C'est reparti pour Odessa. Nouvel album (enfin) en vue. On va suivre çà.
Un premier titre complet sur YT : L'alba della civilità
Un premier titre complet sur YT : L'alba della civilità
Stiamo finendo di assemblare Tertium Non Datur, inedito terzo lavoro degli Ezra Winston, che sarà pubblicato in edicola nella collana Prog Rock Italiano, quindi solo in vinile per De Agostini (ma successivamente uscirà anche in Cd, sempre su Progressivamente). Il progetto nasce dall'amicizia che lega il sottoscritto a Mauro Di Donato e Paolo Lucini, colonne degli "EZRI" e che proseguirà con l'ideazione di un più organico nuovo album, il terzo vero; questo raccoglie cose inedite registrate nel corso del tempo... ho sempre pensato che fosse un peccato lasciarle incompiute negli archivi. Grazie a Mauro e Paolo ora stanno per uscire allo scoperto: fine giugno-inizio luglio con il numero 99 della collana, che terminerà con il numero 100 (Divae/Determinazione). La copertina, disegnata da Lorenza "Pigliamosche" Ricci (una strana creatura di sesso femminile, classe 1997 ma innamorata di musica altrettanto strana, anche degli anni 70), sarà gatefold con busta interna a colori.
Dévoiler est le meilleur nom qu'Elisa Montaldo pouvait trouver pour son nouvel album solo (en plus c'est un joli mot français qui a pour moi une forte portée sensuelle). Car il s'agit d'une œuvre très personnelle qui se veut refléter une période bien particulière de sa vie. En cela, les quatorze titres présentés sont autant de photos instantanées de pulsions inspirantes, de moments bien précis ou encore d'émotions ayant eu besoin de prendre forme artistiquement parlant. Voilà pourquoi sur plusieurs chansons, les paroles doivent être appréciées autant que la musique. Dévoiler est donc une occasion unique de découvrir de nouvelles facettes de la riche personnalité artistique d'Elisa. De fait, cette Elisa nous ne la connaissons pas bien, même si elle nous avait déjà largement intrigués en 2015 avec Fistful of Planets part I si différent de ce à quoi elle nous avait habitué avec son groupe prog, Il Tempio delle Clessidre. Avec Dévoiler, Elisa lève donc un pan plus large du voile (c'est facile mais je garde l'image puisque c'est la plus juste et aussi la volonté d'Elisa). Cela commence d’ailleurs dès le premier morceau "Is that from Batman" avec lequel Elisa se présente seule devant nous avec son piano. Un peu comme si nous étions face à elle lors d'une de ses longues soirées durant lesquelles elle joue pour les clients d'un hôtel ou d 'un piano bar en intercalant quelques improvisation de son cru, entre des chansons connues. Elle va d'ailleurs procéder de la même manière avec nous puisque l'on retrouvera ces petites pièces au piano tout au long de l'album ("Wesak", "Lanterne", "Comptine d'un autre été, l'après-midi" une reprise de Yann Tiersen, auxquelles j'ajoute la délicieuse "Wine tastes better" certes chantée mais qui reste dans l'ambiance). Mais dès le deuxième titre, "Except for himself", vous allez vite comprendre qu'il s'agit de beaucoup plus que cela, tant cette chanson est un hit en puissance que n'aurait pas renié Kate Bush. Juste après " Il giorno che non ti aspettavi" doit être apprécié en imaginant qu'Elisa a composé ce morceau à la guitare pendant le premier confinement de 2020. Étonnant car la chanson dégage plutôt une atmosphère détendue voire apaisante loin du contexte lourd du moment (la version by the shore et son emballage bossa est pour le coup carrément légère et insouciante). Le titre le plus surprenant de Dévoiler est bien le clubby "So much more" dont les tendances technoïdes sont lissées par la douceur féminine d'Elisa qui fait ici toute la différence. Un peu plus loin "I'm still here "est une reprise de la chanson de Tom Waits dont Elisa propose sa propre version réarrangée avec le concours précieux du fidèle Mattias Olsson (Anglagard) et terminée le jour de l'anniversaire de l'américain. C’est donc une sorte d'hommage assumé de quelqu'un qui compte en terme d'influence pour Elisa. Et puis, il y a les deux morceaux prog, et pas n'importe lesquels, puisqu'ils proviennent tous les deux de collaborations avec The Samouraï of Prog. "Washing the clouds" est une version alternative de celle qui se trouve dans Beyond the Wardrobe et "La magia et la Realtà" est tiré de Toki no kaze. Dans les deux cas, ce sont des compositions absolument incontournables qui bénéficient de tout le savoir faire de la fabrique The Samouraï of Prog. Le pouvoir onirique de "Washing the clouds" opère dès les premières notes et ne vous lâche pas et prend même en intensité quand les Samouraïs rejoignent Elisa pour une deuxième partie instrumentale durant laquelle Steve Unruh se démultiplie au violon puis à la guitare électrique pour livrer à chaque fois une performance solo d’anthologie."La magia et la Realtà", est pour sa part un perpétuel enchantement, certes inspiré du maître japonais Hayao Myiasaki, mais qui porte bien la signature d'Elisa au point d'évoquer fortement l'approche mélodique que l'on trouvait sur plusieurs morceaux d'Il Tempio delle Clessidre, le violon et la flûte de Steve Unruh en plus. Enfin un mot pour "Dolce madre" qui est présentée dans une vieille version démo et qui méritera un jour de bénéficier d'un habillage plus somptueux et pourquoi pas orchestré.
Vous l'avez compris Dévoiler va vous faire connaître une autre Elisa, ici moins prog et moins rock mais plus intime et émouvante. Mais c'est bien la même artiste qui s'adresse à vous avec son talent unique et son envie de communiquer ses sentiments et ses rêve, d'exprimer ses émotions et de faire passer un message à travers sa passion viscérale pour la musique. Le temps que vous achetiez Dévoiler, que vous l'écoutiez tranquillement, Elisa aura fini Fistful of Planets, part II. On se retrouve bientôt pour en parler.
La tracklist :
Pour commander l'album en version digitale ou en format physique CD, rendez-vous sur le site d'Elisa Montaldo en cliquant sur ce lien : Elisa Montaldo
Vous pouvez aussi aller sur Spotify Elisa Montaldo's MixRoberto Vitelli, que l'on avait rencontré précédemment comme bassiste et guitariste du groupe Taproban, s'est lancé depuis 2015 dans un projet solo baptisé Ellesmere. Après un premier album majoritairement acoustique de tonalité pastorale répondant au doux nom évocateur de Les Châteaux de la Loire, Roberto avait commis un second album beaucoup plus orienté "classic prog" avec une palanquée d'invités intervenant sur le dénommé Ellesmere II / From Sea and Beyond, avec entre autres Davy O'List (The Nice), Trey Gunn (King Crimson), Brett Kull (Echolyn), Daniele Pomo (Ranestrane) et l'inévitable David Jackson (Van der Graaf Generator). Pour son troisième album, il reproduit la même recette tant au niveau de l'orientation musicale prog, désormais clairement revendiquée, que de la réunion d'une équipe de rêve qui comprend cette fois Mattias Olsson (Anglagard, White Willow),Tony Pagliuca (Le Orme), Luciano Regoli (Raccomandata Ricevuta Riturno), David Cross (King Crimson), Tomas Bodin (The Flower Kings), John Hackett, Fabio Liberatori (claviériste pas connu en France mais qui est une pointure réputée en Italie) et... David Jackson bien sûr ! Vous pouvez ajouter à cela une cover qui en jette. Elle est signée Rodney Matthews et succède avantageusement à celle de From Sea and Beyond (que l'on devait à Colin Elgie) qui avait un côté un peu trop kitch à mon goût. C'est loin d'être le cas de la pochette de Wyrd qui nous plonge dans un monde d'Héroic-Fantasy. Çà tombe très bien car "Challenge", le premier morceau est complètement raccord avec cet univers et l’album n'aurait pas pu mieux démarrer qu'avec ce type d'épic qui réunit le meilleur du prog anglo-saxon et du prog italien avec pour point commun une dimension symphonique romantique qui vous remue vraiment. Derrière, "The eery manor" est un titre plus torturé qui a évidemment de fortes réminiscences avec Ys d'Il Balleto di Bronzo mais aussi avec quelques passages du Felona e Sorona de Le Orme. Je dois dire que les claviers sont utilisés avec toute la maestria que requiert ce type d'exercice avec à l’arrivée, un effet saisissant. "Endeavour" est, disons, plus atmosphérique. La ligne de chant manque à mon avis d'assurance, mais colle bien à la tonalité d'ensemble qui se veut mélancolique, au moins jusqu'à l'intervention furibonde d'un orgue énervé qui ouvre pour le saxo de l'ami David Jackson. Vous vous doutez bien qu'il ne faut pas trop chercher l'anglais sur ce terrain et son sax part rapidement dans des dérapages contrôlés dissonants dont lui seul a le secret. Les retours réguliers à des plages plus calmes et surtout la présence d'une pédale basse sur certaines séquences rappelle bien sûr Genesis. Malgré ses multiples variations d'ambiances et de tempi, le morceau a une certaine tenue à défaut d'une réelle cohérence. Arrive alors "Ajar" et sa longue intro en partie inspirée de celle de "Heart of the sunrise" (si si écoutez bien la section rythmique) de qui vous savez. La suite du titre a de quoi surprendre avec une succession de plans de claviers coupés par des riffs de saxo et des interventions de chœurs qui se veulent yessiens bien sûr. Le résultat nous amène plus du côté de Drama que de Relayer même si quelques passages tarabiscotés peuvent faire illusion. L'outro du morceau reprend le thème de l'intro avec, il faut le dire, une certaine réussite. Avec "Endless" le cinquième et dernier morceau, Roberto apporte la preuve qu'il peut encore faire mieux et monter le niveau d'un cran pour nous offrir ce qui est sans aucun doute l'apogée de cet album. En treize minutes et des poussières, Roberto propose un florilège de son savoir-faire autant pour ce qui concerne la partie compo, que pour les arrangements et bien sûr l'exécution. Cela donne une très belle première partie inspirée et mélodique à souhait dans une veine proche, une fois encore, de Genesis, mais aussi de ceux que l'on peut entendre chez les meilleurs groupes de néo-prog (ceux qui ont des claviéristes dignes de ce nom, suivez mon regard). Le morceau enchaine ensuite avec une deuxième section toujours instrumentale, superbe avec d'irrésistibles explosions orchestrées aux claviers. Nous arrivons ainsi, sans avoir ressenti de longueurs, sur une dernière partie de morceau étonnante qui bascule dans univers sonore électronique qui ne manque pas de surprendre.
Wyrd est surement la meilleure production à ce jour de Roberto Vitelli avec Ellesmere. Il va maintenant falloir tenir le cap et peut être envisager un nouvel album avec un chanteur plus emblématique. Ce serait bien.
La tracklist :
La formation : Roberto Vitelli (guitares, basses, pédale basse), Mattias Olsson (batterie), Fabio Bonuglia (claviers).
Invités : Luciano Regoli (chant), Giorgio Pizzala (chant), Tomas Bodin (basse), John Hackett (flûte), David Cross (violon), Fabio Liberatori (claviers), Tony Pagliuca (claviers), David Jackson (saxophone).
Les liens utiles :
Le bandcamp d'Ellesmere
Pour l'acheter chez BTF
A la base, Indra est un trio de musiciens (Gianluca Vergalito, Mattia Strazzullo, Antonio Armanetti) qui porte un projet ayant à la fois des ambitions multiculturelles et pluri-artistiques. Comme souvent en Italie, le groupe élabore des œuvres "totales" qui outre la musique, comportent une part importante de textes (avec des récitants), ainsi qu'une chorégraphie scénique qui s'appuie sur des danseuses et la mise en avant de costumes. Le groupe a ainsi proposé en 2017 un premier spectacle (Fossili) qui fonctionnait déjà sur ce principe. En 2020, un nouveau projet a vu le jour avec un synopsis basé sur une histoire assez pessimiste et désespérée, celle d'un homme parti de rien qui tente de s'élever dans la société contemporaine et qui, malgré ses efforts finit par tomber dans la marginalisation, d'où le titre "Requiem pour le rêve américain". Le groupe a tout juste eu le temps de présenter Ceneri sur scène à deux reprises en août 2020 avant que la fenêtre de tir se referme pour cause de lockdown.
Musicalement, écouter Ceneri, c'est accepter de faire un très joli voyage dépaysant durant lequel vous évoluerez dans une ambiance générale très soft jazz parfois swingante, avec un mélange d'apports ethniques assez diffus rarement typés, avec même une volonté délibérée de brouiller les pistes, ainsi l'utilisation parcimonieuse du sitar sur "Illusione" n'en fait pas un morceau connoté indien pour cela (l'intro indiquerait d'ailleurs plutôt une influence de Weather Report). On peut même parler de déstructuration au profit d'une World Music qui a le dos large. Le plus intéressant étant pour moi le travail réalisé sur les tempi et les étranges articulations polyrythmiques que se permettent (avec bonheur) les musiciens ("Taranta stomp" en est vraiment un bon exemple). Les lignes mélodiques restent très discrètes, pour ne pas dire passe-partout, et l'on comprend que la plupart des morceaux sont avant tout autant de séquences musicales servant de supports au déroulement de la partie scénique (vous en avez deux bonnes illustrations ici et là !). Ce qui fait qu'à mon niveau, je retiens principalement "Taranta stomp" et "Erzezù ", deux pistes où il se passe vraiment quelque chose.
La Tracklist (vous pouvez écouter les titres en cliquant directement dessus) :
J'avais décidé de ne pas faire d'édito cette année. Pas d' inspiration ou plutôt une inspiration polluée par une multitude de sentiments, d'idées, de rancœurs qui finissent par transformer un fluide pur en eau trouble. Pas envie non plus de ressasser une enième fois les charges virales d'une année qui aura sans aucun doute marquée un tournant dans l'histoire moderne de l'humanité. L'Homme, aveuglé par un sentiment de supériorité et euphorisé par un cynisme qui n'a pas d'équivalent dans la nature, porte en lui son malheur et s'attache à organiser méthodiquement sa propre destruction. Je ne suis pas Don Quichotte et je ne me sens ni les épaules ni le courage pour aller me battre contre l'inéluctable et encore moins contre la bêtise humaine qui, l'année 2020 l'a hélas amplement démontré, gagne toujours.
Alors pourquoi cet édito quand même ? Parce que s'il y a quelque chose qui peut sauver les hommes et les unir, c'est bien la musique. Langage unique et universel. Langage qui unit et réunit les hommes quelque soit leur nationalité, leur couleur de peau et leur âge. La musique est ce qui permet à beaucoup de gens de vivre et de survivre. Et pas que les musiciens. Tous ceux à qui le langage musical parle parce qu'il s'agit avant tout de vibrations qui touchent et atteignent le plus profond de l'être.
Or, figures-toi qu'aujourd'hui justement, je suis à nouveau tombé sur plusieurs articles de presse évoquant la puce Neuralink qu'Elon Musk se propose de nous implanter dans le cerveau. C'est quoi cette puce ? C'est une interface cérébrale qui doit permettre à terme d'aboutir à la fusion entre l'Homme et l'Intelligence artificielle qui ne feront alors plus qu'un. Le surhomme quoi (çà rappelle des souvenirs hein !). En d'autres termes, je parle là du transhumanisme qui est aujourd'hui la raison d'être et l'obsession de tous les super puissants et autres dégénérés mégalomanes qui régissent le monde et ordonnent aux nations. Elon Musk en fait partie bien sûr. Or cette puce, entre autres joyeuses fonctionnalités, aura la capacité de diffuser de la musique directement dans notre cerveau. FOR MI DABLE monsieur Musk (le musc c'est pas le truc qui pue chez les animaux ?), formidable monsieur Musk vous êtes le génie malfaisant (il en fallait un !) qui va se charger de supprimer le dernier espace de liberté intellectuelle qui permet aux hommes de communiquer autrement que par les langues et les signes, qui leur permet de se comprendre et de communier ensemble. C'est sûr qu'avec une puce qui zonzonne dans ton cerveau, tu risques pas de partager grand chose avec ton voisin, déjà qu'avec les écouteurs collés sur les oreilles !
Voilà, c'est tout pour moi, j'arrête là. Tu arriveras bien à imaginer toi même la suite et ce qui nous attend ou plutôt ce qui attend nos enfants. Penses bien à çà pendant que tu choisis tranquillement ce que tu vas écouter ce soir. "L'illusion est trompeuse mais la vérité l'est bien davantage" (mon Maitre, Frédéric Dard).
NB : désolé de t'avoir tutoyé mais je suis un affectif et puis çà, j'ai encore le droit de le faire !