Cette année, le festival Veruno 2 Days + 1, c'était un peu Noël avant l'heure avec plusieurs sorties d'album programmées pour coïncider avec cette évènement devenu désormais la place la plus importante du prog en Europe. Il suffit pour s'en convaincre de constater le nombre conséquent de nouveaux venus chaque fin d'été à Revislate, dont beaucoup de Français d'ailleurs.
Avec les excellents et accrocheurs singles "Isolation et "Rejoice", présents sur l'EP publié l'année dernière, nous avions déjà eu un avant-goût de ce que pourrait donner ce nouveau disque de Caravaggio. Il n'empêche ! We all we are surprend quand même. Ce constat est d'autant plus inattendu que le groupe garde son identité si particulière couvrant un spectre assez improbable qui va du folk méditerranéen au prog métal (dosé mon frère, dosé !) en passant par l'art rock et le post rock. Mais voilà, ses membres, et en particulier Fabio Troiani et Vittorio Ballerio, semblent n'avoir aucunement l'intention de faire du sur place et encore moins envie de reproduire à l'infini la même recette.
De fait, ce deuxième album intronise Caravaggio comme un collectif créatif qui démontre une évidente envie d'aller explorer de nouveaux paysages sonores avec comme un fil rouge, cet accordéon, instrument emblématique du son du groupe. Le piano à bretelles est souvent présent discrètement comme une évidence, mais parfois aussi il est introduit dans un univers musical décalé par rapport à son registre naturel, et ça fonctionne bien aussi !
Même si je reste un peu dubitatif sur le côté U2/Joshua Tree de "In the place where I was born", je dois dire que je n'ai pas bouder mon plaisir à l'écoute de cet album qui m'a parfois gentiment bousculé ("We all we are") pour mieux me charmer ensuite avec "Controversial" ou encore avec "Behind the mask" (également présent sur l'EP de 2024), un morceau articulé en deux parties : tout d'abord, une simple chanson un peu triste et
très mélancolique, avec un accompagnement minimaliste, puis ensuite une deuxième
section entamée par un riff métal. On y retrouve les ingrédients qui
forment la marque de fabrique du groupe avec ce chant généreux et cet
accordéon qui s'invite partout mais ne s'impose jamais. "Behind the
Mask, part 2" est réellement un titre aventureux, rempli de rebondissements qui garde pourtant une grande fluidité.
Mais tout cela, c'est sans compter avec la dernière piste, "Divine comedy Tarantella", une composition hybride (une de plus !), entraînante, au pouvoir littéralement envoûtant. Cette fin en forme de derviche tourneur pourrait d'ailleurs faire penser à une transition voire à un passage mystique vers le prochain album.
En attendant, je n'ai pas fini d'écouter et de savourer cet album si original et si décalé par rapport à un rock progressif italien plus classique.
Pour les amateurs d'art, la couverture est une reproduction d'un tableau du peintre Giuseppe Pellizza da Volpedo, intitulé Il quarto stato, une huile sur toile que vous pouvez contempler au Musée d'Art Moderne de Milan.
Le groupe : Vittorio Ballerio (chant), Fabio Troiani (guitares, programmation), Serhan Kazaz (guitares, bouzouki, chant sur 6), Stefano Spitale (accordéon), Piero Chiefa (basse, glockenspiel), Alessio Del Ben (batterie).
Avec : Guido Block (chœurs), Tiziano Chiapelli (accordéon sur 3), Margherita Fossati (choeurs sur 3), Giulia Bertassi (accordéon sur 8), Lorenzo D'Erasmo (percussions et flûtes sur 9).
La tracklist :
1. Isolation
2. Rejoice
3. In the place where I was born
4. We all we are
5. Controversial
6. White lies on our black tongues
7. Behind the mask, Part 1
8. Behind the mask, Part 2
9. Divine comedy Tarantella
Cover: Guiseppe Pellizza da Volpedo
Label: Ma.Ra.Cash Records
Format: CD, Digital
September 5, 2025
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