samedi 20 mars 2021

Archangel : Third Warning

Gabriele Manzini, le leader et claviériste d'Ubi Maior, est également le maître à penser d'un autre groupe moins connu qu'Ubi Maior : Archangel. il s'agit plutôt en fait d'un projet parallèle que Gabriele réactive épisodiquement au gré de ses envies. De fait, depuis la première manifestation discographique en 2009 (The Akallabeth), ce Third Warning n'est que le troisième album en douze ans, succédant à Tales of Love and Blood sorti en 2013. Pour ceux qui ont suivi cette partie de la carrière de Gabriele, ils auront remarqué que le milanais aime avoir des invités extérieurs de qualité. Archangel a ainsi enregistré les participations des chanteurs Damian Wilson (Landmarq, Treshold, Rick Wakeman et tout récemment Arena), Zacharie Stevens (Savatage) ou encore Ted Leonard (Enchant). Pourtant cette fois, c'est une équipe d'habitués, voire même de familiers, qui est aux côtés de Gabriele avec les piliers inamovibles de la section rythmique (Davide Martinelli à la batterie et Walter Gualtiero Gorreri la basse), et les trois guitaristes d'Ubi Maior (les anciens Alessandro Dovi et Stefano Mancarella, plus la titulaire actuelle du poste Marcella Arganese qui se distingue sur toute la fin de "The end of the World"), Giancarlo Padula s'acquittant quant à lui une nouvelle fois parfaitement de sa tâche au poste de chanteur. Dans les deux précédents albums, Archangel se perdait plus ou moins dans différents genres musicaux (hard prog, métal gothique, A.O.R.) sans démériter mais sans vraiment convaincre non plus. J'avoue que j'ai eu un peu peur en écoutant le premier titre qui me rappelait un peu trop les deux précédents albums. Mais non, tout va bien. Cette fois, Gabriele limite au maximum la prise de risque et fait planer son archange dans un halo d'atmosphères soft prog. C'est remarquablement bien fait avec un dosage parfait entre des parties chantées très mélodiques, délibérément orientées mainstream dans l'esprit de ce que sont capables de faire Alan Parsons ou Mike Oldfield, et des interventions instrumentales positionnées en solo central (guitare électrique et claviers) à chaque fois parfaitement calibrées. L'ensemble a de forts relents néo prog, si ce terme a encore réellement un sens aujourd’hui. Tiens je vais innové, je vais parler de "prog Middle of the Road". En fait, cet album me donne l'impression de ressembler à Gabriele, imperturbable en toute occasion, dont la posture de gentleman dénote parfois dans un univers rock plus agité. Ici, il est dans son élément (évidemment, c'est lui qui en est le créateur). Il imprime à cet album un ton uniforme qui n'en est pas pour autant monotone, les très très bons "Metal into brain" et "When the eagle hung his head"sont là pour le démontrer. Gabriele nous rappelle ici qu'il est avant tout un excellent compositeur capable d'écrire des chansons faciles d'accès en apparence, mais qui contiennent toutes une réelle profondeur pour peu qu'on les écoute attentivement. "Thetis" a ainsi cette puissance contenue et cette forme de chant posé quasiment recueilli, que l'on retrouve chez IQ par exemple. Gabriele paie aussi son tribut à Genesis avec "Circle of life" librement inspiré selon ses dires d'Entangled". Il n' y a là à l'évidence aucune volonté de plagier, juste d'en garder le côté éthéré et vaguement naïf. A titre personnel, j'aurai plutôt relevé des similitudes avec certains titres du Marillion de Steve Hogarth, mais bon. L'album contient également deux pièces instrumentales aux ambiances très évocatrices mais très différentes l'une de l'autre. Là où "The Last Day Of Beauty" développe une atmosphère lourde et mystique, "Storm Over St. Andrew’s Churchyard" se fait crépusculaire et romantique dans un symphonisme foisonnant. Archangel ne remplace pas Ubi Maior, il n'est d'ailleurs pas sur le même créneau stylistique mais il permet à Gabriele Manzini de développer d'autres idées musicales avec un accessibilité plus directe et donc une perception plus immédiate. On comprend ainsi mieux pourquoi deux compositions ("Thetis" et "Circle of life") datant des sessions d'enregistrements du dernier album d'Ubi Maior  Bestie, Uomini e Dei  ont en fait été mises de côté et utilisées pour cet album dArchangel, dont l'option "chant en anglais" convient mieux à ces deux chansons. Third Warning termine par "When the eagle hung his head", un long titre de onze minutes qui est sûrement le plus original de l'album. Pour vous donner une idée, c'est comme si Arena et Jethro Tull avaient fait un morceau en commun (ne cherchez pas la flûte. Ce n'est pas parce qu'on parle de JT qu'il faut à chaque fois penser flûte. Il y a quand même un peu plus que çà dans la longue carrière de JT !).  Cet album d'Archangel est sûrement, et de loin, le meilleur des trois à ce jour. Mais je dois dire que j'ai quand même une idée qui m'a effleuré l'esprit à plusieurs reprises en écoutant Third Warning : qu'aurait donné cet album chanté par Damian Wilson ? Je vous laisse trouver la réponse mais pensez-y quand même car consciemment ou inconsciemment, Gabriele avait, une fois encore, cette voix en tête en réalisant son album. J'en suis à peu près sûr !    

Mon coup de cœur : "Metal into brain"

La tracklist :
1.Technological Anguish
2.Metal Into Brain
3.The Last Days of Beauty
4.Thetis
5.The End of the World
6.Storm Over St. Andrew’s Churchyard
7.Circle of Life
8.When the Eagle Hung His Head
 
Le lien bandcamp pour écouter et acheter : Archangel Bandcamp
Vouis pouvez aussi commander le CD en allant sur ces liens  AMS et BTF.IT

vendredi 12 mars 2021

Paola Tagliaferro sings Greg Lake

La genèse de cet album est une histoire d'amitié et de respect entre artistes. Paola Tagliaferro a rencontré Greg Lake et sa femme, Regina, sur le tard en 2012. Des liens forts se sont créés entre le couple et Paola, liens qui ont perduré avec Regina après le triste décès de Greg Lake à la fin de l'année 2016. En 2017, Paola a décidé de créer un spectacle musical en hommage à Greg Lake appelé "Art in Progress Event in Memory of Greg Lake". Pour porter ce projet, elle a demandé à des musiciens de grande qualité de l'accompagner. La formation ainsi constituée a pris le nom de La Compagnia dell'Es. On retrouve dans ce groupe, entre autres, le guitariste et ingénieur du son Pier Gonella (également membre de Vanexa, Mastercastle et Necrodeath), le duo Enten Hitti, spécialisé dans l'utilisation des instruments anciens, qui a son propre parcours discographique (et qui a même eu l'honneur d'une courte chronique sur ce blog !), ainsi que le harpiste Vincenzo Zitello considéré comme une référence en la matière et ayant largement collaboré au début des années quatre vingt avec notre barde breton Alan Stivell. Paola Tagliaferro est, quant à elle, une artiste complète qui a œuvré dans la danse, la peinture et la musique y compris la musique expérimentale. Elle compte de nombreuses collaborations musicales (dernièrement avec Max Marchini, Bernardo Lanzetti mais aussi avec Peter Sinfield, l'ancien parolier de King Crimson) et compte quatre albums récents à son actif : Linee dell’Anima  en 2007, Chrysalis en  2009, Milioni di Lune en  2012 et Fabulae en 2018. Outre le fait d'être une très belle femme (j'ai quand même le droit de le dire !), elle a donc un parcours musical plus que respectable. Tout cela pour mieux vous faire connaître ces musiciens mais aussi pour vous faire comprendre que nous n'avons pas affaire à des amateurs. Après plusieurs performances de Paola et de La Compagnia dell'Es honorant Greg Lake à travers le "Art in Progress Event Tour in Memory of Greg Lake", Regina Lake a demandé à Paola d'enregistrer un album regroupant une partie des chansons interprétées sur scène. Évidemment la voix de Paola, au demeurant fort belle et puissante quand il le faut (cf. "Epitaph"), ne peut pas rivaliser avec celle profonde et enveloppante de Greg Lake. C'est donc sur un autre terrain qu'il faut aller pour jauger cet album. Ce n'est pas pour rien que Regina Lake a tenu à apporter ses conseils sur l'esprit dans lequel chaque morceau pouvait être joué en respectant les intentions de Greg. Car c'est là que se trouve tout l'intérêt de ces reprises. Leur exécution révèle une forme de pureté et de dépouillement qui s'apparentent à un recueil de "Greg Lake'songs naked". L'autre tour de force de cet album est de donner une unité de ton à ces dix (onze) chansons reliées entre elles par ce qui s’apparente à une forme d'évidence, se traduisant  par une homogénéité d'écoute plaisante. La preuve ? Tous les "hightlights" de Greg Lake sont réunis ici et pourtant aucun ne sort plus du lot qu'un autre. Après, tout est question de sensibilité et à ce petit jeu, j'avoue avoir un faible pour "Lucky man" tout simplement pour la justesse de l’interprétation de Paola et pour l'accompagnement tout en finesse du groupe qui donne un vrai plus à cette chanson touchante, pour "Promenade 2" sur laquelle Paola accroche sa voix à un fil invisible dans un joli numéro d'équilibriste, pour "Moonchild" car cette version exacerbe encore, si cela était possible, la délicatesse infinie de ce titre, et enfin pour "Epitaph/Battlefield" de laquelle il se dégage une tristesse et une nostalgie qui siéent à merveille à cette fin d'album, La Compagnia dell'Es se surpassant ici pour recréer un arrangement qui porte et mette en valeur l'emphatique (à l'origine) "Epitaph". J'avoue que j'avais une certaine appréhension quant à l'accent de Paola et surtout à la manière qu'elle aurait d'interpréter ces chansons en respectant les attaques, le phrasé et les nuances de Greg. Mais là encore, peut être grâce au concours de Regina, tout est parfait et en place. Les derniers sceptiques se demandant ce que donne le prog dans tout çà, iront écouter "Take a Pebble" et la performance centrale d'Andrea Zanzottera au piano puis feront un saut jusqu’aux pistes 9 et 10 ("Moonchild" et "Epitaph"), ce qui devrait définitivement les rassurer.   

Cet album vient confirmer, s'il était besoin, le talent de Greg Lake comme songwriter. Talent qui n'a jamais été reconnu à sa juste valeur, son passage chez King Crimson ayant été trop court pour lui permettre d'imposer dans le temps ses qualités de mélodiste, et son association dans ELP ayant régulièrement tourné à l'avantage des exploits soniques d'Emerson au détriment de ses chansons qui passaient trop souvent pour de simples intermèdes. Quant à sa carrière solo, il faut reconnaître que Greg est quand même passé à côté, ce qui ne lui a pas permis de faire briller ses chansons contrairement à un John Wetton beaucoup plus opportuniste. Le but de cet album est donc atteint : rendre hommage à Greg Lake en mettant en valeur l'essence de ses compositions. L'exercice n'était pas facile, et pas gagné d'avance, car quand on s’attaque à des monuments comme "Still you turn me on", "Lucky man", "Take a pebble" "Moonchild" ou "Epitaph", il faut quand même assurer et ne pas se contenter de faire dans l'approximatif. Bien sûr, vous l'aurez compris, Paola et La Compagnia dell'Es sont au rendez-vous. Qu'ils en soient remerciés au nom de tous ceux qui ont aimé un jour entendre Greg Lake interpréter une de ces belles et inoubliables chansons. C'est la vie ! 

 La tracklist :

  1. From The Beginning  
  2. Still You Turn Me 
  3. Lucky Man
  4. C’est La Vie
  5. Promenade 2
  6. The Sage 
  7. Take A Pebble
  8. Believe In Father Christmas 
  9. Moonchild 
  10. Epitaph/Battlefield  

Les musiciens (La Compagnia dell'Es) : Paola Tagliaferro (chant), Pier Gonella (guitares), Giulia Ermirio (violon), Andrea Zanzottera (piano), Pierangelo Pandiscia & Gino Ape aka Enten Hitti (hautbois, xylophone, luth, bells), U.T.Gandhi (percussions), Vincenzo Zitello (harpe)

Voici les liens pour :

aller sur le site de Paola Tagliaferro, c'est ici

commander le CD, ici

 


vendredi 5 mars 2021

Ciro Perrino (Celeste) : l'intervista in italiano

Qual è il tuo background musicale ?

Come molti musicisti della mia generazione sono partito dalla musica beat. Quindi dall’inizio del fenomeno musicale più importante del dopoguerra. Ho formato il mio  gusto con l’ascolto di Beatles, Rolling Stones, The Who, Small Faces, Kinks, e poi subito dopo Jimi Hendrix, Cream, e poi il Blues, The Nice e via via sino alla nascita di quel movimento musicale che oggi chiamiamo Progressive Rock ma che a quei tempi si chiamava semplicemente Rock. Ma non posso citarli tutti perchè sono davvero tanti e sono tutti musicisti e band che ho posseduto in Vinile. Già negli anni 60, verso la fine, avevo una collezione di oltre 4000 Vinili. Praticamente tutta la produzione di musica di quegli anni. Acquistavo tutto ciò che veniva prodotto. E non ho mai tralasciato l’ascolto della Musica Classica che ho sempre seguito con grande attenzione sia su disco che andando ai concerti. E da lì sono partito come batterista nel 1966.

Puoi spiegare il tuo percorso tra Il Sistema e Celeste ?

Il Sistema è stata la mia esperienza più importante. Lì ho sperimentato la disciplina, la concentrazione, ho affinato il mio gusto, ho imparato tutto ciò che oggi è il mio bagaglio. Ho scoperto la mia vocazione, il mio desiderio di essere musicista e diventarlo completamente nella vita abbracciando la Passione e trasformarla nella mia stessa Vita. Per cui passare da Il Sistema, una volta che quell’esperienza era giunta fatalmente alla sua fine (tutto ciò che ha un inizio ha anche una fine), alla nuova realtà di Celeste non fu poi così difficile. Dopo un periodo di “sbandamento” – pochi mesi - dove avevo addirittura pensato di smettere di suonare a livello professionale ritornò dentro di me prepotente il desiderio di rimettermi in gioco e abbandonati i cupi pensieri di fare altro che non fosse Musica rientrai in contatto con Leonardo Lagorio, che era rimasto l’unico superstite de Il Sistema, a parte me, ad essere disponibile a continuare e a trovare e tentare nuove strade. E fu così che, dopo telefonate ed interminabili incontri dove teorizzavamo formazioni, strumentazioni e stili musicali da seguire per inventarne di nuovi, finimmo per trovare la giusta formula da adottare e cominciai a cercare i musicisti adatti al progetto. L’idea era questa: chitarra acustica e violino, basso elettrico, flauti, pianoforte eletrrico e sassofoni, percussioni (non batteria), Mellotron e secondo flauto, violoncello, secondo violino e una voce femminile. Poi andò diversamente. Ma questa è un’altra storia.

Perché Celeste è scomparso ?

Le ragioni che portarono allo scioglimento di Celeste sono quelle fra le più  banali e che sono comuni a quasi tutte le band che prima o poi finiscono per interrompere il loro sodalizio musicale. Per quanto riguardò noi di Celeste fu il non avere accolto una grande occasione che ci fu offerta nella prima metà dell’anno 1977. Ci fu chiesto di aprire i concerti di una nota star italiana di quel periodo. Avremmo dovuto stare on the road per sei mesi. A me personalmente l’idea era sembrata fantastica. Del resto io avevo creato quel contatto in quanto mi occupavo da sempre delle pubbliche relazioni della band. Già con Il Sistema quella era una delle mie mansioni al di fuori del palco. Ma gli altri elementi della band non si trovarorono d’accordo poichè quasi tutti avevano già un lavoro fisso che non volevano lasciare. Io ero l’unico che si dedicava alla musica a tempo pieno. Così fui io a chiedere a tutti gli altri membri del gruppo di decidere. Non ebbero dubbi. Meglio il  lavoro sicuro. A quel punto mi ritrovai da solo e venni alla conclusione che, seppur a malincuore, era venuto il momento di cambiare strada e trovare nuove soluzioni e nuovi stimoli. Peccato perchè avevamo già pronto il materiale per un nuovo album. Quelle composizioni che tredici anni più tardi avrebbero fatto parte prima di quel Vinile con il titolo di Celeste II e poi in CD con il titolo Second plus. Quindi ognuno per il proprio nuovo percorso. Io avevo già delle idee e mi misi subito all’opera con nuovi musicisti. Quando si chiude una porta si apre un portone!

Dopo Celeste, le altre tue bands sono state musicalmente molto diverse (St. Tropez, La Compagnia Digitale e SNC). Puoi spiegare questi nuovi orientamenti musicali che sono stati così diversi da Celeste). Puoi spiegare questi diversi orientamenti ?

La mia costante in tutte le esperienze musicali è sempre stato l’impegno e la grande molla la curiosità. Il desiderio di cambiare ma restare comunque fedele a me stesso è sempre anche stato il mio “credo” Non per niente poi dal 1979 sino ad ora, soprattutto per i miei progetti solisti, ho scelto la solitudine per aprirmi alle collaborazioni quando si è reso necessario. Conoscevo da tempo i due musicisti con i quali ho iniziato l’esperimento di SNC. Una persona era la prima moglie e l’altro un mio caro amico. L’intenzione era quella di creare un tipo di musica molto estetizzante con forti connotazioni di effetti elettronici e non (oggi si chiamerebbe Ambient o qualche cosa di simile). Io non ho mai dato nessuna definizione alla musica. La musica è solo musica. Se proprio vogliamo distinguere allora ok: Classica, Operistica, Jazz, Rock. Ma le sottocategorie…….. Deprimenti. Non avevamo punti di riferimento solo tante idee. L’impianto era costituito da un chitarrista con tantissima effettistica, una pianista (Fender Rhodes con Mini Moog) ed io con il mio Eminent un secondo Mini Moog e l’amatissimo Synthi EMS/AKS. Tutti alle voci. Poche settimane di prove ed eravamo pronti per suonare dal vivo. Ma dopo poche esibizioni ci trovammo tutti e tre d’accordo che qualche cosa andava cambiato. Pensammo subito che l’organico andava allargato ad un batterista e ad un bassista. Giorgio di Celeste era alla ricerca di qualche nuovo stimolo ed esperienza, Francesco “Bat” Dimasi, batterista, aveva già lavorato con me ad un progetto. Quindi conoscevo molto bene tutti e due. Li convocammo e dopo pochissime prove fu chiaro che quello sarebbe stato l’organico definitivo. Prima avevo fatto delle registrazioni con altri musicisti, prevalentemente emergenti e che si stavano distinguendo sulla scena di Sanremo e dintorni. Uno era un giovanissimo ragazzino che si chiamava Enzo Cioffi e che suonò in un brano che avevo scritto proprio in quei giorni (“Il Laghetto del Cigno”). Per lui era la primissima volta in una sala di registrazione. E lo volli accanto a me, ormai talentuoso professionista della batteria quando decisi di rimettere su la band di Celeste per registrare Il Risveglio del Principe e poi più recentemente Il Principe del Regno Perduto. Una sicurezza. Materiale musicale accumulato tantissimo. Solo l’imbarazzo della scelta. Occorreva soltanto provare molto per dare il giusto assetto alla band. Quindi temi su temi e tanta improvvisazione sino a che ci accorgemmo che avevamo finalmente il nostro sound. Anche qui nessuna definizione. Però ritmo, soluzioni stravaganti, cambi di tempo e di atmosfera improvvisi, titoli dei pezzi – molto strumentali – curiosi ed al limite dell’assurdo.  Il  nome del gruppo ….. St. Tropez. Anche qui nessun motivo riguardo alla scelta. Suonava bene. Tutto lì. Però nonostante le tante prove, l’ottima qualità delle registrazioni, l’interesse della allora Phonogram a realizzare un album purtroppo l’assenza di concerti e poi nuovamente l’abbandono del bassista e del batterista per motivi economici costrinsero me e gli altri a ripensare a tutto il progetto. Ingaggiammo un altro batterista e un altro bassista con caratteristiche differenti da quelli che li avevano preceduti, ma che diedero alle nuove composizioni un taglio musicale di tutto rispetto. Andammo avanti per alcuni mesi, peraltro pochi, e nuovamente una battuta di arresto. I motivi …… sempre i soliti. E qui vorrei ricordare che fra poco (aprile/maggio 2021) verrà ristampato tutto il materiale dell’unica raccolta delle composizioni della band di St. Tropez uscita un’unica volta in CD nel 1992 e mai riproposta nonostante le tante richieste. Ma sarà su doppio vinile opportunamente rimasterizzato (100 copie trasparenti numerate e 200 copie di colore giallo e verde) con l’aggiunta di due inediti. Allora nuovo batterista e nuovo bassista però …… nuovo nome. La Compagnia Digitale. Tutti fan di Tolkien. Per cui da La Compagnia dell’Anello a La Compagnia Digitale ……. Il passo è stato davvero breve. Altre settimane e mesi di prove. Tutte composizioni nuove di zecca create ad hoc proprio ed anche perchè a me era arrivato l’ARP 2600 con tre sequencers e volevo inserirlo assolutamente e poi avevo deciso di riportare dal vivo il Mellotron che avevo suonato in Principe di un Giorno. Materiale sufficiente per un concerto. E concerto fu. Ma fu il primo e l’unico della band. Meno male che ebbi l’idea di registrarlo. Mellow Records lo propose nel 1993 ed anche questa testimonianza verrà presto ristampata in Vinile e forse anche in CD. Il concerto fu un ottimo concerto ma anche qui qualche cosa doveva succedere e che portò al prematuro scioglimento della neonata band. Fu lì che presi la decisione definitiva. Basta bands. Vado avanti da solo. Non volevo che la mia vita dipendesse dalle esigenze personali degli altri. Avevo già Solare quasi pronto e ad ottobre di quello stesso anno ero già in sala di registrazione ad iniziare il mio percorso da solista.

Quale era lo scopo nel creare Mellow Records ? Alcune parole riguardo a questa avventura? Sei ancora nella Mellow Records ?

La creazione dell’etichetta che ha segnato un’epoca nel mondo del Rock Progressive è nata come molte altre realtà quasi casualmente, come una specie di scommessa. Ricordo che Mauro Moroni mi aveva chiesto se avessi del materiale inedito di Celeste dopo lo scioglimento della band. Io gli dissi che avevo dei provini realizzati molto bene nel mio studio con quelle composizioni che poi sarebbero andate a far parte di quel Celeste II, erroneamente considerato per anni il secondo album della band, e lui le ascoltò e dopo avermi chiesto il permesso alla pubblicazione di un Vinile con una parte di quelle composizioni sembrò che tutto fosse finito lì. Ma passato un lasso di tempo piuttosto breve tornò alla carica chiedendomi se avevo altro materiale. E fu così che dal mio grande archivio di registrazioni tirai fuori quelle de Il Sistema. Ne avevo, ed ancora ne ho da ascoltare, (anticipo qui che in un prossimo futuro ho intenzione di curare la pubblicazione di altri inediti proprio di questa band) tante ore e quasi me ne ero dimenticato. Per me si trattava di un’esperienza conclusa. Però Mauro ascoltò e fu così che mi chiese di realizzare un altro album ma questa volta in doppio Vinile e CD. E “Una Notte sul Monte Calvo” + altri brani che a malapena ricordavo ritornarono alla luce. Da lì a chiedermi se potevo collaborare con lui a cercare altre registrazioni non solo di band che avevo creato nel tempo o delle quali avevo fatto parte, fu un tutt’uno. Ma soprattutto e perchè, avendo appena iniziato il mio nuovo secondo percorso solista registrando per la multinazionale Polygram Far East  - il mio primo album solista dopo lo stop di nove anni da Solare -, avevo facile accesso agli archivi dei nastri della mia nuova casa discografica dove avrei trovato titoli importantissimi che poi, con la licenza, avremmo stampato con quel marchio che sarebbe diventata la Mellow Records. In seguito grazie ad amici e conoscenti dell’ambiente, ad esempio musicisti che avevo incontrato nel tempo, soprattutto ai tempi de Il Sistema, nelle agenzie di spettacolo e concerti o durante I festival pop, potevo sapere se avevano nastri di inediti oppure licenze e copyrights dei loro lavori. Raccolsi una quantità enorme di materiale che poi diventò l’immenso catalogo della Mellow Records. Furono anni fantastici! Scoprimmo e pubblicammo gioielli nascosti. Però lasciai all’inizio degli anni 2000 tutto in mano a Mauro Moroni perchè avevo l’esigenza di dedicarmi soltanto alla mia carriera solista. Non potevo più conciliare il mio impegno con la scrittura della musica e quello sempre più gravoso di un ruolo in una etichetta discografica così come era diventata la Mellow Records. Oggi sono orgoglioso di poter pubblicare tutto ciò che produco con Celeste e non solo per questa etichetta così prestigiosa che è rimasta comunque nel mio cuore e sono grato all’Amico Mauro Moroni che mi concede di usare il marchio dell’etichetta.

Sul tuo Bandcamp, troviamo altri dischi dopo Celeste, St. Tropez e La Compagnia Digitale . Com'è stata la tua vita per tutto questo tempo ?

Da Il Sistema passando per Celeste per arrivare a St. Tropez e La Compagnia Digitale, attraverso quella breve ed infruttuosa parentesi con SNC, arrivai nel 1979 a realizzare il mio primo episodio di progetto solista. Era già dal 1977 che pensavo di realizzare un album in completa solitudine e avevo ben in mente che doveva essere assolutamente in elettronica, realizzato cioè con soli sintetizzatori, Mellotron e le prime macchine ritmiche. Solare pubblicato nel 1980 ebbe un buon successo di critica e di pubblico, ma ebbi la sventura di finire nel fallimento dell’etichetta che, pur avendo investito su di me tante energie e denaro, fu costretta chiudere e mi ritrovai con un album appena uscito e l’idea per il successivo ma impossibilitato a proseguire. Fu per questo che decisi di prendermi una lunga pausa, potenziare il mio studio di registrazione, studiare, affittare lo studio per produzioni esterne, creare una mia casa editrice musicale e acquistare nuovi sintetizzatori e tastiere. Il periodo di pausa durò oltre 7 anni quando un giorno ebbi l’idea di scrivere un nuovo tema che finì a fare da sottofondo durante una sfilata di moda a Barcelona in Spagna. Tale fu il successo di quello che a me pareva solo un esperimento, che iniziai a scrivere del materiale simile. Di lì ad un anno avevo pronto Far East che proposi alla Phonogram che decise subito di farmi firmare un contratto che mi impegnava per altri tre album. Far East, pubblicato nel 1990, catturò subito l’attenzione della stampa e del pubblico più raffinato pronto a quelle sonorità  che erano in fondo innovative ma ricche di melodie e arrangiamenti sofisticati. (Non lo dico io). Da lì in poi The Inner Garden del 1992, Moon In The Water del 1994, nel 1997 cambio di etichetta , passai alla Warner e pubblicai prima De Rerum Natura e poi la prima versione orchestrale de L’Isola nel 2001. Poi un’altra pausa durata un paio di anni per arrivare a pubblicare per il mercato inglese L’Isola e poi tornato in Italia curai la versione per Piccolo Ensemble sempre de L’Isola per una piccola etichetta che era stata creata apposta per quel progetto e per tenere dei concerti, nei quali non suonavo ma dirigevo i musicisti (esperienza esaltante che mi ha arricchito tantissimo) ma durò poco per dissapori insorti con i propietari dell‘etichetta che stavano gestendo male tutto, tradendo così lo Spirito del progetto. Quindi altro stop e la decisione di dedicarmi ad un altro aspetto della mia visione della Musica. Volevo sentirmi libero dal collaborare con altri musicisti. Volevo essere l’unico a decidere e a suonare. E così prese forma il progetto di pianoforte solo che diede vita ai primi due album di quella che nella mia mente è stata sempre una trilogia. Piccole Ali Nel vento del 2011 e Back Home del 2016. I brani del terzo capitolo della trilogia sono quasi ultimati e presto li registrerò ma Celeste nel 2017 sino ad oggi ha occupato tutto il mio tempo per cui non ho potuto dedicare Tiny Hearts (questo sarà il titolo del terzo capitolo pianistico) tutte le attenzioni che merita.

Perché hai fatto rivivere Celeste dopo tutti questi anni ?

Come dicevo Celeste è stato sempre nel mio Cuore. Ma sono stati gli incoraggiamenti che venivano da fuori a convincermi sempre di più che occorreva rimettere mano alla continuazione di quel magico periodo. Da quando esistono i social networks hanno iniziato a scrivermi e a seguirmi tantissime persone che conoscevano Celeste dai tempi di Principe di un Giorno e la richiesta e le domande erano sempre le stesse: “Quando vi sarà un altro album della band?”.  Ho impiegato molti anni per riorganizzarmi ma, prima i continui rifiuti da parte dei vecchi elementi della band originale a rimetterci insieme, e poi i miei impegni nel portare avanti i miei progetti personali hanno allontanato il momento del rientro. Ma ogni cosa accade quando è il momento e mai prima.

Hai provato a riunire i membri del vecchio gruppo per questo nuovo progetto ?

Certo ho provato svariate volte di ricostituire Celeste, interpellando i miei vecchi compagni di avventure musicali ma ne ho sempre trovato dei rifiuti. A nessuno di loro interessava più riprendere quel discorso che consideravano concluso e privo di un possibile futuro. Li ho ricontattati prima di Il Risveglio del Principe ma le idee divergevano – a parte la mancanza di una sincera Passione e di un entusiasmo che sono indispensabili in progetti del genere – poichè l’idea era quella di fare un Celeste completamente diverso da Principe di un Giorno lontano da quelle atmosfere, cosa che ci avrebbe fatto allontanare dal vero Spirito della band. Io vi ho sempre creduto e non ho mai smesso di pensare che avrebbe potuto essere molto bello rimettere mano a quelle tematiche.

Sei d'accordo con me quando dico che la musica di Celeste oggi è molto diversa, più personale ?

Direi che in parte posso darti ragione perchè è chiaro che c’è del mio in quello che ho scritto per Celeste, considerando soprattutto che in Principe di un Giorno non mi fu concesso di scrivere nulla all’infuori delle liriche. Avevo delle idee che gli altri membri della band non trovavano interessanti e che poi hanno trovato spazio, qualche anno più tardi, nei miei progetti solisti o, come nel caso di “Nora”, hanno avuto il loro degno riconoscimento soltanto dopo quasi 50 anni! Come per esempio il finale del brano presente in Il Principe del Regno Perduto e che si intitola “(Il) Ceruleo Sogno”: anche quello con il finale di Mellotron, lo avevo proposto per Principe di un Giorno ma furono preferiti altri spunti che non erano i miei. E’ tornato buono adesso. Vi sono delle composizioni che hanno una vita più complicata ma poi riescono a farsi strada ed escono alla luce! La lezione di Celeste, ed anche quella de Il Sistema, – non lo dico io (lo disse un giornalista diversi anni fa sentendo i miei primi albums da Solare a L’Isola) – è costantemente presente in tutti i miei progetti solisti. Invito tutti ad ascoltare appunto i miei lavori realizzati in piena solitudine e a trovare l’aria di Celeste. Quello che ho fatto con il rientro di Celeste é stato un lavoro improntato al massimo rispetto dello Spirito degli esordi della band. Sono certo che se avessimo continuato con lo stesso organico Principe di un Giorno sarebbe rimasto l’unico esempio di musica con quelle caratteristiche. Infatti la leadership musicale, che non era più completamente nelle mani di Mariano Schiavolini, avrebbe portato Celeste verso altre spiagge che non sarebbero più state quelle del Rock Prog ma di un Rock molto più “Jazz influenced”. E oggi forse non avremmo due album nuovi di Celeste così “fedeli alla linea”.

Per te, ci sono comunque delle connessioni con il primo disco di Celeste ?

Come dicevo nella risposta precedente, secondo me quello che sento, ma mi baso molto su quello che mi viene riportato da Amici e Sostenitori ma anche da giornalisti, è che lo Spirito di Celeste è rimasto in tutti questi anni intatto e aleggia molto chiaro nei due ultimi album Il Risveglio del Principe e Il Principe del Regno Perduto. Ho usato, per quanto mi riguarda, solo tastiere tipiche degli anni 70 per mantenere a livello di sound le stesse caratteristiche. Niente tastiere digitali di nuova generazione. E poi c’è il mio Mellotron ! Gli altri musicisti che costituiscono ormai la spina dorsale della band usano solo strumenti che provengono da quegli anni. Il batterista ha trovato una coppia di hihats degli anni 70 così come il rullante. Ed il bassista usa un Fender Precision sempre risalente a quegli anni. La Musica certo è stata scritta dopo quasi 50 anni dopo Principe di un Giorno ma , ripeto, se fossimo rimasti tutti insieme come formazione originale, oggi saremmo qui a rimpiangere Principe di un Giorno.

Quali sono le tue principali fonti di ispirazione per questo album ?

La maggior fonte di ispirazione di questo nuovo album di Celeste è Celeste !

Perché i musicisti ospiti non sono gli stessi che ne Il Risveglio del Principe ?

I musicisti che mi hanno accompagnato ne Il Risveglio del Principe sono gli stessi che sono presenti ne Il Principe del Regno Perduto. Quelli che sono presenti in questo progetto in più sono segnati come ospiti. Nel precedente avevo messo tutti insieme ma alcuni non sono mai stati considerati membri ufficiali della band. Qui vorrei ricordare quelli che per me sono da ritenersi insostituibili e credo mi accompagneranno nei futuri capitoli di Celeste e cioè: Enzo Cioffi alla batteria e percussioni, Francesco Bertone al basso, Mauro Vero alle chitarre, Marco Moro ai flauti, recorders e saxofoni e Sergio Caputo al violino. Gli altri sono ospiti e possono essere riconfermati o se ne possono aggiungere dei nuovi a seconda delle esigenze o delle sonorità che vado ricercando.

Sembra essere la fine di un ciclo, è vero ?

Il Principe del Regno Perduto rappresenta certamente la fine di un ciclo.  Però si tratta solo, diciamo, di una temporanea sospensione della Storia del Principe. Può darsi che in futuri progetti torni a farci visita. Per ora Celeste rimane con tutte le sue caratteristiche della band classica che in così tanti Amici e Sostenitori dimostrano di amare. Quindi la fine riguarda la narrazione ma non la band stessa. Troveremo nuovi spunti letterari da mettere insieme alle atmosfere del prossimo album.

Hai nuovi progetti per Celeste ?

Assolutamente sì. Per abitudine, che ho consolidato negli anni, quando pubblico un nuovo progetto ho già in mente come realizzare il successivo. Quindi anche questa volta posso dire che ho già ben chiaro come vorrei proporre al pubblico di Celeste, che si sta ampliando sempre più con nuovi sostenitori, sia in quello che sarà l’organico sia nella forma. I contenuti saranno sempre quelli tipici di Celeste. Nessuna intenzione di tradirne lo Spirito. Quello che posso anticipare è che la trilogia del Principe ha concluso un ciclo. Il Principe si prende una pausa. Ritornerà ? Forse ……forse. Nuovi temi e tematiche verranno trattate nel prossimo progetto. Ciò che non potrà mancare saranno il Mellotron e tutti gli altri strumenti che hanno caratterizzato da sempre la sonorità della band. Sono già al lavoro e sono molto contento delle atmosfere che si vanno delineando!

Hai altri progetti per il futuro oltre Celeste ?

Anche su questo fronte, quello dei miei progetti solisti, sono in fase di diverse realizzazioni. In questi ultimi anni mi sono dedicato molto a Celeste lasciando da parte concerti con il solo pianoforte per approfondire e preparare il ritorno della band dopo più di 40 anni da Principe di un Giorno. Per questo non ho pubblicato il terzo album della mia trilogia di pianoforte solo. Ho tutti i brani pronti e devo solo trovare il tempo e la concentrazione necessaria per registrarlo. Ed il luogo adatto. Io amo molto uno studio dove ho registrato Piccole Ali nel Vento e che è situato nel Sud Est della Francia in cima ad una montagna immerso nel più totale silenzio e dove vi è un meraviglioso Bechstein a coda che rende al meglio quanto desidero da un pianoforte. Ho poi in “cantiere” il  seguito di Solare, il mio primissimo album da solista che fu pubblicato nel 1979, che sarà un lavoro realizzato solo con sintetizzatori per ricreare le atmosfere che hanno fatto amare a molti appunto Solare. Anche qui sono a buon punto con la scrittura ed ho ben chiaro come vorrei realizzarlo. E poi ancora un progetto che realizzerò sempre in elettronica utilizzando l’accordatura a 432 Hz. Qui è tutto più complesso ma già avanti con le idee e qualche cosa di registrato. E poi altro. Sto scrivendo tantissimo. Ho anche altre idee per altri progetti.   

Quale musica ti ispira per creare musica ?

Devo essere sincero. A parte alcuni ascolti che faccio e mi concedo sono anni che non ascolto più nulla proprio per non farmi influenzare. Se metto qualche cosa nello slot del lettore cd è quasi sempre qualche cosa di musica classica. Corelli, Vivaldi, Bach, Beethoven, i grandi compositori russi come Mussorgskji, Rimskij Korsakov e Prokofiev. Eric Satie che adoro. O il poco conosciuto pianista catalano, contemporaneo di Satie, Frederic Mompou.

Sei : rock, pop, jazz o classico ?

Su questo non dubbi. Sento di essere una giusta miscela di Rock e Classica. Ma sempre pronto ad accettare ed accogliere nuovi stimoli e suggerimenti.

Sei interessato a gruppi di RPI ?

Anche qui voglio essere sincero. Non ascoltavo prima e tanto meno ascolto adesso. Non conosco la scena musicale italiana. Come dicevo è per preservare la mia ispirazione, per non essere influenzato che preferisco non ascoltare nulla. Desidero mantenere nel caso di Celeste la massima autonomia per rispettarne lo Spirito degli inizi.
 

lundi 1 mars 2021

Ciro Perrino (Celeste) : l'interview

 

Comme promis, voici une interview exclusive avec Ciro Perrino, l'homme qui a fait renaitre Celeste pour notre plus grand bonheur à tous. En effet, la sortie de ce nouvel album de Celeste (Il principe del regno perduto), a été l'occasion d'avoir un long entretien avec celui qui en est en fait l'unique concepteur et qui a beaucoup de choses intéressantes à nous dire et pas que sur Celeste justement .

 

Bonjour Ciro, heureux de discuter avec toi. Tout d’abord, tu peux me parler de ton background musical ? 

Comme beaucoup de musiciens de ma génération, j’ai commencé avec la beat music, donc dès les débuts du phénomène musical le plus important de l’après-guerre. J’ai formé mes goûts musicaux en écoutant les Beatles, les Rolling Stones, les Who, les Small Faces, les Kinks et immédiatement après Jimi Hendrix, Cream, tout le blues de l’époque, puis les Nice, et ainsi de suite jusqu’à la naissance de ce mouvement musical que nous appelons aujourd’hui Rock Progressif mais qui, à cette époque, s’appelait simplement Rock. Mais je ne peux pas tous les citer car il y a tellement de musiciens et de groupes que j’ai en vinyles. Déjà vers la fin des années soixante,  j’avais une collection de plus de quatre mille vinyles. Pratiquement toute la production musicale de ces années là. J’achetais tout ce qui sortait. Et je n’ai jamais négligé d’écouter aussi de la musique classique que j’ai toujours suivi avec beaucoup d’intérêt que ce soit avec les disques ou en concerts. Et à partir de là, j’ai commencé comme batteur en 1966.  

Peux tu me dire ce qui s’est passé entre Il Sistema et Celeste ?

Il Sistema a été mon expérience la plus importante. J’y ai expérimenté la discipline et la concentration. J’ai affiné mon goût, j’ai appris tout ce qui est mon bagage musical aujourd’hui. J’ai découvert ma vocation, mon désir de devenir musicien et de l’être complètement dans ma vie en le vivant avec passion. Passer d’Il Sistema, une fois que cette expérience avait fatalement atteint sa fin (tout ce qui a un commencement a aussi une fin), à la nouvelle réalité de Celeste n’était pas si difficile. Après une période de "désarroi" de  quelques mois durant laquelle j’avais même pensé arrêter de jouer à un niveau professionnel, le désir écrasant d’y retourner m’est revenu et j’ai vite abandonné mon idée déprimante de faire autre chose que de la musique et je suis rentré à nouveau en contact avec Leonardo Lagorio, qui était le seul survivant d’Il Sistema, en dehors de moi,  et qui était disposé à continuer et à explorer d’autres chemins. Et c’est après de nombreuses communications téléphoniques et d’interminables rencontres durant lesquelles nous avons imaginé divers line-up théoriques ainsi que des styles musicaux à adopter avec l’idée d’inventer quelque chose de nouveau que nous avons fini par trouver la bonne formule et nous mettre réellement à la recherche des musiciens qu’il nous fallait pour ce projet. L’idée était celle-ci : guitare acoustique + violon + basse électrique + flûtes + piano électrique + saxophone + percussions (mais pas de batterie) + Mellotron + seconde flûte, + second violon + voix féminine. Après, çà s’est fait différemment, mais c’est une autre histoire !

Pour quelle raison Celeste a splitté ?

Les raisons qui ont conduit à la dissolution de Céleste sont à la fois banales et communes à presque tous les groupes qui stoppent à un moment ou à un autre leur association. En ce qui concerne Celeste, nous n’avons pas accepté une grande opportunité qui nous a été offerte, au premier semestre de 1977, d’ouvrir pour les concerts d’une star italienne bien connue de cette époque. Nous étions supposé être sur la route pendant six mois. Pour moi, cette idée me semblait fantastique. Après tout, c’est moi qui avait été à l’origine du contact puisque je m’occupais des relations publiques du groupe. Déjà avec Il Sistema, c’était  une de mes tâches en dehors de la scène. Mais les autres membres du groupe n’étaient pas d’accord car presque tous avaient  déjà un emploi stable qu’ils ne voulaient pas quitter. J’étais le seul qui se consacrait à la musique à plein temps. Alors, je leur ai demandé de se décider. Mais ils n’avaient aucun doute. Garder leur job était prioritaire. A ce moment là, je me suis retrouvé tout seul et j’en ai tiré la conclusion que, quoiqu’à contrecœur, il était temps de changer de direction et de trouver de nouvelles orientations et de nouvelles stimulations. C’était vraiment très dommage car nous avions déjà presque le matériau pour un nouvel album. Ce sont ces compositions qui, treize ans plus tard, ont trouvé leur place d’abord sur le vinyle appelé Celeste II puis sur le CD dont le titre était Second plus. Donc tout le monde a repris son propre chemin. J’avais déjà des idées et j’ai immédiatement commencé à travailler avec de nouveaux musiciens. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre !

Après Celeste, tu as créé des groupes très différents musicalement de Celeste,  je parle de St. Tropez, La Compagnia Digitale et SNC. Peux-tu nous donner des indications sur ces nouvelles orientations musicales ?

Ma constante dans toutes les expériences musicales a toujours été l’engagement avec la curiosité comme grande motivation. Le désir de changer tout en restant fidèle à moi-même a toujours été mon "credo". Ce n’est pas pour rien que, de 1979 à aujourd’hui, surtout pour mes projets solo, j’ai choisi d’être seul pour m’ouvrir à des collaborations quand il le fallait.  Je connaissais depuis un certain temps, les deux musiciens avec qui j’ai commencé l’expérience SNC. L’une de ces deux personnes était ma première épouse et l’autre un ami cher à moi. L’intention était de créer un type de musique très esthétique avec beaucoup d’effets électroniques. Aujourd’hui on appellerait çà de l’ambient ou quelque chose d’approchant. Je n’ai jamais donné de définition à la musique. La musique est juste de la musique.  Si on veut vraiment la distinguer, alors OK : Classique, Opera, Jazz, Rock. Mais les sous-catégories …… c’est juste inutile pour moi. Nous n’avions pas de références, juste beaucoup d’idées. Le groupe était formé d’un guitariste avec beaucoup de pédales d’effets, d’une claviériste (Fender Rhodes, Mini Moog) et de moi avec mon Eminent, un deuxième Mini Moog  et mon  Synthé EMS / AKS adoré. Et tout le monde au chant. Après quelques semaines de répétitions, nous étions prêts pour jouer en live. Mais après quelques concerts, nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il y avait des choses à changer. Nous avons immédiatement pensé que l’équipe devait être renforcée et inclure un batteur et un bassiste. Giorgio de Celeste cherchait une nouvelle expérience, Francesco “Bat” Dimasi, batteur, avait déjà travaillé avec moi sur un autre projet. Aussi, je les connaissais bien tous les deux. Nous les avons appelé et après quelques essais, il a été clair que ce serait le groupe définitif. Avant j’avais enregistré avec d’autres musiciens, la plupart venaient de la scène de Sanremo et des environs. L’un d’entre eux était un très jeune garçon qui s’appelait Enzo Cioffi. Il jouait une chanson que j’avais écrite (« Il Laghetto del Cigno”). Pour lui, c’était sa première dans un studio d’enregistrement. Il est devenu un batteur talentueux et quand j’ai décidé de refaire Celeste, il m’a rejoint pour Il Risveglio di Principe et maintenant pour Il principe del regno perduto. Pour cet autre groupe, nous avions accumulé beaucoup de matériel musical. Nous n’avions que l’embarras du choix. Il fallait seulement s’attacher à bien faire sonner le groupe. Donc nous avons essayé beaucoup de thèmes et d’improvisations jusqu’à ce que nous nous rendions compte que nous avions enfin notre son. Pas un style définissable mais des rythmes, des thèmes extravagants, des changements soudains de tempo et d’atmosphères, des titres de morceaux (très instrumentaux) à la limite de l’absurde. Le nom du groupe…St. Tropez. Une fois encore, aucune raison pour ce choix. Cela sonnait bien. C’est tout. Cependant, malgré l’excellente qualité des enregistrements et l’intérêt de Phonogram pour réaliser un album, les abandons du bassiste et du batteur pour des raisons économiques, nous ont forcé à repenser le projet en entier. Nous avons embauché un autre batteur et un autre bassiste avec des compétences différentes de leurs prédécesseurs, mais qui ont apporté des choses positives aux nouvelles compositions. Nous avons continué pendant quelques mois, mais encore une fois nous avons subi des revers. Les raisons… toujours les mêmes. C’est pour moi l’occasion de rappeler ici que bientôt (en avril/mai 2021) tout le matériel tiré des archives du groupe St. Tropez sera réédité. Il était déjà sorti en CD en 1992 mais n’avait jamais été réédité malgré les nombreuses demandes. Il s’agira cette fois d’un double vinyle convenablement remasterisé (100 exemplaires transparents numérotés et 200 exemplaires jaunes et verts) avec l’ajout de deux titres inédits.  Donc, nouveau batteur et nouveau bassiste et... nouveau nom : La Compagnia Digitale. Pour tous les fans de Tolkien, de la Communauté de l’Anneau à La Compagnia Digitale, il n’y avait qu’un pas. Encore des semaines et des mois d’essais. Toutes les compositions flambant neuves étaient prêtes avec dessus le nouveau synthé ARP 2600 que j’avais reçu et le Mellotron que j’avais utilisé dans Principe di un Giorno. Nous avions assez de matériel pour un concert. Et nous avons fait le concert. Mais çà a été le premier et le seul du groupe. Heureusement, j’avais eu l’idée de l’enregistrer. Mellow Records l’a proposé en 1993 et ce témoignage sera bientôt réédité en vinyle et peut-être aussi sur CD. Le concert était excellent mais une fois encore, cela a fini par la dissolution prématurée du groupe à peine né. C’est là que j’ai pris la décision finale. Fini les groupes. J’allais continuer seul. Je ne voulais pas que ma vie dépende des problèmes personnels des autres. Solare était déjà presque prêt et en octobre de la même année, j’étais dans un studio d’enregistrement pour commencer mon parcours solo. 

Tu as créé le label Mellow Records avec Mauro Moroni, Quel en était l'objectif ? Peux tu nous dire quelques mots sur cette aventure ? Es-tu toujours impliqué dans Mellow Records ?

La création du label, qui a marqué son temps dans le monde du Rock Progressif, s’est faite comme souvent presque par hasard. Je me souviens que Mauro Moroni m’a demandé si j’avais du matériel inédit de Celeste après la dissolution du groupe. Je lui ai dit que j’avais des très bons enregistrements qui étaient en fait les compositions qui allaient plus tard faire partie de Celeste 2, considéré à tort depuis des années comme le deuxième album du groupe. Il les a écouté et après il m’a demandé mon accord pour publier un vinyle avec une partie de ces compositions. A priori, çà s’arrêtait là. Mais, peu de temps après, il est revenu me voir pour me demander si j’avais plus de matériel. C’est ainsi que j’ai sorti de mes archives des enregistrements d’Il Sistema. J’avais, et j’ai encore de nombreuses heures d’écoute de cette formation (dans un futur proche, j’ai d’ailleurs l’intention de m’occuper de la publication d’autres chansons inédites de ce groupe). Pour moi, c’était une affaire terminée. Mais Mauro continuait à tout écouter. C’est pour cela qu’il m’a demandé de faire un autre album mais cette fois en double vinyle et en CD. C’est comme çà que « Una Notte sul Monte Calvo » ainsi que d’autres morceaux dont je me souvenais à peine sont revenus à la lumière. A partir de là, il m’a demandé si je pouvais collaborer avec lui pour chercher des enregistrements d’autres groupes et pas seulement ceux dont j’avais fait partie. La raison était surtout que, ayant juste commencé à enregistrer mon deuxième album solo (Far East) pour la multinationale Polygram, j’avais accès aux archives de ma nouvelle maison de disques où je pouvais trouver des titres intéressants, que nous pouvions éditer, sous licence, sur un nouveau label qui allait s’appeler Mellow Records. Plus tard, grâce à des amis et des connaissances de mon entourage, par exemple des musiciens que j’avais rencontrés au fil du temps, surtout au moment d’Il Sistema, j’arrivais à savoir s’ils avaient des bandes inédites ou des licences et des droits d’auteur de leurs œuvres. J’ai ainsi collecté une grande quantité de matériel qui plus tard est devenu l’énorme catalogue de Mellow Records. Ce furent de grandes années ! Nous avons découvert et publié des perles inconnues. Mais au début des années deux mille, j’ai tout laissé entre les mains de Mauro Moroni parce que j’avais besoin de me consacrer uniquement à ma carrière solo. Je ne pouvais plus concilier mon investissement dans l’écriture musicale avec l’engagement de plus en plus lourd que représentait mon activité dans ce qu’était devenu Mellow Records. Aujourd’hui, je suis fier de pouvoir publier tout ce que je réalise avec Celeste pour ce prestigieux label qui reste de toute façon dans mon cœur. Je suis reconnaissant à mon ami Mauro Moroni qui me permet d’utiliser la marque du label.

Sur ton bandcamp, on peut trouver beaucoup d’albums encore après Celeste, St. Tropez et La Compagnia Digitale. Quelle a été ta vie musicale pendant tout ce temps ? 

D’Il Sistema en passant par Celeste, St. Tropez, La Compagnia Digitale et la courte parenthèse infructueuse avec SNC, je suis arrivé à mon premier projet solo en 1979. Depuis 1977 je pensais faire un album totalement seul et  j’avais en tête qu’il devait être absolument électronique, c’est-à-dire avec  uniquement des synthétiseurs, du Mellotron et les premières boîtes à rythmes. Solare, qui est sorti en 1980, a eu un bon succès auprès de la critique et du public, mais j’ai eu le malheur d’être arrêté par la faillite du label qui, malgré qu’il avait investi tant d’énergie et d’argent en moi, a été forcé de déposer le bilan. Je me suis retrouvé alors avec un album tout juste sorti et des idées pour le prochain mais dans l’incapacité de continuer. C’est pour cette raison que j’ai décidé de faire une longue pause, d’améliorer mon studio d’enregistrement, d’étudier, de louer le studio pour des productions externes, de créer ma propre maison d’édition de musique et d’acheter de nouveaux synthétiseurs et claviers. La période de coupure a duré plus de sept ans, quand un jour j’ai eu l’idée d’écrire un nouveau thème qui a fini par servir de musique de fond lors d’un défilé de mode à Barcelone en Espagne. Le succès fût tel, que je me suis mis à écrire des compositions sur le même modèle. En moins d’un an, j’avais fini Far East, que j’ai proposé à Phonogram qui a immédiatement décidé de me faire signer un contrat avec un engagement pour trois autres albums. Far East, publié en 1990, a tout de suite attiré l’attention de la presse et d’un public de connaisseurs intéressés par ce type de sons qui étaient fondamentalement innovants mais au service de mélodies et d’arrangements sophistiqués. Après The Inner Garden en 1992 et Moon in the Water en 1994, en 1997 j’ai changé le label. Je suis passé chez Warner et j’ai sorti d’abord De Rerum Natura puis la première version orchestrale de L’Isola 2001. Après une autre pause de  quelques années pour réussir à publier L’Isola sur le marché anglais, je suis retourné en Italie. J’ai publié une autre version de L’Isola pour un ensemble piccolo sur un petit label qui avait été créé spécialement pour ce projet. J’ai fait aussi des concerts dans lesquels je n’ai pas joué mais où j’ai dirigé les musiciens, une expérience passionnante qui m’a beaucoup apporté mais qui n’a pas duré en raison des désaccords qui ont surgi avec les patrons du label qui ne respectaient pas l’esprit du projet. J’ai décidé alors de me consacrer à un autre aspect de ma vision de la musique. Je voulais me sentir libre de collaborer avec d’autres musiciens. Je voulais être le seul à décider et à jouer. Et donc le projet de piano solo a pris forme et a abouti aux deux premiers albums de ce qui a toujours été une trilogie dans mon esprit : Piccole ali nel vento en 2011 et Back Home en 2016. Les compositions du troisième volet de la trilogie sont presque terminées et je vais bientôt les enregistrer, mais depuis 2017 jusqu’à aujourd’hui, Celeste a occupé tout mon temps disponible de sorte que je ne pouvais pas dédier à Tiny Hearts (ce sera le titre du troisième chapitre pour piano) toute l’attention qu’il méritait.

Pourquoi as-tu faire revivre Celeste après toutes ces années ?

Comme je l’ai dit, Celeste a toujours été dans mon cœur. Mais ce sont les encouragement autour de moi qui m’ont convaincu de plus en plus qu’il était nécessaire de relancer la suite de cette période magique. Depuis que les réseaux sociaux existent, beaucoup de gens qui connaissaient Celeste à l’époque de Principe di un Giorno ont commencé à m’écrire et à me suivre et la question était toujours la même : "Quand y aura-t-il un autre album du groupe ?". Il m’a fallu de nombreuses années pour m’organiser mais, d’abord les refus constants des anciens membres du groupe d’origine pour se reformer, et ensuite mes engagements dans la réalisation de mes projets personnels, ont repoussé l’instant du retour. Mais tout arrive au moment opportun et jamais avant.

A ce propos, comment çà s’est passé quand tu as voulu réunir les autres membres du vieux Celeste pour un nouveau projet ?

Bien sûr, j’ai essayé à plusieurs reprises de reformer Celeste en demandant à mes vieux compagnons d’aventure musicale, mais je n’ai toujours eu en face de moi que du désintérêt. Aucun d’entre eux n’était intéressé pour revenir dans un projet qu’ils considéraient comme terminé et dépourvu d’un futur possible. Je les ai contactés avant Il Risveglio del Principe mais les opinions divergeaient – sans parler de l’absence même d’une vraie passion sincère et de l’enthousiasme qui sont indispensables dans de tels projets - puisque l’idée était de faire un Celeste complètement différent de Principe di un Giorno, avec des atmosphères qui nous auraient fait nous éloigner du véritable esprit du groupe. Moi, j’y ai toujours cru et je n’ai jamais cessé de penser que cela aurait pu être très agréable de refaire quelque chose ensemble.

Es-tu d’accord avec moi quand si je te dis que, s’il y a bien le nom de Celeste sur la couverture, la musique est aujourd’hui très différente et probablement plus personnelle ? 

Je dirais que je suis en partie d’accord avec toi parce qu’il est clair qu’il y a quelque chose de moi dans ce que j’ai écrit pour Celeste, d’autant plus que dans Principe di un Giorno,  je n’ai pas été autorisé à écrire autre chose que les paroles. J’ai eu des idées que les autres membres du groupe n’ont pas trouvées intéressantes et qui ont ensuite trouvé place, quelques années plus tard, dans mes projets solo ou, comme dans le cas de « Nora », n’ont reçu leur digne reconnaissance qu’après près de cinquante ans ! Comme par exemple la fin du morceau présent sur Il Principe del Regno Perduto qui s’intitule "(Il) Ceruleo Sogno" ou comme celui avec le Mellotron à la fin, que j’avais proposé pour Principe di un Giorno mais les autres préféraient leurs idées. Il y a des compositions qui ont une vie plus compliquée mais qui réussissent ensuite à se frayer un chemin et à sortir au grand jour ! Les enseignements de Celeste, et aussi d’Il Sistema, sont constamment présents dans tous mes projets solo (ce n’est pas moi qui le dit mais un journaliste, il y a plusieurs années, en écoutant mes premiers albums Solare et L’isola). J’invite chacun à écouter mes œuvres créées totalement seul et à trouver l’empreinte de Celeste. Ce que j’ai fait avec le nouveau Celeste, c’est un travail basé sur un grand respect de l’esprit des débuts du groupe. Je suis sûr que si nous avions continué avec le même personnel que pour Principe di un Giorno, la musique aurait gardé les mêmes caractéristiques. En fait, le leadership musical, qui à la fin n’était plus entièrement entre les mains de Mariano Schiavolini, aurait conduit Celeste vers d’autres horizons qui auraient été moins marqués rock progressif mais bien plus « jazz ». Et aujourd’hui, nous n’aurions peut-être pas deux nouveaux albums de Celeste aussi fidèles à la direction musicale originelle.

Alors pour toi, quelles sont les connexions avec le premier album de Celeste ?

Comme je viens de le dire, à mon avis ce que je ressens (mais je compte aussi beaucoup sur les retours des amis, des fans et des journalistes), c’est que l’esprit de Celeste est resté intact durant toutes ces années et plane très clairement dans les deux derniers albums, Il Risveglio del Principe et Il Principe del Regno Perduto. En ce qui me concerne, je n’ai utilisé que des claviers typiques des seventies afin de conserver les mêmes caractéristiques au niveau sonore. Pas de claviers numériques de nouvelle génération. Et puis il y a mon Mellotron ! Les autres musiciens qui forment maintenant la colonne vertébrale du groupe n’utilisent que des instruments qui datent de cette époque. Le batteur a trouvé une paire de cymbales charleston et une caisse claire qui datent des années soixante dix. Le bassiste utilise une Fender Precision datant toujours de ces années là. La musique a bien été écrite presque cinquante ans après Principe di un Giorno mais, je le répète, si les membres du groupe d’origine étaient restés ensemble, aujourd’hui nous en serions en train de regretté Principe di un Giorno.

Pourquoi les musiciens invités ne sont pas le mêmes que pour Il Risveglio del Principe sorti il y a un an?

Les musiciens qui m’ont accompagné dans Il Risveglio del Principe sont les mêmes qui sont présents dans Il Principe del Regno Perduto. Ceux qui sont mis en avant dans ce nouveau projet sont indiqués comme des invités. Dans le précédent, je les avais tous réunis, mais certains n’ont jamais été considérés comme des membres officiels du groupe. Ici, je voudrais mentionner ceux qui pour moi doivent être considérés comme irremplaçables et je crois qu’ils m’accompagneront dans les prochains épisodes de Celeste, à savoir : Enzo Cioffi à la batterie et aux percussions, Francesco Bertone à la basse, Mauro Vero à la guitare, Marco Moro à la flûte, flûte à bec et saxophone et Sergio Caputo au violon. Les autres sont invités et peuvent être rappelés ou de nouveaux musiciens peuvent être ajoutés en fonction des besoins ou des sons que je recherche.

J’ai l’impression que Il Principe del Regno Perduto semble correspondre à la fin d’un cycle ? Je me trompe ?

Il Principe del Regno Perduto représente certainement la fin d’un cycle. Mais ce n’est, disons, qu’une pause temporaire de l’histoire du Prince. Il se peut que dans les projets futurs, il revienne nous rendre visite. Pour l’instant, Celeste reste le même groupe avec les caractéristiques que tant d’amis et de fans aiment. Il y a donc bien une fin au niveau du récit mais pas pour le groupe lui-même. Je trouverai de nouvelles idées littéraires pour créer l’atmosphère du prochain album. 

Donc, tu as de nouveaux projets pour Celeste ?

Tout à fait oui. C’est une sorte d’habitude, qui se renforce au fil des ans, quand je publie un nouveau projet, j’ai déjà en tête comment je vais faire le prochain. Donc, cette fois-ci je peux dire que je sais déjà ce que je veux  proposer au public de Celeste, qui grandit de plus en plus avec de nouveaux fans, que ce soit au niveau du groupe que je vais constitué comme de la forme. Le contenu sera toujours typique de Celeste.  Je n’ai aucune intention de trahir l’esprit. Ce que je peux prédire, c’est que la trilogie du Prince a mis fin à un cycle. Le Prince fait une pause. Reviendra-t-il ? Peut-être. De nouveaux thèmes seront abordés dans le prochain projet. Ce qui sera toujours là, ce sera le Mellotron et tous les autres instruments qui ont toujours caractérisé le son du groupe. Je suis déjà au travail et je suis très heureux de ce qui prend déjà forme en terme d’atmosphère. 

As-tu d’autres projets dans le futur en dehors de Celeste ?

Oui aussi, sur le front de mes projets solo, diverses réalisations sont en cours. Ces dernières années, je me suis beaucoup consacré à Celeste, laissant de côté des concerts au piano seul, pour préparer le retour du groupe plus de quarante ans après Principe di un Giorno. C’est pourquoi je n’ai pas sorti le troisième album de ma trilogie de piano solo. Tous les morceaux sont prêts et je dois juste trouver le temps et la concentration pour l’enregistrer. Et le bon endroit. J’adore le studio où j’ai enregistré Piccole Ali nel Vento qui se trouve dans le sud-est de la France en haut d‘une montagne baignée dans un silence total et où il y a ce merveilleux piano Bechstein qui est ce qui se fait de mieux en matière de piano à queue. Puis, j’ai dans la tête la suite de Solare, mon tout premier album solo sorti en 1979, qui sera un album réalisé uniquement avec des synthétiseurs pour recréer les atmosphères que beaucoup de gens ont aimé avec Solare. Là aussi, je suis bien avancé dans l’écriture et je vois exactement comment je veux le faire. J’ai encore un projet que je réaliserai, toujours en musique électronique, en utilisant la fréquence à 432 Hz. C’’est plus complexe mais j’ai déjà avancé sur pas mal d’idées et j’ai enregistré quelque chose. J’ai encore d’autres idées pour d’autres projets. J’écris beaucoup !

Quelle musique aimes-tu et quelle musique t’inspire pour composer ?

Je me dois d’être sincère. A part quelques trucs par-ci par-là,  je n’ai rien écouté depuis des années pour éviter d’être influencé. Si je mets quelque chose dans le lecteur du CD, c’est presque toujours du classique : Corelli, Vivaldi, Bach, Beethoven, les grands compositeurs russes comme Mussorgskji, Rimskij Korsakov et Prokofiev. Eric Satie que j’aime. Ou encore le pianiste catalan très peu connu, contemporain de Satie, Frederic Mompou.

Es-tu plus rock, pop, jazz ou classique ?

Aucun doute à ce sujet. J’ai l’impression que je suis un bon mélange de rock et de classique. Mais je suis toujours prêt à accepter et accueillir de nouveaux stimuli et de nouvelles propositions musicales.

T’intéresses-tu à la musique progressive italienne ?

Là aussi, je veux être honnête. Je n’écoutais rien avant, encore moins maintenant. Je ne connais pas la scène musicale italienne. Comme je l’ai dit, c’est pour préserver mon inspiration, pour ne pas être influencé que je préfère ne rien écouter. Je souhaite conserver une autonomie maximale dans le cas de Celeste pour respecter la source d’inspiration.