Nouveau venu sur la scène prog italienne, Phil Selvini est un musicien qui pratique habituellement la guitare et le chant. Egalement compositeur, il publie aujourd'hui son premier album solo accompagné de son groupe : The Mind Warp.
Vous remarquerez une illustration de pochette qui représente un personnage qui semble être un improbable croisement entre un animal préhistorique et un monstre tout droit sorti d'un mauvais film de Sci-Fi. La petite bête répond au nom de T.E.T.R.U.S. qui est en fait un acronyme regroupant les mots suivants Time, Eternal, Try, Redemption, Unique, Shine. Même si la signification paraît un peu absconse, il semble qu'il s'agisse d'une sorte de message codé que doit délivrer le bestiau aux futurs civilisations qui peupleront la Terre. J'en profite pour préciser que cet artwork n'est pas une génération IA mais a bien un créateur humain, en l’occurrence l'artiste Francesco Mucciacito.
Avec T.E.T.R.U.S. Phil Selvini propose une musique qui rend hommage au rock progressif des années 70 (cf. notamment des allusions régulières à King Crimson) avec la volonté de créer des structures complexes et des chansons de longue durée pour ne pas dire étirées. Nous allons voir que c'est effectivement le cas avec, et c'est la bonne surprise (j'anticipe un peu), du très bon contenu musical. Pour beaucoup, les morceaux présentés ont déjà été préalablement joués par Phil Selvini avec d'autres groupes. C'est peut être ce qui donne cette maturité étonnante à l'ensemble de l'album duquel se dégage également une réelle profondeur.
"To Make Ends Meet" traite de l'aliénation et du contrôle des masses. Malgré des structures rythmiques nerveuses et heurtées, les ambiances développées gardent un côté lancinant à la fois attachant et déstabilisant. Dans la deuxième partie du morceau, plus onirique, le chant évoque Sigur Ros. Il y a dès ce premier titre quelques belles envolées qui augurent du meilleur pour la suite de l'album. Ce qui va être le cas ! "Reverie" est une composition instrumentale qui regorge de sonorités d'orgue vintage sans oublier une guitare électrique qui prend le lead mélodique. Le morceau est réellement passionnant et le rythme, ici très soutenu, ne fait qu'amplifier cette impression de cavalcade symphonique. Un vrai petit bonheur de 5 mn à lui tout seul. Le faussement calme "Riding In The Fog" se distingue par ses mélodies ascendantes et ses passages fantomatiques évoquant des délires nocturnes où les rêves se transforment en cauchemars. Il se dégage de ce morceau une force tranquille qui tient l'auditeur en haleine pendant plus de 8 mn quand même. La ligne de basse, lourde et omniprésente sans être envahissante, est particulièrement bien vue. Le long chorus final de guitare électrique clôt en apothéose ce titre. Avec son piano mélancolique et son chant introspectif, "The Last 48 Hours" fait penser à une élégie touchante et sincère de laquelle monte progressivement une sensation d'émotions difficilement contenues. L’enchainement avec la longue suite "The Mind Warp" se fait tout naturellement avec cette intro portée par ce piano toujours dépressif et ce chant plaintif régulièrement doublé. La suite du morceau se révèle heureusement plus vivante voire parfois même carrément très rock sur certaines séquences. Mais de manière plus générale, après ce que l'on pourrait appeler un faux départ de 3 mn 30, cette pièce baigne dans les sonorités vintage de guitares fuzz et surtout de claviers (piano, orgues, Mellotron, synthés) dont Selvini et Sebartoli font un usage intensif mais toujours parfaitement pertinent. Certains passages sont absolument sublimes et rappellent à nouveau Sigur Ros par leur pureté. S'il ne fallait retenir qu'un morceau de cet album, ce serait incontestablement cette suite à rebondissements remarquablement menée de bout en bout jusqu'à ce long final suffocant et pachydermique (oui il y a du doom là-dedans), dégageant une tension et un sentiment de puissance implacable comme je n'en avait pas ressentis depuis longtemps. Ce très long titre, proche de la demi-heure (26 mn 18), se révèle également beaucoup moins rétro-prog qu'on aurait pu l'imaginer. Je lui trouve même des accents de modernité parfaitement bienvenus. Je ne vous cache pas non plus qu'en écoutant ce morceau, j'ai pensé à Steven Wilson (il y a quelques rares moments qui s'approchent de ses travaux en solo notamment de The Raven that refuse dto sing) et je me suis fait la réflexion que les Italiens se hissaient largement à la hauteur de l'Anglais.
Enfin, une remarque concernant la voix de Phil Selvini qui s'avère être un réel plus à chaque fois qu'il intervient avec un chant en anglais qui prend ici tout son sens et se fond parfaitement dans le contexte de ces compositions.
Voilà qui fait de T.E.T.R.U.S. une belle découverte mais aussi un premier album très prometteur pour le devenir artistique de Phil Selvini & The Mind Warp. Je me dis qu'avec des musiciens de ce calibre, il y a encore de belles années à venir et de beaux moments à vivre pour le rock progressif.
Vous remarquerez une illustration de pochette qui représente un personnage qui semble être un improbable croisement entre un animal préhistorique et un monstre tout droit sorti d'un mauvais film de Sci-Fi. La petite bête répond au nom de T.E.T.R.U.S. qui est en fait un acronyme regroupant les mots suivants Time, Eternal, Try, Redemption, Unique, Shine. Même si la signification paraît un peu absconse, il semble qu'il s'agisse d'une sorte de message codé que doit délivrer le bestiau aux futurs civilisations qui peupleront la Terre. J'en profite pour préciser que cet artwork n'est pas une génération IA mais a bien un créateur humain, en l’occurrence l'artiste Francesco Mucciacito.
Avec T.E.T.R.U.S. Phil Selvini propose une musique qui rend hommage au rock progressif des années 70 (cf. notamment des allusions régulières à King Crimson) avec la volonté de créer des structures complexes et des chansons de longue durée pour ne pas dire étirées. Nous allons voir que c'est effectivement le cas avec, et c'est la bonne surprise (j'anticipe un peu), du très bon contenu musical. Pour beaucoup, les morceaux présentés ont déjà été préalablement joués par Phil Selvini avec d'autres groupes. C'est peut être ce qui donne cette maturité étonnante à l'ensemble de l'album duquel se dégage également une réelle profondeur.
"To Make Ends Meet" traite de l'aliénation et du contrôle des masses. Malgré des structures rythmiques nerveuses et heurtées, les ambiances développées gardent un côté lancinant à la fois attachant et déstabilisant. Dans la deuxième partie du morceau, plus onirique, le chant évoque Sigur Ros. Il y a dès ce premier titre quelques belles envolées qui augurent du meilleur pour la suite de l'album. Ce qui va être le cas ! "Reverie" est une composition instrumentale qui regorge de sonorités d'orgue vintage sans oublier une guitare électrique qui prend le lead mélodique. Le morceau est réellement passionnant et le rythme, ici très soutenu, ne fait qu'amplifier cette impression de cavalcade symphonique. Un vrai petit bonheur de 5 mn à lui tout seul. Le faussement calme "Riding In The Fog" se distingue par ses mélodies ascendantes et ses passages fantomatiques évoquant des délires nocturnes où les rêves se transforment en cauchemars. Il se dégage de ce morceau une force tranquille qui tient l'auditeur en haleine pendant plus de 8 mn quand même. La ligne de basse, lourde et omniprésente sans être envahissante, est particulièrement bien vue. Le long chorus final de guitare électrique clôt en apothéose ce titre. Avec son piano mélancolique et son chant introspectif, "The Last 48 Hours" fait penser à une élégie touchante et sincère de laquelle monte progressivement une sensation d'émotions difficilement contenues. L’enchainement avec la longue suite "The Mind Warp" se fait tout naturellement avec cette intro portée par ce piano toujours dépressif et ce chant plaintif régulièrement doublé. La suite du morceau se révèle heureusement plus vivante voire parfois même carrément très rock sur certaines séquences. Mais de manière plus générale, après ce que l'on pourrait appeler un faux départ de 3 mn 30, cette pièce baigne dans les sonorités vintage de guitares fuzz et surtout de claviers (piano, orgues, Mellotron, synthés) dont Selvini et Sebartoli font un usage intensif mais toujours parfaitement pertinent. Certains passages sont absolument sublimes et rappellent à nouveau Sigur Ros par leur pureté. S'il ne fallait retenir qu'un morceau de cet album, ce serait incontestablement cette suite à rebondissements remarquablement menée de bout en bout jusqu'à ce long final suffocant et pachydermique (oui il y a du doom là-dedans), dégageant une tension et un sentiment de puissance implacable comme je n'en avait pas ressentis depuis longtemps. Ce très long titre, proche de la demi-heure (26 mn 18), se révèle également beaucoup moins rétro-prog qu'on aurait pu l'imaginer. Je lui trouve même des accents de modernité parfaitement bienvenus. Je ne vous cache pas non plus qu'en écoutant ce morceau, j'ai pensé à Steven Wilson (il y a quelques rares moments qui s'approchent de ses travaux en solo notamment de The Raven that refuse dto sing) et je me suis fait la réflexion que les Italiens se hissaient largement à la hauteur de l'Anglais.
Enfin, une remarque concernant la voix de Phil Selvini qui s'avère être un réel plus à chaque fois qu'il intervient avec un chant en anglais qui prend ici tout son sens et se fond parfaitement dans le contexte de ces compositions.
Voilà qui fait de T.E.T.R.U.S. une belle découverte mais aussi un premier album très prometteur pour le devenir artistique de Phil Selvini & The Mind Warp. Je me dis qu'avec des musiciens de ce calibre, il y a encore de belles années à venir et de beaux moments à vivre pour le rock progressif.
The Mind Warp : Phil Selvini (guitares, chant, Mellotron, effets divers), Leonardo Spampinato (guitares), Davide Sebartoli (claviers), Francesco Scordo (basse), Leonardo Puglisi (batterie).
La tracklist :
- To make ends meet
- Reverie
- Riding on the fog
- The last 48 hours
- The mind warp
Label : Luminol Records (http://www.luminolrecords.com)
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