ont pas démérité, mais c'est le principe même d'une sélection sinon je ne vois pas l'intérêt. D'ailleurs, il s'agit bien d'une sélection, pas d'une compétition, donc il n'y a pas de classement précis, juste douze albums qui sortent du lot, selon mes goûts personnels, çà reste donc subjectif. Voilà pourquoi, je n'oublie pas pour autant de citer Banda Belzoni avec Timbuctu, De Rossi e Bordini, Habelard2 avec Punto di vista, L'Estate di San Martino avec Kim, Phoenix Again avec Vision, Enten Hitti avec Via Lattea,  RanestRane avec Apocalypse Now, Reale Accademia di Musica avec Lame di Luce, ZoneM avec Sono dentro di me. Ce qui me permet aussi de répondre par avance à la remarque à laquelle j'ai droit tous les ans "ah mais tu as oublié machin". Je n'oublie pas machin, je fais une sélection ! Reste le cas de Banco del Mutuo Soccorso avec Orlando - Le forme dell'Amore. Je me suis déjà exprimé sur ce disque et sur la formation actuelle. Je n'y reviens pas. Mais mon récent voyage en Italie me confirme qu'il y a des non-dits sur le groupe. On ne touche pas aux icônes ! L'année 2022 aura été également spéciale pour le RPI avec deux exhumations incroyables, d'abord Visione dai Tarrochi d'Arturo Stàlteri, un enregistrement datant de 1985 et surtout Sabba de Fiamma Dalla Spirito, un album enregistré en 1975 sur les cendres de Jacula et jamais publié, un miracle. Ce best of 2022 est marqué par plusieurs retours gagnants de groupes  connus qui sont déjà, pour la plupart, des valeurs sûres du prog italien :
 
- Aliante avec Destinazioni Oblique
- Daal avec Daedalus
- Macchina Pneumatica avec Appartenenza
- O.A.K. (aka Jerry Cutillo) avec Lucid Dreaming and The Spectre of Nikola Tesla
- Odessa avec L'alba della civiltà
- Sintesi di Viaggio del Es avec Gli alberi di Stavropol
- Sezione Frenante + Mauro Martello avec Prigioniero di visioni,

Mais il y a aussi cinq nouveaux venus très prometteurs :
Caravaggio, album Caravaggio TOP "1" 2022
- G.O.L.E.M. (pour Gravitational Objects Of Light, Energy And Mysticism), album G.O.L.E.M.
- Limite Acque Sicure, album Limite Acqua Sicure
- The Lost Vision Of  The Chandoo Priest, album The Lost Vision Of  The Chandoo Priest
- Mater a Clivis Imperat avec Atrox Locus
 
Voilà, j'espère que vous ferez quelques découvertes dans cette sélection, mais normalement si vous suivez ce blog (merci pour çà !), il ne devrait pas y avoir de grosses surprises pour vous. Je vous donne rendez vous l'année prochaine avec déjà quelques sorties annoncées intéressantes. Je pense à Il Cerchio d'Oro et surtout au nouveau Il Balleto di Bronzo qui s’appellera Lemures et qui s'annonce très bon sur ce que j'ai déjà entendu. Il y aura aussi sûrement quelque chose du côté de Mater a Clivis Imperat et là aussi çà promet. Voilà vous savez tout ou presque ! Passez bien la fin de l'année en écoutant de la bonne musique. 


dimanche 24 avril 2022

Mater a Clivis Imperat : Atrox Locus

Le rock progressif italien a aussi son côté obscur et ses penchants occultes et ce depuis ses premiers balbutiements puisque dès 1969, Antonio Bartoccetti avait ouvert la voie avec son groupe Jacula en proposant In cauda semper stat venenum, un album se voulant avant tout inspiré par les flashs ésotériques de son créateur aboutissant ainsi à une matière musicale, mélangeant allègrement le dark, le heavy, l'ambient, le doom et se faisant remarquer par son odeur de souffre mais aussi par son caractère décousue. Le genre s'est ensuite structuré, établissant ses propres codes, et a ainsi réussi a perdurer avec quelques noms emblématiques, Jacula bien sur, mais aussi Antoniux Rex (autre formation menée par Bartocceti) ainsi que l'incontournable Devil Doll pour ne citer que les plus connus sans oublier Malleus bien évidemment. Le label Black Widow records a fait beaucoup pour promouvoir ce style de musique, son patron Massimo Gasperini étant un fan absolu de tout ce qui se rapporte au dark heavy prog. Les albums de Jacula et d'Antonius Rex ont ainsi été publiés ou réédités, pour les plus anciens, chez Black Widow records qui a également produit un bon nombre d'autres groupes œuvrant dans la même veine (récemment La Janara). Le dernier en date, Mater a Clivis Imperat, n'est pas, loin de là, le moins intéressant d'une longue série. Son album Altrox Locus qui est sorti le 22 mars 2022 est même une divine surprise. 

Côté visuel, il est difficile, dès le premier coup d’œil,  de ne pas être attiré par la couverture qui en jette et qui évoque des souvenirs confus pour les fans de giallo et de films d'horreur italiens de la grande période des années 70. Et pour cause, elle est signée du regretté Enzo Sciotti (disparu l'année dernière) à qui l'on doit des affiches cultes pour les films eux aussi cultes de Mario Bava, Lucio Fulci et Dario Argento entre autres.  

Côté équipage, la formation comprend des musiciens expérimentés : Samael Von Martin vient de Death Dies et Tomas Contarato (alias Demian De Saba) de chez Evol, des groupes de Black métal à tendance satanique ! On est prévenu ! Avec l'énigmatique pianiste gothique Natalija Branko, le claviériste milanais Alessio Saglia et la chanteuse soprano Elisa de Marte de Padoue, le groupe est complété avec trois musiciens de talent de formation classique. 

Il est d'ailleurs bon de savoir que Mater a Clivis Imperat est une formation qui existe depuis 2008 et que cet Atrox locus est en fait la concrétisation de plusieurs projets précédents qui n'avaient pas abouti en leur temps. Il aura fallu de nombreuses années pour que ce concept musical arrive à maturité en trouvant enfin la bonne inspiration, les bons réglages mais aussi les musiciens idoines. Le résultat de ces années de tâtonnements est enfin là. Un monstre sonore de heavy rock occulte et de hard prog des seventies, fait d'un magma organisé d'orgues liturgiques, de riffs lourds de guitares électriques, de rythmes meurtriers, d'éclairs aveuglants giclant du noir absolu, de chœurs grégoriens, de chant lyrique et enfin de mises en scène théâtrales gothiques et dérangeantes. Une bande originale d’un film d'horreur, jamais réalisé, de laquelle émerge le mystère, l'angoisse, les passions, le sang, la désespérance, la mort. 

Bien évidemment, côté contenu, pas de surprise, il y a du lourd. Les ambiances alternent entre l'univers musical de Fabio Frizzi période Paura nella città dei morti viventi / L'Aldilà / Manhattan Baby ("Coemeterium" et sa reprise, "1974 Sorgi o Creatura", "Oblivium") et celui de Goblin (comprenant aussi Goblin Rebirth, 4Goblin et le Daemonia de Claudio Simonetti) pour le titre éponyme "Atrox Locus".  "Padova occulta (Nero Barocco)" plus orchestré et aux chorus de guitare acide, évoque Devil Doll mais aussi Lacrimosa, alors que "Homo intime pauper est" et  "Dominae oculi" nous ramènent à Jacula et à Antonius Rex . La surprise vient plutôt de l'instrumental "Witchcraft " qui tombe à point nommé pour détendre l’atmosphère plutôt lourde et austère de l'ensemble. Le morceau se présente comme une longue cavalcade heavy menée par une énorme performance d'Alessio Saglia à l'orgue Hammond, soutenue par une rythmique funky. Niacin aurait pu faire ce genre de titre. Puisque l'on est du côté hard prog, "Idalo tribus" est en plein dedans. Rien de très original pour ce court instrumental avec ses allers retours de riffs en trois accords, mais un bon moment pendant lequel le groupe se lâche sans se poser de questions. Je reste plus sceptique sur le simili symphonique "Vagaris" intégralement centré sur un tutti de cordes frottées dont l'exécution aux synthés donne dans un ton un peu daté (çà me rappelle les sons des Roland du début des années 80) et surtout la composition reste très sommaire sans jamais décoller et sans jamais accoucher d'un développement digne de ce nom. La reprise, en toute fin d'album, de "Coemeterium" dans une version alternative prenante et horrifiante, clôt magnifiquement ce disque qui aurait sans doute gagné à être un peu plus court. Mais, il ne s'agit pas de bouder son plaisir car nous avons ici un opus qui soutient la comparaison avec ses illustres références citées à plusieurs reprises tout au long de cette chronique. Sachez aussi que le prochain album est déjà en route et là il faudra vous attendre à une autre surprise de taille au générique !

Les musiciens : Isabella (chant, chœurs), Samael Von Martin (guitare, basse, claviers, chœurs), Tomas Contarato (batterie), Natalija Branko (piano), Alessio Saglia (orgue,Hammond, Moog) + la participation d'Elisa Di Marte (chant soprano) 

Black Widow Records propose l'album en trois déclinaisons : Compact Disc,  LP avec un livret de  20 pages, LP édition limitée (66 exemplaires) avec couverture “raw cardboard” et vinyle couleur + 2 posters + le livret de 20 pages + le téléchargement mp3

La tracklist :

1. Coemeterium
2. 1974 (Sorgi o Creatura)
3. Atrox locus
4. Padova occulta (Nero Barocco)
5. Atrox poena in corde suo est
6. Homo intime pauper est
7. Witchcraft
8. Dominae oculi
9. Oblivium
10. Meretrix Pacis Orba
11. Idola tribus
12. Vagaris
13. Coemeterium (Alternate Version)