"Acqua di Luna" permet de faire connaissance avec Luca Sparagna, le nouveau frontman du groupe qui prend le poste, après plusieurs essais plus ou moins convaincants avec d'autres chanteurs/bassistes. Sa voix est effectivement très proche de celle d'Aldo avec par contre moins de puissance. Mais la ressemblance vocale reste troublante. Le morceau d'une grande luxuriance est tout simplement beau et n'a clairement rien à envier aux chansons pop écrites par Aldo.
"Ferro e Fuoco" démarre sur un intrigant riff d'orgue Hammond plutôt lourd. La section rythmique entre rapidement en action et le groupe déroule ensuite jusqu'au chant de Luca qui adopte une posture vocale de rocker. Étonnant mais très réussi. Les arabesques jouées au synthé par Michele Bon sont du pur Le Orme. Michi Dei Rossi se met au diapason en martelant ses peaux sur un rythme binaire. Les vénitiens de Le Orme dans un exercice de hard swinguant, c'est pour le moins réjouissant en 2024.
Quasiment enchaînée avec "Ferro e Fuoco", "Lucciole di Vetro" est une très belle chanson enlevée assortie d'un refrain superbe, sûrement une des perles de cet album qui peut sans aucune hésitation être comparée aux grandes compositions romantiques d'Aldo. Le pont d'obédience classique, jouée au piano par Michele Bon, est également de toute beauté.
"L'alba della Partenza" est un croisement réussi entre le style Le Orme et celui d'E.L.P.. Il semble que Michele Bon se soit également vraiment fait plaisir sur cette composition. Discrètement mais sûrement, au fil des pistes, la voix de Luca Sparagna s'impose et affirme sa personnalité. Une présence qui se confirme d'ailleurs également sur "Rosa dei Venti" avec sa ligne mélodique sublime reprise en fin de morceau par une chorale mixte le transformant en hymne, d'ailleurs chanté a capella sur les dernières mesures.
L'album se termine par l'énorme instrumental "Caigo" construit en forme de happening, titre dans lequel on distingue facilement une fois encore la patte de Michele Bon qui rappelle ce qu'il avait apporté au groupe pour les albums Elementi et L'infinito. Voilà en tout cas sept minutes d'un final à rebondissements bien rempli !
Cet album de Le Orme sorti en 2024 est en fait excellent. Il est ce que le groupe a fait de mieux depuis le départ d'Aldo en 2008, çà ne fait aucun doute car si La Via della seta (2011) était également très bon, il n'avait pas le même niveau d’homogénéité que ce Il Leone e la Bandiera qui, en outre, ne présente pas de moment faibles. Je ressens même une forme de régénération avec le sang neuf apporté par Luca Sparagna qui est incontestablement la très belle surprise de ce disque. L'homme du match en quelque sorte ! Il n'est d'ailleurs pas usurpé de lui décerner une mention spéciale tant Luca assure comme un chef et pas seulement sur cet album car pour l'avoir entendu plusieurs fois en concerts, il fait vraiment le job avec classe. Et Dieu sait que remplacer dignement Aldo Tagliapietra à la fois à la guitare, à la basse et surtout au chant n'est pas un rôle facile. Luca Sparagna, lui, se hisse au niveau de son illustre prédécesseur sans problème !
La tracklist (CD) :
1. Ouverture
2. Acqua di Luna
3. Ferro e Fuoco
4. Lucciole di Vetro
5. L'alba della Partenza
6. Rosa dei Venti
7. Caigo
8. Rosa dei venti - live (bonus track)
9. Acqua di luna - live (bonus track)
+ Acqua di luna (vidéoclip)
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