samedi 11 juin 2022

Gazzara : Progression

Regarder cette pochette de disque rappellera fatalement un vieux et bon souvenir aux fans de prog italien qui se remémoreront alors l’énigmatique Planetarium et l'album Infinity. Là s'arrêtera toutefois l'essentiel de la comparaison, les deux œuvres n'ayant rien en commun musicalement. Mais une fois cette remarque formulée, la question du jour est bien sûr : qui est Gazzara ? Francesco Gazzara est un musicien (claviers, guitares) et compositeur italien. Fan de musique progressive en général et de Genesis en particulier (il a écrit un livre sur le groupe anglais en 2021), Francesco a déjà enregistré trois albums publiés en format numérique (Play me my song  en 2014), Here it comes again en 2020 et Foxtrot en 2021) qui ne s’éloignent jamais bien loin de l'univers de la Genèse, ce qui va encore être le cas du présent Progression même si Francesco revendique aussi d'autres influences dans le monde du rock progressif (ELP, Gentle Giant, King Crimson, Yes) mais aussi en dehors (musique classique, musique de films, musique folk).

Le thème du disque s’inspire de la plus ancienne carte de  Grande-Bretagne (la Gough Map, dessinée en 1360 et retrouvée au début du XIXème siècle par un antiquaire), ce qui explique les titres en anglais évoquant pour l'essentiel des noms de villes de la vieille Angleterre. Pour en revenir à ce que contient l’album Progression, il est effectivement difficile de ne pas penser à Genesis. Un peu à l'instar du groupe anglais Yak, on baigne complètement dans l'univers genesien (à part sur le liturgique "Misericordiae"). Mais là où les anglais de Yak restent très généralistes dans leurs évocations de Genesis, Francesco Gazzara réalise un travail d'une finesse et et d 'une précision absolues, recréant ainsi les ambiances genesiennes mais en évitant le côté casse-gueule de l'hommage servile ou de la vaine caricature. Bien sûr, difficile de le nier, les atmosphères oniriques et entrainantes semblent émaner d'un album enregistré par des musiciens ayant directement partie liée avec Genesis. Pourtant, en dépit des nombreuses références que l’on peut trouver dans cet album, la valeur ajoutée amenée par Francesco Gazzara est phénoménale. L’album est un enchantement d'un bout à l'autre. Le langage propre à Genesis est bien là mais l'appropriation est telle que le rendu ressort à la fois original dans sa conception et nouveau dans son expression. A ce niveau c'est une vraie performance. Vous pourrez vous amusez à aller rechercher toutes les références à des morceaux ou à des parties de titres de Genesis, cela devrait vous occuper un bon moment ! Mais il est plus intéressant pour moi d’apprécier cette œuvre pour ce qu'elle est vraiment : une création totale musicalement parlant et une vraie réussite artistique. Je devrais détacher un morceau plus qu'un autre (peut être "Bramber" ou encore "Boreham street") mais honnêtement l'exercice est difficile et je préfère vous laisser faire votre choix vous même. Dans tous les cas, il sera bon.

Sur cet album Francesco Gazzara joue de toute une panoplie de claviers analogiques. Il assure aussi les parties de basse, de guitare acoustique et de guitare électrique. Les autres musiciens présents sont : Giuliano Ferrari à la batterie, Dario Cecchini (flûte, saxo, clarinette), Carmine Capozzucco (hautbois), Fabrizio Paoletti (violon), Giulia Nuti (violon), Giorgia Pancaldi (violoncelle). The Old Way Choir assure les voix sur "Misericordiae".

La tracklist :

  1. Misericordiae
  2. Southampton
  3. Havant
  4. Chichester
  5. Arundel
  6. Bramber
  7. Winchelsea
  8. Lewes
  9. Boreham street
  10. Appledore
  11. Rye
  12. Canterbury 
Voici le lien bancamp pour écouter et commander ce très bel album : Francesco Gazzara bandcamp


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