vendredi 28 février 2020

Il Segno del Comando : Il Segno del Comando (1997/2019)


J'avoue que j'avais relégué le premier album éponyme d'Il Segno del Comando aux oubliettes. Il aura fallu cette réédition récente par Black Widow pour que je réécoute tranquillement cet opus primum. Premier constat : le son du groupe a évolué en vingt ans. Il n'a pas fondamentalement changé mais il a subi quelques modifications. La présence sur ce disque du claviériste Agostino Tavella n'y est sûrement pas étrangère (voir plus loin). Les ingrédients utilisés sont les mêmes que ceux auxquels la formation génoise a recours aujourd'hui (influences gothiques, atmosphères doom, penchants dark prog, inspiration occulte, messages ésotériques) mais les proportions sont différentes. Deuxième constat : ce disque mérite d'être remis en avant. Pour vous donner un ordre d'idées, Il Segno del Comando en 1997 c'était le meilleur de Jacula, d'Antonius Rex, d'Il Balleto du Bronzo, de Biglietto per l'Inferno  et plus récemment d'Akron et d'Abiogenesi avec une touche de L'Ombra della Sera pour les nombreuses évocations de vieux génériques télé italiens ("Messaggero di pietra"). Je ne peux pas mieux vous dire. D'ailleurs à propos des groupes de la sphère Zuffanti, des réminiscences de La Maschera di Cera, vu de du côté de son versant le plus sombre, ressortent aussi.  Il est flagrant que le groupe mettait à l'époque beaucoup plus en avant ces références aux musiques de téléfilms glauques destinés à répandre la terreur dans les foyers italiens équipés de leur première télé en noir et blanc.
A l'écoute de l'album, on redécouvre, avec une certaine surprise, le chant habité de Renato Carpaneto (alias "Mercy") mais aussi les claviers incroyablement prenants et expressifs d'Agostino Tavella qui passe sans problème de l'orgue d'église au piano électrique. Il faudra que j'ai une petite conversation avec Elisa Montaldo à ce sujet, mais je ne serais pas surpris qu'elle ait tilté sur ces sonorités churchy comme elle les aime (il y en a partout sur ce disque). Enfin Diego Banchero révèle ici un côté plus extraverti qu'à l’habitude de sa personnalité avec un jeu de basse très expressif à la limite par moments de l'exubérance ("Missa nigra" ou encore le complètement barré "La taverna dell'angelo " qui tourne progressivement à l'orgie sonore païenne). A été rajouté en prime sur la réédition l'instrumental "Magia postuma" sur lequel il ne manque que la voix d'Arthur Brown.
Ce premier disque, c'était peut-être les débuts d'Il Segno del Comando avec une certaine spontanéité incarnée par Renato Carpaneto et une iconographie déjà très particulière, mais le groupe savait ce qu'il voulait, affirmait son style et surtout accouchait d'un premier diablotin au caractère bien trempé. Car, avec le recul des années, il apparaît clairement que cet album  possède une âme, c'est d'ailleurs évident dès les premières secondes de "Tenebroze presenze". Alors, je vous conseille de faire comme moi et de remettre vite les pendules à l'heure. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.


La tracklist :
1. Tenebrose presenze 
2. Il Segno del Comando
3. Salmo XVII  O "della doppia morte"
4. Messaggero Di Pietra
5. Ritratto di  donna Velata (Lord Byron's night promenade)
6. Missa nigra
7. La taverna dell'angelo
8. Ghost lovers in Villa piuma
9. Magia postuma (bonus track sur la réédition)
Le groupe : Renato Carpaneto "Mercy" (chant), Gabriele Grixoni (guitare),  Matteo Ricci (guitare), Agostino Tavella (claviers), Diego Banchero (basse), Carlo Opisso (batterie).
Invités : Osvaldo Giordano (mellotron  sur 2), Patrizia Baldacci (chant 5), Elena Menichini (chant sur 6), Andrea Romeo (sax  sur 7), et Doriana Barbè (programmation).

Enregistré en de février à mai 1996 à Gênes, remastérisé en 2019
Label : Black Widow Records ( https://blackwidow.it/)


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