dimanche 11 juillet 2021

Divae Project : Stratosferico

Dans la lignée du projet Divae de 1995 qui avait accouché du merveilleux Determinazione, devenu depuis un album culte avec ses deux éditions verte et rouge, Guido Bellachioma renouvelle vingt cinq ans après l’expérience en gardant son statut de guide spirituel et en s'associant avec le musicien expérimenté Davide Pistoni (qui a travaillé avec Zucchero et récemment avec Il Rovescio della Medaglia) qui prend en charge toute la partie production artistique mais qui intervient également comme compositeur, comme arrangeur et qui assure la plupart des parties de claviers.  
Cet album ressemble plus à un EP ou à un mini LP constitué de six morceaux qui sont autant d'histoires évoquant les multiples facettes du prog italien, faisant aussi bien allusion au côté pop/rock qu'à celui plus aventureux d'un prog expérimental mais aussi d'une musique classique contemporaine. 
Ce disque est aussi l'occasion de rendre hommage à de grands personnages du prog italien disparus : Demetrio Stratos (Area), Giulio Capiozzo (Area), Danilo Rustici (Città Frontale, Osanna, Uno, Nova, Luna).
Pour donner vie à ce concept très particulier, car tenant beaucoup d'un entre-soi intimiste, Guido et Davide ont réuni une pléiade de musiciens gravitant dans et autour de la sphère prog italienne notamment, pour les plus connus, Lino Vairetti (Osanna) déjà présent sur Determinazione, Enzo Vita (Il Rovescio della Medaglia), Pericle Sponzili (Reale Accademia di Musica),Elio Volpini (Flea, L'Uovo di Colombo, Etna), Paolo Lucini (Ezra Winston), Fabio Trentini (ex Le Orme) et Gianni Nocenzi (Banco del Mutuo Soccorso).
Nous allons maintenant revenir sur ce que nous ont préparé Guido et Davide.
"Stratosferico" est un texte de la tradition populaire hellénique que Demetrio Stratos avait repris lors de ses recherches vocales en octobre 1976 et que sa femme, Daniela Ronconi, a exhumé pour l'occasion. Davide Pistoni a créé une musique sur ces paroles et c'est lui qui est au piano et aux synthés. Ce que l'on entend est tout à fait dans l'esprit des expérimentations de Demetrio. Le titre "Stratosferico" n'est donc pas usurpé.    
"L'urlo". C'est Christian Capiozzo, le fils de Giulio, qui a fournit cette bande sur lequel son père joue un solo de batterie assez étonnant par sa densité. Davide Pistoni en a bien compris l’urgence et a composé une bande-son qui, non seulement, met en valeur les patterns de Giulio Capiozzo mais qui en plus donne un sens à ce "hurlement".
Pour la troisième piste de la face A (il s'agit d'un disque vinyle !), Gianni Nocenzi offre, avec "Rawon", une composition inédite qu'il interprète seul au piano. Comme toujours avec Gianni c'est fin et inspiré. C'est fluide et intelligent. Un vrai moment de grâce. 
Toute la face B est dédiée à Danilo Rustici, le guitariste "rouge" d'Osanna qui avait ensuite quitté le groupe pour fonder Uno, Luna et aussi Nova avec son frère Corrado (le futur collaborateur de Zucchero). Trois chansons extraites de L'uomo, le premier album d'Osanna, sorti il y a pile cinquante ans justement, sont présentées avec pour point commun d'avoir comme (co) compositeur Danilo Rustici. Lino Vairetti est évidemment présent. Il assure la partie d'harmonica sur "Introduzione" et le chant sur "L'uomo". L'autre chanteur de ce morceau étant Alessandro Costanzo qui apparaissait aussi sur Determinazione en 1995. Ces deux titres sont excellents, pour ne pas dire royaux, notamment "Introduzione" qui est allongé par rapport à son modèle de 1971. La  dernière piste est une surprise car "L'amore vincerà di nuovo" est présentée avec des arrangements nouveaux pour un résultat qui donne une version très édulcorée par rapport à l’originale de 1971 (d'ailleurs la chanson est raccourcie). C'est sans doute la raison pour laquelle Lino a laissé le micro à Gazebo (un des chantres de l'italo disco dans les années quatre vingt). Il assure très correctement sa partie vocale dans un registre plus doux et moins habité que celui de Lino.
Le LP vinyle est sorti en juin 2021 à occasion du disquaire day, en édition limitée à 500 copies numérotées. 
Vous aurez noté que l'artwork signé de l’illustrateur Giulano Piccininno (qui a aussi travaillé récemment pour Le Orme) est particulièrement réussi, rappelant quelques vieilles couvertures de disques de Garybaldi et surtout de I Romans. Les cinq cent heureux possesseurs d'un exemplaire de Stratosferico auront la joie, en prime, de contempler à loisir un joli poster inséré à l’intérieur de la pochette. Il y a donc vraiment de quoi se faire plaisir avec cette jolie carte postale de prog italien envoyée de Rome par Guido Bellachioma.
 

 Face A
  1. Stratosferico.
  2. L'Urlo
  3. Rawon 

Face B

  1. Introduzione
  2. L'Uomo
  3. L'Amore vincerà di Nuovo

 

 

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