Allez, en route
pour cette interview fleuve, en français cette fois, d’Alessandro Seravalle
(Officina F.lli SERAVALLE) qui, pour ne rien vous cacher, m’a pris un peu de
temps car Alessandro, non content d’intellectualiser énormément ses propos, est
très prolixe dans ses réponses. Vous constaterez également, qu’outre sa très
vaste culture, il fait régulièrement référence à des écrivains et philosophes,
Français de préférence.
Hello Alessandro, tout d’abord, qu’est ce qui s’est passé
entre la fin de Garden Wall, ton groupe historique, et le début de ce nouveau
projet Officina F.lli Seravalle ? Pour les lecteurs de ce blog, il faut
préciser que Garden Wall, c’est pas moins de huit albums en un peu plus de
vingt ans d’existence.
Beaucoup de choses sont arrivées Louis. Tout d’abord, je dois te dire que
Garden Wall ne s’est pas réellement arrêté , disons plutôt que nous
faisons une très longue pause, le neuvième album, que nous intitulerons Psicomachie (qui veut dire quelque chose
comme « la bataille des âmes »), est presque prêt et un jour nous
allons le finaliser. Mais pour revenir au présent, j’ai réalisé deux CD sous le
pseudo de Genoma (le premier est sur un album scindé en deux parties avec un
autre projet intitulé “λòγoς”, le second s'appelle Silenzioso), c’est du matériau électronique, parfois très noisy,
parfois minimaliste. J’ai aussi sorti deux CD sous mon propre nom, encore de la
musique électronique mais cette fois moins hétérogène et plus centrée sur les
timbres (ce que l’on dénomme « Klangfarben »
en allemand, qui est la bonne expression pour moi). Dans le premier, qui
s’appelle Morfocreazioni I-V, j’utilise principalement ma guitare et
c’est la chose la plus noisy que je n’ai jamais faite, le deuxième s’appelle Spielräume et c’est un concept album électronique
basé sur le constat que dans plusieurs langues comme l’allemand ou l’anglais
(mais pas l’italien toutefois), le verbe « to play »
(« spielen » en allemand) a trois significations différentes :
« playing » a à voir avec la musique (jouer d’un instrument), avec
les jeux (jouer à un jeu), et avec le théatre (jouer un rôle). Puis j’ai
démarré d’autres projets : Schwingungen
77 Entertainment, qui est un guitar-trio « frénétique » que j’ai
formé avec deux autres guitaristes, Andrea Massaria et Enrico Merlin,
inspirés par le futurisme italien (ensemble
nous avons réalisé un CD d’avantgarde destiné au label Setola di Maiale, Act I: notes in freedom), James Frederick Willetts est un
quartet, encore avec Andrea Massaria à mes côtés, avec mon frère Gianpietro et
le philosophe Raoul Kirchmayr. C’est de loin l’album le plus politisé que j’ai
réalisé (avec des paroles en français, car mon ami Raoul a exercé pendant un
temps à l’Université à Paris et c’est un grand expert des philosophies de
Sartre et de Merleau-Ponty). D’autres projets n’ont jamais atteint l’étape de
la réalisation en CD bien qu’ils aient pris beaucoup d’importance durant ces
années (Agrapha Dogmata avec
le violoncelliste Mariano Bulligan, le batteur Ermes Ghirardini, la
danseuse Laura Della Longa et l’artiste visuel Luigina Tusini ; SeTe, un projet avec le
multi-instrumentiste Carlo Sebastiano Tedeschi (consultable sur Bandcamp) et Bonsoir Trio, avec le bassiste Mauro
Bon et le guitariste Tony Longheu.
Alessandro, j’ai envie que tu nous en dises plus sur le
choix du nom du groupe et aussi du titre de l’album (même s’il y a une note
explicative au dos de la couverture de Tajs !).
Tout d’abord, pourquoi “Officina”, Voilà ce que l’on trouve dans le
dictionnaire à Officina : atelier, laboratoire, manufacture, contraction d’opificina, venant
d’opifex (génitif opificis) “travailleur, ouvrier, fabricant”. Il semble que
notre raison d’être soit de faire et d’expérimenter mais, bien sûr, il n’y a
pas de conception intéressante sans une solide réflexion sur ce que tu fais
(mon intérieur philosophique qui rejaillit !). Officina est l’endroit dans
lequel mes visions musicales ainsi que celles de mon frère émergent ensemble,
ma recherche de timbres se mélange avec les grooves vicieux apportés par mon
frère. La chose amusante est qu’à la fin vous ne pouvez jamais dire qui à fait
quoi tant tout est amalgamé. C’est de la musique pour le corps et pour l‘esprit
avec un très fort feeling psychédélique. Nous l’appelons musica officinalis, tout
comme les plantes officinales qui sont supposées avoir des effets
thérapeutiques. La musique a toujours été le moyen que j’ai trouvé pour me
soigner, pour chasser mes peurs et mes hantises. C’est une sorte de cure contre
les effets épuisants de la vie quotidienne.
A propos du titre de l’album, Taj
veut dire “coupure” en langue frioule. La coupe ou l’action de couper ont un
rapport avec le fait de se soigner (le scalpel en chirurgie), avec le soin que
la mère apporte en coupant la nourriture en petits morceaux pour son bébé, avec
la mode (le couturier), avec le fait de tracer une ligne de division, avec le
fait de donner une forme à quelque chose (comme pour les pierres précieuses
qu’il faut retailler) ou encore le fait de supprimer quelque chose (rayer un
mot). Beaucoup de significations en fait ! Mais taj, dans un sens plus prosaïque, dans notre région de l’extrème
nord-est de l’Italie, signifie aussi un verre de vin. L’idée est venue à
l’esprit de mon frère pendant que nous étions en train de boire un verre de vin
quelque part, et après j’ai pensé à toutes les interprétations possibles de ce
mot.
Pourquoi ce très net changement de style par rapport à Garden Wall ?
Je suis intimement convaincu que la musique progressive devrait ...
progresser ! Rester enfermé dans
une position figée est quelque chose dont j’ai vraiment peur en tant
qu’artiste. Regarder dans différentes directions, rester en permanence en
mouvement, donne vie à la musique qui est condamnée autrement à être stérile.
Etre « progressif » de nos jours est quelque chose qui devrait être
très éloigné du fait d’imiter Genesis ou d’autres groupes du même genre. Je
crois que c’est un gros problème dans la musique progressive. Malheureusement,
beaucoup de progueux veulent juste entendre toujours le même truc encore et
encore. C’est une manière de se rassurer ! Mais l’art ne peut pas être
rassurant ! L’art doit stimuler, doit obliger les gens à réfléchir, doit
même déranger. Garden Wall aussi a toujours essayé d’aller vers des chemins
différents. Principium, notre premier
album qui date de 1993 est à des années-lumières d’Assurdo, notre dernier
album qui est sorti en 2011. Quelqu’un pourrait même dire que ce sont deux
groupes différents.
Je pense que l’électronique nous donne la chance de pouvoir expérimenter,
en particulier si, comme moi, vous êtes intéressés par les tonalités, aussi
c’est normal d’aller dans cette direction. Mon approche de la guitare a
complètement changé de ce fait (je suppose que j’aurai de gros problèmes à
jouer les vieux trucs de Garden Wall puisque je ne joue plus comme ça). La
plupart du temps, je veux que la guitare ne sonne pas comme une guitare
(beaucoup de sonorités étranges sur Taj! sont réalisées à la guitare
mais vous ne pouvez pas l’affirmer). J’obtiens ce résultat à la fois avec une
approche non conventionnelle de l’instrument (en en jouant avec des couteaux,
des pierres et plein d’autres objets) et avec une utilisation importante de
racks d’effets (la plupart n’ étant pas ceux faits pour les guitaristes,
je recherche des pédales bizarres dont le rendu est assez imprévisible et
réagissant entre elles en temps réel. L’influence de ce qui est appelé la
musique créative de la scène avant-jazz de Chicago est perceptible dans ces
sons. J’adore Anthony Braxton par exemple, aussi je lui ai dédié une composition
sur le deuxième album de Genoma,
appelée “Toni di ottoni” (c’est un jeu de mots pour ceux qui comprennent
l’italien). Selon moi, la musique progressive n’est pas un genre mais une sorte
d’attitude. Si vous restez statique sur vos positions, vous ne pouvez pas dire
que vous faites de la musique progressive… mes idées s’arrêteront un jour, et
ce sera le jour où j’arrêterai de faire de la musique.
Comment définis-tu votre style musicalement, de quoi
peut-on le rapprocher ? Avez-vous des références incontournables !
Définir la musique est presque toujours très difficile. Officina F.lli Seravalle est
réellement un chaudron dans lequel les influence les plus diverses et les plus
inconscientes interagissent entre elles. Il y a de l’avant-jazz (certaines choses
sont improvisées), du rock progressif, des moments dark-ambient mais aussi de
la deep-house, de la techno, de l’avantgarde électronique. La chose importante
est que tous ces “styles” (j’en ai sûrement oublié) passent par la lentille
déformante de nos esprits, de sorte que ce qui est perceptible, le phénomène, la musique réelle que vous pouvez entendre,
ne correspond à aucun des styles que j’ai évoqué. Mon frère a inventé
l’expression “psychedelia 3.0”, moi je parlais avant de “musica
officinalis”…alors vous pouvez utiliser une de ces deux formules et elles
peuvent signifier tout ou rien, c’est selon !
Avant de répondre à ta prochaine question, je veux citer un musicien que
mon frère et moi adorons bien qu’il soit apparement aux antipodes de ce que nous
faisons, mais c’est en réalité une très grande influence : Monsieur Phil
Collins !
Alessandro, j’ai besoin de savoir : la musique des frères
Seravalle est plus de l’avant garde ou de l’exploration musicale ?
Je pense que c’est les deux à la fois. Avantgarde est un terme qui vient du
langage militaire. Et oui, de fait nous menons une forme de guerre contre ce
que j’appelle la “Macdonaldisation de la musique”. Les mouvements historiques
d'avantgarde ont été très souvent impliqués dans la politique (rappelez-vous
juste le grand musicien vénitien Luigi Nono et ses batailles politiques). Dans
ce nouveau disque, il y a des références explicites (le discours de Bettino
Craxi au Parlement italien ou le monologue tiré de l’oeuvre de George Orwell, 1984). De ce point de vue, ma position
est proche de celle du philosophe Français Michel Foucault. Ses critiques de la
société moderne sont toujours si actuelles bien qu’il soit décédé en 1984 (une coïncidence ?). Son idée d’une « microphysique
du pouvoir » est une sorte de guide éclairant dans mes positions
politiques (dans un contexte plus ésotérique, mes convictions profondes
s’inspirent beaucoup du grand Emil Cioran dont le discours philosophique est
toujours mis en avant dans Tajs!).
Mais également, l’expression « exploration musicale » que tu
emploies est absolument en phase avec ce que nous faisons. Explorer a à voir
avec le défrichage de nouvelles voies, aller quelque part pour
« rapatrier » (encore un terme d’un philosophe Français, Jacques
Derrida cette fois) et donner une consistance à ce que vous avez été cherché à
l’extérieur.
Le fait d‘avoir placé le titre le plus non-conformiste de l’album, “Danzatori di nebbia”, en première position est un choix délibéré ?
La tracklist a été
décidée par mon frère (j’ai toujours beaucoup de mal en ce qui concerne les
choix de tracklist). Je crois que c’est un bon choix pour finir. C’est la seule
composition chantée (le chanteur est le grand Claudio Milano qui est aussi
l’auteur des paroles). Elle démarre de la meilleure manière qui soit avec cette
note de synthé à la fois profonde et douce puis l’orgue s’élève jusqu’au sommet
de ses possibilités (en fait, le son d’orgue a été réalisé avec une guitare,
nous avions discuté avant de ma manière de procéder et du fait que cela ne devait
pas sonner comme une guitare).
Les parties parlées ont été choisies pour des raisons
d’esthétique auditive ou elles ont du sens pour vous ?
Toutes jouent un rôle très important. Dans le cas de “Vuoto politico”, les paroles de Bettino
Craxi sont particulièrement marquantes. Il explique au Parlement comment la
corruption était (et est encore) au coeur du système italien. Il a été obligé
de fuir en Tunisie pour éviter la détention, mais il a révélé qu’il n’était pas
le seul coupable, tout le système politique italien a été infecté. L’action de
la justice partait sûrement de bonnes intentions, mais elle a ouvert de ce fait
un espace pour une dérive dangereuse, décourageante et détestable vers une
nouvelle forme de fascisme que nous vivons malheureusement aujourd’hui dans
notre pays. Le monologue inclu dans “Distopia” est tiré de l’oeuvre maîtresse
de George Orwell’s, 1984. Quand Orwell a écrit ce récit dystopique, sa
cible était la voie dictatoriale que le communisme avait pris; mon frère et moi
sommes assez sûrs que ses mots pourraient facilement être appliqués (et je
crois qu’Orwell serait d’accord) à la terrible “dictature de la pensée unique”
qui est le moteur du capitalisme néolibéral. Ils disent que nous vivons dans le
monde de « la fin des idéologies », mais ce n’est absolument pas le
cas ! Jamais l’humanité, dans toute son histoire, n’a été menée par une
idéologie unique, invasive et asservissante. “Bewusstsein als Verhängnis” (tiré du titre d’un livre d’Alfred
Seidel) est marqué par une série de citations d’Emil Cioran. Cioran est le
penseur ultime pour moi, je fais mien son Weltanschauung
! Il a changé ma vie. Il me dit parfois “tu n'es pas seul", comme Guido
Ceronetti (mon autre guide) qui a dit « la lecture, c’est sentir la présence
d’une main tendue, saisir une corde jetée sans hésitation, avoir à votre
disposition un médicament non suspect ».
“NYC subway late at night” est une pièce plus
conventionnelle, plus orientée free jazz. Es-tu surpris si je te dis que c’est
le morceau que je préfère ?
C’est une composition de mon frère Gianpietro, il a écrit cette chose quand
il est revenu d’un voyage à New York. Il était fasciné par les saxophonistes
qui jouaient jusqu’à une heure très tardive de la nuit dans les stations de
métro vides. Le saxophone alto est joué par Clarissa Durizzotto (elle est
vraiment excellente et je suis sûr que nous retravaillerons ensemble à
l’avenir). Je dois t’avouer que je ne joue pas une seule note dans ce titre,
mon frère m’avait demandé d’ajouter des parties de guitare mais j’ai trouvé que
cela sonnait très bien comme c’était, alors j’ai décidé de ne pas jouer
dessus ! Un bon musicien doit être capable de savoir si sa participation
amènera le morceau à un niveau plus élevé ou non. Il était inutile d’en
rajouter sur “NYC subway late at night”. C’était juste parfait comme
çà !
Le fait de travailler dans un environnement familial
(Alessandro et Gianpietro sont frères) est un avantage ou cela peut aussi créer
des tensions ?
Je suppose que c’est un avantage mais, bien sûr, cela
dépend beaucoup des relations que vous avez construites dans le passé. Je n’ai
jamais eu de problèmes relationnels particuliers avec mon frère. Nous nous
voyons souvent et nos relations sont basées sur une estime mutuelle. Je sais
quel grand musicien il est, sa manière de construire des grooves est juste
incroyable, et plus que tout, comme moi, il est très intéressé par le fait de
développer des idées originales. De mon côté, je ressens son estime pour moi.
Cela nous donne la chance de faire de la musique en totale liberté. Chacun
apporte ses idées, planche sur des compositions en sachant que son travail sera
apprécié et il n’y a presque pas de censure de part et d’autre. Bien sûr, nous
discutons des différentes possibilités et des différentes voies que nous
devrions prendre mais dans une ambiance réellement sereine. Nous avons même
choisi une peinture de mon père pour notre couverture de pochette. Alors longue
vie à Officina !
Officina F.lli Seravalle est un groupe destiné à jouer sur scène ?
C’est probablement le point dont nous discutons le plus. Nous ne voulons
pas juste monter sur scène pour jouer face à une audience en train de nous
écouter de manière classique. Notre idée est de construire une sorte de
performance globale (une sorte de Gesamtkunstwerk comme Richard Wagner avait
l’habitude d’appeler ce genre de tentative). Nous aimerions avoir notre musique
intégrée dans un environnement plus élargi comprenant de la danse (je collabore
avec une danseuse et chorégraphe fantastique sur un projet dont j’ai déjà
parlé, Agrapha Dogmata), de la
gestuelle théatrale (avec par exemple des images projetées sur le corps des
comédiens), du visuel et peut être même de la diffusion de parfums. Nous ne
voulons pas être sur scène, nous préférons être dans le public à regarder et
écouter la représentation globale (le terme de « show » est d’une
certaine manière dénaturé par ce que Guy Debord (encore une influence d’un
penseur Français), identifie comme « La
Société du spectacle ». Cette citation éclaire sa pensée : « Le spectacle est le capital à un tel degré
d’accumulation qu’il devient image. Le spectacle n’est pas un ensemble
d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisè par des images »).
Quand j’étais adolescent, je voulais m’affirmer, être connu, devenir une
“rockstar”. Maintenant le concept de célébrité est ce que je déteste le plus
dans la musique. Je
veux juste qu’on me laisse tranquille et laisser ma musique parler. Je pense
que c’est pareil pour mon frère. Je
suppose que la musique d’avantgarde est d’une certaine manière reliée à la
résistance au capitalisme néo-libéral et ses effets sur les inégalités
absolument anormales qu’il génère (selon de récentes études, les 26 personnes
les plus fortunées possèdent autant de richesses que les 3.5 milliard d’humains
les plus pauvres sur Terre !).
Quels sont vos prochains plans à tous les deux ?
Officina F.lli Seravalle est désormais mon projet principal, aussi mon
frère et moi allons commencer à travailler sur le troisième CD. Nous avons déjà
plusieurs idées et des pistes de travail mais rien ne presse. Nous n’avons
aucune obligation contractuelle (j’en profite pour exprimer ma profonde
reconnaissance à Lizard records et à son manager, Loris Furlan). Nos relations
sont basées sur l’amitié. Nous sommes éloignés de cent kilomètres et nous
essayons de nous rencontrer chaque fois que cela est possible, la plupart du
temps devant quelque chose de bon à manger et à boire. Alors nous pouvons
prendre notre temps. Récemment, j’ai entamé un projet (intitulé Qohelet) avec Gianni Venturi, un
artiste incroyable de Bologne. Le nom du projet est tiré d’un livre étonnant
inspiré de la Bible dont la citation la plus fameuse est « nihil sub sole novi » (rien de nouveau
sous le soleil). Certains considèrent Cioran comme le nouveau Qohelet, et c’est
pourquoi Gianni et moi aimons beaucoup ce livre. Cioran lui-même a dit que dans
Qohelet, tout avait été dit. Je suis toujours ouvert pour des collaborations
stimulantes, aussi qui sait, peut-être vais-je commencer d’autres projets.
J’aimerais faire quelque chose avec le grand poëte Nicola Vacca, nous en avons
parlé, on verra. Bien sûr, j’ai une autre tâche : finir le neuvième album de
Garden Wall album, ce que j’espère vraiment.