samedi 18 avril 2020

Magnolia

Évidemment Magnolia, pour un groupe de rock progressif, même italien, çà fait quand même un peu fleur bleue (ou rose, c'est comme vous voulez). Dommage car à l’origine, en 1994, le groupe s'appelait Eclissidra, un EP, Fiori di Pioggia, est même sorti sous ce nom à l'époque.Mais c'est bien en tant que Magnolia (çà fait bizarre hein !) que le groupe a sorti deux CD chez Lizard Records. D'abord La Zona d'Ombra en 2012 puis con fuoco en 2017.

A l'écoute de ces ceux albums, il apparait vite évident que l'on a affaire à une formation qui se démarque assez nettement du prog italien classique pour aller s'aventurer du côté de Magenta, Marillion (avec Hogarth)  voire The Gathering. Honnêtement, s'il n' y avait pas le chant en italien, on pourrait s'y méprendre. Au passage, Chiara Gironi a une voix sublime qui est du niveau de celles d'Ana Torres (Universal Totem Orchestra) et de Grazia Maremonti (Plurima Mundi), sa tessiture se rapprochant plus de celle de cette dernière. Symphonique, romantique à souhait ("Terre di Mezzo") mais aussi dense et intense ("Non ho", "Rivolta"), toujours  remarquablement construite et structurée de manière à permettre d'énergiques envolées, la musique de Magnolia ne laisse pas indifférent et embarque facilement l'auditeur à l'instar de chansons aussi imparables que:
"La gabbia" : mon coup de cœur, morceau sublime de bout en bout à écouter ici 
 "Li fuori" à écouter ici
extraites de La Zona d'Ombra,
ou encore :
tirées de con fuoco 
Ce qui frappe dans la musique produite par le groupe c'est cette extrême finesse dans les compositions mais aussi dans leur exécution, ce qui n'exclut pas bien contraire une puissance latente qui ne demande qu'à être libérée quand le besoin s'en fait sentir. En cela Magnolia navigue entre une esthétique Art Rock ("Home") et une pop d'orfèvre ("Piccola Ala", "Ellis One"), avec une sensibilité prog comme fil conducteur (la suite "Luna del Viandante" en trois parties). J'ai retrouvé cette même approche artistique (et le même bonheur d'écoute) tout récemment avec le groupe international Psychic Equalizer.
On remarque aussi une très grande attention portée aux arrangements (extraits de bandes son, trames sonores, bruitages divers...) qui peuvent être rapprochés de ce qu'ont fait Pink Floyd sur The Wall et Queensrÿche sur Operation Mindcrime. Je parle bien là du travail en post production et pas de la musique elle-même (quoique en cherchant bien...!). 
Groupe discret sur la scène prog, Magnolia mériterait un meilleur éclairage plus en rapport avec une proposition musicale qui relève souvent de l'excellence et qui se distingue aussi par une qualité constante. Ce sera peut être pour le troisième album, que l'on espère voir arriver bientôt maintenant, toujours chez Lizard Records, qui permettra aux romains de faire éclater enfin au grand jour un talent qui ne demande que çà.

Label : Lizard Records (http://www.lizardrecords.it/)

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