samedi 30 novembre 2019

Psychic Equalizer : The Sixth Extinction

Une fois n'est pas coutume, je vous propose la chronique d 'un album très récent qui ne sort pas du sérail habituel du prog italien mais qui mérite vraiment d'être mis en lumière. Je parle de The Sixth Extinction du groupe Psychic Equalizer

Psychic Equalizer est une formation à vocation internationale qui regroupe une chanteuse australienne (d’où le chant parfait en anglais), un guitariste colombien, un batteur danois et plusieurs musiciens espagnols dont le leader et créateur du groupe, le claviériste Hugo Selles, également producteur de l’album. Cet artiste, encore jeune, possède à l’évidence de solides bases classiques doublées d’un talent qui ne demande qu’à apparaître au grand jour. Mais plutôt que de faire étalage de sa science ou de jouer au petit virtuose, il se met humblement au service de la musique pour composer une oeuvre qui n’est pas loin du chef d’œuvre.
The Sixth Extinction est un concept album imaginé par Hugo Selles à partir du livre du même nom, écrit par Elisabeth Kolbert (prix Pulitzer en 2015). Mais là n’est pas le plus important. Car l’intérêt principal de cet album (court) d’à peine trois quart d’heure, réside avant tout dans son contenu musical.
The Sixth Extinction, voilà ce que devrait être la musique progressive en 2019 pour mériter de garder ce nom : un matériau sonore ambitieux, construit, élaboré qui va puiser son inspiration un peu partout sans idées pré-conçues et en s’abstenant surtout de reprendre des plans déjà mille fois entendus ; ces mêmes gimmicks et phrasés répétés à l’infini qui flattent l’oreille des progueux et permettent à de nombreux groupes actuels d’obtenir un peu d’audience et parfois même du succès sans prendre de risque. Cette espèce de nécrose mortifère du rock progressif actuel ne concerne pas Hugo Selles, le maître à penser de Psychic Equalizer dont la ligne conductrice artistique est aux antipodes de ce genre de posture.
A l’arrivée je ne sais pas si cet album est du rock, du classique symphonique ou de la world music, je n’ai pas envie de le savoir et encore moins de le définir comme cela. Ce que je sais c’est que The Sixth Extinction est un produit parfaitement fini amalgamant de multiples influences et sources d’inspiration qui, dans une sorte de régénérescence de cellules vieillissantes, forme une matière nouvelle et originale. C’est aussi pour cela que vous n’aurez pas le plaisir d’avoir droit aux habituelles comparaisons ou références à tel ou tel groupe ou artiste. Ce serait faire affront à une œuvre qui se suffit à elle-même.
Je vous rassure cet album n’a rien d’élitiste et encore moins d’abscons, son écoute se fait même de manière assez fluide. L’attention auditive se portera sur la qualité de composition, la voix pure d’India Hooi, les arrangements somptueux, les changements de décors au sein d’un même morceau, parfois surprenants mais toujours intelligemment amenés, et enfin les multiples détails qui donnent du relief et de l’épaisseur à cette musique élaborée mais pourtant toujours accessible.
Il y a fort à parier que ce disque n’apparaîtra pas dans les divers classements des meilleurs albums de prog pour 2019. Il sera en tête du mien en tout cas et largement devant en plus.
(merci à Pierre Dulieu de Dragon Jazz pour la découverte)

Les membres du groupe : Hugo Selles (piano, claviers, percussions, choeurs), India Hooi (chant et instruments à vent), Adriàn Ubiaga (claviers et chœurs), Carlos Barragan (guitares), Morten Skott (batterie, percussions).

Le bandcamp du groupe :

La tracklist avec les liens YT pour une écoute directe :
1. Lonely Soul
2. The Sixth Extinction
3. Red List
4. Fly and Feel
5. Wilderness (I - VIII)
6. Wilderness (IX - XIII)
7. Prelude Opus 32 n°10 
https://www.youtube.com/watch?v=Gmo2VyMqHpo



























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