vendredi 21 novembre 2025

Exit : Dove va la tua strada ?

 

Vous avez l'habitude maintenant, le label Black Widow Records se fait une spécialité de sortir du néant des groupes de prog italien des années 70 qui n'ont pas eu l'honneur d'une publication discographique à l'époque mais qui ont conservé quelques témoignages sonores de leurs créations musicales.
Cette fois, c'est au tour d'un groupe de Trieste, Exit, de bénéficier du coup de baguette magique. Les morceaux proposés datent de 1973 et ont été enregistrés dans des conditions à l'évidence spartiates, mais les moyen techniques actuels permettent de réaliser un excellent travail de nettoyage et de remise en ordre, heureusement, pour un résultat probant en terme de qualité d'écoute.
Voilà qui permet de profiter de six titres qui tiennent autant du hard blues que du rock progressif, un peu à la manière d'Il Rovescio della Medaglia. En tout cas, en 1973, avec Exit, ça jouait vite et plutôt gras. 
On peut se demander à juste titre ce que ce groupe aurait donné pris en main par un bon producteur car les musiciens en avaient sous le pied et, à part le chant qui est un peu limite, il y avait du potentiel comme on peut le constater à l'écoute de "Ti risvegli" et de "Grandi regni", des compositions à tiroirs qui semblaient plus ambitieuses !
Voilà donc une nouvelle curiosité que l'on doit au label Black Widow.

Le groupe : Euro Cristiani (batterie), Tavčar (guitares), Paolo Bassi (basse), Ilario Sfecci (chant).

La tracklist :

  1. Dove va la tua strada ?
  2. Lassu dove vai
  3. La sfera
  4. Corri e fuggi
  5. Ti risvegli
  6. Grandi regni

Label : Black Widow Records

Sortie : 15 novembre 2025

Disponible en formats physiques CD et LP vinyle

lundi 17 novembre 2025

Tale Cue : Eclipse of the midnight sun

Retour plutôt inattendu de Tale Cue, un groupe créé à Milan en 1988 qui s'était sabordé peu après la sortie d'un album de néo prog publié par Musea en 1991 (Voices beyond my curtain).
Trente trois ans plus tard, sort donc cet Eclipse of the midnight sun concocté par trois membres de la formation d'origine : Laura Basla, Silvio Masanotti et Giovanni Porpora rejoints par le batteur Alessio Cobau.
Globalement, on reste dans un prog très chanté (on ne peut décemment plus parler de néo prog aujourd'hui sauf à se trouver face à une musique ringarde ce qui n'est pas le cas de cet album, loin de là !). Eclipse of the midnight sun, c'est neuf chansons très mélodiques toutes marquées et portées par la très belle voix de Laura Basla. Les climats sont parfois rêveurs à la limite de la nostalgie, parfois beaucoup plus rock avec des chorus de guitares très musclés de Silvio Masanotti, le tout lié par les parties de synthés plutôt resplendissantes de Giovanni Porpora. Au passage, le niveau technique des musiciens a notablement monté depuis leur premier enregistrement discographique.
Même si l'album est très homogène, un morceau sort quand même du lot. il s'agit de "Vertigo", la pièce la plus longue (10 mn 15) mais aussi la plus travaillée et la plus efficace, la plus prog en quelque sorte ! J'ajoute également trois autres titres, qui bien que plus courts, présentent des caractéristiques similaires : le punchy "Gordon Sinclair", le très accrocheur "The cue" ainsi que le vraiment éblouissant "The rage ans the innocence".
Les membres de Tale Cue semblent avoir voulu démontrer que l’histoire ne pouvait pas, ne devait pas, s'arrêter à Voices beyond my curtain. Le résultat (excellent) leur donne amplement raison. 

Le groupe : Silvio Masanotti (guitares, basse), Giovanni Porpora (claviers), Alessio Cobau (batterie), Laura Basla (chant).

La tracklist :

1. Voices from the past
2. The rage and the innocence
3. For gold and stones
4. Suntears
5. Gordon Sinclair
6. Tides
7. The cue
8. Lady M
9. We will be back once more
10. Vertigo

Sortie : 16 novembre 2025

Label: Freia

 

 

samedi 15 novembre 2025

LeoNero : Monitor

Le pseudonyme de LeoNero ne vous dit sans doute rien, le nom de Gianni Leone, déjà un peu plus. Mais si je vous dis Balletto di Bronzo, alors là oui, vous y êtes ! C'est d'ailleurs bien à ce même Gianni Leone, leader éphémère d'il Balletto di Bronzo, que l'on doit l'album culte Ys. Considéré comme un des chefs d’œuvre du prog italien, il portait pourtant en lui les germes de la mort du groupe. Car Gianni Leone, artiste fantasque s'il en est, après deux petites années (1971/1973) passées au sein de cette formation, allait entamer, juste après, une longue carrière solo chaotique parfois difficile à suivre sur la durée, le napolitain ayant pas mal bougé, passant d'un pays à un autre, tout en cultivant l'art de la transformation aussi bien pour ce qui concerne son aspect physique que pour son nom. Après avoir enregistré son premier disque solo (Vero, 1977) dans l'ambiance no-wave de New-York, il part sur la côte ouest des Etats-Unis. Trois ans plus tard, son second album est le fruit de sessions d'enregistrements dans des studios californiens. Il en résulte Monitor, qui sort en 1980, un disque plutôt bizarre comprenant une première face de cinq titres avec The Optical Band, en fait le groupe de power punk Plugz rebaptisé pour l'occasion, et une deuxième face de six titres du seul LeoNero aux prises avec ses machines (claviers et boîtes à rythmes).
Témoin et acteur d'une d'une époque où les avancées technologiques appliquées aux nouveaux instruments faisaient souffler un grand vent de modernité sur le monde de le musique, Gianni Leone en épouse totalement les modes musicales et... part dans tous les sens : new wave, synth pop, disco, délires électroniques, beats technoïdes, tout y passe !
Comme le propos de Monitor n'est absolument pas prog, je ne vais pas m'étaler sur la partie analyse musicale. Mais je vous incite par contre à jeter une oreille attentive à cet album car au milieu de quelques bizarreries et autres moments bien barrés qui ont quand même plutôt mal vieillis ("Volpe Orbot", "No, no, no, no" par exemple"), le génie de Gianni Leone transparaît à de nombreuses reprises. L'homme fait tout sauf n'importe quoi. De manière générale la face A (pistes 1 à 6 pour le CD) est assez impressionnante, et même si l'on est le plus souvent loin du rock progressif d'Il Balletto di Bronzo, certains titres comme "Strada" ne nous étonnent pas tant que cela quand on connaît bien Gianni Leone et sa furiosa légendaire. Il y a également une reprise d'un morceau des Grass Roots, "Piangi con me", une chanson qui avait été interprétée en Italie, à la fin des années 60, par The Rokes (un groupe anglais qui a fait toute sa carrière en Italie). Savourez aussi la sucrerie acide "Il nuovo mondo", c'est assez addictif dans le genre ! Détendez-vous même avec "Abat-jour" et son rythme chaloupé de bossa-nova. Enfin écoutez la version dance de "Tell me why", replacez-vous dans le contexte de l'époque, et dites moi si cela n'aurait pas dû faire un bon petit tube !
A noter que la réédition Black Widow propose un titre en plus avec The Optical Band, "LeoNero Mesa Beat", qui n'était pas sur la face A du vinyle ainsi que quatre titres en bonus.
Côté formats, Black Widow Records fait bien les choses comme toujours. Vous avez donc le choix entre le CD avec un livret de 20 pages, le LP vinyle en édition standard ou le LP vinyle en édition limitée (100 copies) acompagné d'un 2ème disque avec quatre titres en plus, du CD et illustré d'une couverture différente signée Nik Guerra.  

Bien sûr, à quarante cinq années d'écart, Monitor peut être légitimement pris comme une curiosité mais si vous voulez mieux connaître cet artiste protéiforme qu'est Gianni Leone, alors cet album constitue une clé de compréhension indispensable.


La tracklist (édition CD) :

1
Strada
2
Segmento
3
Piangi con me
4
Optical Surf Beat
5
Anaconda
6
LeoNero messa Beat      
7
Volpe Robot
8
Il nuovo mondo
9
No, no, no, no
10
Tell me why
11
Abat-jour
12
Ne' ieri ne' domani
13
Tell me why (bonus- second version)
14
Il nuovo mondo (bonus- re-edit)
15
Stanchiamoci insieme (bonus)

16
Un'eccitazione nuova (bonus)




lundi 10 novembre 2025

Runaway Totem (Feat. AndromacA) Metamorph Tetraphirm (trad. IT)

Ecco quindi Runaway Totem ridotto alla sua espressione più semplice, ovvero Roberto Gottardi (alias Cahal de Betel) da solo. Infatti, da Multiversal Matter del 2019, Gottardi è l'unico capitano della sua astronave, il suo ultimo fedele rimasto, Raffaello Regoli, ha lasciato la nave per dedicarsi alla sua band Cormorano, riattivata nel 2023.
Ma state tranquilli, Gottardi ha sempre saputo circondarsi delle persone giuste, e ancora una volta l'equipaggio, riunito sotto il nome di AndromacA, è di altissimo livello per accompagnarlo in questa nuova avventura. Senza dubbio, uno dei più ambiziosi mai chiamati Runaway Totem, che, a ben vedere, simboleggia nella mente del suo creatore la fuga dal totem, ovvero il rifiuto di tutti gli idoli e di tutte le barriere. Il soprano Antonella Suella è un'artista dal background ricco e poliedrico, avendo studiato canto classico al Conservatorio Paganini di Genova. Si è poi rivolta a discipline più moderne: il progressive metal con la band Nova Malà Strana, e in seguito la musica sperimentale con Stefano Bertoli, il duo che da oltre vent'anni forma il gruppo AndromacA. Stefano Bertoli, dal canto suo, è un vero mago delle tastiere e soprattutto di ogni tipo di strumento elettronico (vocoder, sequencer, ecc.), il che lo ha portato a investire molto in progetti che possono essere paragonati alla ricerca musicale e alla sperimentazione sonora.
Sto correndo un po' troppo, ma Roberto Gottardi non avrebbe potuto fare scelte migliori di questi due musicisti per assisterlo e supportarlo in questo ambizioso progetto, che richiede una vera competenza tecnica. L'opera si presenta come un trittico composto da due CD e un DVD: un bel pacchetto! Ogni CD contiene una registrazione dal vivo di una fase del concept, e il DVD offre uno scorcio della performance audiovisiva che gli artisti hanno tenuto il 16 dicembre 2023, dal vivo all'Abbazia San Bernardino di Genova. Questa performance comprende tutte le tracce di Metamorph Tetraphirm.
Questo titolo insolito, Metamorph Tetraphirm, deriva da una frase latina che significa "La Metafora delle Quattro Firme". Le quattro firme in questione si riferiscono alle eliche del DNA. Queste quattro eliche, o otto filamenti di DNA, furono simbolicamente liberate durante la famosa performance dal vivo per aprire degli "Stargate" che conducono a universi con densità diverse dalla nostra. Si tratta, quindi, di un viaggio nel tempo e nello spazio.
Infine, vale la pena notare che questo progetto cosmico è dedicato alla memoria di Nik Turner. Questo dovrebbe dare all'ascoltatore un'idea di cosa aspettarsi. E in effetti, non c'è dubbio: l'opera concepita da Gottardi è animata dall'inizio alla fine da musica elettronica psichedelica e progressiva. Fin dai primi secondi, vi trasporta in spazi interstellari immensi e inesplorati. Roberto Gottardi, Stefano Bertoli e Antonella Suella sviluppano un materiale sonoro fortemente intriso di reminiscenze di trance tribali e incantesimi rituali, a volte giustapposte ad acid krautrock. Da questo fermento costante, emerge regolarmente anche una dimensione zeuhl, in particolare grazie alle performance vocali di Roberto e soprattutto di Antonella. Composto principalmente da una successione di stati d'animo e atmosfere (questa è la natura del genere, ovviamente), il disco presenta anche alcuni slanci davvero mozzafiato, come "Deutsch Nepal" o il lungo e orgasmico finale di "Tat l'albero cosmico", controbilanciati da alcuni momenti di profonda spiritualità ("Indian dream"). L'esperienza d'ascolto è innegabilmente piuttosto disorientante, ma in definitiva piuttosto accattivante, a tratti persino emozionante, come l'enorme vortice sonoro di 12 minuti che è "Ritual thanz" o la cataclismatica "Heliocentric energy". Tra l'altro, il cenno ai Pink Floyd in "On the run", che riproduce, con alcune varianti, la sequenza di otto note del sintetizzatore EMS AKS, è piuttosto ben fatto, in quanto perfettamente integrato nel tutto. Permette persino di stabilire un collegamento con il brano successivo, "Stratosfear", che opera su un loop in evoluzione leggermente diverso, pur rimanendo nello stesso spirito, questa volta con una chiara evocazione dell'omonimo brano dei Tangerine Dream. La sequenza "on the run" - "Stratosfear" è innegabilmente uno dei grandi successi creativi dell'album.
Se avete seguito la lunga saga dei Runaway Totem fin dai suoi esordi, ben oltre trent'anni fa, potete a ragione considerare questo album, nella sua forma (la registrazione di un'esibizione dal vivo unica) e nel suo contenuto (vedi sotto), come un traguardo e un culmine, che ovviamente dobbiamo alla sua mente, Roberto Gottardi. Per me Metamorph Tetraphirm è innegabilmente una pietra miliare nella vasta discografia della band.

Runaway Totem
Roberto Gottardi (Cahal de Betel) : guitares, synth guitar, synth Stellar, claviers, percussions, theremin, vocaux.

AndromacA
Antonella Suella : chant lead
Stefano Bertoli : Ableton Push 3, Waldorf Iridium, Synclavier Regen, taiko, gong, bols tibétains

+ Clara Luna : chorégraphie et danse.

 


Tracklist CD 1 (phase I) :
  1. In den garten Pharaos
  2. Future days
  3. Father cannot yell
  4. On the run
  5. Stratosfear
  6. Deutsch Nepal
     
 Tracklist CD 2 (phase II) :
  1. Ritual thanz
  2. Indian dream
  3. Heliocentric energy
  4. Mekanik ritual
  5. Tat l'albero cosmico

 

 

mercredi 5 novembre 2025

Runaway Totem (Feat. AndromacA) Metamorph Tetraphirm

 
Voilà donc l'entité Runaway Totem réduite à sa plus simple expression, en l’occurrence au seul Roberto Gottardi (aka Cahal de Betel). En effet, depuis Multiversal matter en 2019, Gottardi est le seul maître à bord de son vaisseau spatial, son dernier fidèle, Raffaello Regoli, ayant quitté le navire pour se consacrer à son groupe Cormorano réactivé en 2023.
Mais soyez rassurés, Gottardi a toujours su très bien s'entourer et une fois encore l'équipage, réuni sous le nom d'AndromacA, est de qualité pour l'accompagner dans cette nouvelle aventure. Sans aucune doute, une des plus ambitieuses portant le nom de Runaway Totem qui, je le rappelle, signifie dans l'esprit de son créateur la fuite du totem, c'est-à-dire le refus de toute idole et de toute barrière. 
La soprano Antonella Suella est une artiste au parcours riche et complet puisqu’elle a d'abord suivi un cursus de chant classique au conservatoire Paganini de Gênes. Elle s'est ensuite tournée vers des disciplines plus modernes : le prog métal avec le groupe Nova Malà Strana, puis l'expérimental avec Stefano Bertoli, le duo formant depuis plus de vingt ans le groupe AndromacA justement. Stefano Bertoli est pour sa part un véritable wizard des claviers et surtout des machines électroniques en tout genre (vocoder, séquenceur, etc...) l'amenant à énormément s'investir dans des projets que l'on peut apparenter à de la recherche musicale et à de l'expérimentation sonore. 
J'anticipe un peu, mais Roberto Gottardi ne pouvait pas faire meilleurs choix que ces deux musiciens pour l'assister et l'épauler dans cette création d'envergure demandant de réelles compétences techniques.      
L'objet se présente sous la forme d'un triptyque regroupant 2 CD et 1 DVD, rien que ça ! Chaque CD propose une phase du concept enregistrée live et le DVD permet d'assister à la performance audiovisuelle donnée par les artistes, le 16 décembre 2023, en direct à l'Abbazia San Bernardino de Gênes, ce spectacle constituant l'intégralité des morceaux de Metamorph Tetraphirm.
Ce titre bizarre, Metaphorm Tetraphirm, tire son nom d'une locution latine signifiant « La Métaphore des Quatre Signatures ». Les quatre signatures en question font référence aux hélices de l'ADN. Ces quatre hélices, soit huit brins d'ADN, étaient symboliquement libérées lors de la fameuse performance live pour ouvrir des « Portes des Étoiles » menant à des univers de densités différentes de celle de notre propre univers. Il s'agit donc ni plus ni moins que d'un voyage à travers le temps et l'espace
Enfin, il est bon d'indiquer que ce projet cosmique est dédié à la mémoire de Nik Turner. Voilà qui peut orienter l'auditeur sur ce qui l'attend. Et de fait, il n'y a pas à s'y tromper, l’œuvre imaginée par Gottardi est propulsée de bout en bout par une musique électronique psychédélique et progressive. Dès les premières secondes, elle vous transporte dans des espaces interstellaires planants encore inexplorés. Roberto Gottardi, Stefano Bertoli et Antonella Suella développent un matériau sonore fortement imprégné par des réminiscences de transes tribales et d'incantations rituelles parfois confrontées à un krautrock acide. De ce bouillonnement permanent, émerge également régulièrement une dimension zeuhl notamment due aux performances vocales de Roberto et surtout d'Antonella. Avant tout fait d'une succession d'ambiances et d'atmosphères (c'est le genre qui veut ça bien sûr), il en éclot quelques jaillissements réellement époustouflants comme c'est le cas pour "Deutsch Nepal" ou encore pour le long final orgasmique de "Tat l'albero cosmico", contrebalancés par quelques climats d'une grande profondeur spirituelle ("Indian dream"). L'expérience auditive est évidemment assez déstabilisante mais finalement assez prenante voire passionnante par moments à l'instar de l'énorme vortex sonore de 12 minutes qu'est "Ritual thanz"ou encore du cataclysmique "Heliocentric energy". Au passage, le clin d’œil à  Pink Floyd sur "On the run", reproduisant avec quelques variations le séquencement des huit notes du synthé EMS AKS, est assez bien vu car parfaitement intégré à l'ensemble. Il permet même de faire le lien avec le morceau suivant, "Stratosfear", qui fonctionne sur une boucle évolutive légèrement différente, tout en restant dans le même esprit, avec cette fois une évocation franche du morceau homonyme de Tangerine Dream. L'enchaînement "on the run" - "Stratosfear" est d'ailleurs incontestablement une des grandes réussites créatives de cet album.
Si vous avez suivi la longue épopée de Runaway Totem depuis ses débuts, il y a largement plus de trente ans maintenant, vous pouvez considérer à juste titre que cet album, dans sa forme (captation d'une performance in vivo unique) comme dans son contenu (voir infra), représente à la fois un accomplissement et un climax que l'on doit évidemment à son shaman Roberto Gottardi. Pour moi, Metamorph Tetraphirm fait incontestablement date dans la  longue discographie du groupe.

Musiciens intervenants :

Runaway Totem
Roberto Gottardi (Cahal de Betel) : guitares, synth guitar, synth Stellar, claviers, percussions, theremin, vocaux.

AndromacA
Antonella Suella : chant lead
Stefano Bertoli : Ableton Push 3, Waldorf Iridium, Synclavier Regen, taiko, gong, bols tibétains

+ Clara Luna : chorégraphie et danse. 
 

Tracklist CD 1 (phase I) :
  1. In den garten Pharaos
  2. Future days
  3. Father cannot yell
  4. On the run
  5. Stratosfear
  6. Deutsch Nepal
     
 Tracklist CD 2 (phase II) :
  1. Ritual thanz
  2. Indian dream
  3. Heliocentric energy
  4. Mekanik ritual
  5. Tat l'albero cosmico

Arianuova : volevo andare altrove

Daniele Olia, également membre du groupe de Savona, Qirsh, est le principal artisan de cet album. Il a développé ce nouveau projet musical à partir d'un concept, désormais pas mal usé mais qui fonctionne toujours, traitant des désirs ataviques des êtres humains. La musique est un rock progressif qui a recours aux instruments d'origine classique (orgue, cordes, piano, guitares acoustiques) combinés avec ceux plus habituels du rock, les sons électroniques et les effets vocaux venant compléter cette large palette sonore.
À la première écoute, la musique rappelle celle de Qirsh justement. De manière générale, le style qui se dégage va du prog classique des années 70 à un rock mélodique plus moderne aux consonances parfois proches de la new-wave. On trouve également quelques envolées de guitare à la Pink Floyd ainsi que plusieurs passages instrumentaux en partie logés dans la suite de 15 minutes "L’orologio che andava all’indietro". A signaler, un chant particulier que l'on peut qualifier de guerrier ! Mais pour le reste, l'essentiel y est avec un rock progressif engagé plutôt ancré dans le présent, sans trop regardé en arrière, ce qui est une bonne chose. Cet album devrait donc plaire à ceux qui sont à la recherche de renouvellement et d'un peu de sang neuf (au figuré bien sûr !).

Pour vous faire une idée, voici le teaser en écoute ici.

Le groupe : Daniele Olia (claviers, guitare, chœurs), Luca Bonomi (batterie), Massimo Zanon (chant), Michele Spinoni (guitare).


La tracklist :

  1. Rota fortunae
  2. la strada buona (en écoute ici)
  3. Rainbow bridge
  4. Downfall
  5. La quiete dopo la tempesta
  6. La commedia è finita
  7. L'orologio che andava all'indietro
  8. Fortuna rota volvitur

Label : Lizard records

 


mardi 4 novembre 2025

ZoneM : Sync Out (work in progress)

  
Rappelez-vous: en 2022, Beppi Menozzi, le claviériste d'Il Segno del Comando, masqué sous le nom énigmatique de ZoneM, nous avait livré un album OVNI (Sono dentro di me) éminemment original, fruit d'un grand foisonnement d'idées personnelles. Je vous laisse relire la chronique de l'époque ZoneM Sono dentro di me.
Depuis Beppi Menozzi a continué d'avancer dans son cheminement artistique à son rythme et selon son inspiration. Il est désormais accompagné dans ce projet par la chanteuse Silvia Palazzini.  
On retrouve ainsi sur sa chaîne YouTube ses créations musicales qu'il dépose tranquillement au fur et à mesure de ses envies. Nous avons, à aujourd'hui, six nouveaux morceaux, regroupés sous le nom générique de Sync Out, et autant de nouveaux reflets kaléidoscopiques de l'intense activité prospective qui semble animer Beppi Menozzi.
Il est évidemment un peu tôt pour vous proposer une synthèse de tout cela mais à l'écoute de ces six titres, je sens une nette inflexion dans les compositions de Beppi. Incontestablement, la présence et surtout la voix (superbe) de Silvia Palazzini y sont pour beaucoup. Tout en restant dans un cadre connoté prog, principalement grâce aux  parties de claviers de Beppi, on s'approche assez souvent d'un format chanson. Mais là où on pourrait y associer les termes de "facilité" et de "mainstream", il faut en réalité penser "exigence" et "haut de gamme". De ce fait, je trouve également beaucoup d’homogénéité dans ces compositions avec à l'arrivée un sentiment de cohérence en passant d'une chanson à une autre. 
Il y a, à l'évidence, une ambition nouvelle dans le projet artistique de Beppi Menozzi. Voilà qui préfigure, je l'espère pour ma part, un futur nouvel album qui pourrait bien donner une nouvelle dimension à l'entité ZoneM.
En attendant, je vous propose une écoute de ces six morceaux.