En ces temps terribles où le malheur s'abat sur une humanité qui apparaît soudainement bien démunie, ce nouvel album de Runaway Totem annonce soit l'apocalypse soit le passage vers un nouveau monde meilleur. Mon optimisme naturel me fait retenir la deuxième hypothèse.
Car moi, je l'aime bien ce Multiversal Matter, onzième disque commis par Runaway Totem en bientôt trente année d'existence et de multiples changement de personnel, Roberto Gottardi restant aujourd'hui le seul membre rescapé des débuts.
D'accord, Raffaello Regoli, aka Re-Tuz pour les intimes, et Roberto Gottardi, aka Cahal De Betel, toujours pour les intimes, vivent dans un monde parallèle, mais j'aime les atmosphères que nos deux compères réussissent à dégager. L'air de rien, un morceau comme "Dark Matter", il faut quand même tenir pendant presque trente minutes dans un pareil délire chamanique. Imaginez Robert Fripp et ses soundscapes qui auraient fusionné avec Magma, c'est à peu près çà, avec un côté trance à la Popol Vuh pour corser le tout ("Tears of concrete"). J'aime aussi la simplicité de "Deorum Matter" qui est à la base une chanson folk très étirée sur laquelle Raffaello Regoli vocalise comme un vrai italien. Bien sûr le morceau dégénère un peu sur la fin mais dans une ambiance plutôt festive portée par une rythmique flirtant avec les Caraïbes. Et alors, j'adore carrément le quasi liturgique "Korath Matter". Tout y est : chant monastique et chœurs angéliques sur fond d'orgue d'église. Pourquoi ai-je l'impression que c'est le diable qui tient l'orgue ? Sans doute du fait de l'utilisation d'intervalles malins discrètement intercalés (diabolus in musica !). Le plus remarquable dans la construction de cette drôle de messe est le lent et inexorable glissement impulsé et mené par une cohorte de cuivres (synthétisés on est d'accord) qui entraînent le morceau dans un univers opposé, carrément onirique, donnant l'impression de se retrouver dans un vieux film où l'on verrait au loin en flou un cirque avec en fond sonore une musique de circonstance complètement déjantée comme désaxée. L'effet est obtenu en accolant plusieurs lignes mélodiques (vocaux, guitare...) qui avancent en parallèle sans jamais se rejoindre. Sur la fin du morceau, le brusque retour à des psalmodies religieuses incantatoires appelant les fidèles à rejoindre l'office des laudes n'en est que plus saisissant. Nouveau changement radical de paradigme (ou aboutissement d'une longue démarche initiatique) avec "Universo di Sfere" qui voit le retour des soundscapes enveloppant de leurs nappes éthérées un duduk énigmatique, le tout préparant un décollage cosmique pour rejoindre, sans aucune possibilité de retour, la galaxie Gong.
Même si Multiversal Matter aurait sans doute gagné à être un peu plus court (73 minutes quand même) en faisant l'impasse sur "Le scale oscure" et "Paesazione Sonora" par exemple, il n'en reste pas moins que Runaway Totem reste fidèle à sa réputation de digne représentant de la Zeuhl en Italie.
Car moi, je l'aime bien ce Multiversal Matter, onzième disque commis par Runaway Totem en bientôt trente année d'existence et de multiples changement de personnel, Roberto Gottardi restant aujourd'hui le seul membre rescapé des débuts.
D'accord, Raffaello Regoli, aka Re-Tuz pour les intimes, et Roberto Gottardi, aka Cahal De Betel, toujours pour les intimes, vivent dans un monde parallèle, mais j'aime les atmosphères que nos deux compères réussissent à dégager. L'air de rien, un morceau comme "Dark Matter", il faut quand même tenir pendant presque trente minutes dans un pareil délire chamanique. Imaginez Robert Fripp et ses soundscapes qui auraient fusionné avec Magma, c'est à peu près çà, avec un côté trance à la Popol Vuh pour corser le tout ("Tears of concrete"). J'aime aussi la simplicité de "Deorum Matter" qui est à la base une chanson folk très étirée sur laquelle Raffaello Regoli vocalise comme un vrai italien. Bien sûr le morceau dégénère un peu sur la fin mais dans une ambiance plutôt festive portée par une rythmique flirtant avec les Caraïbes. Et alors, j'adore carrément le quasi liturgique "Korath Matter". Tout y est : chant monastique et chœurs angéliques sur fond d'orgue d'église. Pourquoi ai-je l'impression que c'est le diable qui tient l'orgue ? Sans doute du fait de l'utilisation d'intervalles malins discrètement intercalés (diabolus in musica !). Le plus remarquable dans la construction de cette drôle de messe est le lent et inexorable glissement impulsé et mené par une cohorte de cuivres (synthétisés on est d'accord) qui entraînent le morceau dans un univers opposé, carrément onirique, donnant l'impression de se retrouver dans un vieux film où l'on verrait au loin en flou un cirque avec en fond sonore une musique de circonstance complètement déjantée comme désaxée. L'effet est obtenu en accolant plusieurs lignes mélodiques (vocaux, guitare...) qui avancent en parallèle sans jamais se rejoindre. Sur la fin du morceau, le brusque retour à des psalmodies religieuses incantatoires appelant les fidèles à rejoindre l'office des laudes n'en est que plus saisissant. Nouveau changement radical de paradigme (ou aboutissement d'une longue démarche initiatique) avec "Universo di Sfere" qui voit le retour des soundscapes enveloppant de leurs nappes éthérées un duduk énigmatique, le tout préparant un décollage cosmique pour rejoindre, sans aucune possibilité de retour, la galaxie Gong.
Même si Multiversal Matter aurait sans doute gagné à être un peu plus court (73 minutes quand même) en faisant l'impasse sur "Le scale oscure" et "Paesazione Sonora" par exemple, il n'en reste pas moins que Runaway Totem reste fidèle à sa réputation de digne représentant de la Zeuhl en Italie.
Enfin pour ceux que cela passionnent, nos amis de Runaway Totem sont de fervents partisans d'une musique exprimée à la fréquence de 432 Hz. Dont acte. Chacun a son avis sur le sujet, les musiciens bien sûr, avec des arguments le plus souvent respectables, mais aussi un certain nombre de personnes qui n'ont rien à voir avec la musique et (col)portent des théories plus ou moins fumeuses. Alors, puisque l'on ne me demande pas mon avis, je vous fais une confidence : mon oreille d'audiophile vibre de manière optimale à 448 Hz !
La track list :
1. Dark Matter
2. Le Scale Oscure
3. Deorum Matter
4. Korath Matter
5. Paesazione Sonora
6. Universo di Sfere
2. Le Scale Oscure
3. Deorum Matter
4. Korath Matter
5. Paesazione Sonora
6. Universo di Sfere
Label : Black Widow Records (https://blackwidow.it/)
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