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dimanche 25 décembre 2022

Ma sélection des meilleurs albums de RPI pour 2022

Il s'est passé beaucoup de belles choses en 2022 dans le petit monde du rock progressif italien. 2022 restera comme un très bon cru. Sur une cinquantaine d'albums reçus et écoutés (évidemment), une trentaine ont retenu mon attention et au final douze forment mon top de l'année. Bien sûr, c'est dur pour les autres qui n'ont pas démérité, mais c'est le principe même d'une sélection sinon je ne vois pas l'intérêt. D'ailleurs, il s'agit bien d'une sélection, pas d'une compétition, donc il n'y a pas de classement précis, juste douze albums qui sortent du lot, selon mes goûts personnels, çà reste donc subjectif. Voilà pourquoi, je n'oublie pas pour autant de citer Banda Belzoni avec Timbuctu, De Rossi e Bordini, Habelard2 avec Punto di vista, L'Estate di San Martino avec Kim, Phoenix Again avec Vision, Enten Hitti avec Via Lattea,  RanestRane avec Apocalypse Now, Reale Accademia di Musica avec Lame di Luce, ZoneM avec Sono dentro di me. Ce qui me permet aussi de répondre par avance à la remarque à laquelle j'ai droit tous les ans "ah mais tu as oublié machin". Je n'oublie pas machin, je fais une sélection ! Reste le cas de Banco del Mutuo Soccorso avec Orlando - Le forme dell'Amore. Je me suis déjà exprimé sur ce disque et sur la formation actuelle. Je n'y reviens pas. Mais mon récent voyage en Italie me confirme qu'il y a des non-dits sur le groupe. On ne touche pas aux icônes ! L'année 2022 aura été également spéciale pour le RPI avec deux exhumations incroyables, d'abord Visione dai Tarrochi d'Arturo Stàlteri, un enregistrement datant de 1985 et surtout Sabba de Fiamma Dalla Spirito, un album enregistré en 1975 sur les cendres de Jacula et jamais publié, un miracle. Ce best of 2022 est marqué par plusieurs retours gagnants de groupes  connus qui sont déjà, pour la plupart, des valeurs sûres du prog italien :
 
- Aliante avec Destinazioni Oblique
- Daal avec Daedalus
- Macchina Pneumatica avec Appartenenza
- O.A.K. (aka Jerry Cutillo) avec Lucid Dreaming and The Spectre of Nikola Tesla
- Odessa avec L'alba della civiltà
- Sintesi di Viaggio del Es avec Gli alberi di Stavropol
- Sezione Frenante + Mauro Martello avec Prigioniero di visioni,

Mais il y a aussi cinq nouveaux venus très prometteurs :
Caravaggio, album Caravaggio TOP "1" 2022
- G.O.L.E.M. (pour Gravitational Objects Of Light, Energy And Mysticism), album G.O.L.E.M.
- Limite Acque Sicure, album Limite Acqua Sicure
- The Lost Vision Of  The Chandoo Priest, album The Lost Vision Of  The Chandoo Priest
- Mater a Clivis Imperat avec Atrox Locus
 
Voilà, j'espère que vous ferez quelques découvertes dans cette sélection, mais normalement si vous suivez ce blog (merci pour çà !), il ne devrait pas y avoir de grosses surprises pour vous. Je vous donne rendez vous l'année prochaine avec déjà quelques sorties annoncées intéressantes. Je pense à Il Cerchio d'Oro et surtout au nouveau Il Balleto di Bronzo qui s’appellera Lemures et qui s'annonce très bon sur ce que j'ai déjà entendu. Il y aura aussi sûrement quelque chose du côté de Mater a Clivis Imperat et là aussi çà promet. Voilà vous savez tout ou presque ! Passez bien la fin de l'année en écoutant de la bonne musique. 


samedi 26 novembre 2022

Sezione Frenante + Mauro Martello : Prigioniero di visioni


çà fait longtemps que vous n'avez pas entendu du prog italien à l'ancienne ? Alors, si vous voulez vous faire une piqure de nostalgie, cet album est pour vous. Il faut dire que Sezione Frenante est un groupe qui affiche cinquante années d'existence avec, pour être complet, une première apparition en 1974, une séparation en 1978 et une reformation en 2006. Tout cela pour publier un premier album uniquement en 2014 sous la houlette de Ma.Ra.Cash records (Metafora Di Un Viaggio) puis un deuxième en 2019 (Nuova Dimensioni) et enfin ce Prigioniero di visioni, qui est sorti en octobre 2022. Dans la bataille, le groupe a perdu un de ses membres originels (Doriano Mestriner) mais Mirco de Marchi et Alessandro Casagrande sont eux toujours fidèles au poste. Je regrette aussi l'absence de Francesco Nardo, le chanteur du premier album,  mais Luciano Degli Alimari assure très bien au chant dans un style vocal au pathos plus chargé que son prédécesseur, mais somme toute correctement dosé. A l'arrivée, la qualité est également toujours bien présente. La grande tradition d'un rock progressif italien enchanteur, virevoltant et capable d'alterner les séquences mélodiques les plus légères avec des passages au tempo appuyé, est ici respectée. J'en veux pour preuve des morceaux comme "Il cuore rivelatore" et "La maschera della morte rossa" qui sont deux vrais concentrés du meilleur du prog italien "classico". Et que dire de "L'albergo" un titre au tempo lourd mais sur lequel duduk, saxo et flûte se relaient pour en aérer le propos qui se veut à la base plutôt guerrier. On est pas si loin d'une ambiance à la Lothlorien ou à la Il Bacio della Medusa, avec même quelques accents pagan, et pourtant, çà passe comme une lettre à la poste. Ce morceau est l'occasion d'évoquer le rôle essentiel de Mauro Martello sur cet album. Il faut souligner sa présence, son efficacité et sa capacité à illuminer les neufs titres de ses traits de vents. Mauro Martello est un flûtiste vénitien connu et réputé de formation classique issu du prestigieux Conservatoire Benedetto Marcello de Venise. Mais Mauro a également un pied dans le rock progressif depuis longtemps. Il fait partie du Lincoln Quartet qui reprend le répertoire de Jethro Tull et de Ian Anderson. Il a joué pour Opus Avantra, Jenny Sorrenti, Aldo Tagliapietra, Alberto Radius (Formula Tre) et Osanna, autant de grands noms du prog italien. On comprend donc mieux que l'album soit co signé par Sezione Frenante et Mauro Martello. Le même Mauro Martello avait déjà participé à l’album précédent, Nuova Dimensioni, mais comme simple intervenant sur trois titres. C'est d'ailleurs lui qui est évidemment la star du morceau suivant. Car les vénitiens nous font une belle surprise avec "Ian's Crab Bourrée" qui est plus qu'un clin d’œil à la fameuse "Bourrée' de Jethro Tull. Il fallait oser, mais quelle belle pirouette quand même ! Et surtout quel enchainement avec "Pazzo", titre sur lequel on retrouve Mauro Martello à la flûte pour une forme de danza aux accélérations fulgurantes. Le même Mauro délivre des parties de duduk absolument magiques sur "L'horla', un titre à velléité épique qui prend ainsi une nette coloration "folklore méditerranéen" pour un morceau qui permet aussi à Luciano Degli Alimari de s'exprimer pleinement. 
Nous avons aussi l'immense plaisir d'entendre à deux reprises, l'invité de marque de cet album, le chanteur d'Osanna, Lino Vairetti, dont la voix devient de plus en plus prenante et envoutante, les années passant. Il faut bien dire que 'Ligeia" est une chanson taillée sur mesure pour ce géant du prog italien (c'est peut être un peu moins le cas pour "Prigioniero di visioni", quoique que !). Enfin, j'ai une pensée émue pour "Chissa" dont le côté ballade médiévale s'associe parfaitement avec un décorum beaucoup plus moderne pour un résultat qui ne peut pas laisser indifférent.
Force est de  constater que le groupe fait preuve d'une belle assurance pour nous offrir ce Prigioniero di visioni. Cet album est à la fois solide dans ses compositions et réellement passionnant pour ce qui concerne les multiples volutes et arabesques musicales qui ornent chaque titre avec, encore et toujours, ce souci permanent d'une résonance mélodique qui ne faillit jamais. Du travail à l'italienne, je vous dis !

Le groupe : Mauro Martello (flûte, sax, duduk), Luciano Degli Alimari (chant), Antonio Zullo (guitares), Mirco De Marchi (claviers), Sandro Bellemo (basse), Alessandro Casagrande (batterie, percussions) 

+ Lino Vairetti (Osanna) sur "Ligeria" et "Prigioniero di visioni"

La tracklist :

  1. Il cuore rivelatore
  2. La maschera della morte rossa
  3. Ligeia
  4. L’Albergo
  5. Ian’s Crab bourree
  6. Pazzo
  7. Chizza?
  8. L’horla
  9. Prigioniero di visioni

 C'est sorti chez MaRaCash

 

 

 

samedi 18 mai 2019

Sezione Frenante : Nuove dimensioni

Nuove Dimensioni est un concept album formé de huit titres pour cinquante et une minutes de musique. Le contenu des textes est très recherché et s’inspire de la physique quantique, de l’astronomie, de l’histoire ancienne et de la mythologie.
Côté musique, attendez vous à une délicieuse plongée dans un rétro prog qui balance entre Le Orme et Banco del Mutuo Soccorso. Rien d'original donc mais les morceaux, relativement homogènes, emmènent l’auditeur vers des atmosphères inconnues et mystérieuses, parfois tendues et dissonantes, avec à l'évidence des bases de  musique classique dans la manière de composer et d'agencer les différentes parties (les passages chantées sont très inspirés du lyrique).
J'avais beaucoup aimé le premier album, Metafora di un viaggio (2014), grâce notamment au chant de Francesco Nardo, mais il est parti assez vite après l'enregistrement du disque. Ce Nuove Dimensioni ne me déçoit vraiment pas et le nouveau chanteur, Luciano Degli Alimari, est très bon. Je vous donne mon trio de morceaux préférés : "L'era di Planck", "Principe del vuoto" et "E' nata una stella"mais franchement il n'y a rien à jeter. Cet album procure beaucoup de bonheurs et rend même joyeux ("nomadi velieri").
 Pour ne rien gâcher l'artwork est vraiment beau.

çà s'écoute ici :  https://promo.theorchard.com/PvxeNAHOcnqA5IBSr7MG