samedi 15 janvier 2022

Ambigram

 

Ambigram est une nouvelle formation italienne entre super groupe (enfin tout est relatif bien sûr !) et collectif dont le premier album a vue le jour en fin d'année dernière. Francesco Rapaccioli au chant, Beppe Lombardo aux guitares, Max Marchini à la basse et Gigi Cavalli Cocchi (Mangala Vallis) à la batterie forment le noyau dur de ce groupe autour duquel viennent graviter quelques musiciens qui comptent comme Paolo Tofani (le guitariste d'Area), la chanteuse Paola Folli et le duo Max Repetti (claviers) Annie Barbazza (chœurs), ces deux derniers artistes s'étant illustrés dans diverses performances couvrant aussi bien le répertoire de Greg Lake que celui de King Crimson (cf. l'album Moonchild sorti en 2018). 

Vous savez, un ambigramme c'est une figure graphique (un  dessin, un mot) qui prend une signification différente selon l'angle sous lequel on le regarde. La musique d'Ambigram, c'est un peu çà. Quand on regarde la liste des musiciens impliqués, çà semble évidemment très italien. Quand on écoute la musique, çà devient beaucoup moins évident. Car ces huit chansons semblent plutôt calibrées pour faire mouche dans un style néo prog très british (d'ailleurs le chant est en anglais). 

L’album commence très bien avec l'excellent "A mediterranean tale" enjolivé de beaux passages atmosphériques et d'une tonalité d'ensemble pas si éloignée que cela de La Coscienza di Zeno (ce sera la seule référence au prog italien). On est encore emballé en entendant la courte intro musclée de "Cerberus reise" qui ouvre pour un titre très tendu et très rock. "Pig tree" est dans la continuité de "Cerberus tree" avec un riff de guitare encore plus appuyé et une rythmique qui déménage vraiment tout sur son passage. Le morceau est pas mal tordu et il faut apprécier les poussées martiales de Rapaccioli mais avec ce rythme d'enfer imprimé par la section basse/batterie et l'orgue en folie de Max Repetti, çà passe tout seul. çà passe d'autant mieux que la deuxième partie du titre, plus calme, est vraiment de haute tenue."Salling home" est très différent de ce que l'on a entendu jusque là. La rythmique à la Police et les chœurs assurés par Paola Folli donnent un côté très pop années 80 à ce morceau qui s'étire gentiment en longueur et qui s’alanguit au point de donner l'impression d'écouter du Sade. "Immaginary daughter" est plutôt une belle chanson avec à nouveau des chœurs sympas et  un long chorus de guitare électrique de Lombardo tout à fait dans le ton de l'ensemble. A propos de guitare électrique c'est le mythique Paolo Tofani qui s'y colle sur "L'absinthe", un morceau qui sert surtout de rampe de lancement pour une longue partie centrale assimilable à une forme de jazz rock libéré et smoothy. Le côté nerveux est amené par la performance vocale d'un Francesco Rapaccioli à nouveau très habité dont la voix surfe sur des lignes de chant particulièrement casse-gueules. Arrive alors ce qui est réellement la vraie perle de cet album : "Patchwork", un morceau qui possède une vraie grâce avec sa ligne mélodique toute en nuances et ses interventions de hautbois (il y en a deux) ma foi fort réussies. Paolo Tofani intervient à nouveau mais cette fois de manière plus discrète en se fondant parfaitement dans l'ensemble. L'album termine par "Pearls before swine", un relativement court morceau bien rock, bien pêchu avec un pont central particulièrement inventif. 

Bien que très éloigné des canons du RPI, cet album est plutôt bien vu avec une évidente orientation très pop rock british qui n'exclut pas quelques courts moments plus personnels rappelant, en moins emphatique et avec une ambition nettement plus mesurée, ce qu'Aufklärung avec produit il y a vingt sept ans avec De' la tempesta... Vu le pedigree des musiciens, on aurait été surpris d'être déçu. Ce n'est pas le cas bien heureusement.  J'ajoute enfin, et çà ne gâche rien, que l'artwork est très réussi.

La tracklist :

  1. A mediterranean tale
  2. Cerberus reise
  3. Pig tree
  4. Salling home
  5. Immaginary daughter
  6. L'absinthe
  7. Patchwork
  8. Pearls before swine
  9. Cerberus reise (radio edit)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

si vous n arrivez pas à poster votre commentaire, contactez-moi directement. En tout cas merci à vous pour l intérêt que vous portez à ce blog.