dimanche 23 juin 2019

Le coin des vinyles : Searching for a Land (New Trolls)




New Trolls : Searching for a Land (LP x 2, Fonit Cetra, DPU 70, 1972)

Ceux qui me font l’honneur de me suivre connaissent mon sentiment partagé concernant les New Trolls. Certes ils ont incontestablement marqué de leur nom la belle époque du prog italien pourtant je reste dubitatif quant à l’homogénéité de leur production discographique, mes doutes allant jusqu’à me poser quelques questions sur la sincérité de leur démarche artistique. Les New Trolls ont eu du mal à se fixer sur un style. Il y a d’abord eu la pop légère (normal on était encore en fin des sixties), puis le rock baroque symphonique (Concerto Grosso bien sûr), ensuite le hard prog. Après l’intermède Ibis/N.T. Atomic System, les New Trolls se sont essayés au jazz rock (Tempi dispari) avant de se vautrer dans la disco pop à la Bee Gees sans compter les retours épisodiques au rock orchestral pompeux avec plusieurs suites au Concerto Grosso (la n° 2 et The Seven seasons). Pourtant les musiciens étaient techniquement bons et les compositions tenaient en général la route, il n’y a rien à dire de ce côté là. Je déplore juste que les New Trolls n’aient pas plus affirmé leur propre identité musicale au détriment trop souvent d’un manque d’originalité. Ils en avaient les moyens.
Plutôt que la série des Concerto Grosso qui me semble largement surestimés au moins pour les n° 2 et 3, je vais vous présenter dans la rubrique « Le coin des vinyles », deux de leurs œuvres sorties la même année (1972), soit celle qui correspond à leur période hard prog. Elles permettent de mieux se rendre compte de quoi ils étaient capables dans le sens où ils se lâchent un peu plus.  
Ce mois-ci,  ce sera le double LP Searching for a Land qui est agencé comme le Ummaguma des Pink Floyd : un 1er disque constitué de morceaux studio, le 2ème étant une soi-disant captation en concert avec quatre titres présentés totalement originaux. En fait, le groupe a bien enregistré live ces quatre morceaux mais sans public. Les applaudissements et acclamations que l’on entend ont été rajoutés artificiellement au mixage final.
Le LP studio est particulièrement intéressant avec des titres sur lesquels le groupe se permet un peu plus de libertés comme  « A land to live a land to die » et « Edith ».qui sont vraiment de très belles pièces bien foutues allant chercher l’inspiration du côté de la scène de Canterbury en général et de Robert Wyatt en particulier pour « A land to live a land to die » et de  Blind Faith et Led Zep pour « Edith ».
Évidemment, à côté, la partie live est plus roots et moins raffinée avec des musiciens qui plongent avec délectation dans un hard prog mélangeant allégrement Focus, Jethro Tull, Colosseum, Deep Purple et Led Zep. Pourtant, j’ai la nette sensation que c’est là que les membres de New Trolls s’éclataient le plus, qu’ils étaient les plus naturels et qu’ils s’amusaient vraiment (« Muddy Madalein »/« Lying here »).   
On en reparle la prochaine fois avec UT qui viendra confirmer ce ressenti.

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