mercredi 13 janvier 2021

Oh no, It's Prog : delle notizie di Gianni Nicola

Salve a tutti. Scrivo queste righe nei primi giorni del 2021 perché un anno fa usciva “Oh no, It’s Prog!”, il mio primo lavoro solista. Si tratta di un lavoro auto-prodotto e auto-distribuito nato dalla voglia di suonare la musica che più mi piace, ovvero il Progressive rock. Sono molto soddisfatto per come è stato accolto. E’ piaciuto a molti ed è andato praticamente esaurito (ne ho ancora tre copie). Grazie a Facebook alcune copie sono finite in Giappone, California, Svizzera, Germania e Grecia e ProgSky (Brasile) ha dedicato una puntata intera al cd presentandolo nella sua interezza insieme a una mia intervista registrata.
Oltre alle persone che hanno acquistato la mia opera, ci tenevo a ringraziare personalmente e pubblicamente alcune pagine di FB che hanno sempre gentilmente ospitato e spinto la mia musica e mi riferisco in particolare a Progressive Soul, Prog e Dintorni, Prog Bar Italia, Yes Prog e Dintorni, Jethro Tull Italian Community. Nel caso avessi dimenticato di citarne qualcuna chiedo scusa. Il mio ringraziamento va hai frequentatori abituali di queste pagine con i quali ci si scambiano sempre opinioni e buona musica, ma soprattutto agli Amministratori e i Moderatori che hanno sempre il loro bel da fare.
Oltre alle pagine di FB c’è un’altra realtà legata al Web che ci terrei molto a ringraziare ed è la categoria delle radio che un po’ di loro iniziativa un po’ su esplicita richiesta degli ascoltatori fanno passare “Oh no, It’s Prog”. Grazie a Prog Rock Polis condotta da Max, a Prog e Dintorni condotta da Gianmaria Zanier coadiuvato dalla bravissima Anna Biscari, a Wond’ring Aloud presieduta da Daniele Massimi e infine a Prog Sky e alla trasmissione sul Progressive Italiano condotta da Carlos Vaz Ferreira.
Nel chiudere con i ringraziamenti, e ripeto, mi scuso fin da ora nel caso in cui avessi dimenticato qualcuno, non potevo non menzionare Louis de Ny e l’associazione Trasimeno Prog.
Ora vorrei accennare al futuro. A marzo la fabbrica in cui lavoro dovette chiudere causa lockdown per circa un mese e mezzo. Le ripercussioni sullo stipendio non sono state simpatiche, tuttavia il tempo passato tra le mura domestiche (e per mia grande fortuna io amo stare con la mia famiglia) mi ha permesso di mettere mano alle idee che avevo abbozzato subito dopo aver finito la registrazione di “Oh no, It’s Prog!” e quindi ho il piacere di annunciare che i demo del secondo lavoro sono praticamente ultimati e che i fantastici musicisti che mi hanno aiutato nel primo cd, ovvero Emanuele Bosco (batteria), Luca Pisu (basso), Paolo Gambino (tastiere), Alessandra Turri (voce) e il bravissimo fonico Andrea Pollone, saranno di nuovo presenti. Dovrei riuscire a iniziare le registrazioni per fine marzo, ma molto dipende dall’andamento del mondo del lavoro. Comunque appena la situazione sarà un po’ più chiara farò partire la campagna di crowd funding per finanziare l’opera.
Spero di non avervi annoiato ma questo era un post che ci tenevo a fare per ringraziarvi del sostegno e per mettervi al corrente degli sviluppi del progetto “Oh no, it’s Prog!”. Ah, dimenticavo ho caricato anche un teaser con degli estratti da uno dei brani del nuovo lavoro.
Un abbraccio a tutti e ancora grazie.

dimanche 10 janvier 2021

Ellesmere : Wyrd

Roberto Vitelli, que l'on avait rencontré précédemment comme bassiste et guitariste du groupe Taproban, s'est lancé depuis 2015 dans un projet solo baptisé Ellesmere. Après un premier album majoritairement acoustique de tonalité pastorale répondant au doux nom évocateur de Les Châteaux de la Loire, Roberto avait commis un second album beaucoup plus orienté "classic prog" avec une palanquée d'invités intervenant sur le dénommé Ellesmere II / From Sea and Beyond, avec entre autres Davy O'List (The Nice), Trey Gunn (King Crimson), Brett Kull (Echolyn), Daniele Pomo (Ranestrane) et l'inévitable David Jackson (Van der Graaf Generator). Pour son troisième album, il reproduit la même recette tant au niveau de l'orientation musicale prog, désormais clairement revendiquée, que de la réunion d'une équipe de rêve qui comprend cette fois Mattias Olsson (Anglagard, White Willow),Tony Pagliuca (Le Orme), Luciano Regoli (Raccomandata Ricevuta Riturno),  David Cross (King Crimson), Tomas Bodin (The Flower Kings), John Hackett, Fabio Liberatori (claviériste pas connu en France mais qui est une pointure réputée en Italie) et... David Jackson bien sûr ! Vous pouvez ajouter à cela une cover qui en jette. Elle est signée Rodney Matthews et succède avantageusement à celle de From Sea and Beyond (que l'on devait à Colin Elgie) qui avait un côté un peu trop kitch à mon goût. C'est loin d'être le cas de la pochette de Wyrd qui nous plonge dans un monde d'Héroic-Fantasy. Çà tombe très bien car "Challenge", le premier morceau est complètement raccord avec cet univers et l’album n'aurait pas pu mieux démarrer qu'avec ce type d'épic qui réunit le meilleur du prog anglo-saxon et du prog italien avec pour point commun une dimension symphonique romantique qui vous remue vraiment. Derrière, "The eery manor" est un titre plus torturé qui a évidemment de fortes réminiscences avec Ys d'Il Balleto di Bronzo mais aussi avec quelques passages du Felona e Sorona de Le Orme. Je dois dire que les claviers sont utilisés avec toute la maestria que requiert ce type d'exercice avec à l’arrivée, un effet saisissant.  "Endeavour" est, disons, plus atmosphérique. La ligne de chant manque à mon avis d'assurance, mais colle bien à la tonalité d'ensemble qui se veut mélancolique, au moins jusqu'à l'intervention furibonde d'un orgue énervé qui ouvre pour le saxo de l'ami David Jackson. Vous vous doutez bien qu'il ne faut pas trop chercher l'anglais sur ce terrain et son sax part rapidement dans des dérapages contrôlés dissonants dont lui seul a le secret. Les retours réguliers à des plages plus calmes et surtout la présence d'une pédale basse sur certaines séquences rappelle bien sûr Genesis. Malgré ses multiples variations d'ambiances et de tempi, le morceau a une certaine tenue à défaut d'une réelle cohérence. Arrive alors "Ajar" et sa longue intro en partie inspirée de celle de "Heart of the sunrise" (si si écoutez bien la section rythmique) de qui vous savez. La suite du titre a de quoi surprendre avec une succession de plans de claviers coupés par des riffs de saxo et des interventions de chœurs qui se veulent yessiens bien sûr. Le résultat nous amène plus du côté de Drama que de Relayer même si quelques passages tarabiscotés peuvent faire illusion. L'outro du morceau reprend le thème de l'intro avec, il faut le dire, une certaine réussite. Avec "Endless" le cinquième et dernier morceau, Roberto apporte la preuve qu'il peut encore faire mieux et monter le niveau d'un cran pour nous offrir ce qui est sans aucun doute l'apogée de cet album. En treize minutes et des poussières, Roberto propose un florilège de son savoir-faire autant pour ce qui concerne la partie compo, que pour les arrangements et bien sûr l'exécution. Cela donne une très belle première partie inspirée et mélodique à souhait dans une veine proche, une fois encore, de Genesis, mais aussi de ceux que l'on peut entendre chez les meilleurs groupes de néo-prog (ceux qui ont des claviéristes dignes de ce nom, suivez mon regard). Le morceau enchaine ensuite avec une deuxième section toujours instrumentale, superbe avec d'irrésistibles explosions orchestrées aux claviers. Nous arrivons ainsi, sans avoir ressenti de longueurs, sur une dernière partie de morceau étonnante qui bascule dans univers sonore électronique qui ne manque pas de surprendre.
Wyrd est surement la meilleure production à ce jour de Roberto Vitelli avec Ellesmere. Il va maintenant falloir tenir le cap et peut être envisager un nouvel album avec un chanteur plus emblématique. Ce serait bien.   

La tracklist :

  1. Challenge
  2. The eery manor
  3. Endeavour
  4. Ajar
  5. Endless

La formation : Roberto Vitelli (guitares, basses, pédale basse), Mattias Olsson (batterie), Fabio Bonuglia (claviers).   

Invités : Luciano Regoli (chant), Giorgio Pizzala (chant), Tomas Bodin (basse), John Hackett (flûte), David Cross (violon), Fabio Liberatori (claviers), Tony Pagliuca (claviers), David Jackson (saxophone).

Les liens utiles : 

Le bandcamp d'Ellesmere

Pour l'acheter chez BTF

dimanche 3 janvier 2021

Indra : Ceneri - Requiem per il Sogno Americano


C'est reparti pour une nouvelle année de découvertes en espérant que la cuvée 2021 sera autant porteuse de bonnes surprises pour le prog italien que la précédente. 

A la base, Indra est un trio de musiciens (Gianluca Vergalito, Mattia Strazzullo, Antonio Armanetti) qui porte un projet ayant à la fois des ambitions multiculturelles et pluri-artistiques. Comme souvent en Italie, le groupe élabore des œuvres "totales" qui outre la musique, comportent une part importante de textes (avec des récitants), ainsi qu'une chorégraphie scénique qui s'appuie sur des danseuses et la mise en avant de costumes. Le groupe a ainsi proposé en 2017 un premier spectacle (Fossili) qui fonctionnait déjà sur ce principe. En 2020, un nouveau projet a vu le jour avec un synopsis basé sur une histoire assez pessimiste et désespérée, celle d'un homme parti de rien qui tente de s'élever dans la société contemporaine et qui, malgré ses efforts finit par tomber dans la marginalisation, d'où le titre "Requiem pour le rêve américain". Le groupe a tout juste eu le temps de présenter Ceneri sur scène à deux reprises en août 2020 avant que la fenêtre de tir se referme pour cause de lockdown. 

Musicalement, écouter Ceneri, c'est accepter de faire un très joli voyage dépaysant durant lequel vous évoluerez dans une ambiance générale très soft jazz parfois swingante, avec un mélange d'apports ethniques assez diffus rarement typés, avec même une volonté délibérée de brouiller les pistes, ainsi l'utilisation parcimonieuse du sitar sur "Illusione" n'en fait pas un morceau connoté indien pour cela (l'intro indiquerait d'ailleurs plutôt une influence de Weather Report). On peut même parler de déstructuration au profit d'une World Music qui a le dos large. Le plus intéressant étant pour moi le travail réalisé sur les tempi et les étranges articulations polyrythmiques que se permettent (avec bonheur) les musiciens ("Taranta stomp" en est vraiment un bon exemple). Les lignes mélodiques restent très discrètes, pour ne pas dire passe-partout, et l'on comprend que la plupart des morceaux sont avant tout autant de séquences musicales servant de supports au déroulement de la partie scénique (vous en avez deux bonnes illustrations ici et là  !). Ce qui fait qu'à mon niveau, je retiens principalement "Taranta stomp" et "Erzezù ", deux pistes où il se passe vraiment quelque chose.

Il est rare que je m'arrête sur la couverture. Mais là je dois reconnaître que l'artwork - signé Gabriele Tullo - en jette. D'ailleurs toute la partie design est soignée que ce soit le livret ou même les petits stickers offerts avec le CD.

La Tracklist (vous pouvez écouter les titres en cliquant directement dessus) :

  1. Fenice
  2. La variante ascari
  3. Fuochi d'artificio
  4. Taranta stomp
  5. Erzezù
  6. Cuore
  7. Illusione
  8. Il viandante
  9. Caronte
  10. Manifesto  
La formation : Gianluca Vergalito (guitare, sitar, basse), Mattia Strazzullo (piano, claviers, synthé basse), Antonio Armanetti (batterie), Giuseppe Bianchi (récitation), Laura Esposito et Sara Ferrigno (danse)

LE CD autoproduit est distribué par Lizard Records

vendredi 1 janvier 2021

édito d'un drôle de nouvel an

J'avais décidé de ne pas faire d'édito cette année. Pas d' inspiration ou plutôt une inspiration polluée par une multitude de sentiments, d'idées, de rancœurs qui finissent par transformer un fluide pur en eau trouble. Pas envie non plus de ressasser une enième fois les charges virales d'une année qui aura sans aucun doute marquée un tournant dans l'histoire moderne de l'humanité. L'Homme, aveuglé par un sentiment de supériorité et euphorisé par un cynisme qui n'a pas d'équivalent dans la nature,  porte en lui son  malheur et s'attache à organiser méthodiquement sa propre destruction. Je ne suis pas Don Quichotte et je ne me sens ni les épaules ni le courage pour aller me battre contre l'inéluctable et encore moins contre la bêtise humaine qui, l'année 2020 l'a hélas amplement démontré, gagne toujours.  

Alors pourquoi cet édito quand même  ? Parce que s'il y a quelque chose qui peut sauver les hommes et les unir, c'est bien la musique. Langage unique et universel. Langage qui unit et réunit les hommes quelque soit leur nationalité, leur couleur de peau et leur âge. La musique est ce qui permet à beaucoup de gens de vivre et de survivre. Et pas que les musiciens. Tous ceux à qui le langage musical parle parce qu'il s'agit avant tout de vibrations qui touchent et atteignent le plus profond de l'être. 

Or, figures-toi qu'aujourd'hui justement, je suis à nouveau tombé sur plusieurs articles de presse évoquant la puce Neuralink qu'Elon Musk se propose de nous implanter dans le cerveau. C'est quoi cette puce ? C'est une interface cérébrale qui doit permettre à terme d'aboutir à la fusion entre l'Homme et l'Intelligence artificielle qui ne feront alors plus qu'un. Le surhomme quoi (çà rappelle des souvenirs hein !). En d'autres termes, je parle là du transhumanisme qui est aujourd'hui la raison d'être et l'obsession de tous les super puissants et autres dégénérés mégalomanes qui régissent le monde et ordonnent aux nations. Elon Musk en fait partie bien sûr. Or cette puce, entre autres joyeuses fonctionnalités, aura la capacité de diffuser de la musique directement dans notre cerveau. FOR MI DABLE monsieur Musk (le musc c'est pas le truc qui pue chez les animaux ?), formidable monsieur Musk vous êtes le génie malfaisant (il en fallait un !) qui va se charger de supprimer le dernier espace de liberté intellectuelle qui permet aux hommes de communiquer autrement que par les langues et les signes, qui leur permet de se comprendre et de communier ensemble. C'est sûr qu'avec une puce qui zonzonne dans ton cerveau, tu risques pas de partager grand chose avec ton voisin, déjà qu'avec les écouteurs collés sur les oreilles !  

Voilà, c'est tout pour moi, j'arrête là. Tu arriveras bien à imaginer toi même la suite et ce qui nous attend  ou plutôt ce qui attend nos enfants. Penses bien à çà pendant que tu choisis tranquillement ce que tu vas écouter ce soir. "L'illusion est trompeuse mais la vérité l'est bien davantage" (mon Maitre, Frédéric Dard).

NB : désolé de t'avoir tutoyé mais je suis un affectif et puis çà, j'ai encore le droit de le faire !

jeudi 31 décembre 2020

Witchwood : Before the Winter

Le nouvel album de Witchwood, Before the Winter est sorti le 20 novembre 2020. Il succède à Litanies from the Wood (2015) et à Handful of Stars (2016). 
Adepte du hard prog psyché revival 70' (ouf !), la bande à Ricky dal Pane a bien l'intention de rester fidèle à sa religion. Pour résumer, Witchwood c'est une recette très efficace : 1/3 de Whitesnake, 1/3 de Rainbow et 1/3 d'Uriah Heep. Même si on va voir plus loin que le temps passant, cette définition tient de plus en plus de la caricature. Mais il est vrai que le premier tiers de l'album, avec les titres "Anthem for a child", "A taste of Winter" et "Feelin", est bien dans cette lignée. Il faut pourtant constater, à l'écoute de cet album, que Witchwood prend de plus en plus de liberté avec ses illustres aînés et s'affirme à travers des titres plus personnels. A cet égard "A crimson moon" et surtout "Nasrid" sont significatifs d'un registre plus posé dans lequel le groupe souhaite se distinguer. Sur ces deux morceaux, il faut noter la présence de Diego Banchero (Il Segno del Comando) à la basse fretless. Arrêtons nous quelques instants sur l'instrumental "Nasrid". Avant tout acoustique, le morceau est porté par une guitare classique qui alterne accords égrenés et arpèges au demeurant assez simples. Une flûte pastorale discrète prend le relais et ouvre pour une très belle séquence de vocalises féminines. Cela vous rappelle une bande son de musique de film ? Plutôt un vieux western ? Normal, tant l'hommage à Ennio Morricone semble évident. A l'opposé,Witchwood s'attaque à du gros blues rock qui tâche avec "Crazy little lover" qui tient autant de Lucifer Friends que de Leaf Hound. En tout cas, çà envoie du pâté.
 Il y a aussi au milieu de cet album le vraiment très bon "Hesperus" qui se distingue autant par sa longueur (huit minutes trente) que par un pont central atmosphérique étonnant. Ah c'est aussi un morceau sur lequel il y a beaucoup de flûte (il y en a d'ailleurs sur d'autres titres de l'album). Mais çà ne ressemble pas à ce que fait Maitre Anderson. Je préfère préciser car quand je tombe sur une chro sur FB qui parle d'un morceau prog avec de la flûte, à chaque fois çà ressemble à du Ian Anderson. Alors oui Samuele Tesori est un excellent flûtiste mais non il ne joue pas comme Anderson. Ce n'est pas la même attaque ni la même manière de jouer. Il faut quand même savoir de quoi on parle quand on veut écrire sur la musique (désolé je suis un peu énervé à cause de mon réveillon du 31 décembre gâché par une saloperie de virus). Avec "Slow colours of shade" le groupe revient à un ton qu'on avait déjà entendu sur ses deux premiers albums : un long morceau de presque onze minutes qui prend son temps pour prendre son envol. Le tempo est lourd, les chœurs masculins sont dantesques, les riffs de guitare sont sommaires et heavy au point que l'on se demande comment la flûte arrive à se frayer un chemin dans cette atmosphère suffocante. La dernière partie du morceau est très explicite quant à l'origine de cette composition qui va bien sûr puiser son inspiration dans les bandes son des films et téléfilms italiens d'horreur des années soixante dix. 
Pour finir, nous avons en bonus sur le LP "Star Child" qui est une reprise de Tyrannosaurus Rex librement adaptée par le groupe. A mon modeste avis, cette version est supérieure à l'original que je n'ai jamais pu saquer. Mais je vais être honnête, la preuve que c'était une bonne compo puisque, plus de cinquante après (et oui, elle date de 1968 !), cela fait une bonne chanson.     
Après avoir bien écouté cet album, on peut sans aucune hésitation faire les trois constats suivants :
1 - Witchwood a un vrai-savoir en matière de hard prog épique
2 - les compositions sont vraiment bonnes et vous restent un bon moment en tête (écoutez la tuerie "No reason to cry", vous allez comprendre)
3 - il y a quarante cinq ans, le groupe aurait eu sa place dans les dix meilleures formations du genre.Yes Sir !  
 
La tracklist :
1. Anthem for a child
2. A taste of winter
3. Feelin
4. A Crimson moon
5. Hesperus
6. No reason to cry
7. Nasrid
8. Crazy little lover
9. Slow colours of shade
10. Child star ( bonus sur le LP)

Le groupe : Ricky dal Pane (chant, guitares, mandoline), Andrea Palli (batterie), Stefano Olivi (claviers), Luca Celotti (basse), Samuele Tesori (flûte et harmonica), Antonino Stella (guitare solo). 

Vous pouvez commander au choix le CD ou le double LP à cette adresse : Jolly Roger Records
 

mercredi 23 décembre 2020

Anandammide : Earthly Paradise (in italiano)

Ecco un gruppo ed un album che mi fa davvero piacere trovare in questa fine d’anno così particolare.

Prima di tutto il gruppo. Non è frequente nella cerchia del Prog italiano trovare dei musicisti francesi associati ad un progetto artistico. Figuratevi che non soltanto in questa formazione ci sono dei musicisti francesi, ma in più il gruppo ha come base Parigi! In realtà ne fanno parte tre strumentisti francesi, una violinista inglese (che declama un estratto del poema di William Morris “The Earthly Paradise”) ed un solo italiano. Nella fattispecie, si tratta di Michele Moschini, che abbiamo incontrato in altri tempi nel gruppo Floating State, autore di un solo album uscito nel 2003, già con Lizard Records (Thirteen tolls at noon). Piccolo aneddoto, quest’album conteneva un pezzo di ventidue minuti ed un altro di quarantaquattro minuti. Evidentemente questo genere di exploit non è appannaggio unico dei Flower Kings & co.
Michele ha dato vita a questo progetto musicale già nel 2007, poco tempo dopo il suo arrivo in Francia, ma c’è stato bisogno di attendere dieci anni e qualche concerto affinché Anandammide si concretizzasse discograficamente.

Ed ora la musica. Certo, sono più attratto dal buon vecchio rock progressivo, italiano se possibile, e qui abbiamo a che fare con un revival del folk britannico di fine anni sessanta/inizio anni settanta. Fantastico! Dal momento in cui si tratta di qualcosa di bello, mi interessa. Tanto più che c’è una moltitudine di particolarità e di sottigliezze da scoprire in questo album.

Tutta la musica ed i testi sono stati scritti da Michele, che è al contempo iniziatore di questo progetto e coordinatore artistico. Michele rivendica i Fairport Convention, i Pentangle e Donovan come sue principali fonti di ispirazione. Aggiungerei facilmente Steeleye Span e anche Nancy Elisabeth per il tono generale. Ritroviamo anche una esplicita tendenza alle ambientazioni medievaleggianti, per esempio sulla lamentazione medievale “Pilgrims of Hope” o sulla cantilena “Colette the Witch”, senza citare la cadenzata “Þórsmörk".  Il trovatore e poeta Walther von der Vogelweide è di fatto un’altra influenza principale di Michele. Forse la raffinatissima ballata medievale “Electric Troubadour”, che si conclude con un sublime canone cantato, è inconsciamente a lui dedicata.

Trovo che tutto regga in questo album. I pezzi si concatenano naturalmente in una forma di armonia che porta alla beatitudine e giustifica il nome del gruppo, Anandammide, la molecola del piacere (talvolta scritto con una sola m). Dovendo mettere in risalto qualche titolo, prenderei senza esitazione la dolce e pura “Lady of the Canyon”, oltre ad “Anandi” per le stesse ragioni ed in più per il suo lato pop psichedelico che mi piace tanto. Isolerei anche la sequenza Caravan con “Satori in Paris” e “Syd”, talmente in queste due canzoni il canto di Michele richiama le dolci intonazioni della voce di Richard Sinclair, con in più un flauto che accompagna e mette in rilievo la delicata linea melodica. Infine tengo per me “Iktsuarpok”, pezzo marcato dalla sonorità tanto superata quanto evocatrice di un’epoca ormai finita del vecchio organo Gem Jumbo. Una vera madeleine di Proust.
Ho parlato rapidamente della voce di Michele. Torno a parlarne perché questo ragazzo possiede un timbro vocale assolutamente strabiliante, assimilabile ad una tessitura di tenore leggero. Il suo modo di cantare, dolce e calmo, non attira l’attenzione immediatamente, ma gli ascolti ripetuti mettono in risalto la sua voce sino a creare un effetto magnetico. D’altronde lo stesso Loris Furlan afferma che la voce di Michele è senza dubbio una delle più belle che ha incontrato durante i suoi venticinque anni passati al timone della Lizard Records.
In questi tempi turbolenti che ci danno l’impressione di approssimarsi sempre più pericolosamente verso il caos, Earthly Paradise è un rifugio,  un’isola musicale dalla quale emanano pace e serenità. Ciò che si prova ascoltando questo album è più che un sentimento piacevole, è forza vitale!
 
 

La tracklist : (potete ascoltare su youtube i pezzi sottolineati)

  1. Singer of an empty day
  2. Earthly Paradise
  3. Lady of the Canyon
  4. Þórsmörk
  5. Anandi
  6. Electric Troubadour
  7. Pilgrims of Hope
  8. Satori in Paris
  9. Syd
  10. Iktsuarpok
  11. Colette the Witch

Il gruppo : Adrien Legendre (violoncello), Audrey Moreau (flauto), Michele Moschini (voce, chitarre, synth, organo, flauto dolce, tin whistle, batteria e percussioni), Stella Ramsden (violino, voce sulla traccia n. 1), Pascal Vernin (basso)  

Label : Lizard Records

Per ascoltare ed acquistare l’album cliccate su questo link bandcamp. Grazie da parte del gruppo.

Anandammide : Earthly Paradise


Voilà un groupe et un album qui me font bien plaisir en cette fin d'année si particulière.

Le groupe d'abord. Il n'est pas si fréquent dans le milieu du prog italien de trouver des musiciens français associés à des projets artistiques. Or figurez vous que non seulement dans cette formation, il y a des musiciens français, mais en plus elle est basée à Paris ! En fait, nous avons ici trois instrumentistes français, une violoniste anglaise (qui déclame un extrait du poème de William Morris sur "Singer of an empty day") et un seul représentant italien. En l’occurrence, il s'agit de Michele Moschini que nous avions rencontré en d'autres temps dans le groupe Floating State, auteur d'un unique album sorti en 2003, déjà chez Lizard Records (Thirteen tolls at noon). Pour la petite histoire cette galette comprenait un morceau de vingt deux minutes et un autre de quarante quatre minutes. Comme quoi, ce genre d'exploit n'est pas l'apanage unique des Flower Kings & co. Michele a démarré ce nouveau projet musical dès 2007, peu de temps après être arrivé en France. Mais il aura fallu attendre dix ans et quelques concerts pour qu'Anandammide passe à la concrétisation discographique. 

La musique ensuite. Certes, je suis plus attiré par ce bon vieux rock progressif, italien si possible, et là nous avons affaire à un resucée du folk briton de la fin des sixties/début des seventies. La belle affaire ! Du moment que c'est bon et beau, çà m'intéresse. D'autant plus qu'il y a une multitude de particularités et de subtilités à découvrir dans cet album.

Les morceaux ont été composés et écrits par Michele, qui est à la fois l'initiateur de ce projet et son coordinateur artistique. Michele revendique Fairport Convention, Pentangle et Donovan parmi ses principales sources d'inspiration. J'y ajouterais facilement Steeleye Span et même Nancy Elisabeth pour la tonalité générale. On retrouve aussi une franche inclinaison pour les ambiances moyenâgeuses, que ce soit, par exemple, tout au long de la complainte médiévale "Pilgrims of hope" ou encore avec la cantilène "Colette the Witch", sans parler du cadencé "Þ'orsmörk". Le trouvère et poète du Moyen-Age central, Walther von der Vogelweide est de fait une autre influence majeure de Michele. Peut-être que la très raffinée ballade médiévale "Electric Troubadour", qui se termine par une sublime partie de chant en canon, lui est inconsciemment dédiée. 

Je trouve que tout se tient sur cet album. Les morceaux s’enchaînent naturellement dans une forme d'harmonie qui porte à la béatitude justifiant ainsi le nom du groupe : Anandammide, la molécule du plaisir (avec un seul "m"). Si je dois ressortir quelques titres, je prends sans hésitation le doux et pur "Lady of the Canyon" ainsi que "Anandi" pour les mêmes raisons et en plus pour son côté pop psychédélique qui me ravit. J'isole aussi la séquence Caravan avec "Satori in Paris" et "Syd", tant le chant de Michel reprend à son compte, sur ces deux chansons, les douces intonations de la voix de Richard Sinclair. Avec aussi, sur ces deux titres, une flûte qui accompagne et rehausse à chaque fois la délicate ligne mélodique. Enfin je me garde juste pour moi "Iktsuarpok", morceau marqué par les sonorités surannées mais tellement évocatrices d'une époque révolue, d'un vieille orgue Gem Jumbo. Une vraie madeleine de Proust. J'ai parlé rapidement du chant de Michele. J'y reviens. Car ce garçon possède un timbre de voix tout à fait étonnant, assimilable à une tessiture de ténor léger. Sa manière de chanter douce et posée n'éveille pas immédiatement l'attention mais les écoutes répétées font ressortir sa voix jusqu'à créer un effet de magnétisme. C'est d’ailleurs Loris Furlan lui-même qui affirme que la voix de Michele est sans aucun doute une des plus belles qu'il ait rencontré au cours de ses vingt cinq années passées aux commandes de Lizard Records.   

En ces temps troublés qui nous donnent l'impression d'approcher de plus en plus dangereusement du chaos, Earthly Paradise est un refuge, un ilot musical duquel se dégage la paix et la sérénité. C'est plus qu'un sentiment agréable que l'on ressent à l'écoute de cet album, c'est du ressort du vital !

La tracklist : (vous pouvez écouter les titres surlignés)

  1. Singer of an empty day
  2. Earthly Paradise
  3. Lady of the Canyon
  4. Þ'orsmörk
  5. Anandi
  6. Electric Troubadour
  7. Pilgrims of Hope
  8. Satori in Paris
  9. Syd
  10. Iktsuarpok
  11. Colette the Witch

Le groupe : Adrien Legendre (violoncelle), Audrey Moreau (flûte), Michele Moschini (chant, guitares, synthé, recorder, tin whistle, batterie et percussions), Stella Ramsden (violon, chant sur 1), Pascal Vernin (basse)  

Label : Lizard Records

Pour écouter et acheter vous cliquez sur ce lien bandcamp du groupe. Merci pour eux.  



dimanche 20 décembre 2020

ma sélection des meilleurs albums de RPI pour 2020

 

Encore beaucoup de sorties cette année en prog italien avec une belle qualité d'ensemble, de beaux projets individuels et quelques franches réussites que l'on va bien sûr retrouver dans ma sélection 2020. J'en profite au passage pour remercier les artistes et les maisons de disques qui me font parvenir leurs copies avec une reconnaissance toute particulière pour ceux qui m'envoient une copie au format physique (CD ou vinyle). Ce sont ceux qui savent que j'ai vraiment du mal avec les supports dématérialisés. Encore merci à eux.
Ma sélection pour cette année 2020 est à la fois originale et surprenante dans la mesure où elle présente quatre évidences, qui sont aussi quatre valeurs sûres du prog italien, et cinq surprises que personne n'attendait.
TOP "1" 2020 S'il faut un vainqueur, alors la première place revient à LogoS et son album impeccable Sadako e le mille gru di Carta. Les Véronais atteignent avec cette œuvre un point haut de leur déjà longue histoire. Un très grand Bravo à eux !
Juste après, nous avons trois groupes confirmés du prog italien avec :
- La Maschera di Cera avec S.E.I.
- Ubi Maior avec Bestie Uomini e Dèi  
- Sintonia Distorta avec A piedi Nudi Sull'Arcobaleno 
Ils forment une belle haie d'honneur et sont vraiment très proches de LogoS, mais Sadako e le mille gru di Carta est réellement mon coup de cœur de l’année. 
Derrière, ce sont bien des surprises que je vous propos dans la mesure ou les cinq noms qui apparaissent étaient absolument inconnus de tous il y encore quelques mois. Vous pouvez ainsi vous pencher sérieusement sur les albums suivants (sans ordre spécial) : 
- les revenants de  Corpo avec  Corpo III
- Jus Primae Noctis et leurs très prometteurs Istinto
- le projet solo de Gianni Nicola malicieusement appelé Oh No it's prog (Oh No it's prog !)
- I Giullari di Corte dont j'espère que l'album Presa di Coscienza pourra bientôt être édité en format physique (peut être que cette mise en lumière les aidera, en tout cas je l'espère vraiment)
- et enfin, Cut the Tongue, l'album de fin d'année que l'on n'attendait pas, que l'on doit à Julius Project, un collectif de musiciens confirmés réunis autour d'un homme et de sa fille pour écrire quelques pages musicales d'une très belle histoire de famille.
Cela fait donc neuf albums distingués pour cette année qui se termine dans l'incertitude et la précarité pour beaucoup d'artistes. Je pense ici avant tout à eux en espérant que nous verrons tous en 2021 le bout de ce cauchemar. 
Pour ceux qui ne sont pas dans cette sélection, qu'ils n'oublient pas qu'il s'agit uniquement de mes goûts personnels, pas d'un concours ! Je pense particulièrement à Mesmerising (The Clutters Storyteller), Ancient Veil (Unplugged Live), Daniele Solo (Order or DisOrder), Instant Curtain (Let us tear apart), Métronhomme (tutto il tempo del mondo), O.A.K. (Nine Witches under a Walnut tree), OTEME (Un Saluto alle Nuvole), Monjoie (Love Sell Poor Bliss for Proud Despair), Notturno Concertante (Let Them say). J'ai aussi pris pris beaucoup de plaisir à l’écoute de ces albums.
Voici donc la liste de cette sélection de neuf albums avec la possibilité de lire ou relire à chaque fois ma chronique si vous cliquez sur le titre.
 
LogoS : Sadako e le mille gru di Carta (Andromeda Relix) (bandcamp de LogoS ici)

La Maschera di CeraS.E.I. (label : BTF.IT, AMS)

Ubi Maior :  Bestie Uomini e Dèi (label : BTF.IT, AMS)

Sintonia Distorta : A piedi Nudi Sull'Arcobaleno (label Lizard Records, le site du groupe ici)

Corpo : Corpo III  (label : Lizard Records)

Jus Primae Noctis : Istinto (label : Nadir Music)

Oh No it's prog : Oh No it's prog ! (Autoproduction, pour contacter Gianni Nicola c'est ici)

I Giullari di Corte : Presa di Coscienza (autoproduction, le bandcamp du groupe ici)
 
Julius Project : Cut the Tongue (autoproduction, c'est distribué par G.T. Music à cette adresse)

lundi 14 décembre 2020

Elisa Montaldo : Dévoiler

 

En attendant Fistful of Planets part II, vous pouvez déjà commander Dévoiler, l'album solo d'Elisa qui regroupe une collection de compositions originales, d'improvisations piano bar, de titres extraits de collaborations discographiques et de diverses démos. Elisa vous propose ainsi de découvrir plusieurs autres facettes de sa personnalité artistique. Un album moins prog, plus éclectique mais avec toujours le talent unique d'Elisa comme point commun à tous ces morceaux. Vous remarquerez au passage que le titre de l’album est en français ! 
Pour vous mettre l'eau à la bouche, une petite écoute en ouvrant ce teaser

Voici la tracklist complète :

  1. Is that from Batman ?
  2. Except for himself
  3. Il giorno che non ti aspettavi
  4. So much more
  5. Wesak
  6. I'm still here
  7. Wine tastes better
  8. Lanterne
  9. Washing the clouds
  10. Comptine d'un autre été, l'après-midi
  11. Il giorno che non ti aspettavi (the shore version)
  12. Goldrake
  13. Dolce Madre (old demo)
  14. La magia è la realtà (japanese version)

Pour commander l'album en version digitale ou en format physqie CD, vous allez directement sur le site d'Elisa Montaldo en cliquant sur ce lien : Elisa Montaldo 

Vous pouvez aussi aller sur Spotify Elisa Montaldo's Mix

dimanche 13 décembre 2020

Qohelet : Qohelet

 Je préfère vous prévenir tout de suite, l'écoute de ce CD ne va pas être une partie de rigolade. On peut déjà ressentir l'ambiance générale en regardant la couverture de l’album (*) et en se remémorant que Qohelet n'est ni plus ni moins qu'un livre (L'Ecclesiaste) et un personnage de l'Ancien Testament - "celui qui s’adresse à la foule" avec des affirmations du style : "Vanités des vanités, tout est vanités". Le genre de truc qui fait que tu t'excuses d'avoir gagné un prix d'excellence alors que t'as bûché comme un malade pour çà (je vous rassure, çà ne m'est jamais arrivé !).

Qohelet pour nous (pauvres de nous !)  c'est Alessandro Seravalle (Garden Wall et plus récemment Officina F.lli Seravalle) et Gianni Venturi (membre historique d'Altare Thotemico). Le premier  prend en charge la partie instrumentale (piano, synthés, samples). Le second est à la fois le grand maître des mots et l'émetteur de la voix d'outre-tombe que l'on entend. Le premier crée un fond sonore terriblement anxiogène pour que le second puisse installer et développer un récitatif qui vous tombe dessus comme si vous entendiez, recroquevillé au fond d'un trou noir, les prêches d'un Savanarole accusateur vous exhortant au bûcher des vanités ! En arrière plan, un fond musical qui oscille en permanence entre bruitages et collages sonores pour un rendu à la fois glauque et marécageux.

Gianni Venturi considère que cet album tient plus de la pièce de théâtre que du simple disque. Je dirais pour ma part qu'il s'agit d'une expérience quasi sensorielle qui veut nous amener à une rupture totale par rapport  à notre vécu et à nos habitudes, et ainsi nous faire prendre conscience de l'absurdité de notre existence. Pour arriver à leurs fins Alessandro Seravalle et Gianni Venturi nous forcent à emprunter la voie menant à un monde désenchanté qu'ils noircissent à l’extrême de manière à nous faire sentir et comprendre que ce monde est en fait le paradigme de l'enfer des vivants et que si nous frayons dans ce cloaque sans espoir d'en sortir, c'est de notre seule faute !

Il y a de grandes chances que le sentiment de malaise qui va s’emparer de vous au début de l’écoute de cet album perdure jusqu’aux dernières secondes. Franchement, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Qohelet est une création expérimentale à la fois très torturée mais aussi très poétique qui nous oblige à réfléchir sur nous-mêmes et surtout sur ce qui est vraiment important et ce qui ne devrait pas l'être. En cela, elle est donc unique en son genre ! Prenez le comme tel. 

Label : Lizard Records

(*) La peinture ornant la pochette est signée Giovanni "Nino" Seravalle

vendredi 11 décembre 2020

Mesmerising : The clutters storyteller

Première écoute distraite (je dois le reconnaître) de cet album : une collection de chansons. C'est bon, c'est bien fait, c'est propre et c'est flatteur à l'oreille. Deuxième écoute : c'est pas mal fouillé finalement, avec des arrangements qui me plaisent vraiment beaucoup. Çà mérite une troisième écoute : il y a une musicalité globale qui me parle, des accents, notamment du côté du saxo et de la flûte mais aussi des sonorités de claviers, que j'ai impression de connaître. Et pour cause, au dos de la jaquette, la liste des musiciens qui jouent sur l'album : Fabio Zuffanti à la basse, Martin Grice aux instruments à vent, Giovanni Pastorino aux claviers, Simone Amodeo aux guitares et Paolo Tixi à la batterie. C'est en fait la squadra du Z-band qui est derrière Davide Moscato (créateur du projet Mesmerising). Les arrangements sont de Davide, Fabio et Giovanni. L'ingénieur du son est Robbo Vigo. Cet album est donc estampillé à 100% "prog génois". Voilà qui me met dans de bonnes dispositions pour écouter (très attentivement) une quatrième fois ce CD. Là, je dois dire que je suis subjugué : les compositions qui me semblaient relativement lambda au départ apparaissent tirées vers le haut grâce à l’interprétation tip top des instrumentistes, du fait d'arrangements réellement luxueux mais aussi grâce à la voix de Davide Moscato que je découvre au passage. Et ce n'est que justice que de s'arrêter un  moment sur lui car c'est son projet et ce sont ses compositions. Sa tonalité de voix est vraiment très agréable, puissante avec une tessiture vocale étendue qui fait régulièrement merveille jusqu'à flirter avec le lyrique ("False reality"). Ce garçon impose une réelle présence au chant et je n'ai que peu de doutes sur le fait qu'il a derrière lui une grosse expérience de performer. Musicalement, il faut aller chercher du coté d'une pop sophistiquée, de grande classe, baignant dans des ambiances de prog symphonique ce qui relativise d'autant le côté mainstream des lignes mélodiques au demeurant fort belles. Dans ce contexte, le chant en anglais est parfaitement raccord et je dirais même naturel. De manière surprenante, peut être aussi un peu troublante, j'ai quand même l'impression, pas désagréable du tout, d'entendre un album qui aurait pu être enregistré il y a très longtemps, une fois encore sans doute en grande partie à cause des arrangements. Mais pas que. Davide a dû écouter beaucoup de groupes pop/rock des années 70 qui l'ont marqué (Davide est né en 1977!). Ses nombreuses covers d'Alan Parson, Aerosmith, John Lennon, Elton John, Queen, Steppenwolf, Supertramp sont à cet égard autant de marqueurs très précis de ses influences auxquelles on peut rajouter sans problème Barclay James Harvest ou Procol Harum. Sa vision de ce que doit être une belle chanson pop, avec juste ce qu'il faut d'intensité rock, en est évidemment très imprégnée. Moi, çà me va bien car nous partageons la même culture musicale. Et quand Davide s'attaque au rock progressif en frontal, cela donne "Underground" qui est en fait une succession de séquences, formant une mini suite, reliées entre elles par une ligne de chant somptueuse. Tout y est : les variations de rythmes, les relances au piano,  les trilles à la flûte, le pont instrumental en tutti aventureux, les soli de guitare en décollage vertical. D'ailleurs puisqu'on parle de prog (quand même !), les oreilles les plus aguerries auront repéré quelques incursions, certes discrètes, dans l’univers musical de La Maschera di Cera, sur l'intro de "Feel..." par exemple ou encore à partir du break qui abouti à un changement de  tempo sur "The man who's sleeping". Preuve que la Zuffanti team n'a pas fait le voyage pour rien !
Le point fort de cet album réside incontestablement dans la force de ses mélodies animées d'une inspiration constante. Le summum en la matière, en terme d'intensité, se situant sûrement au niveau de deux morceaux qui se suivent : "The vortex" et " False reality", avec pour ce dernier une perfection formelle qui permet à Davide Moscato de se hisser sans problème au niveau de son modèle, Freddy Mercury.    
Il me reste à souhaiter le meilleur pour la suite à Davide avec pourquoi pas une nouvelle aventure musicale dans le rock progressif qu'il aura fait avancer à sa manière en empruntant une voie stylistique finalement plus originale qu'il n'y paraît au premier abord et qui demande surtout une grande justesse dans le ton et beaucoup de finesse dans la forme pour être parfaitement réussie. C'est le cas ici !  

  • 1 - Feel...
  • 2 - ...My dream
  • 3 - Ballad of a creepy night
  • 4 - Slave of your shell
  • 5 - Underground
  • 6 - The vortex
  • 7 - False reality
  • 8 - In a different dimension
  • 9 - The man who's sleeping
  • 10-The last time you called my name

Label : Lizard Records    

dimanche 6 décembre 2020

Julius Project : Cut The Tongue (recensione in italiano)

 

 

Senza il grande amore di una figlia per suo padre, questo album non avrebbe mai visto la luce. Alla fine degli anni ‘70, Giuseppe Chiriatti (Julius!) fa parte di un gruppo, i Forum, che conosce un certo successo dalle parti del Salento. Ma i brani che Julius compone tra il 1978 e il 1981 non trovano il gradimento degli altri membri del gruppo, che hanno cambiato nel frattempo il loro ambito per praticare un jazz rock più presentabile del prog ormai sorpassato. Julius mette quindi le sue composizioni in un cassetto. Ci riposeranno per 35 anni fino a che Bianca, la figlia maggiore [di Julius], le scopre e si rende conto che, invece di vecchi brani impolverati, suo padre aveva di fatto scritto una suite [di brani] che raccontava[no] una storia. Quella di un giovane ragazzo perso nella sua vita che ascolta dapprima la voce di un falso profeta che lo conduce verso la superficialità e le facili apparenze prima di sentire il bisogno di tagliare la lingua (Cut the Tongue) al suo uccello del malaugurio e di trovare un senso alla propria esistenza rifugiandosi nella solitudine e nella contemplazione di un cigno.
Se Bianca è stata la fata che ha dato il colpo di bacchetta magica per ridare vita a questo progetto, Paolo Dolfini è stato l’uomo della provvidenza. Accettando di fare di più che solo collaborare, Paolo ha fornito tutta la sua competenza e abilità musicale sia a livello delle tastiere che a quello della struttura (gli arrangiamenti). Paolo ha anche radunato una bella compagnia coinvolgendo altri membri dei Jumbo (Paolo Dolfini, Dario Guidotti, Daniele Bianchini) ma anche dei Maxophone (Marco Croci) e persino suo figlio Filippo alla batteria. Perché questo album è anche una storia familiare, con le figlie di Julius presenti nell’album: Bianca Berry, la maggiore (anche giornalista musicale) che assicura la voce solista e i cori su una gran parte di brani, e Martina (la più giovane) che impersona la voce del profeta in "Mask and Money".
L'inferno è lastricato di buone intenzioni, dice l’adagio. Era necessario che questa squadra improvvisata, giustamente piena di buone intenzioni, si mettesse al servizio di una creazione artistica che riuscisse bene per potere in seguito trasformarla in un’opera conclusa, presentabile della quale i genitori potessero essere fieri.
Tra opera rock e commedia musicale, particolarmente in "Mask and money", "Welcome to the meat grinder" "Wandering", Cut the tongue è prima di tutto un lavoro incantevole segnato dalla bellezza delle melodie semplici ma accattivanti sull’esempio dei Camel che restano un punto di riferimento in materia. Mi piace questo stile di pop progressivo che parla direttamente al vostro cuore ma che sa anche farvi drizzare le orecchie con dei passaggi più corposi (in "Welcome to the meat grinder", c’è davvero di che deliziarsi. Che grande brano!). Per quelli che amano i brani più tosti che danno energia, vi invito su "Speed kings" che ha tutto dell’hard prog epico e sul quale Marco Croci fa sentire la sua voce, molto bella secondo me. E siccome si parla del canto, Bianca Berry realizza una bella performance imponendosi con un timbro vocale pieno di candore che aderisce perfettamente al tono dell’insieme (ascoltate "We know were are two" o "Glimmers”, ogni volta è una pura delizia). L'altra sorpresa, per quanto riguarda il canto, è l’apparizione di una voce ben conosciuta da tutti i vecchi appassionati di prog, quella di Richard Sinclair in "Cut the tongue", una bellissima canzone, composta appositamente nel 2019 da Julius per uno dei nostri inglesi preferiti residente da tempo in Italia. Per tornare al lato prog, anche da questo lato c’è di che divertirsi, con in particolari gli strumentali "I see the sea" (con Julius all’Hammond e Paolo al Minimoog, prego) e "Wandering" che dovrebbero farvi alzare dalla [vostra] sedia.
Julius immaginava all’epoca in cui ha composto la sua saga che essa avrebbe un giorno avuto questa forma musicale? Sarebbe da porgli la domanda. In ogni caso, il risultato non può che essere come minimo all’altezza delle sue aspirazioni inconfessate. Tanto vale dirlo e affermarlo chiaro e forte: Cut the Tongue è un vero successo che bisogna gustare con tanto più piacere in quanto tutto ciò è giunto totalmente inatteso. (trad. Paolo Dolfini)

Tracklist :
1. The fog
2. In the room
3. You need a prophet
4. Mask and money
5. Welcome to the meat grinder
6. Speed kings
7. Clouds pt. 1
8. Clouds pt. 2
9. Cut the tongue
10.The swan
11.Island
12.We know we are two
13.I see the sea
14.Glimmers
15.Castaway
16.Wood on the sand
17.Wandering
18.Desert way

I musicisti: Bianca Berry (voce solista e cori in 1, 3, 6, 18), Filippo Dolfini (batteria e percussioni), Marco Croci (basso, voce solista e cori in 6), Dario Guidotti (flauto, voce solista in 3), Francesco Marra (chitarre), Mario Manfreda (chitarre), Paolo Dolfini (tastiere, cori, arrangiamenti), Julius (tastiere, voce solista in 1 e 16).
+ gli ospiti: Richard Sinclair (voce solista in 9), Martina Chiriatti (voce in 4), Egidio Presicce (sax tenore in 9), Daniele Bianchini (chitarra in 9), Flavio Scansani (chitarre in 14 e 17) 


Godetevi anche l'edizione, l'artwork e la confezione sono veramente curati.
In vendita presso GT Music

samedi 5 décembre 2020

Julius Project : Cut the Tongue (2020)

Sans le formidable amour d'une fille pour son père, cet album n'aurait jamais vu le jour. A la fin des années 70, Giuseppe Chiriatti (Julius !) fait partie d'un groupe, les Forum, qui connaît un certain succès du côté de Salente. Mais les morceaux que compose Julius entre 1978 et 1981 n'ont pas l'heure de plaire aux autres membres du groupe qui ont viré entre temps leur cuti pour pratiquer un jazz rock plus présentable que le prog désormais dépassé. Julius met donc ses compositions dans un tiroir. Elles vont y dormir pendant 35 ans jusqu'à ce que Bianca, la fille aînée de Julius tombe dessus et se rende compte qu'en fait de vieux titres poussiéreux, son père avait en fait écrit une suite de titres qui racontaient une histoire. Celle d'une jeune garçon perdu dans sa vie qui écoute d'abord la voix d'un faux prophète l'entrainant sur les chemins de la superficialité et des apparences faciles avant de ressentir le besoin de couper la langue (cut the tongue) à son oiseau de malheur et de trouver un sens à son existence en se réfugiant dans la solitude et la contemplation d'un cygne. 

Si Bianca aura été la fée donnant le coup de baguette magique pour redonner vie à ce projet, Paolo Dolfini en aura été l'homme providentiel. en acceptant de faire mieux que de collaborer, Paolo a  apporté tout sa science et son savoir-faire musical que ce soit au niveau des claviers ou de la mise en forme (les arrangements). Paolo a même rameuté du beau monde en faisant venir d'autres  membres de Jumbo (Paolo Dolfini, Dario Guidotti, Daniele Bianchini) mais aussi de Maxophone (Marco Croci) et même son fils Filippo à la  batterie. Car cet album est aussi une histoire de famille avec les filles de Julius présentes sur l'album : Bianca Berry, l'aînée (également journaliste musicale)  qui assure le chant lead et les chœurs sur une grande partie des titres et Martina (la cadette) qui fait la voix de prophète sur "Mask and Money".

L'enfer est pavé de bonnes intentions dit l'adage. Encore fallait-il que cette équipage de fortune, plein de bonnes intentions justement, se mette au service d'une création artistique qui tienne la route pour pouvoir ensuite la transformer en une œuvre aboutie, présentable dont ses géniteurs puissent être fiers.

Entre opéra rock et comédie musicale, tout particulièrement sur "Mask and money", "Welcome to the meat grinder" "Wandering", Cut the tongue est avant tout une œuvre enchanteresse marquée par la beauté de mélodies simples mais attachantes à l'instar d'un Camel qui reste une référence en la matière. J'aime ce style de pop progressive qui parle directement à votre cœur mais qui sait aussi vous faire dresser les oreilles par des passages plus corsés (sur "Welcome to the meat grinder", il y a vraiment de quoi se régaler. Quel grand titre !). Pour ceux qui aiment les morceaux plus enlevés qui dépotent bien, je vous donne rendez vous sur "Speed kings" qui a tout du hard prog épique et sur lequel Marco Croci fait entendre sa voix, fort belle ma foi. Et puisqu'on parle du chant, Bianca Berry réussit une jolie performance en s'imposant avec un timbre de voix qui colle parfaitement à la tonalité d'ensemble pleine de candeur (écoutez "We know were are two" ou "Glimmers", c'est à chaque fois un pur délice). L'autre surprise, question chant, est bien l'apparition d'une voix connue de tous les vieux amateurs de prog, celle de Richard Sinclair sur "Cut the tongue", une très belle chanson, composée spécialement en 2019 par Julius pour un de nos anglais préféré exilé en Italie. Pour revenir au côté prog, il y a là aussi de quoi se faire plaisir avec notamment les instrumentaux "I see the sea" (avec Julius au Hammond et Paolo au minimoog s'il vous plait) et "Wandering" qui devraient vous faire lever de votre chaise.

Julius imaginait-il à l’époque où il a composé sa saga qu'elle aurait un jour cette forme musicale. la question sera à lui poser. En tout cas, le résultat ne peut qu'être a minima à la hauteur de ses aspirations inavouées. Autant le dire et l'affirmer haut et fort : Cut the tongue est une vrai réussite qu'il faut savourer avec d’autant plus de plaisir que tout cela est totalement inattendu.

La tracklist :

  • 1. The fog
  • 2. In the room
  • 3. You need a prophet
  • 4. Mask and money
  • 5. Welcome to the meat grinder
  • 6. Speed kings
  • 7. Clouds pt. 1
  • 8. Clouds pt. 2
  • 9. Cut the tongue
  • 10.The swan
  • 11.Island
  • 12.We know we are two
  • 13.I see the sea
  • 14.Glimmers
  • 15.Castaway
  • 16.Wood on the sand
  • 17.Wandering
  • 18.Desert way

Les musiciens : Bianca Berry (chant lead et chœurs sur 1, 3, 6, 18), Filippo Dolfini (batterie et percussions), Marco Croci (basse, chant lead et chœurs sur 6), Dario Guidotti (flûte, chant lead sur 3), Francesco Marra (guitares), Mario Manfreda (guitares), Paolo Dolfini (claviers, chœurs, arrangements), Julius (claviers, chant lead sur 1 et 16).

+ les invités : Richard Sinclair (chant lead sur 9), Martina Chiriatti (voix sur 4), Egidio Presicce (sax tenor sur 9), Daniele Bianchini (guitare sur 9),  Flavio Scansani (guitares sur 14 et 17) 

Faites vous plaisir avec l'édition, l'artwork et le package sont vraiment soignés 

C'est en vente chez GT Music


mardi 1 décembre 2020

Elisa Montaldo's Fistful of Fans & Friends

Je vous invite tous à rejoindre Elisa sur son nouveau groupe FB "Elisa Montaldo's Fistful of Fans & Friends"
Invito tutti i miei amici ad unirsi a Elisa nella sua nuova group FB "Elisa Montaldo’s Fistful of Fans & Friends"
I invite all my friends to join Elisa on her new FB group "Elisa Montaldo’s Fistful of Fans & Friends"

lundi 30 novembre 2020

Zaal : Homo Habilis

 

Comme je le laissais entendre lors de l'annonce de la sortie de cet album il y a quelques semaines, le projet Zaal d'Agostino Macor est très éloigné musicalement de ce qu'il a l’habitude de pratiquer avec les groupes dans lesquels il œuvre habituellement aux claviers. Je pense principalement à Finisterre et La Maschera di Cera ainsi qu'aux projets solo de Fabio Zuffanti. Après, ce n'est pas non plus une surprise totale dans la mesure où Agostino avait déjà annoncé la couleur avec les deux précédents albums sortis sous le nom de Zaal. La tendance jazz et jazz rock était déjà très marquée sur La Lama Sottile (2004) et surtout Onda Quadra (2010). Mais cette fois, Agostino vient ajouter une nette touche d'exotisme avec la présence (je devrais presque écrire l'omni-présence) du sitar qui est mis un peu à toutes les sauces dans cet Homo Habilis. Comme les autres instruments pratiquent également régulièrement les gammes orientales et que les percussions se mettent évidemment au diapason, il y a comme un parfum d'Orient qui se dégage de cet album. Si l'on ajoute à cela quelques séquences atonales ("Réveil - Post Big Bang"), mais aussi, dans un autre genre, un resucée de "Papa was a Rolling Stone" pour lancer "Presences", on a un résultat assez original et typé, qui sur la durée pourra charmer ou lasser, c'est selon. Dans mes titres préférés, je retiens "Meccanica Naturale" qui est le morceau le plus équilibré, construit sur une mélopée envoutante autour de laquelle viennent s'enrouler les uns après les autres le violon, le sitar, la flûte la trompette et le saxo, morceau sur lequel je retrouve enfin Andrea Monetti à la flûte, et la dernière piste "Réveil" (Together Project) au final lumineux qui s'apparente à une forme d'état extatique, balisé par une lente montée en puissance parfaitement dosée. Quelques mots pour la ghost track, "Androids Void", qui est loin d'être un morceau anecdotique. Agostino y est seul à la manœuvre entre le clavier d"un piano et le petit tableau de bord d'un synthé Arp Cassini, pour nous délivrer une courte pièce magnifiquement atmosphérique qui nous emmène gentiment et doucement vers la sortie de l’album, nous laissant brusquement seul en apesanteur.
Avec ce troisième album, Agostino Macor affirme sa différence à travers Zaal et se démarque ainsi artistiquement une nouvelle fois, avec une élégance affirmée, du milieu prog dans lequel il évolue.  

La tracklist : (vous pouvez écouter les morceaux en cliquant sur le titre)

1. Meccanica Naturale
2. Réveil (Post Big Bang)
3. Presences
4. Broken Arm Impromptu
5. Homo Habilis
6. Jaime S*mmers
7. Instruments
8. Réveil (Together Project)

9. Androids Void (ghost track)

Les musiciens : Agostino Macor (claviers), Andrea Monetti (flûte), Sergio Caputo (violon), Federico Branca (batterie), Emanuele Ysmail Miletti (sitar), Paolo Furio Marasso (basse), Melissa del Lucchese (violoncelle), Francesco Mascardi (saxophone), Roberto Nappi Calcagno (trompette), Alessandro Quattrino (percussions) + en invités : Edmondo Romano ( instruments à vent sur 5) et Maurizio di Tollo (batterie sur 8).

Label: Lizard Records (LIZARDCD0166)


mardi 24 novembre 2020

Julius Project : Cut the Tongue


Je vous avais fait un petit teaser à ma manière dans mon post du 27 août, Cut the Tongue, l'album de Julius Project est enfin sorti mais vous allez devoir attendre encore un peu pour que je vous en parle en détail. Une actualité est prévue autour de cette sortie. Encore un peu patience.

çà ne vous empêche pas de déjà le commander à une de ces adresses GT Music ou mprecords

samedi 21 novembre 2020

Ancient Veil : Unplugged Live

 

On n'arrête plus Ancient Veil depuis son retour sur le devant de la scène prog italienne au mitan de la décade 2010/2020. Pour rappel Ancient Veil est l’émanation du groupe Eris Pluvia  dont l’album sorti en 1991, Rings of Earthly Light, a servi de référence à pas mal de musiciens italiens prog dont Fabio Zuffanti pour son projet Höstsonaten. Ancient Veil a connu une première vie durant les années 90 avant de disparaître puis de réapparaître en 2013 avec à la clé quelques participations à des albums tribute de Mellow records et surtout un nouvel album studio en 2017, cette fois chez Lizard Records, I am changing

Depuis 2017 donc, le groupe enchaine les sorties discographiques avec une belle constance dans la régularité comme dans la qualité. On pourra d'ailleurs à juste titre se demander l'intérêt d'un nouvel album live tout juste deux ans après Rings of Earthly...Live qui remplissait parfaitement son rôle. Ancient Veil n'est pas une formation phare au point de ressentir le besoin d' inonder ses fans d'une offre musicale pléthorique. Alors quoi ? Alors, les membres du  groupe ont pensé que leurs compositions se prêteraient bien à une relecture acoustique agrémentée et augmentée de parties spécialement écrites pour ce type d'exercice. Banco ! (joke réservé aux aficionados du prog italien). Car le type de musique proposé par Ancient Veil et avant Eris Pluvia (plusieurs titres de la set list de ce live sont issus du répertoire d'Eris Pluvia) convient parfaitement pour ce type d'exercice. Mieux ! L'interprétation sur instruments traditionnels sans (ou presque) électricité met en valeur ces pièces qui se révèlent finalement d'inspiration très classique voire médiévale avec en corolaire l'ombre du vieux Genesis qui s'éloigne (à l’écoute de cet album vous ne serez pas sans remarquer que certains passages font penser au groupe précité mais aussi et surtout à Steve Hackett et Anthony Phillips). La musique d'Ancient Veil vit ici par elle-même et pour elle-même. C'est une occasion inespérée pour Edmondo Romano de mettre en avant les divers instruments à vent qu'il utilise avec sa maestria habituelle. C'est aussi un bel écrin pour le chant frêle et à la limite de la fragilité  d'Alessando Serri qui peut ainsi faire passer tout ce que sa voix exprime habituellement de sensibilité et d’émotions contenues. Tout est précieux à entendre et à savourer sur cet album, mais je vous recommande particulièrement le dyptique "You'll become rain", lui aussi en partie réécrit, qui a tout de la mini-suite épique parfaite (la basse et la batterie arrivant en renfort sur ce morceau). 

Au final, je ne suis pas loin de penser que ce Unplugged Live est à ce jour la meilleure production des génois ce qui non seulement ne minore en rien l'appréciation que j'ai de leurs précédents albums mais indique au contraire le haut niveau de maîtrise atteint par ces musiciens pour qui "expression artistique" rime avec "perfection". A quand un nouvel album studio construit sur le même principe et la même instrumentation ?  


Les musiciens : Alessandro Serri (guitares, chant), Edmondo Romano (Saxo soprano, flutes à bec, clarinette, low whistle), Fabio Serri (piano, claviers), Massimo Palermo (basse), Marco Fuliano (batterie), Marco Gnecco (hautbois)

La Tracklist :

01 - Rings of earthly light (suite)
        Earthcore
        Portrait
        Sell my feelings
02 - Only when they’re broken
03 - The way home
04 - Chimes of the times
05 - A clouded mind
06 - Feast of the puppets
07  -New
08 - Return to the past
09 - Creatures of the lake
10 - You’ll become rain
11 - You’ll become rain part two

Sept des onze titres (1 à 3, 5, 7 à 9) ont été enregistrés à l'occasion de deux concerts à Gênes (salle La Claque) en mai et novembre 2017 par le trio de base du groupe : Alessandro Serri, Fabio Serri et Edmondo Romano. Les quatre autres titres ont été captés en janvier 2019 à La Casa di Alex à Milan avec la formation au complet. 

Label : Lizard Records

 






jeudi 5 novembre 2020

Daniele Sollo : Order and DisOrder

 

Comme on dit "les amis de mes amis sont mes amis". A partir du moment où Daniele Sollo a accompagné, avec sa basse, Luca Scherani et Stefano Agnini ou encore le Höstsonaten de Fabio Zuffanti, et que l'on retrouve les mêmes mais aussi Alessandro Corvaglia, à ses côtés  sur son premier album solo, il est clair que ce garçon mérite tout notre intérêt. Ceci étant dit, à l'écoute de ce disque vous risquez d'être surpris à plusieurs reprises : par l'orientation ouvertement métal du premier morceau ("11-IX-1683"), par le côté Math Rock de "Turn Left" sur lequel Daniel met en avant des lignes de basse hypertrophiées, par l’opposition de style délibérée amenée par "Journey" et son romantisme débridée (sur 11 mn 20 quand même !). Il y a également deux pièces ("In my arms" et "Pavane in Fa # minor") qui peuvent être appréciées comme des études classiques  (même s'il y a du chant sur "In my arms" dont l'intérêt est d'ailleurs à démontrer). C'est d'ailleurs bien Daniele qui est à l'exécution, avec sa basse, sur ces deux morceaux et là on sent clairement qu'il y a du niveau et de la maîtrise !

Finalement il n'y a bien que "Anytime, anyplace" qui pourrait coller avec ce à quoi on pouvait s'attendrer compte-tenu des noms de musiciens cités au début de cet article. Mais alors que ce titre fait plaisir ! Ce n'est pas seulement parce qu'Alessandro Corvaglia chante dessus mais il y a vraiment quelque chose dans ce morceau, une forme de perfection qui passe par l'amalgame réussi entre les lignes mélodiques et les harmonies avec, pour faire le lien, une basse puissante qui tire le tout vers le haut. Il y a à la fois de la rondeur et du nerf dans cette longue pièce de quasiment de douze minutes qui a vraiment une âme. Mais je vous l'affirme le temps n'existe pas à l'écoute de cette chanson merveilleuse.  

Daniele Sollo a préparé son affaire depuis 2014 et ma foi, on sent que c'est effectivement une œuvre pour laquelle il a pris le temps qu'il fallait pour mettre ses idées en forme et construire patiemment son album de manière à arriver au résultat souhaité en nous proposant un niveau constant de qualité et d'exigence dans les compositions comme dans l’exécution. Qu'il soit rassuré, Order and DisOrder a tout ce qu'il faut pour nous plaire et contenter les amateurs de musique progressive les plus exigeants. Bravo.

La tracklist : 

1. 11-IX-1683

2. Turn left

3. A journey

4. In my arms

5. Anytime, anyplace

6. Pavane in Fa # minor

En prime, voilà le bandcamp de Daniele Sollo pour écouter ce bel album.

Pour commander c'est ici chez GT Music.

mardi 3 novembre 2020

Qirsh : Aspera Tempora (parte I)

 

Après Sola Andanta en 2013, le groupe Quirsh remet çà sept ans plus tard avec ce qui s'annonce comme un projet d'envergure. En effet, le nouvel album qui s'appelle Aspera Tempora parte I en annonce mécaniquement un second. Au delà de ce constat, Sola Andanta se veut ambitieux avec deux longs morceaux de 18 minutes ("Rumors") et 12 minutes ("Oremus"). On en conclura que les liguriens ont décidé de passer la vitesse supérieure, ce qui me semble une très bonne idée compte-tenu de ce que j'avais pensé d'un premier album dans l'ensemble peu concluant. 

Le présent teaser excite notre curiosité et semble annoncer du grandiose. On attend la confirmation avec l'écoute complète très bientôt.

La tracklist :

1. Rumors
2. Aer Gravis
3. Quel Momento
4. Hurt
5. Anansi
6. Oremus
7. Oremus (Reprise)

Le groupe : Andrea Torello (basse, chant), Daniele Olia (guitares, claviers, luth, chant), Leonardo Digilio (claviers), Marco Fazio (batterie), Pasquale Aricò (chant, claviers), Michele Torello (guitares), Giulio Mondo (batterie, percussions)

C'est sorti le 31 octobre chez Lizard Records (formats CD et digital)

dimanche 1 novembre 2020

Basta! Oceanurina


Le groupe Basta! revient trois après son premier album, Elemento Antropica, en nous proposant un ...45 tours ! Visiblement les musiciens ont bien pensé leur coup : artwork de la pochette épuré, un vinyle jaune fluorescent à l'intérieur bardé de deux étiquettes centrales minimalistes (vaguelettes stylisées pour la face A, ancre évocatrice pour la face B , le tout rappelant bien sûr le thème de la photo de couverture). 

Côté chansons, deux titres évidemment sont proposer. :

"Oceanurina" en face A, un titre instrumental inédit qui en 5 mn 33 balaie différents climats tour à tour dreamy, prog, funk et hard.

" Alancora" en face B, qui est en fait une reprise de "Alabasta" (6ème piste de leur album). L'occasion pour le groupe de remanier ce morceau - déjà particulièrement réussi à la base - avec notamment une intro jazzy mais aussi de mettre en situation le nouveau line-up de la formation italienne.

Et toujours cette sonorité très particulière propre au groupe en grande partie dûe à l'utilisation d'instruments aussi caractéristiques que la clarinette basse d'Andrea Tinacci et le Diamonica de Damiano Bondi. 

Cliquez sur ce lien pour aller sur le bandcamp du groupe. 

C'est produit et distribué par Lizard Records