L’album démarre avec l'exquis instrumental éponyme duquel se dégage une atmosphère céleste et délicate portée par une trame tissée par un piano, un Mellotron et même un Moog avec déjà la flûte virevoltante de l'invité de choix de cet album, l'anglais Geoff Warren déjà présent sur les deux autres albums et qui avait accompagné le groupe sur la scène du théâtre Ariston à Sanremo en 2020. Pour vous donner une idée, Geoff Warren est un compère hanituel de John Marshall et Roy Babbington entre autres. Avec "Odi et amo", on ne peut pas rêver de meilleur opener pour se mettre dans l'ambiance.
"La donna Amata" confirme qu'il y a bien une sonorité propre à cet album qui plonge loin dans l'histoire du rock progressif italien. Celui qui s’accommodait sans problème des citations classiques liées à un langage pop mâtiné de jazz. Vous pensez à Errata Corrige, Alusa Fallax, Murple, Delirium, Quella Vecchia Locanda et autres. Moi aussi ! La longue introduction est à la fois évocatrice d'un passé nostalgique et génératrice de sensations agréables. Cette musique est amicale et parfaitement pacifique. Le chant évoque un peu Eneide en moins rugueux heureusement. Le ton sur "Maddalena" est plus grave et le climat est nettement dépressif. On comprend que la femme évoquée ici a souffert durant sa vie. Heureusement la flûte vient apporter l'éclaircie salutaire et les autres instrument se mettent au diapason le temps qu'un orgue liturgique vienne à nouveau assombrir le ciel. Cette séquence de presque neuf minutes est vraiment très belle.
Pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre que "Saffo" est dédiée à la poétesse hellène. L'introduction est torturée et la mélodie a du mal à se frayer un chemin au milieu de percussions dissonantes. Le chant est ici susurré plus que réellement affirmé. Le saxophone de Sabatino Matteucci illumine à plusieurs reprises le morceau duquel émane une grande tristesse et beaucoup de mélancolie. Le pont central, clairement symphonique, est une grande réussite. La deuxième partie de la piste est beaucoup plus puissante et devient réellement prenante sur la dernière minute.
Le titre "Zarina" a la particularité d'avoir été composé par le flûtiste Geoff Warren. Le ton général reste le même, très classique et irrépressiblement mélancolique. Il s'agit d'une vraie chanson avec des paroles écrites par Pietro Lugli. Jumbo et Alvaro Fella ne sont pas loin. La partie centrale vous confirmera d'ailleurs cette impression. C'est expressif, c'est vivant, c'est italien !
Le groupe indique que "Ti dono una Canzone" a été composé à distance pendant cette malheureuse période de pandémie. La chanson remercie les soignants et on sent beaucoup de respect et d'affection dans le ton.
La dernière piste de l’album est une réinterprétation libre du thème récurrent de la chanson-titre. Les improvisations jouées à la flûte, les voix lointaines, les ruissellements de notes filtrées par différents effets (écho, flanger, delay) en font un moment free proche d'une forme d'avant-garde inoffensive.
Je n'ai pas beaucoup de doute à affirmer que cet album, duquel il se dégage une grande sérénité, est aussi bon que ses deux prédécesseurs. avec un truc en plus, probablement ici la flûte de Geoff Warren à la fois omniprésente et impériale. Je vous préviens également : en écoutant ce disque, vous acceptez d'intégrer un processus régressif. Moi, honnêtement çà m'a plutôt fait du bien.
Le groupe : Giovanni Di Nunzio (chant lead, guitares), Cecilio Luciano (batterie), Luca Di Nunzio (claviers, guitares, chant), Giovanni Casciato (guitares), Mario Di Nunzio (basse)
Invité : Geoff Warren (flûte)
La tracklist :
1. Odi et Amo
2. La donna Amata
3. Maddalena
4. Saffo
5. Zarina
6. Ti dono una Canzone
7. Odi et Amo (Closing session)
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