lundi 27 mai 2024

Trigemino : In Sound We Trust



Ah les braves petits gars, comme ils m'ont fait plaisir avec ce disque sorti de nulle part. Quel pied cette galette !
Il y a d'abord cette enveloppe accrocheuse avec ces couleurs et ces glyphes si caractéristiques, utilisés pour les lettres, qui dominent la photo sépia de cette sublime black allongée, évoquant évidemment furieusement Pam Grier, la même qui vous attend en intérieur de pochette, agenouillée cette fois. Tout y est. Nous sommes de retour dans le monde moite de la blaxploitation.
Il y a le titre de l'album ensuite, court. concis, qui va à l'essentiel : in sound we trust. Un credo, une profession de foi, une sentence à inscrire partout dans les école de musique.
Il y a, enfin et surtout, la musique ! Bien sûr, vous allez me dire " encore un groupe qui fait dans la simili musique de film seventies funky, çà commence à bien faire". C'est vrai qu'il commence à y avoir un paquet de combos sur le coup, plutôt des très bons d'ailleurs. Mais, là où les premiers de la classe de Calibro 35 font dans la perfection, la précision absolue et la reproduction plus vraie que l'original, les agités de Trigemino se différencient par un style plus spontané mais aussi plus rock avec des riffs de guitare acides et tranchants, plus psychédélique avec cette flute qui joue le rôle d'un variateur d’ambiance. Avec Trigemino, on retrouve une forme d'urgence, une envie de prendre la musique du côté fun, donc de ne pas trop se prendre eau sérieux. Et çà marche. Je dirais même, çà groove !
Enregistré en conditions live au Coffee Studio à Rome, les trois membres du groupe se sont adjoints les services de cinq autres musiciens pratiquant des instruments différents. Ce qui fait que non seulement, nous avons affaire à des instrumentistes à la technique hyper solide mais en plus cela ouvre le champ à de multiples combinaisons instrumentales, ce dont ne se privent pas les artisans de cet album pour un résultat de neuf morceaux qui sont autant de petits bijoux bien clinquants.
Dans une ambiance générale dansante parfois à la limite du convulsif, les musiciens de Trigemino plongent avec délice et volupté dans l'univers musical groovy de la blaxploitation à la sauce italienne. Çà commence fort avec "Dirty Larry", le générique funky d'un poliziottesco bon teint. La basse pulse sans prendre le temps de respirer, les cuivres fusent de partout. La fin de la piste est juste orgasmique. C'est ensuite au tour de "Black belt Ricky funko" de réveiller ses ambiances psychédéliques faites de divagations acides menées par une guitare sous psychotrope et par un orgue Hammond qui s'insinue dans le moindre espace qui lui est laissé, pire que la mérule ! La flûte y fait une apparition remarquée dans un style hallucinations sonores lysergiques. "Sorrow and Justice" transporte immédiatement l'auditeur dans un monde à l'atmosphère exhalant une odeur suffocante de souffre. La fin du titre est une longue souffrance spasmodique illuminée par des éclaires de guitare à la Hendrix. La face A se termine à fond avec "Shiftgears" qui peut être appréhendée comme une synthèse de tout ce qui a été précédemment entendu avec à nouveau un final orgiaque.
Juste le temps de retourner le vinyle et c'est reparti avec "Ambush of summertime", un titre qui prend son temps pour groover à la Meters. On jurerait entendre les riffs vénéneux de Leo Nocentelli avant que la flûte, cette fois beaucoup plus incisive, vienne se challenger avec la guitare. Étonnant mais jouissif. La dernière partie est une longue cavalcade qui se termine subitement en no way. Avec "Bulglary times", on retrouve l'ambiance funky de "Dirty Larry" et le duel entre la guitare électrique et l'orgue Hammond est absolument époustouflant. Sachez qu'à ce petit jeu dangereux, il n'y a pas de perdant mais bien deux gagnants. "Hospital Shootout" permet à tout le monde de souffler. Le titre démarre sur un tempo plus calme et se présente comme une longue jam. On retrouve la flûte qui se place en contrepoint de la guitare, l'orgue prenant un rôle d'accompagnant. Mais une fois encore, le meilleur se trouve en bout de piste, l'orgue revenant sur le devant de la scène pour faire jeu égal avec la guitare électrique. "Three times of violence" nous replace dans cette ambiance unique des vieux films policiers italiens qui avaient la bonne habitude de permet comporter le mot violenta dans leur titre (relisez bien le titre du morceau ! OK ?). Bien sûr les cuivres sont aux premières loges et c'est vraiment bon. On termine avec le titre bonus, "B(r)ear(h)lessness", un rock acide psychédélique, survolé par la guitare de Francesco Resta qui s'amuse comme un petit fou avec sa Big Muff et sa pédale wah-wah pour ce qui ressemble beaucoup à une improvisation avec un section basse/batterie en roue libre.

Voilà, vous avez compris : avec Trigemino, nous partageons pour l'éternité le même oremus incantatoire. In sound we trust !

Le groupe : Alessandro Nanni (batterie), Francesco Resta (guitares), Riccardo Tulipani (basse)

+ Diego foschi (Moog, orgue Hammond), Lorenzo Gabriele (flûte), Mattia Del Forno (synthé), Nicola Bagnoli (orgue Hammond), Simone Bellagamba (bugle, trompette)


La tracklist :

Face A :
1) Dirty larry
2) Black belt Ricky funko
3) Sorrow and justice
4) Shifting gears

Face B:
1) Ambush of summertime
2) Bulglary times
3) Hospital shootout
4) Three times of violence
5) B(r)ear(h)lessness

Voici le lien bandcamp pour écouter tout çà en boucle car pour ce qui est de dégoter l'album au format physique, je vous souhaite bonne chance car avec seulement 300 copies CD et 300 copies vinyle mises sur le marché, il se peut qu'il vous faille un peu de patience avant de toucher le graal.

 

vendredi 17 mai 2024

Prog Fest 2024 - Porto Antico Genova

Amateurs du meilleur rock progressif italien mais aussi des musiques du cinéma italien des '70, le rendez-vous incontournable de l'année 2024, c'est à Gênes, les 3 et 4 août 2024, pour assister à une série de concerts tous plus attirants les uns que les autres avec La Maschera di Cera, La Grazia Obliqua, Universal Totem Orchestra (+ Sophya Baccini), L'Ombra della Sera, Il Segno del Comando ET Fabio Frizzi avec son programme unique "Frizzi 2 Fulci" ! Mais aussi Horror Bach, Gotho et Delirio and The Phantoms. Cela se passe comme d'habitude au Porto Antico et c'est organisé par Black Widow Records (Massimo Gasperini et Pino Pintabona).

 

jeudi 16 mai 2024

Metronhomme : Metropolis by Metronhomme

Vous savez que je suis de près le parcours de Metronhomme (voir articles et interviews dans ce blog), ce groupe venant de la région des Marches, qui a, je trouve, une démarche artistique originale en toute circonstance. Et c'est bien de cela dont il s'agit encore cette fois avec ce projet un peu fou intitulé "Metropolis by Metronhomme". Il s'agit d'une expérience cinématographique particulière combinant le chef-d’œuvre emblématique de Fritz Lang avec une nouvelle illustration musicale jouée en direct. La partition a été composée par le groupe en ayant l'idée de synchroniser parfaitement la musique avec les images du film. Le spectacle in vivo est conçu pour permettre aux spectateurs de vivre un moment audio-vidéo immersif afin de les transporter dans un voyage passionnant à travers le monde visionnaire de Metropolis. Le film est projeté sur grand écran pendant que le groupe interprète en direct la bande son. Les cinéphiles avertis remarqueront au passage que Metropolis est présenté avec un nouveau montage revu et restauré en haute définition, contenant des scènes précédemment coupées, ce qui porte la durée du film à environ 1 heure et 20 minutes. Cette version remontée garantit une qualité visuelle impeccable et un rythme plus engageant pour les spectateurs. 

Pour rappel, ce long métrage muet en noir et blanc, a été tourné entre 1925 et 1926, est sorti en 1927 et raconte une histoire qui se déroule en...2026, celle d'une mégalopole (Métropolis) organisée en société hyper hiérarchisée, avec un d'un côté une caste dominante de riches oisifs et de l'autre, une classe ouvrière exploitée et opprimée. Un savant fou va alors créer un, ou plutôt une, androïde ayant pour mission d'inciter le peuple à la révolte. La vraie histoire du film commence là et je vous laisse la découvrir si vous ne la connaissez pas déjà. Je peux en tout cas affirmer que, compte-tenu de sa date de création, ce film est incroyablement futuriste et fantastique. Malgré ses imperfections et son côté parfois un peu trop théâtral à la limite du pompeux, il reste un chef d’œuvre du cinéma muet d'avant guerre. Certaines séquences dégagent un mouvement étonnamment fascinant et une vraie puissance évocatrice.

De nombreux artistes se sont essayés à un soundtrack intégralement recréé pour musicaler à leur manière Métropolis. On citera pour les plus connus Giorgio Moroder en 1980 (avec Jon Anderson, Freddie Mercury, Pat Benatar, Bonnie Tyler), Art Zoyd en 2002 et plus récemment Cult of Luna en 2013. Pour ce qui concerne nos amis de Metronhomme, le résultat est remarquable. Il est clair que cette bande sonore, tout spécialement conçue pour coller aux images du film, ajoute une atmosphère captivante à la projection. Je ne vais pas les citer ici, mais il y a plusieurs séquences clés du long métrage qui prennent une dimension réellement prenante avec l'habillage musical conçu par les artisans de Metronhomme. A la vérité, j'ai écouté les 75 minutes de la bande son avec et sans les rushs et çà fonctionne bien dans les deux cas. Ce qui veut dire que cette musique se suffit à elle-même. Évidemment sans les images, il manque une dimension mais cela reste très intéressant à écouter dans un style polyforme mélangeant le planant, le floydien, la M.E., le psychédélique, parfois le romantisme classicisant, avec aussi quelques montées en puissance rock du plus bel effet placées à des moments stratégiques du film. Pour moi, le pari est largement réussi, et même un peu plus, car tenir la distance sur plus d'une heure de musique d'accompagnement (car c'est bien de cela dont on parle) sans que le niveau d'intérêt ne baisse à aucun moment, et sans s'éloigner du sujet, est quand même un exercice de style de haut vol que Metronhomme réussit haut la main.

Les membres du groupe m'ont affirmé qu'ils cherchaient des scènes pour reproduire cette performance  en live. Ce serait vraiment bien qu'ils puissent y arriver à l'instar de ce que font RanestRane ou Le Zoo di Berlino. Mais une version CD ou/et vinyle album pourrait également parfaitement tenir la route et donner ainsi une digne suite à l'album "4" qui date déjà de 2019. 

La performance s'est déroulée le 7 avril  au Cineteatro Excelsior de leur ville de cœur, Macerata. Vous pouvez la regarder et l'écouter en cliquant sur ce lien "Metropolis by Metronhomme".










jeudi 9 mai 2024

Celeste : Echi di un futuro passato

Belle couverture, n'est ce pas ? Il s'agit du dernier album en date composé et enregistré par le seul Ciro Perrino qui fait ainsi perdurer dans le temps le nom du groupe Celeste. Mais bien que Ciro Perrino assure également les parties de claviers (Mellotron, orgue Hammond, Solina, Eminent, Arp 2600) ainsi que le chant, il sait s'entourer d'autres instrumentistes que sont Mauro Vero pour les guitares, Enzo Cioffi pour la batterie, Francesco Bertone pour la basse et Marco Moro pour les instruments à vent (flûtes, saxo...) auxquels ont peut encore ajouter Marco Canepa au piano, Sergio Caputo au violon, Paolo Malfi aux saxophones contralto et tenor et Ines Aliprandi au chant soliste (sur "Madrigale" et "Circonvoluzioni"), magnifique musicienne au passage, qui est également pianiste. Nous avons donc là en fait un groupe au complet et finalement plutôt bien étoffé. 
Ciro Perrino n'a jamais été un adepte d'un prog rock pur et dur, loin de là même. Il développe plutôt depuis longtemps une vision soft d'un progressif qui se nourrirait à la fois du jazz et du classique avec parfois quelques pointes folk et ethniques apportées par les vents. Autant vous dire que Echi di un futuro passato ne déroge pas à cette ligne de conduite et permet même à Ciro Perrino de continuer à démontrer ses penchants pour une musique qui se veut en toute circonstance mélodieuse et académique, harmonieuse et reposante, j'irais même jusqu’à dire cajoleuse car c'est le mot qui me vient à l'esprit à l'écoute de cet album. Il y a sûrement un moment privilégié dans la journée de chacun pour écouter ce genre de musique. Je vous laisse donc choisir le votre et je vous souhaite une beau voyage sonore qui pour moi trouve son point culminant incontestablement avec "Circonvoluzioni".    

La tracklist :

  1. Pigmenti
  2. Sottili armonie
  3. Aspetti astratti
  4. Altese sottese
  5. Misteri evoluti
  6. Madrigale
  7. Circonvoluzioni

Le lien bandcamp de Celeste/Ciro Perrino, c'est ici.

mercredi 1 mai 2024

Riccardo Zappa : Gabri flies to Italy

 

Il est sans doute utile de présenter Riccardo Zappa qui, bien que portant un nom célèbre, reste un inconnu pour beaucoup. Né en 1951, Riccardo Zappa est un guitariste de formation avant tout classique. Il a émergé dans la deuxième partie des années soixante dix en proposant quatre albums solo de grande qualité dans un registre instrumental mêlant ses origines classiques, ses influences folk et son penchant pour une pop oscillant entre Mike Oldfield et Steve Hackett avec toujours, et c'est l'intérêt du bonhomme, une volonté de recherche et d'innovation. Il a de ce fait été associé à la musique progressive même s'il faudrait plus le considérer comme un électron libre, un performer ne représentant que lui-même. Celestion, sorti en 1977, est sûrement son meilleur album, mais Chatka (1978), Trasparenze (1980) et Haermea (1982) sont également des disques importants qui méritent attention. Tout en continuant à enregistrer des albums il a entamé une grande carrière de musicien professionnel accompagnant des artistes italiens aussi célèbres que Mina, Fiorella Mannoia, Mia Martini, Eros Ramazzotti, Eugenio Finardi ou encore Giorgio Gaber. A ma connaissance son dernier album solo datait de 2007 (Ali e radici) et l'homme se faisait discret. On l'avait toutefois revu en concert au festival Prog and Frogs en 2018. Depuis plus rien.
Ce nouvel album, son vingt quatrième, est donc une petite surprise. Gabri flies to Italy est dédié à Gabriel, le frère de Riccardo, album hommage donc, on l'aura compris.
Le disque commence par "Gabri Flies to Italy", une suite de plus de dix huit minutes qui s'avère très vite être une grande épopée instrumentale. Riccardo Zappa y joue de la guitare 6 cordes et de la 12 cordes mais aussi de la guitare électrique. Cette longue pièce alterne les passages proches de pièces classiques avec d'autres plus enlevés, les nappes plus mystiques quasi New Age avec des touches technoïdes, sans oublier les interventions d'un chœur donnant à plusieurs reprises un côté très musique de film à ces petites séquences idylliques (et morriconienne au moins pour la première d'entre elles). La force de Riccardo Zappa réside aussi dans son originalité. Là où "Harmonios" devait se dérouler tranquillement comme une gentille bluette popisante sur un rythme sud-américain à peine marqué , l'intervention soudaine d'un quatuor de mandolines en fait une pièce pittoresque faisant remonter des souvenirs de soundtracks de westerns de la fin des années soixante. Quant au romantisme, il revient dans la pièce "Sanvalentiniana" la bien nommée, dans laquelle Riccardo Zappa en donne sa propre lecture musicale qui ne manque pas de personnalité. Si vous voulez entendre Riccardo Zappa dans un exercice solitaire, proche d'une étude classique, alors écoutez "inno". C'est simple, c'est posé mais c'est surtout très beau. "Nimaster Ego " permet de retrouver le chœur à quatre voix évoluant avec grâce sur une rythmique programmée. Riccardo Zappa est devenu une référence, un maître (un statut parfaitement mérité au passage), pour plusieurs générations de guitaristes. Alors, il a proposé à ces derniers d’envoyer une seule note produite par leur instrument, afin de les regrouper et de les utiliser dans le morceau "Suonami una nota" qui est ainsi un patchwork de dizaines de notes produites par autant de guitaristes différents (quarante deux exactement). C’est la vision qu'a Riccardo Zappa de la relation qui peut être créée entre lui et d'autres musiciens en passant d’un contact virtuel à un autre, beaucoup plus réel et tangible celui là, puisqu'il est destiné à rester gravé dans la musique et le temps. Le résultat est assez bluffant même si Riccardo n'a fait que les ajouter à une composition déjà existante qui s'avère plutôt catchy (à l'échelle de ce que l'on entend sur le reste du disque bien sûr).
Cet album est beau moment de respiration. Il est fait d'atmosphères présentant des ambiances très lumineuses qui semblent vouloir s'épandre (et se répandre) dans l'espace sonore avec une dynamique remarquable. Riccardo Zappa n'essaie pas d'imposer à tout prix sa technique à la guitare, ce n'est pas une fin en soi pour lui, mais elle lui permet d'exposer avec assurance des thèmes avec une précision et une clarté qui font la différence à chaque fois.
Si vous avez zappé ce Zappa, il n'est pas trop tard, Gabri flies to Italy est une très belle occasion de vous rattraper.

La tracklist :

1) Gabri Flies to Italy (18:51)
2) Harmonios (4:32)
3) Sanvalentiniana (6:38)
4) Inno (4:34)
5) Suonami una Nota (4:41)
6) Nimaster Ego (3:18)
7) L'Attesa (2:28)

Label : M;P. & Records

Distribution : G.T. Music

lundi 22 avril 2024

Louis de Ny : l'aventure continue


Goblin, Diabolus in Musica, acte mon cinquième livre sur l'histoire élargie du rock progressif italien,. Il faut bien sûr ajouter la version en italien de la bio de Patrick Djivas, qui est, je le précise à nouveau, un ouvrage partiellement différent de la version française. Cette aventure, démarrée il y a maintenant plus de dix ans, est aussi une formidable aventure humaine faite de rencontres, de collaborations et d'échanges. 

D'autres projets sont en cours, certains aboutiront, d'autres pas. C'est la loi de la sélection naturelle quand on applique un certain niveau d'exigence à ce que l'on veut produire et proposer à un public averti ! C'est en tout cas un plaisir sans cesse renouvelé pour moi et beaucoup de vibrations positives ressenties. Merci à celles et ceux qui me font la joie de m'accompagner dans cette aventure à travers mes livres et mon blog 🙏🙂.

dimanche 21 avril 2024

Submarine SIlence : Atonement of a Former Sailor Turned Painter (scoop for you)

Voici en avant première la très belle pochette (signée de l'incontournable Ed Unitsky) me permettant de vous annoncer la sortie du nouvel album de Submarine Silence, prévue pour juin : Atonement of a Former Sailor Turned Painter

A côté des deux membres permanents du groupe (Davide Cremoni et Cristiano Roversi) on trouve le chanteur Guillermo Gonzales (déjà présent sur les deux précédents albums), Maurizio Di Tollo à la batterie, Marco Croci à la basse et Manuela Milanese au chant. Je peux également déjà vous annoncer un invité surprise de qualité sur le premier morceau.

La suite dans quelques semaines !

mardi 16 avril 2024

Louis de Ny : Goblin - Diabolus in Musica

Voici mon nouveau bébé dont je suis évidement très fier ☺️ Mais je suis d'autant plus heureux que ce livre m'a permis d'associer deux belles personnes, Christophe Goffette pour la préface et Joël Contival pour l'artwork de la couverture. Qu'ils en soient infiniment remerciés 🙏 

Vous l'avez compris Goblin - Diabolus in Musica raconte l'histoire passionnante du groupe Goblin 😈. Le livre sort le 30 avril chez Camion Blanc et il est déjà possible de le précommander sur toutes les plateformes de VAD dédiées à la littérature.

lundi 15 avril 2024

Nagual : And once the storm is over ...


Voici Nagual, un groupe de rock italien, originaire de la province de Piacenza, créé en 2006. Actuellement composé de six membres, le combo est actif depuis près de vingt ans sur les scènes rock de Plaisance et Pavie. Cinq albums ont précédé ce And once the storm is over qui est sorti le 26 mars 2024.
Le titre de l'album est tiré du roman Kafka on the Shore écrit par le Japonais Haruki Murakami dont je vous cite une longue phrase qui résume assez bien l'ambiance du livre : « Et puis, quand la tempête sera terminée, vous ne saurez probablement même pas comment vous vous en êtes sorti et comment vous êtes encore vivant. En fait, vous ne saurez même pas si tout cela est vraiment fini. Mais il n’y a aucun doute sur une chose ; c’est que, une fois sorti de cette tempête, vous ne serez plus le même que celui que vous étiez avant de l'affronter. »
Pour les membres du groupe Nagual, le titre et la première piste introduisant l'album semblaient parfaits pour un disque qui voit le jour presque trois ans après la période difficile de la pandémie avec les vicissitudes qu'ils ont traversées pendant cette période, comme tous les groupes et artistes, avec aussi des changements de line-up et des problèmes personnels qui à plus d’un titre ont marqué leur chemin. Ainsi les paroles restent toujours très introspectives, liées au monde des souvenirs et de l’abandon. Le titre "Life kills you" est dédié à la mémoire du regretté Luigi 'Betty Blue' Milani, décédé début février 2024, qui a joué avec les groupes Not Moving, Timepills et Lilith and the Sinnersaints. Malgré cela, "Life kills you" est un hymne à la vie également inspiré par la force de vivre et de réagir. Dans un autre registre, la chanson "Waterwall" célèbre le pouvoir féminin, qui est assimilé à l’eau comme une force vitale primordiale.
Les musiciens de Nagual revendiquent des influences multiples qui vont de Led Zeppelin, Black Sabbath, Deep Purple, Whitesnake, Soundgarden, Temple of the Dog, Alice in Chains, et plus généralement, tout le blues rock et le rock progressif des années 70 ainsi que le grunge des années 90. De fait, musicalement, la voie empruntée est plus complexe et diversifiée que sur les albums précédents. Des traces de rock progressif peuvent être détectées dans des titres tels que 'When memories are blind', 'Waterwall' mais aussi dans la section centrale instrumentale du morceau "Too far gone!", mais tout au long de cet album, on ressent clairement et avant tout une sensibilité hard rock pur et dur, flagrante qui revient inéluctablement dans des titres comme "Life kills you", "Going nowhere" et "Wildfire", tout cela rappelant pas mal Buttered Bacon Biscuits, Witchwood voire Wicked Minds, côté italien.
En résumé, çà fleure bon le hard vintage à l'ancienne typé Whitesnake mais, et c'est un point essentiel, ce disque de Nagual reste loin de ces albums monolithiques, qui sont légions dans le hard prog revival. Ainsi, And once the storm is over propose suffisamment d'ambiances variées et de subtilités pour procurer à l’auditeur une véritable écoute plaisir. Nul doute que ce groupe sera une belle découverte pour beaucoup.


Le groupe : Luca Sabia (chant et guitare), Davide Belfiglio (guitare), Giulio Armanetti (basse), Claudio Bianchi (batterie), G. Fabrizio Defacqz (claviers et chant), Sara Battisteri (chant)

La tracklist :

1. And When the Storm Is Over...
2. Going Nowhere
3. Fading Away
4. Too Far Gone!
5. Life KillsYou
6. Where Memories Are Blind
7. Wildfire
8. Waterwall

Le lien bandcamp pour écouter tout çà : Nagual And once the storm is over

 


mercredi 10 avril 2024

Le Orme : Il Leone e la Bandiera

Après la sortie du coffret 3 CD Le Orme and friends en 2023, voici (enfin) l'album studio seul. Il Leone e la Bandiera est publié en LP vinyle à 500 exemplaires numérotés. Cela me semble une très bonne initiative car, comme je l'avais largement étayé dans ma chronique de l'époque, cet album est excellent alors même que les deux autres CD du coffret sont largement dispensables.


Le vinyle est distribué par Orangle Records (vous cliquez directement sur le nom pour accéder au site). Attention toutefois aux frais de port prohibitifs ! Et voici le lien pour la version CD : Orangle Records CD


vendredi 5 avril 2024

Zio Crocifisso


Je relaie ici l'appel de PAolo Botta, on ne sait jamais. En attendant mieux, vous pouvez déjà écouter ce titre extrait de l'album en question.  

ziocrocifisso.bandcamp.com/album/campana-di-legno

"Chers abonnés de SKE, je travaille avec un groupe de nouveaux et jeunes musiciens depuis un certain temps déjà. Nous avons enregistré un album dont le nom est Zio Crocifisso avec l’aide d'amis et de musiciens incroyables : Thea Ellingsen Grant au chant, Simen Ådnøy Ellingsen aux instruments à vents, Jacopo Costa au vibraphone et ma fille Margherita au chant. Le style est assez difficile à cerner, car nous avons tous des goûts musicaux assez différents, et bien que nous ayons des goûts communs, nous nous sommes retrouvés à fusionner nos visions de manière créative, plutôt que de choisir un terrain d’entente dans lequel travailler. Cela dit, tous ces genres ont trouvé leur place dans ce projet : avant prog, math rock, expérimental, prog rock, brutal prog, post rock. Les idées pour l’album viennent du livre écrit en par Verga, I malavoglia. Livre étonnant. L’album est maintenant disponible en précommande numérique, et sortira en version numérique ce samedi 6 avril, lorsque nous jouerons en direct au Circolo Agorà près de Milano.
En outre, nous sommes actuellement à la recherche d’un label intéressé pour la sortie physique, donc si vous avez des suggestions ou êtes intéressé, s’il vous plaît nous envoyer un message".

"Dear SKE followers, I've been working with a group of new and young musicians from quite some time now. We recorded an album under the name of ZIO CROCIFISSO with the help of our friends and amazing musicians: Thea Ellingsen Grant on vocals, Simen Ådnøy Ellingsen on winds, Jacopo Costa on vibraphone and my daughter Margherita on vocals. The style is quite difficult to pinpoint, as we all have rather different tastes in music, and albeit we do have common likes, we found ourselves merging our visions in a creative way, rather than choosing a common ground to work into. That being said, all these genres did find place in this project: avant prog, math rock, experimental, prog rock, brutal prog, post rock. The ideas for the album are coming from 1881's Verga's "I malavoglia" book. Amazing book. Album is now available in digital preorder, and will be digitally released this saturday 6th of April, when we will play live at Circolo Agorà venue near M ilano.
Also, we are currently looking for an interested label for physical release, so if you have suggestions or are interested, please drop us a line".

Les musiciens :

PAolo "SKE" Botta (Yūgen, SKE, Not a Good Sign) : claviers
Dario Magri (Yokoano, Sho) : batterie
Matteo Serenelli (The Appetizers) : guitares

Avec :
Thea Ellingsen Grant (Juno) : chant
Simen Ådnøy Ellingsen (Shamblemaths) : saxophones
Jacopo Costa (Yūgen, Loomings, Oiapok) : vibraphone
Margherita Botta : chant

La tracklist :

  1. Lievito Madre (part I - IV)
  2. Metaxu
  3. Margherita legge Umberto G.
  4. Vince
  5. La malabestia de Calafato
  6. Speziale
  7. La Malora


lundi 1 avril 2024

Arcansiel : Hard Times

Trente ans après son dernier album (Normality of perversion), le groupe italien Arcansiel réapparaît à son tour. Créé en 1986 par le claviériste Marco Galletti (compositeur unique à l'époque) et le batteur Gianni Lavagno, le groupe avait sorti deux bons albums de néo prog (Four Daisies en 1988 et Stillsearching en 1990). Le ton était complètement ancré dans son époque mais avec quelques belles envolées typiquement latines. Dès 1994, Lavagno avait perdu son compère Galletti remplacé par un garçon ma foi plutôt très doué en la personne de Paolo Baltaro, à qui l'on doit l'étonnant et très moderne suite  "Holy Wolf suite". Après 1994, le groupe avait coupé le contact et la seule preuve de vie avait été la compilation Swimming in the Sand, publiée en 2004, regroupant des morceaux des trois albums du groupe. Compilation que je vous recommande d'ailleurs car six morceaux avaient été réenregistrés pour l'occasion, dans de très bonnes conditions avec justement Paolo Baltaro à la manœuvre et la très chère Barbara Rubin au violon.

En 2024, le batteur Gianni Lavagno a ressenti le besoin de relancer Arcansiel. Pourquoi pas ! Mais il faut bien intégrer que la formation est renouvelée au 4/5 et que les quatre titres ont été composés par de nouveaux musiciens (Lombardo - Sorella - Valvo). Dans ces conditions, et sans préjuger du résultat, l'utilisation du nom Arcansiel doit être confrontée au contenu de ce nouvel album.
L'essentiel est bien là, et çà tombe bien car finalement, musicalement, çà tient drôlement bien la route. Il ne reste plus grand chose du néo prog, désormais démodé, qui est en partie supplanté par un prog plus symphonique et surtout fort sympathique. Le nouveau claviériste, Davide Sorella, est une très bonne pointure et je le soupçonne d'être l'auteur de "Too late", la longue suite de dix huit minutes très réussie. Arcansiel a toujours eu des chanteurs convaincants et Marco Leccese ne déroge pas à la règle. Il assure vraiment bien au chant en anglais dans un ton qui évoque beaucoup Peter Gabriel, ce qui n'a rien de désagréable bien au contraire. Le morceau suivant, "Puppets and Puppeteers", est plus direct et fait penser à du Fish de la grande époque (en plus travaillé quand même). Il n'en reste pas moins très accrocheur et permet de découvrir le guitariste Sebastiano Valvo dans ses œuvres. La superbe ouverture de "Heaven is not here" (quatre minutes au compteur) a également le mérite de démontrer que les membres du groupe ont réalisé un travail réellement soigné. En clair, c'est une des plus belles intros que j'ai écouté depuis longtemps. La suite du morceau, chantée, confirme les qualités de mélodistes de ces musiciens. Bien sûr, cela évoque un peu, beaucoup, le Genesis de Wind and Wuthering (jusqu'à la septième minute) mais c'est beau et surtout très bien fait. Donc, on ne va quand même pas bouder notre plaisir, d'autant plus que la dernière partie de la piste (à partir de la septième minute) nous offre un emballement baroque des plus réjouissants sur un tempo soutenu, avant le final chanté dans un style pompeux parfaitement raccord. Avec "My old same mistakes", le groupe fait mieux que maintenir le niveau. Il finit en beauté ! Cela fait toujours penser à du Genesis, plutôt du côté Phil Collins cette fois, mais çà s'écoute avec un réel plaisir et puis le très long pont instrumental est quand même, une fois encore, sacrément bien foutu dans un style classicisant  qui ne peut être produit que par des Italiens qui pour nous faire plaisir nous offrent, après le solo de basse de Felice Lombardo, une fin d'album de haute volée à la IQ (je précise que c'est un compliment).

Voilà donc une bonne surprise que l'on attendait pas (c'est çà les belles surprises !) et il y a fort à parier que cet album va plaire à un public assez large, car il est à la fois, consensuel, qualitativement irréprochable et surtout très beau. Retour gagnant pour Arcansiel.

Le groupe : Gianni Lavagno (batterie, percussions), Marco Leccese (chant lead), Felice Lombardo (basse), Davide Sorella (claviers), Sebastiano Valvo (guitares, chœurs).

 

La tracklist :

1. Too Late (17:51)
2. Puppets and Puppeteers (7:51)
3. Heaven is not here (11:22)
4. My old same mistakes (7:27)


Voici le bandcamp du groupe : Arcansiel



jeudi 21 mars 2024

Dalton : Una Riflessione

Annoncé depuis un moment aux initiés, voici une sortie intéressante dans le cadre du Record Store Day 2024. En effet, le label milanais AMS publie un vinyle au format 12" mais en lecture 45 tours avec 4 pistes. Il s'agit de deux titres emblématiques tirés du LP de 1973 du groupe Dalton Riflessioni : idea d'infinito. Chaque morceau (" Riflessioni" et " Idea d’infinito) est présenté en deux versions (chantée et instrumentale). 

Les musiciens associés pour ce projet sont des tous bons : Aronne Cereda (Dalton) au chant et à la guitare acoustique, Mikael Åkerfeldt (Opeth) aux guitares électriques, Cristiano Roversi (Moongarden, Submarine Silence, Il Porto di Venere) aux claviers, Enrico Gabrielli (Calibro 35) à la flûte, Diego Petrini (Il Bacio della Medusa) à la batterie et Marco Croci (Julius Project, Maxophone, Jumbo et Submarine Silence) à la basse.

Sous la direction artistique de Cristiano Roversi et aiguillé par le seul membre original du groupe, Aronne Cereda, le projet a pris forme avec l'idée de  réenregistrer complètement deux titres du LP légendaire de 1973 avec un son moderne mais en restant aussi fidèle que possible à l’esprit d'origine. Le résultat est absolument génial et démontre que cette musique n’a rien perdu de son charme intemporel. 

Le LP Una riflessione sort le 20 avril 2024. Il est pressé en vinyle orange clair (12 pouces, 45 tours).

Label :  AMS

 

dimanche 17 mars 2024

Anandammide : Eura

En 2020, Anandammide publiait son premier album Earthly Paradise, chez Lizard Records, et ce projet drivé par un italien, joués par des musiciens de plusieurs nationalités et ancré dans le folk anglais le plus traditionnel, se révélait une belle surprise rafraîchissante (voir ma chronique ici).
Le 5 avril 2024, Anandammide sort son deuxième album, Eura, enregistré entre la France, la Suède et l'Italie. Michel Moschini, le plus français des Italiens (il vit à Paris depuis 2007), a reconduit le principe d'une formation cosmopolite, toutefois sensiblement plus étoffée qu'il y a quatre ans. Audrey Moreau, Stella Ramsden, Pascal Vernin font désormais équipe avec Lisa Isaksson, Sébastien Grignon, Lelio Mulas et Lorenzo Castigliego.Michele a en effet demandé à deux vieux amis italiens (Lelio Mulas et Lorenzo Castigliego) de le rejoindre pour cet album. Mais surtout, le groupe intègre une chanteuse en la personne de Lisa Isaksson (Me and my Kites et Lisa o Piu) dont le profil artistique colle parfaitement avec la sensibilité musicale d'Anandammide.
Eura est cette femme idéalisée, personnage clé de l’œuvre graphique (le terme bande dessinée ne me paraît que partiellement approprié) réalisée par Dino Buzzati, Orfi aux enfers, une transposition moderne du mythe d'Orphée dans le milieu de la pop de la fin des années soixante à Milan. Pour ceux qui ne voient pas (c'est le cas de le dire), Dino Buzatti avait dessiné Eura avec quatre yeux dans une tentative assez naïve d'illustration surréaliste (en fait une représentation des visages superposés des deux héros Orfi et Eura).
Avec ce deuxième album, Anandammide se détache partiellement des influences médiévales et baroques qui étaient si prégnantes sur Earthly Paradise pour se rapprocher d'un folk progressif plus contemporain, celui du début des seventies. Et par la même, la musique délaisse son orientation acoustique pour discrètement s'électrifier. Mais il reste l'essentiel, c'est à dire une grande délicatesse dans les thèmes mélodiques proposés mais aussi un sentiment permanent d'harmonie et de sérénité. Si la flûte garde un rôle de soliste, le violon et le violoncelle sont utilisés comme un petit ensemble de musique de chambre. N'imaginez surtout pas que tout cela est naïf et lénifiant. J'en veux pour preuve un morceau comme "Phantom limb" qui possède une pulsation interne très originale. Je parle aussi des deux "singles" ("A song of Greed" et "Eura") qui ont un vrai potentiel pour toucher un public plus large tout en restant d'une qualité irréprochable.    
Au gré de l'écoute des morceaux, vous serez surpris de penser à des noms connus et pas des moindre, souvent plus par un effet de mimétisme que par une volonté délibérée d'imitation. Côté prog, je vous cite comme çà à la volée le early Pink Floyd (dans la première partie de "A song of Greed", dans certaines intonations chantées de "Post Atomic Reverie"), Caravan ("I am a flower") et même Porcupine Tree (la suite d'accords de "The Anchorite"). Côté folk c'est plus diffus, je vous laisse chercher mais vous verrez que vous  découvrirez bien d'autres références au détour d'un couplet ou d'un refrain, références qui étaient  de toute façon déjà évoquées dans la chronique du premier album.
Anandammide c'est toujours aussi harmonieux et poétique, onirique aussi ("The Orange Flood" et "Dream n° I") mais avec Eura le projet de Michele Moschini franchit un cap important. D'abord, car il montre sa capacité à évoluer et à ne pas se cantonner dans le genre folk anglais médiéval qui a quand même ses limites. Ensuite car je trouve que l’électrification de sa musique lui permet de gagner en relief et en intensité. Enfin, car je pressens un troisième album encore plus abouti et encore plus progressif (peut être est-ce aussi un souhait de ma part que voudra bien entendre Michele !).
Si je devais résumer cet album en un mot, ce serait sérénité.

Le groupe: Michele Moschini (chant, guitares, synthé, orgue, batterie), Lisa Isaksson (chant sur 2, 6, 10), Audrey Moreau (flûte), Stella Ramsden (violon), Sébastien Grignon (violoncelle), Lelio Mulas (basse sur 2, 3, 4, 8, 10), Pascal Vernin (basse sur 1, 5, 6, 7 et 9), Lorenzo Castigliego (guitare électrique sur 6)


La tracklist (les titres soulignés peuvent être directement écoutés sur YT) :
01. Carmilla
02. A song of Greed (2ème single)
03. Post-Atomic Reverie
04. Phantom Limb
05. I am a Flower
06. Eura (1er single)
07. The Orange Flood
08. Lullaby n° II
09. Dream n° I
10. The Anchorite

L'album est sorti aux formats LP et CD ainsi qu'en numérique chez Sulatron Records (distribution : Clearspot)
Le lien bandcamp du groupe : Anandammide

 

 

jeudi 14 mars 2024

Acqua Fragile : Moving Fragments

Quand je parlais l'autre jour (dans l'article concernant le nouvel album de Semiramis) de résurrections récentes de vieux groupes avec des revenants moisis, je faisais allusion, entre autres, à Acqua Fragile et à ce Moving Fragments qui n'apporte rien au schmilblick et qui dessert le nom du groupe plus qu'autre chose. Tout n'est pas mauvais bien sûr ("Black drone", avec David Jackson aux vents, sauve l'honneur) mais il y a beaucoup trop de défauts dans cet album pour le justifier. Je ne détaille pas par pudeur mais disons quand même qu'il y a quelques initiatives que je qualifierais de malheureuses du côté chant. A New Chant sorti en 2017 me semblait plis digne d'intérêt. Et pourtant, j'ai de l'affection pour Bernardo Lanzetti, vous le savez !     

Le groupe : Bernardo Lanzetti (chant, guitare), Stefano Pantaleoni (claviers), Claudio Tuma (guitares), Rossella Volta (chant), Franz Dondi (basse), Piero Canavera (batterie, percussions, voix).

Musiciens invités : Stef Burns (guitare sur 2), Brian Belloni (guitare sur 4), Davide Piombino (guitare 7 cordes sur 5), David Jackson (saxophone et flute sur 6), Gigi Cavalli Cocchi (batterie sur 1 et 6), Sergio Ponti (batterie sur 4 et 9).

La tracklist :

1. Her Shadlows Torture
2. White Horse on Dope
3. Moving Fragments
4. Malo Bravo
5. IA - Intelligenza Artificiale
6. Black Drone
7. DD Danz
8. Il Suono della Voce
9. Limerence Ethereal

dimanche 3 mars 2024

Leviathan : Hearthquake (redux 2024)

Ne voilà-t-il pas qu'un nom enfoui loin dans notre mémoire de progueux remonte à la surface : Leviathan ! Car voici que sort chez AMS Records Heartquake / Redux, qui est en fait le réenregistrement du premier album de ce groupe italien. Je fais court. L'histoire est simple, les trois membres encore actifs se sont payés le luxe de refaire une version améliorée de leur LP avec des moyens technologiques mais aussi avec l'expérience (et peut être des moyens financiers) qu'ils n'avaient pas à l'époque, c'est à dire en 1988. 

La formation responsable de ce redux (je crois que je ne me ferais jamais à ce mot) comprend trois membres historiques du groupe : Alex Brunori au chant, Andrea Amici au claviers et Andrea Moneta à la batterie (devenu depuis batteur de Zopp). Ils sont épaulés par Andrea Castelli, un bassiste confirmé qui joue aussi avec Il Rovescio della Medaglia, et Fabio Serra, le guitariste de Røsenkreütz, également producteur et ingénieur du son. 

Les membres du groupe précisent - je cite - " ces retrouvailles, après de nombreuses années, étaient une excellente occasion de ramener un album qui, pour beaucoup de critiques et d'experts, marquait le retour de la musique progressive sur le sol italien dans les années 80". OK, et bien moi je n'avais pas vraiment cette vision des choses, Leviathan était effectivement un des rares groupes italiens à avoir fait du prog à cette période peu porteuse pour le rock progressif mais il m'apparaissait surtout comme une copie honnête de Pendragon, Marillion, IQ et Pallas, sans plus ! Même si l'album de 1990, Bee yourself, avec sa longue suite éponyme de 19 minutes avait permis au groupe de se distinguer. Il est vrai aussi que la musique, intégralement composée par le bassiste Sandro Widerk (qui a depuis longtemps quitté le groupe) tenait bien la route. En fait, c'est plutôt au niveau de l'exécution et du chant en anglais (désastreux) que çà pêchait grave. D'où, sûrement, cette volonté de remettre les pendules à l'heure. Pourquoi pas !
Car la question est la suivante : est-ce que çà valait vraiment le coup de réenregistrer cet album ? Si je me place du côté du groupe, la réponse est indéniablement oui. Le son est vraiment excellent et les parties techniques sont jouées au top (et le chant est largement meilleur). Côté auditeur, cela dépend de la sensibilité de chacun. Cela reste du néo prog qui, du fait des trente cinq ans d'écart, devient daté. Mais je dois dire que cela permet de redécouvrir, dans de plus beaux habits, des morceaux qui méritaient le meilleur. Je pense à "Dream of the cocoon" et surtout à "Hellishade of Heavenue".
Donc, acquérir cette nouvelle version de Hearthquake (amputée de deux titres, j'ai oublié de vous le dire) a finalement du sens et devrait quand même satisfaire la partie du public particulièrement sensible à un néo prog qui est à son tour rentré dans sa période revival.

Le groupe : Alex Brunori (chant), Andrea Monetta (batterie), Andrea Amici (claviers), Andrea Castelli (basse), Fabio Serra (guitares).
 
 
La tracklist :

1. The Waterproof Grave
2. Hellishade of Heavenue
3. Only Visiting This Planet
4. Up We Go!
5. Dream of the Cocoon
6. Heartquake

C'est à écouter ici

 
Label : AMS records
Distribution : BFT.IT
 

vendredi 1 mars 2024

Edmondo Romano : Religio


On connaît bien sûr Edmondo Romano comme membre créateur des groupes Eris Pluvia puis The Ancient Veil. On sait aussi qu'il a déjà publié sous son seul nom deux superbes albums, Sonno Eliso en 2012 et Missive Archetipe en 2014 qui ont fait l'objet d'un article il y a quelques temps sur ce blog "Special Edmondo Romano".  

Dix ans après Missive Archetipe, Edmondo Romano nous propose donc le troisième volet de ce qui semble bien être une vaste fresque explorant les différentes facettes de la condition humaine. L'artworek illustrant la pochette de l’album ainsi que le titre et la note qui le suit ("The Relationship of Man with the Visible and Invisible") sont assez explicites quant au sujet principal qu’Edmondo Romano veut exposer cette fois. Ce troisième chapitre traite le pan spirituel de l'être humain. Mais il faut toutefois préciser que l'approche d'Edmondo Romano dépasse le seul côté religieux pour évoquer aussi les aracanes de la conscience humaine qui passent également par ses racines et sa culture. Les titres des treize pistes vous en diront un peu plus sur le cheminement mystique emprunté par Edmondo Romano.

La solide équipe qui l'accompagne comprend beaucoup de musiciens qui ont l'habitude de travailler avec Edmondo dont le fidèle Alessandro Serri mais aussi Kim Schiffo, Ilaria Bruzzone ainsi qu'un certain Roberto Tiranti parmi les voix, un Roberto toujours aussi étonnant. Ecoutez la chanson "What I want to be" et dites à moi à quel timbre de voix, il vous fait penser. C'est assez bluffant.

On retrouve dans cet album une caractéristique qui apparaissait déjà de manière flagrante avec les deux précédents disques solo d'Edmondo Romano. En effet, le Génois s'affranchit de toute contrainte stylistique pour se permettre une totale liberté de création qui fait que d'un morceau à l'autre, on passe dans un univers musical complètement différent. Edmondo Romano peut se permettre ce genre d'acrobaties tant il maîtrise parfaitement les différents codes musicaux, qu'il s'agisse de courants et de mouvements comme le jazz, la musique contemporaine, le minimalisme, la M.E proche de Terry Riley, l'ambient ou encore de langages (musicaux) ethniques (balkans, Amérique du Sud, Orient et Extrême Orient) dont la forme la plus contemporaine, et la plus facile d'accès, reste la world music. 

Le résultat est d'une richesse folle et il faudrait des heures (et des pages) pour décortiquer chaque morceau. Ce n'est pas le but de cette modeste chronique qui n'est là que pour vous alerter sur cette sortie d'album et vous donner envie de l'écouter. Alors si vous êtes en quête d'une musique à la fois ambitieuse et dépaysante, totalement originale et nourrissante, cet album est fait pour vous. Pour rester dans le registre religieux (même si bon...je vais pas m'étaler sur mes convictions en la matière), ce disque s'écoute comme une messe. Si vous avez un doute, prenez le temps de savourer "in estasi" et "il colore del mio corpo", deux morceaux qui s'écoutent dans un état de total recueillement. Mais ne croyez quand même pas que l'on est dans le contemplatif extrême. Le déjà cité "What I want to be", la deuxième partie d"Agape" (magnifique !), l'insaisissable "La seduzione" et surtout "l'urlo eliso" devraient finir de vous convaincre de la grande beauté mais aussi du caractère indispensable de cet album. Une œuvre rare, tant par sa richesse que pas sa qualité intrinsèque, qui doit absolument trouver son public du fait de son caractère inclassable. Je compte sur vous !

Les musiciens :

Edmondo Romano: saxophones soprano et sopranino, clarinettes en si majeur, en do et en mi majeur, clarinette basse, duduk, chalumeau, low whistle, kanjira, claviers, programmations
Voix : Simona Fasano, Karin Selva, Giulia Beatini, Roberto Tiranti, Paola Cialdella, Vera Marenco, Lydia Giordano, Egle Doria, Silvia Napoletano, Edmondo Romano, Yoko Hanzai (narrateur sur 9)
Tina Omerzo: piano
Luca Falomi: guitare électrique
Alessandro Serri: guitare classique, basse acoustique
Roberto Piga, Teresa Valena: violons
Ilaria Bruzzone: violon alto
Kim Schiffo: violoncelle
Riccardo Barbera: contrebasse
Rodolfo Cervetto: batterie
Olmo Manzano: Percussions
 

La Tracklist :

01 - La creazione (4.07)
02 - Il sacrificio (2.16)
03 - What I want to be (7.27)
04 - In estasi (2.41)
05 - Agape (6.23)
06 - Il colore del mio corpo (3.20)
07 - La seduzione (3.38)
08 - Le tourment (3.44)
09 - Nel mio andarmene (4.06)
10 - La parola IO (4.30)
11 - La scelta (3.26)
12 - Ritus (5.08)
13 - L’urlo eliso (2.41)  

Çà vient de sorti chez Visage Records et c'est distribué par Egea Music.









mercredi 28 février 2024

Paola Tagliaferro : For the Love of Greg Lake (trad. it)

 

- Louis, chi è la bella signora con il cappello sulla copertina dell'album?
- È Paola Tagliaferro, una cantante italiana che vive vicino a Genova.
- Perché canta brani di Greg Lake?
- Perché conosceva bene Greg e sua moglie Regina, con cui è ancora amica, e nutre una vera passione artistica per Lake. Così, tre anni fa ha pubblicato un primo album di cover (Paola Tagliaferro canta Greg Lake) e ora continua con For the Love of Greg Lake, che include nove nuove covers. Secondo le sue parole, è un secondo viaggio nel meraviglioso mondo di Greg Lake.
- Ed è bello?
- Beh sì, prima di tutto perché le canzoni composte da Greg Lake sono tutte belle, poi perché i musicisti che la accompagnano sono molto bravi e infine perché Paola ha una voce compatibile con ovviamente un timbro molto diverso ma vicino a un contralto, quindi perfetta.
- Chi è La Compagnia Dell’Es?
- È l'ensemble di musicisti che suonano con Paola sui suoi album ma anche durante le sue esibizioni dal vivo. Include Luca Scherani al piano, Pier Gonella al basso e Dario Canepa alla batteria, Giulia Ermirio al violino, Gino Ape allo xilofono.
- È divertente, esce per l'etichetta Manticore?
-Sì, l'etichetta discografica è stata riattivata nel 2015 in conformità con i desideri di Greg Lake, tristemente scomparso nel dicembre 2016, con l'accordo di sua moglie, Regina, che per inciso gestisce l'etichetta dal primavera 2021.
- Qual è il repertorio?
- Un po' tutti i periodi di Greg Lake, ma questa volta ci sono principalmente canzoni degli ELP ("Watching over you", "Stones of years", "Lend your love to me tonight", "The only way", "Affairs of the heart", "All I want is you", "The great gates of Kiev") ma anche "I talk to the wind" dei King Crimson e "It hurts" dal suo primo album solista.
- Quali pezzi preferisci?
- "It hurts" perché non ricordavo più questa canzone e francamente è potente e allo stesso tempo molto commovente, ma anche "Stones of years" perché, interpretato da Paola, questo brano assume un carattere irreale e un po' misterioso.
- Come posso ascoltare questo album?
- Il modo migliore è acquistarlo, ma puoi anche ascoltarlo in anteprima sulle piattaforme abituali. Ecco tutti i link per farlo:
Streaming e acquisto: qui

samedi 24 février 2024

Paola Tagliaferro : For the Love of Greg Lake


- Louis, c'est qui la belle dame avec le chapeau sur la photo de l'album ?

- C'est Paola Tagliaferro, une chanteuse italienne qui vit à côté de Gênes.

- Pourquoi elle chante des morceaux de Greg Lake ?

- Parce qu'elle a bien connu Greg et sa femme Regina avec qui elle est toujours amie et qu'elle voue une vraie passion artistique pour Lake. Alors, il y a trois ans elle a sorti un premier album de reprises (Paola Tagliaferro sings Greg Lake) et maintenant elle continue avec For the Love of Greg Lake qui comprend neuf nouvelles reprises. Selon ses propres mots, c'est une deuxième journée dans le monde merveilleux de Greg Lake.

- Et c'est bien ?

- Ben oui, d'abord parce que les chansons composées par Greg Lake sont toutes belles, ensuite parce que les musiciens qui l'accompagnent sont très bons et enfin parce que Paola a une voix compatible avec évidemment une tessiture très différente mais proche d'une contre-alto donc parfaite.

- C'est qui La Compagnia Dell’Es?

- C'est l'ensemble de musiciens qui jouent avec Paola sur ses albums mais aussi lors de ses performances live. Il y a Luca Scherani au piano, Pier Gonella à la basse et Dario Canepa à la batterie,Giulia Ermirio au violon, Gino Ape au xylophone.

- C'est marrant, çà sort sur le label Manticore ?

- Oui, la maison de disques a été réactivée en 2015 selon le souhait de Greg Lake, hélas décédé en décembre 2016, avec l'accord de sa femme, Regina qui dirige d'ailleurs ce label depuis le printemps 2021.

- c'est quoi le répertoire ?

- Un peu toutes les périodes de Greg Lake, mais cette fois il y a essentiellement des chansons d'ELP ("Watching over you", "Stones of years", "Lend your love to me tonight", "The only way", "Affairs of the heart", "All I want is you", "The great gates of Kiev") mais aussi "I talk to the wind"  de King Crimson et "It hurts" de son premier album solo. 

- Quels morceaux tu préfères ?

- "It hurts" car je ne me rappelai plus de cette chanson et franchement elle envoie et en même temps elle prend aux tripes, mais aussi "Stones of years" car, interprété par Paola, ce titre prend un caractère irréel et un peu mystérieux.

- comment je peux écouter cet album ?
- le mieux c'est de l'acheter mais tu peux aussi l'écouter avant sur les plateformes habituelles
voilà tous les liens pour çà :
Streaming et achat : ici


vendredi 23 février 2024

Semiramis : la fine non esiste

Affirmer que j'attendais avec une grande curiosité la sortie de cet album est un doux euphémisme. Semirarimis est cette formation qui avait sorti en 1973 un album à la pochette affreuse mais au contenu fantasque et passionnant. Hélas Dedicato a Frazz n'avait pas eu de successeur et l'affaire s'était arrêtée là comme pour beaucoup d'autres groupes de prog italien de la même époque. Le chanteur guitariste Michelle Zarrillo avait alors entamé une carrière solo dans la pop italienne avec un succès certain qui ne s'est jamais démenti les années passant. Quant à Semiramis, il avait fallu attendre 2014 pour revoir la formation en action pour quelques concerts. Trois membres d'origine participaient à cette résurrection inattendue : le claviériste Maurizio Zarrillo, le guitariste Giampiero Artegiani et le batteur Paolo Faenza. Hélas Maurizio Zarrillo allait décéder en 2017 et Giampiero Artegiani en 2019. Depuis, on savait juste que Paolo Faenza avait décidé de matérialiser le projet d'album envisagé en 2014. Un DVD et un CD, d'un concert enregistré en 2017 à Gênes, avait d'ailleurs vu le jour sous l'égide de Black Widow Records. Rejoint par Ivo Mileto à la basse (déjà présent pour la reformation), Emanuele Barco (guitares électriques), Marco Palma à la guitare acoustique (et connu pour être également membre du groupe Lavianticà), Giovanni Barco (voix) et Daniele Sorrenti (claviers et flûtes), Paolo Faenza a atteint son objectif et ce nouvel album au titre très significatif est enfin sorti en ce début d'année 2024, La fine non esiste ("La fin n’existe pas").

Compte-tenu de quelques résurrections récentes fêtant des jubilés de vieux groupes de prog italien, avec des revenants un peu trop moisis à mon goût, nous sommes en droit de demander à juger sur pièce. Certes le style si particulier de Dedicato a Frazz est ici un lointain souvenir mais globalement le nouveau groupe garde une forme de folie dans le propos ainsi que ce sens de la mélodie dans l'écriture se fracassant régulièrement avec des séquences plus heurtées. Ce qu'il y a en plus, ce sont des sonorités plus hard, parfaitement dosées je vous rassure, provenant principalement des guitares électriques d'Emanuele Barco.

Même si je ne crois pas que les non-initiés au Semiramis antédiluvien en apprendrons beaucoup avec cet album sur ce qu'était capable de faire l'ancien groupe, il n'en reste pas moins que La fine non esiste me paraît être quelque part digne de son lointain ascendant. Il est en tout cas très intéressant à écouter car excessivement bien écrit et parfaitement joué. Même si j'ai adoré les six pistes de l'album, je dois dire qu'en première intention, j'ai un faible pour l’impressionnant "Tenda rossa". En clair, c'est du très bon prog italien à l'ancienne mais modernisé !

Le groupe Semiramis en 2024 : Paolo Faenza (batterie, vibraphone), Ivo Mileto (basse), Emanuele Barco (guitares électriques), Marco Palma (guitares acoustiques), Giovanni Barco (chant), Daniele Sorrenti (claviers, orgue Hammond, synthés, flûte) 

La tracklist :


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mardi 20 février 2024

Luca Zabbini : Cinematic Stories

Luca Zabbini, le leader de Barock Project et maintenant collaborateur important du dispositif de la PFM, sort un album numérique de dix titres. Il s'agit de dix instrumentaux composés au cours des cinq dernières années. Les pistes sont courtes (de 1'35 à 4'13) et le moins que l'on puisse dire est que le titre de l'album, Cinematic Stories, est tout à fait représentatif de ce que Luca Zabbini propose d'écouter à l'auditeur. 

Bien sûr, c'est assez éloigné du prog et du heavy rock de Barock Project mais il y a quand même quelques tics de composition qui ressortent et qui rappellent certains passages de morceaux entendus avec le groupe de Luca. Ensuite, même s'il n'y a pas forcément un lien, ni même une grande homogénéité, entre ces dix compositions, on retrouve régulièrement des ambiances épiques SF avec des arrangements symphoniques d'une ampleur et d'une profondeur étonnantes, le tout bien sûr réalisé en one man band aux synthétiseurs. Il y a même quelques thèmes à grand spectacle qui mériteraient de belles images dans le genre fantastique/heroïc fantasy. Le garçon s'est fait vraiment plaisir et çà se sent. Les mélodies et les motifs sont remarquablement travaillées et de qualité, en clair c'est tout sauf de la musique au mètre, passe-partout, comme on entend dans trop d'OST de maintenant. 

Ce qui m'amène au dernier point : Luca Zabbini est un petit génie de la musique et çà, cela fait longtemps que j'ai mon idée sur la question.

 La tracklist :


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Cinematic Stories a été mis en ligne le 19 février 2024

Voici le lien bandcamp de Cinematic Stories

vendredi 9 février 2024

Moongarden : Christmas Night 2066

Si vous aimez Genesis, Steve Hackett pour les influences datées, Unitopia et UPF (1), pour ce qui est des références plus récentes, alors cet album vous plaira. Tout cela n'est pas très original. Il y a beaucoup de samplers et une production trop chargée à mon goût mais il y aussi beaucoup de beaux moments et un petit côté métal pour la touche modernité, çà compense !
'1) Oui, je vous le confirme la pochette est bien réalisée par le désormais incontournable Ed Unistky.

Le groupe : Simone Baldini Tosi (chant, violon), David Cremoni (guitares), Dimitri Sardini (guitares),  Cristiano Roversi (claviers, piano, Mellotron), Mirko Tagliasacchi (basses, pédale Taurus), - Mattia Scolfaro (batterie, percussion)

La tracklist :

1. After All
2. The Armageddon Parade
3. God's Will
4. The Power, the Might
5. Remember My Voice
6. Rain of Fire
7. The Forest of Glass
8. Sick Tranquillity in a Desert of Rubble
9. Just You and Me
10. Building a New World
11. After All It's Christmas



dimanche 4 février 2024

L'Uovo di Colombo : Schiavi del tempo

Je vous signale la sortie d'un album qui une fois encore remet sur le devant de la scène le nom d'un vieux groupe de RPI. En effet, un demi siècle après, l'Uovo di Colombo réapparaît. Le seul membre d'origine encore présent est le bassiste Elio Volpini. Les autres musiciens présents sont : Lucrezio De Seta (batterie), Sabrina Scriva (basse) et Stefano Vicarelli, ce dernier étant également membre de La Batteria. 

Après écoute de l'album, j'avoue que je ne vois pas bien l'intérêt du truc. Les dix titres présentés (dont deux reprises de l'album de 1973) sont honnêtes mais ne cassent pas quatre pattes à un canard. Dans l'ensemble c'est très jazzy, funky aussi par moments ("I want your life"). Finalement, seuls les deux morceaux de 1973, 'Io" et "L'indecisione" ont de la gueule. Et pour cause, ce disque était une vraie tuerie.  

Vous faites ce que vous voulez mais moi j'en reste à l'album de 1973.